Introduction
:

Je n'ai pas eu l'occasion d'écrire un si long texte depuis ma dernière dissertation
il y a des années de ça.
Alors à tous les courageux qui liront tout jusqu'à
la fin : bravo et merci !

Le
jeux-vidéo : la mode virtuelle

Tout comme le prêt-à-porté, les jeux vidéo sont eux aussi victimes de la mode.
Certains
produits apparaissent, d'autres disparaissent, certains s'en réjouissent,
d'autres en pâtissent.
Les plus jeunes commencent leurs vies vidéo-ludique
avec les nouveaux jeux, s'y habituent et ricanent des anciens jeux en se
demandant comment les "vieux" ont fait pour y jouer. Pendant ce temps, les plus
expérimentés se remémorent des jeux « à l'ancienne » en bougonnant "c'était
mieux avant"...
Evidemment, comme on trouve des grand-mères en jean délavé ou
des jeunes en bretelles, il y a aussi les anciens du jeux vidéo qui savourent la
nouveauté et des nouveaux venus qui rattrapent leur retard via le
rétro-gaming.

 
L'évolution technique
 

La première chose qui vient à l'esprit quand on pense à l'évolution
des jeux vidéos, c'est bien-sûr les graphismes.
De Pong à Virtua Tennis 4,
le bon franchit depuis les début est monumental.
C'est tant mieux, les
possibilités n'en sont que décuplées. Pour les nouveaux jeux pas de souci, mais
certains pourront toujours reprocher aux adaptations HD de leurs vieux jeux une
perte du charme des pixels ou que le rendu haute qualité dénature l'idée qu'ils
avaient du jeu. Le rondouillard Guybrush de 1990 a bien maigri dans sa version
2010, on peine même à le reconnaitre
:

La
3D est de plus en plus belle, le rendu devient de plus en plus réaliste,
l'immersion n'en devient que plus grande, il n'y a qu'à voir le dernier Call of
Duty
.
La 2D, elle aussi, se bonifie avec le temps. On trouvait Street Fighter
II
sur Super Nes si beau et si impressionnant, pourtant sa version HD sur PS3 et
Xbox 360 donne un sacré coup de jeune à ce jeu. Wario Land : The Shake
Dimension
, bien que sur Wii, affiche un rendu digne d'un dessin animé et que
dire des effets visuels des derniers Castlevania 2D. Les exemples ne manquent
pas mais...

Les générations passent la 2D
trépasse...

C'est sûr, les jeux 2D sont toujours présents. Il y a
ceux que j'ai cité plus haut et bien d'autres qui résistent encore et toujours
aux effets de mode.
Certains même mélangent habillement le style de jeu 2D
tout en offrant un jeu 3D. Je pense évidemment aux succès de New Super Mario
Bros
ou de Street Fighter IV.
Pourtant, il est clair qu'au fil du temps, les
jeux 2D laissent la place aux jeux 3D.
Avec les moyens d'aujourd'hui, on
pourrait pourtant faire de merveilleux jeux 2D, que ce soit des jeux de
plate-forme ou des Shoot'em Up...
Pour les amoureux du genre, c'est
regrettable.

Une évolution, oui, mais dans quel sens
?

Nous sommes dans une société de consommation, c'est un secret pour
personne. Donc, quand un genre marche, il est usé jusqu'à la moelle pour
remporter un succès facile jusqu'au prochain effet de mode où le monde suivra
oubliant le précédent...
Du coup, certains genres disparaissent, certains
mécanismes mais aussi certaines bases !
L'exemple le plus flagrant est le cas
des FPS. Vous avez certainement vu cette image représentant le level design des
FPS des années 90 comparés à ceux de cette décennie
:

Si l'exagération est présente, la vérité l'est également...

Les FPS sont donc bien plus linéaires pour que l'action y soit plus
présente.
Et ça marche, on se croirait dans de véritables films interactifs. On est prit au
cœur de l'action, on vit l'histoire, on est touché, ému, stressé,
etc... Plus le jeu peaufine ce côté et moins on est indifférent à son histoire et ces
personnages.

Malheureusement,
la liberté de jeu en prend un coup. Il est évident qu'il est plus difficile de
prendre en compte toutes les directions et les choix qu'un joueur plutôt que de
lui faire faire un chemin tout tracé et ainsi programmer un évènement quand
cette personne arrive à un certain endroit.
Améliorer
les graphismes, les effets, l'action, l'histoire et compagnie, tout ça c'est
bien gentil mais du coup les développeurs mettent de côté le souci du détail et
tous ces petits plus qui font la différence.

