Après quelques 41 heures de jeu, me voilà arrivé au bout de Project Judge, pardon Judge Eyes, ha non Judgement. La dernière mouture du Ryu Ga Gotoku Studio, de part sa localisation française, a gagné une très belle aura et a créé une attente chez les joueurs qui n’avaient vu les Yakuza que de loin (dont moi), et j’avais envie de vous parler de mon expérience avec ce jeu. Un jeu qui a de très grandes qualités, mais n’est pas arrivé à m’emballer comme je l’avais espéré.

Avant de commencer, je tiens à préciser que ce qui va être dit ci-dessous ne reflète que ma perception des choses et en aucun cas ne ce veut parole d’évangile ni critique envers l’équipe qui a développé ce jeu. Enfin, aucun spoil ne sera dévoilé ci ce n’est ce qui a déjà été pitché pour la promo du jeu.

 

Mais avant, pour les quelques uns qui seraient passés à côté des infos, qu’est ce que Judgment.

C’est un jeu SEGA, créé par l’équipe que l’on appelle communément la Team Yakuza. Et afin de développer leur univers et, peut être, de le faire découvrir à de nouveaux joueurs, Judgment intervient ici en tant que Spin off de la série emblématique du studio : Yakuza.

 

Le terrain de jeu, le quartier où va se dérouler 95 % de l’action, est bien entendu Kamourocho. Quartier fictif de Tokyo présent dans les Yakuzas, reprenant pour sa grande majorité l’esprit et les éléments de Kabukichō, le quartier dit « chaud » de Tokyo. Il est composé de bars, restaurants, cinéma, salles d’arcade mais aussi love hôtels, club de strip tease. C’est aussi le quartier privilégié de la mafia japonaise.

 

 

 (Credit montage : Acheron)

 

Dans Judgment vous incarnez « Tak » Yagami, ancien avocat reconverti en Détective Privé depuis 3 ans, suite au procès qui a vu son client être condamné à la peine de mort pour l’assassinat de sa petite amie, quelques mois après que Yagami l’ai innocentépour un autre meurtre (fait rarissime au Japon qui à un taux de condamnation de près de 99%). De ce fait, il se sent responsable de la mort de la jeune fille et quitte le cabinet Genda, cabinet où il a été formé et fait toute sa carrière.

 

L’histoire commence alors qu’un 3ème corps de Yakuza, toujours du même clan, a été retrouvé énucléé dans une ruelle du quartier. La police est quasiment sur qu’elle a affaire à un serial killer (Tin). Alors qu’un Yakuza, Hamura, du clan rival est arrêté pour ce meurtre, Yagami est chargé par son ancien Senseï, Shintani,d’enquêter et de trouver une preuve qui innocentera Hamura, que Shintani représente.

Pour ce faire il sera épauler de Kaïto, ancien Yakuza, banni de son clan, qui travaille aujourd’hui pour Yagami.

D’autres personnages viendront aider, ou pas, Tak dans son enquête qui va se révéler bien plus complexe qu’une simple série de meurtre dans le monde des yakuzas. Mêlant intérêts financiers, vengeance, politique, santé publique, guerre de clan, Judgment offre un scénario construit sur le modèle d’une série dont chaque chapitre se termine par une révélation afin de tenir le spectateur/joueurs en haleine.

 

Voilà pour ce qui est du plantage de décors. (Merde, j’espère que vous avez une chute à tout ça parce que l’intro
est comac ! )

Maintenant venons en au fait de cet article.

 

 

Déjà ce que j’ai aimé dans Judgment :

- les personnages : tous attachants, chaque personnage qui accompagne Tak dans son enquête à ses propres raisons et n’est pas juste la pour aider. Mention spéciale a Kaïto qui me faisait peur au début avec son coté bourrin à chemise qui pique les yeux mais qui au final à une vraie histoire et une vrai raison d’être là. Quant à mon crush Saori...

- Kamurocho : je peux comprendre que certains se lassent de ce décors à cause des jeux Yakuzas mais n’en aillant fait aucun j’ai adoré me promener dans ce quartiers, y rencontrer les habitants, lire les petites bulles au dessus de leur tête qui matérialisent leurs pensées. Le quartier est certes « petit » pour un open world en 2019 mais il y a tellement de choses à faire qu’on peut se faire une session de 2 heures rien discutant et aidant des potentiels amis (j’en parle juste après), qu’en allant déguster des spécialités dans les restos, jouer au Club Sega à Virtua Fighters ou enfin aller taper quelques balles, comme disent les américains, au Batting Certer.

