Rio affiche


Dans le milieu très fermé des films d'animation à succès il est
difficile de se faire une place au Soleil à côté des cadors de la
discipline comme les studios Pixar, Disney ou Dreamworks. C'est pourtant ce qu'on réussi à faire les studios Blue Sky avec une série
L'Age de Glace qui a su se faire remarquer. Le 13 Avril est sorti leur nouveau bébé : Rio. Cette fois, plus de monde pré-Big Bang en plein réchauffement climatique mais place à Rio de Janeiro et ses milliers de beaux volatiles. Blue Sky prend son envol?

Blu est un ara bleu qui vit, depuis sa plus tendre enfance, dans le
Minnesota avec Linda, sa maîtresse qui est devenue sa meilleure amie.
Lorsqu'un ornithologue vient la déranger dans sa campagne enneigée pour lui dire que son perroquet est le dernier mâle de son
espèce et qu'il doit absolument faire le voyage à Rio de Janeiro pour
perpétuer son espèce avec la dernière femelle ara bleue, Linda hésite mais finit par accepter. Mais les braconniers guettent
et Linda perd Blu qui, pendant ce temps, va faire la connaissance de
Perla et de tous les volatiles de la jungle brésilienne.

La cible première de Rio est bien évidemment un public jeune, comme on en a l'habitude, mais on a aussi le droit à un certain écologisme latent
pendant le film, un thème qui devient traditionnel à présent et qui
avait déjà été traitée - mieux, selon moi - dans
L'Age de Glace 2. Ici, pas de moralisme pénible mais une simple mise en garde face aux dangers du braconnage, même si les personnages de braconniers sont tournés en ridicule.

Ce qui est plus intéressant, toutefois, c'est la dimension de voyage initiatique du film. En effet, Blu, ayant vécu la majeure partie de sa
vie dans la domesticité, ne sait pas voler et devient rapidement la risée des oiseaux de la jungle qui ne comprennent pas
comment un oiseau brésilien ne peut pas voler. Sa rencontre avec Perla
va précipiter son apprentissage vu que la belle n'aura de cesse que de vouloir reprendre sa liberté, alors qu'elle est
enchaînée à Blu, qui fait office de boulet amoureux. Sans trop de
surprise, la piste du voyage initiatique mêlé à une romance reste relativement peu originale.

On peut, néanmoins, dire que les studios Blue Sky se sont dépassés en terme de visuel avec Rio. En effet, il fallait réussir à sortir de l'univers relativement bicolore de L'Age de Glace (même si le troisième épisode allait déjà dans cette direction). C'est ici
chose faite avec Rio de Janeiro et sa jungle luxuriante et ses oiseaux qui semblent briller
de mille couleurs. On pourra toutefois reprocher une certaine paresse
lorsqu'il s'est agi de modéliser la ville de Rio. On y entrevoit des favelas mais celles-ci ne donnent jamais lieu à une
certaine réflexion et les rues de la ville finissent par sembler assez
vides. Pour ce qui est de l'effet 3D relief, cela va devenir une habitude mais il est absolument imperceptible. Vous
perdrez vos euros en payant une séance en 3D.

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Enfin, pour ce qui est de la bande son, on est à Rio donc c'est aux
rythmes endiablés de la samba que le film avance. Le tout acquiert donc
un entrain sans pareil. Toutefois, comme dans L'Age de Glace, les chansons n'ont que peu d'intérêt. Enfin, il faut aussi noter que la version française, même si elle
n'est pas pourrie, fait pâle figure face à la version originale : Loràn
Deutsch remplace Jesse Eisenberg, tout de même, tandis que Laetitia Casta prend la place de Anne Hathaway... Et
c'est sans parler de Moustafa El Atrassi et de Nikos Aliagas qui
doublent deux rôles secondaires. Bref, peut mieux faire tout de même!

Pour finir, Rio est bien un film d'animation intéressant et rafraîchissant, mais il est difficile pour lui de
rivaliser avec ses grands frères préhistoriques. En effet, le comique
n'est que peu présent et l'on n'entend peu d'éclats de rire enfantins tandis que les thèmes qui sont susceptibles de plaire à un public plus mature ne sont qu'esquissés. Le tout reste très plaisant
mais ne suffit tout de même pas à en faire un chef d'œuvre. On lui préférera clairement
Rango, qui est toujours en salles.

L'appréciation de la Bobomb :

Note critique - Bobomb mitigée

C'est peut-être sévère, mais il faut bien avouer que Rio ne m'a pas vraiment bousculé. Malgré certaines scènes très
impressionnantes visuellement, il faut bien avouer que ce film manque
clairement d'originalité, voire d'un peu d'âme. J'aurais peut-être poussé un peu plus l'appréciation si j'avais entendu plus d'enfants
rire pendant la séance, ce qui n'a malheureusement pas été le cas.

Source vidéo et photos : Allociné

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