ça plaît, donc je fais...
Il y a une dizaine d'année, quand je jouais à GoldenEye sur Nintendo 64, je me
demandais comment les FPS évolueraient.
J'avoue
que si j'adore l'ambiance d'un Modern Warfare 2, je ne peux m'empêcher d'être
déçu de voir que la tendance, pour les FPS, est au jeu de guerre réaliste. Le
jeu fait des records de vente, beaucoup de jeux essaient de lui ressembler et
d'atteindre ce succès au lieu de se démarquer.
Je
suis déçu quand je me rappelle que dans GoldenEye de 1997 les impacts de balles
étaient vraiment bien gérés.
Que ce soit un trou dans un mur, une vitre brisée, un cadenas qui sautait, un
chapeau qui volait ou un ennemi qui se tenait la jambe de douleur, tout ça était
dû à l'effet d'une balle. En 2010, on trouve encore beaucoup trop de jeu où une
balle ne provoque qu'une légère fissure dans une glace et voir même pas de trace
du tout. Dans quel jeu dernièrement avez-vous obligé une personne d'aller où
vous l'obligiez par le pouvoir de votre arme ? En 1997, c'était pourtant
possible.
Dans combien de jeux aujourd'hui arrivez vous à approcher un garde de dos ? La magie
de la technique, entre 1997 et 2010 les personnages se vont vu attribuer de yeux
derrière le crâne.
Tout ceci ne sont que des exemples, ils sont là pour dire qu'on pouvait attendre une
évolution de ces éléments et non une régression...

 
Le fun en voie de disparition
Les jeux qui privilégient l'arcade
ou le fun sont devenus aussi ringards que Mister Bean. Pourtant, il est aimé par
beaucoup de gens Monsieur Haricot, tout le monde ne veut pas voir que du La
chute du faucon noir. Les gouts sont personnels et sont aussi nombreux que
variés.
Je ne vous demanderais pas de me
citez un FPS récent typé arcade, au mieux vous ne trouverez que le remake de Perfect Dark ou, s'il n'avait pas été uniquement multi-joueurs, Team Fortress
2
...
Je me suis pratiquement focalisé ici
sur le FPS, mais le constat est souvent le même pour les jeux de courses ou d'un
autre genre. Le réalisme prime.
 
Chacun chez soi et les manettes seront bien gardées 
Sur consoles qu'on appelle
"Next-Gen", la mode est aussi de jouer en ligne. On peut donc enchainer les
parties avec des inconnus voir même avec ces amis de la vrai vie, mais chacun
chez soit, en bon insociable qui se respecte.
Du coup, ceux qu'on affronte sont
humains avec les avantages et les inconvénients que ça comporte. Ils sont
imprévisibles, doués ou maladroits, aimables ou agressifs.
Peut-être que, comme moi,
vous vous êtes déjà fait insulter par un parfait inconnu parce que vous l'aviez
battu à Dragon Ball ou que vous vous êtes fait éjecter d'une partie de MAG pour
une raison qui vous échappe encore ?
Le jeu en ligne est un plus
indéniable pour un jeu. Malheureusement, il arrive que pour certains jeux, il
soit fait au détriment du solo et/ou du multi-joueurs en écran
partagé.
Que serait les derniers Call of Duty s'ils n'avaient eu que le mode solo ? Auraient-ils une durée de vie de moins de
6 h?
Jouer à plusieurs sur une même TV
devient extrêmement difficile du fait que de moins en moins de jeu le
propose.
Combien d'entre vous, quand un ami
vient à la maison, cherchent désespérément un jeu dans leur ludothèque qui
propose cet avantage ?
Combien d'entre vous, en
montrant votre jeu du moment à un pote, ont regrettés de devoir se passer la
manette plutôt que de jouer en même temps.
Oui, je lève la main. Heureusement,
j'ai aussi une Wii.
CONCLUSION
Heureusement pour moi, la mode, c'est bien connu, c'est aussi l'art de
faire du neuf avec du vieux. Il parait que les bretelles et les nœuds papillons
redeviennent tendance ! Du coup, je peux rêver de revoir un jeu de plate-forme
de licence de qualité (Aladdin, Mickey, Astérix, Lucky Luke, Tintin...), Cyril
et AHL peuvent espérer un nouveau R-Type, et que tous ceux qui attendent des
beat'em all 2D, des point'n'click, des jeux 2D et j'en passe, s'arment de
patience !
Car peut-être qu'une fois la mode qui nous fait gesticuler devant notre TV
sera passée, la suivante en satisfera certains. Il s'agira peut-être même d'une
nouvelle air inoubliable ? Car, ne l'oublions pas, le changement a souvent du
bon...