- Les « quêtes amis » : ces quêtes, au nombre d’un peu plus de 50, vont vous permettre de rencontrer différentes personnes travaillant et/ou vivants à Kamourocho. Et en plus d’être très sympathiques elles vous permettent de vous rendre compte que beaucoup de PNJ sont uniques. Chaques restaurateurs, caissiers d’un POPPO, developpeurs de produits de base ball, tous ont une histoire, parfois même des relations entre eux, ce qui rend ce monde cohérent, intéressant et organique.

- les quêtes annexes : souvent drôles elles apportent vraiment un contenu supplémentaire intéressant et une durée de jeu du coup plutôt conséquente

- la mise en scène : elle en fait des caisses mais c’est vraiment beaucoup de plaisir

- L’histoire : clairement ce qui m’a aider a finir le jeu, je voulais aller au bout. Non pas par principe mais les retournements sont bien trouvés, malheureusement certaines fois prévisibles, mais la majorité du temps j’ai été surpris et j’avais envie de voir la suite et de binge watcher ce jeu (binge watcher ? Bizarre comme expression pour un jeu).

 

Les choses qui m’ont moins plu :

- les courses poursuite/filatures : c’est d’un chiant mais mon dieu ce que ça n’est pas intéressant. Et ça dure looooongtemps à chaque fois. A partir de la seconde moitié du jeu je soufflais a chaque fois qu’on me proposait ces phases de gameplay qui ne représentent en plus aucun challenge.

- les phases de combats : qui sont cools au début mais qui deviennent assez vite lassantes et « t’empêchent » juste d’avancer car là non plus le challenge n’y est pas.

- le rythme : un peu déséquilibré sur la 1ère moitié du jeu

 

 

Maintenant la chose qui m’a le plus ennuyée sur ce jeu, et qui m’a donnée envie de vous en parler. Et ce n’est pas quelque chose que je peux imputer au jeu car il est conçu comme ça donc c’est un choix délibéré des développeurs. On est plus sur l’ordre de la frustration par rapport à l’idée que j’avais du jeu et non du jeu en lui même.

En fait cest lié à ce que je disais tout à l’heure. J’avais envie de binge watcher le jeu. (Si tu arrives ici sans savoir de quoi je parle et bien lis plus haut ;) )

Parce qu’après avoir fait le tour du monde ouvert, joué aux jeux au club SEGA, fait toute les quêtes annexes, s’être fait des amis, le jeu lors de sa trame principale tient plus du jeu narratif qu’autre chose. Je m’explique.

Lors des missions principales, le joueur a pour mission d’emmener le personnage d’un point A à un point B. Arrivé au point B va s’en suivre un dialogue faisant avancer l’histoire. Dialogue dans lesquels des choix vous seront proposés mais qui n’influeront jamais sur la suite de l’histoire. Il n’y a même pas de mauvais choix. Même lorsque l’on cherche des preuves, le jeu ne nous laisse pas sortir de cette phase de gameplay tant qu’on n’a pas trouvé ce que l’on cherche. Ce qui, quant on ne trouve pas, revient à faire tourner le joystick sur l’écran et attendre de tomber sur ce que l’on cherche.

Pareil lors des moments ou des preuves sont révélées. Le jeu parfois nous propose de choisir entre toutes les preuves que l’on a collectées celle dont on a besoin la maintenant tout de suite. Et bah si on se trompe, rien ne se passe, le jeu nous dit juste « Tu t’es trompé choisis en une autre ». Alors pourquoi pas, c’est même très bien fait et comme je le disais plus haut la mise en scène est géniale, mais honnêtement, je m’attendais à un jeu d’enquête ou on peutse retrouver bloqué si il nous manque quelque chose ou simplement si on se trompe. Une sorte de Ace Attorney mais en 3D/Monde ouvert.

 

Judgment reste un très bon jeu mais qui n’a pas fait ce que j’attendais de lui. Est ce une raison pour lui en vouloir ? NON

 

Voilà ce que je pouvais vous dire sur Project Judge (ce reste le meilleur nom). A+