Aujourd'hui je me pose sur
l'introduction de GT5.

Les avis divergent, beaucoup
d'incompréhension, un sentiment mitigé parfois.

L'introduction est en 2
parties. La première concerne l'industrie automobile, la
seconde le jeu en lui même.

Beaucoup de personnes ne
comprennent pas cette première partie. J'ai pu lire sur des
forums (sûrement un forum pour déficients visuel) qu'il
y en avait qui ne voyait pas le rapport avec le jeu. Pourtant...

C'est un jeu de voiture...

On voit des chaînes de
montage...

Bon....

C'est peut être
incroyable pour certains mais il y a vraiment un lien!!! Les voitures
n'arrivent pas chez le concessionnaire comme ça! Elles sont
fabriquées par des hommes, des robots à partir de
matières premières comme du fer de l'aluminium, du
plastique...C'est fou ça comme dirait mon fils!

Bon maintenant que vous y
êtes on peut continuer.

Donc on y voit effectivement
la construction de voiture dans les usines japonaises, les simples
rouleaux de métal vont être travaillés et
permettre la construction du châssis...Les énormes
presses donnent formes aux composants tels que les ailes, les portes
avec une facilité surprenante. Les robots assurent le
spectacle et proposent un balai maintes fois répétés,
au millimètre. Tout est parfaitement organisés,
rationalisés, en respectant un rythme soutenu. On pourrait
presque croire que monter une voiture est un jeu d'enfant. Pas mal de
plans également sur les employés (bien que l'industrie
soit largement robotisée, il en reste!) qui assurent le
contrôle qualité, montent les pièces les plus
délicates où celle qui ne sont pas facilement
accessibles. Il est également intéressant de voir que
tout à été fait pour facilité la travail
des employés (qui n'ont pas encore été viré):
ainsi il ne porte plus de charges lourdes mais utilisent des bras
articulés, ils se déplacent sur une sorte de
fauteuil...Et tout ça dans un contexte ultra clean, presque
chirurgical!

Apparaît ici tout
l'héritage du Fordisme avec l'apparition de la division
verticale du travail et la standardisation. Mais ce qui me plaît
le plus dans cette introduction ou en tout cas dans cette première
partie, c'est la musique.

Là aussi j'ai pu lire
que cette musique était complètement nulle, hors de
propos, apparentée à un mec ivre essayant de jouer
quelque chose. Ces propos m'ont quelques peut irrité, va-t-on
dire. Peut être parce que j'ai fait beaucoup de musique, dans
des styles différents...Je suis peut être plus sensible
et attentif à cette musique, je la comprends mieux.

Cette musique a été
crée par Sergeï Prokovfiev, musicien d'origine Russe né
en 1891 mort en 1953. Bon je ne vais pas faire une biographie
exhaustive mais globalement il s'est mis au piano à l'âge
de 5 ans, influencé par sa mère également
pianiste. Après pas mal d'années d'études au
conservatoire de Moscou, avec notamment pour professeur Rimski
Korsakov. Il est très vite apprécié par le
public et ses pairs et va composer ses premières oeuvres en
parcourant tout d'abord l'Europe où il va s'imposer puis aux
Etats-Unis. Il finira par revenir sur sa terre natale en 1932 où
il restera très actif et sera également chargé
d'enseignement. A noter que sa vie est très liée à
la politique russe (comme tout intellectuel dans la période
stalinienne) dans le sens où il est condamné par le
parti pour anticonformisme et du fait que sa première femme
soit envoyée dans un camp de travail (une histoire glauque
d'ailleurs mais je ne développe pas plus vous n'aurez qu'à
vous informer!).

Tout ça pour dire que
la musique de la première partie est une de ses oeuvres, elle
fait partie des « sonates de guerre » (il y en
a 3) écrite entre 1939 et 1942, et que c'est la 7ème
sonate. Je sais pas trop comment expliquer mon sentiment. Il y a
cette mélodie qui revint sans cesse entrecoupée par des
figures rythmiques compliquées, en 7 temps. Il y a un
sentiment d'instabilité, d'oppresion, on ne sait jamais ce
qu'il va arriver par la suite... En tout cas je trouve que la mélodie
se marie bien avec ses images, usine, machines, procédés
industriels...

Ensuite plan sur les
circuits et sur les replays du jeu. On envoie la purée grave
comme on dit, ça claque ça fait bien son travail, les
enfants sont contents et les manchots applaudissent.

 

Voilà, la suite au
prochain numéro