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En France, ce n'est pas souvent que l'on peut voir des films qui
traitent des problèmes de différences communautaires, bien qu'on ne
sache que trop que cela existe. Dès lors, on ne peut se réjouir que
certains aient le courage de prendre le taureau par les cornes. C'est
ce que fait Anne Depetrini avec son Il reste du jambon?,
une comédie romantique qui tourne autour de ces problèmes de société.
Suffit-il d'avoir toute la bonne volonté du monde pour faire un bon
film?

Justine
Lacroix (Anne Marivin) est une journaliste que l'on cantonne à la
rubrique des chiens écrasés. A la suite d'un reportage ô combien
intéressant, elle se retrouve à l'hôpital à cause d'une grosse
allergie. C'est là qu'elle rencontre Djalil (Ramzy) qui ne se fera pas
prier pour la draguer. Ils commencent donc à sortir ensemble et filent
le parfait amour. Seulement voilà, leur famille respective (surtout
celle de Justine, il faut le dire) ne sont pas spécialement d'accord
pour que leur enfant sorte avec un musulman ou une chrétienne. C'est là
que les problèmes vont commencer. On se rendra vite compte que les
ressentiments envers telle ou telle communauté sont assez forts et
qu'ils peuvent très facilement détruire une belle relation de couple.

Il reste du jambon?,
c'est le constat qu'il reste encore énormément de préjugés sur les
communautés, en France. Le film n'hésite d'ailleurs pas à étaler tous
ces préjugés, dans le but premier de faire rire, bien sûr, mais on rit
plus d'un rire jaune, car il est difficile de rire de ces choses là. Il
est, par exemple, difficile d'essayer de sauver les parents Lacroix,
sorte de réactionnaires enragés qui vivent avec des ornières. Mais le
film nous invite à nous rendre compte que les préjugés vont aussi dans
les deux sens, et c'est d'ailleurs le plus gros problème de ce nouveau
couple.

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En termes plus de comédie romantique, il reste du jambon est
somme toute assez classique dans son déroulement : coup de foudre,
parfait amour, clash, etc... On sent bien que le genre a été choisi
pour représenter un phénomène de société tout en n'oubliant pas de
mettre à l'aise le public par le rire. Car traiter ce sujet de façon
plus grave aurait beaucoup nui au film. A l'inverse, après un certain
temps d'adaptation à ce type d'humour, on finit par se laisser aller.

Finalement, Il reste du jambon reste
un petit film sans grande prétention mais qui permet de réfléchir sur
ces problèmes toujours d'actualité. S'il est difficile de rire de ce
sujet en particulier, le film d'Anne Depetrini évite de formuler tout
jugement, ce qui permet de faire disparaître le rire jaune. Derrière
une comédie romantique très classique se trouve tout de même un film
attendrissant, avec des personnages intéressants (le personnage de la
mère de Djalil, par exemple, est tout simplement adorable). Un film qui
atteint ses objectifs, en tout cas.

Réactions
en salle : La salle, pleine en soirée, était à l'image du film :
cosmopolite. On notera tout de même que certains ne rient pas pour les
mêmes choses que d'autres et que certains n'arrivent pas à rire des
propos racistes (bien que fictionnels) tenus par les personnages. Si
certains spectateurs n'arrivent pas à rentrer dans le trip, d'autres
parviennent à reconnaître quelqu'un dans certains personnages et
affirment même que certaines situations sont éminemment réelles. Au
sortir de la salle de cinéma, ce sont les femmes qui se sentent le
mieux représentées dans le film.

Source vidéo et photos : Allociné

Mordraen