Brooklyn,
un des cinq boroughs de New York, c'est aussi un des quartiers les
plus pauvres de la capitale économique américaine. Lieu
que l'on associe souvent à la pauvreté, la violence et
autres trafics en tous genres, il devient l'espace d'un film le
théâtre exclusif des opérations. Antoine Fuqua
nous propose en effet une plongée dans ce quartier si
particulier de New York City, choisissant de se concentrer sur les
agents de police qui maintiennent tant bien que mal l'ordre à
Brooklyn.


L'idée
n'est pas mauvaise du tout : il s'agit suivre des policiers du
soixante-cinquième arrondissement de Brooklyn, à
travers trois intrigues différentes. En effet, on a tellement
l'habitude de voir des films qui donnent la part belle aux malfrats
(à tel point qu'on les envierait presque!) que ce choix ne
peut qu'être digne de louanges. Ainsi, on nous propose de
suivre un agent infiltré dans un des grands cartels de la
drogue (Don Cheadle), un policier alcoolique renfrogné qui
n'attend que son départ à la retraite dans sept jours
(Richard Gere) et un agent de la brigade des Stups (Ethan Hawke) qui
lutte pour maintenir un niveau de vie médiocre à sa
famille.
Dans
L'Elite
de Brooklyn
(ou Brooklyn's
Finest
)
on est bien loin d'un éloge des forces de l'ordre. Les acteurs
principaux campent tous des agents assez spéciaux mais ils ont
tous des démons qui fissurent leur loyauté envers leur
insigne. Le thème du film, livré d'entrée de
jeu, est l'abnégation. Nos trois héros vont se heurter
aux problèmes épineux liés à la
confrontation de l'égoïsme propre à l'Homme et du
don de leur personne à la loi. Au-delà d'un simple film
sur la police et son potentiel de corruption (et ce, même sans
pots de vin),
L'Elite
de Brooklyn
nous demande jusqu'à quel point nous serions prêts à
aller pour atteindre un but.


L'idée
de base semble intéressante. L'ennui c'est que sa mise en
oeuvre laisse quelque peu à désirer... En effet, la
triple narration aurait pu se révéler d'un grand
intérêt si les trois intrigues s'étaient
réellementcroisées, à l'inverse de simples clins d'oeil, afin de
se fondre en une seule et même intrigue qui aurait formé
le scénario global du film. Rien de tout cela, si bien qu'on a
plus l'impression de voir des scènes issues de trois films
différents intercalées les unes avec les autres... Pire
encore, le final laisse clairement à désirer. On peut
même se demander s'il y a une véritable fin au film de
Fuqua tant le sentiment est fort de voir le scénario jeter ses
personnages pour en finir avec ces deux heures de film...

Enfin,
on ne peut qu'être déçu par L'Elite
de Brooklyn
qui aurait pu donner tant sur le papier et qui finalement nous laisse
cruellement sur notre fin. Comme souvent, le film aurait été
meilleur si l'on avait accordé à l'idée de base
une mise en oeuvre plus efficace. Le tout se révèle
donc assez dispensable...

Mordraen