Drive affiche
Primé au Festival de Cannes 2011 pour sa mise en scène, Drive arrive sur nos écrans avec un Ryan Gosling omniprésent à l'affiche ces derniers temps (Les Marches du Pouvoir, Drive, Crazy Stupid Love). Histoire d'un chauffeur qui s'annonçait dantesque et qui me laisse un arrière-goût d'inachevé.

Ryan Gosling incarne un jeune homme, cascadeur automobile pour Hollywood de son état, qui est aussi chauffeur pour des braqueurs de Los Angeles à ses heures perdues. Sa vie se résume à son travail dans un garage, des cascades, des braquages et à conduire dans les rues de Los Angeles. Jusqu'au jour où il fait la rencontre d'Irene, sa voisine, qu'il va aider en attendant le retour de son mari en prison. Puis, notre « driver » va se retrouver empêtré dans un braquage qui va très mal tourner. La course contre la montre peut commencer. Sa survie et celle de ses proches en dépend.
Pour finir avec le scénario du film, on ne peut pas dire que Drive réinvente la poudre avec ce scénario relativement faiblard qui met en scène des relations assez obscures entre différents grands bandits de Los Angeles. On y jette un Ryan Gosling auquel on a préféré réduire les répliques au strict minimum, pour plus de mystère sans doute, et on attend que le mélange explose. Vous comprendrez aisément que le scénario de Drive ne soit pas sa qualité principale.
En revanche, difficile d'aller à l'encontre du jury de Cannes qui lui a décerné un prix de la mise en scène. Indéniablement, Nicolas Winding Refn sait bien placer sa caméra, jouer avec les lumières ou capturer des images de toute beauté. De même, certaines scènes sont à couper le souffle tellement elles sont bien filmée. L'ascenseur, notamment, et son mélange émotif tranché entre douceur et brutalité, est sans doute ma scène préférée de ce film. Mais il y en a d'autres. Un Prix de la Mise en Scène ô combien mérité, c'est une certitude.
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Certains, moi le premier, seront cependant gênés par le traitement du personnage de Ryan Gosling. Quasi muet et très mystérieux (on ne pourra se raccrocher à aucun nom pour mieux le définir) on a beaucoup de mal à s'identifier à ce personnage. Toutefois, le scénario met magistralement en scène ce personnage solitaire, mélancolique et poussé dans ses retranchements, jusqu'à une explosion de violence attendue et qui paraîtra sans doute exagérément gore pour certains, peu habitués des films de genre.
Je terminerai cette critique en parlant du casting irréprochable de
Drive, constitué pêle-mêle de Carey Mulligan toute en fragilité, Bryan Cranston en vieux garagiste brisé, Ron Perlman en mafieux acariâtre et Oscar Isaac en petite frappe vite rattrapée par ses crimes. On reprochera à Ryan Gosling son côté un peu mono-expressif dans le film, sans doute est-ce dû au personnage et à sa profondeur toute relative...
Pour finir, j'aurais aimé pouvoir m'emballer pour Drive comme bon nombre de personnes, public et critiques compris, mais la pauvreté du scénario du film a gâché une bonne partie de mon plaisir. La mise en scène, toutefois, est exceptionnelle, mais n'aura pas suffi à me faire voir ce film comme le chef d'œuvre dont tout le monde parle.

Note critique - Bobomb mitigée