Une nouvelle vie commence pour moi. Oui, une nouvelle vie car. Et quand on dit car on pense voiture, qui dit voiture dit bolidage, et bolidage en français, ça veut dire bricolage.

C'est un peu tiré par les je veux, et pourtant j'aurais bien aimé.

Bon, je parle pour rien ne dire me direz-vous, je meuble même seriez vous tentés de penser?

Et bien oui, je meuble.

Mais pour meubler, monsieur, il vaut mieux être comme un cylon, c'est à dire avoir un plan:

Crayon de bois, idées qui se croisent, une envie de meubler se maîtrise, se construit. Ne pas se présciepiter, garder la tête froide, focus on subject.

Une fois le plan établi, vient la mise en pratique. Et là on pense tool, on demande à droite et à gauche perfo, ponçeuse et vice rit. Ha-ha, pas évident de penser à tout, de l'équerre qui va nous manquer et nous forcer à retourner au brico du coin, à l'adfal. Focus, donc.

La visseuse à slip ready to go, ne pas hésiter à s'adjoindre un enfant blond. Pratique, il se prendra les échardes à votre place, testera si le papier de la ponçeuse tient bien.

Slip, chaussette, tout tourne dans ma tête. J'avais dit focus, et me voilà, tel le réfugié, mal embarqué. Allez, on reprend ses esprits, on sort la scie et on coupe le bois. Sur de l'OSB à 11 euros la plaque de 2m50 par 67, il faut virer les trucs qui se rentrent dans les échancrures idoines.

Ca s'enlève tout seul comme un fil à dénuder le beurre. Opération successful, now we got to report the plan on the planche. Because it's way easier to cut if you follow the line. Le bricolage c'est pour les masses et pas pour les rebelles. True that.

On n'oublie pas de faire des trous pour que l'air passe, et des demi-trous pour que l'herpès.

Les faces du meuble tracées, on s'occupe des joues pour certains, des flancs pour d'autres qui se le battent plus loin. Puis vient le moment de la coupe, hop, scie sauteuse! Pour les grandes lignes, en résumé, je me suis équipé d'une scie circulaire. Bizarrement, ça coupe droit, et ça permet de ne pas tourner en rond.  Pour couper en trous, en revanche, les idées me manquent.

 

Pause.

 

Cerveau qui fuse.

 

Ding! Une idée: je vais inventer une scie qui scie des trous. Pour la peine je l'appellerai la scie-cloche. Et ça fonctionne plutôt bien:

C'est quand même classe d'être magique. Je décide, dans l'euphorie, de foutre des étagères à mon meuble. Je colle et visse des tasseaux, qui en porteront le -certes petit- poids. Au final, à défaut de culture j'étale mon oeuvre avant peinture.

Quel luxe! Pensez aux pauvres! Je choisis le noir mat, en hommage à personne, pour couvrir de subtilité un travail au demeurant grossier. Ca le fait, ça me satisfait, ça me procure.

(Les passionnés de numérologie remarqueront, ô passage, que le chiffre de série de ma planche équivaut à rien du tout)

Coupé et peint, le meuble ne demande qu'à sécher. Qu'il sèche comme disait Monsieur Poulpe en 1436.

L'assemblage, moment fatidique, mobilise le reste de mes facultés mentales. Pré-trous (trous percés avant que le cela arrive dans la réalité, difficile à expliquer à des non-precogs), équerres, vis à bois, ouf, le tour est joué.

On voit bien ici que c'est une photo.

Avant de conclure, une vision d'ensemble s'impose foncièrement:

 

Yes!

Epilogue: à défaut d'être Georges RR Martin, et même si l'hiver vient, je suis assez épicène de mon travail sur ce bout de bois qui trônera dans mon phylactère.

Facture: 40 euros environ