Le Super CD-ROm Super Famicom ! T'en as rêvé ? Nintendo l'a pas fait ! Pourtant, il en a fait salivé des gamins, ce fichu CD-Rom, censé mettre KO le Méga-CD (y en avait-il d'ailleurs vraiment besoin ?), et qui a finalement permis l'avènement d'un nouvel acteur sur le marché des consoles de jeux. Et quel acteur : Sony,  avec sa Playstation. Parfaitement, monsieur. Petite revue de presse via ma collection personnelle.

On se remet dans le contexte. Après la sortie de la mégadrive, Sega s'empresse d'annoncer le Méga-CD, cencé décupler les capacités de la machine. Entre temps sort la Super Nintendo (Super Famicom au Japon), qui met un sacré coup dans la tronche à la marque au hérisson bleu. A l'époque, tout le monde est d'accord, le CD-Rom c'est l'avenir. Alors, Nintendo développe son Méga-CD perso, le "Super-CD Super Famicom". Super nom les mecs.

Pauvre de nous, lecteurs avides de news toutes fraîches et impatients que nous étions de voir les premiers screens des jeux de la bête. Les news se suivent et se succèdent. Mais point de jeu. Point de console à l'horizon, mon bon monsieur. Nib, keutch, que dalle, niet, nada. Par contre, qu'est-ce qu'on en parle ! 

Octobre 91. Joypad. Les premières infos filtrent . Assez vite, on apprend que Nintendo souhaite travailler avec Sony pour fabriquer la bête. Puis au CES de Las Vegas, Nintendo annonce qu'il rompt avec Sony et qu'il travaillera plutôt  avec... Phillips.

Pourtant Sony pourrait sortir sa propre version de la machine, qui regrouperait en une seule console la Super Famicom et son CD-Rom. Elle s'appellerait la... Play Station, . Ah bon ? Mais qu'est-ce que c'est c'pataquès ?

La première image de la Play Station (en deux mots à l'époque) que j'ai pu voir, publiée dans Joypad en octobre 91. On l'a échappé belle hein ?

Mai 92. Joypad.  Quelques infos et deux croquis.  On cause d'animations "Full screen" et de "Polygon 3D".  Cerise sur le gâteau, on nous l'annonce, cash, sans prévenir, pour le 9 janvier 1993. La vache !

 

La "Play Station" à gauche, et le fameux Super CD-rom à droite

Juin 92. Joypad balance un nouveau croquis. Et les premières explications techniques détaillées. Et ça tue.

On nous annonce tout un tas de co-processeurs destinés à soulager la Super Famicom dans certaines de ses tâches, dont certains destinés au calcul "de la 3D vectorielle", on dit comme ça à l'époque.

Septembre 1992. Joypad. En août, Nintendo a fait des annonces ! Le Super CD-Rom sera finalement 32 bits ! Merde  alors ! Bein oui, Sega a déjà annoncé qu'il planchait sur une 32 bits. Faudrait voir à pas déconner. Le porte-parole de Nintendo déclare que "Sega va être pulvérisé", rapporte Joypad... C'est plus de la rigolade.

Novembre 92. Joypad. Dans un télex, le magazine annonce que finalement, Nintendo a passé un accord avec Sony pour la réalisation du CD-Rom. Accord qui remet en cause le précédent avec Phillips. Pour autant l'un et l'autre sortiraient quand même leur propre machine, comme prévu. La Playstation pour Sony, et un pour phillips un CD rom compatible à la fois avec la Super Famicom et son CD-I (sa pseudo console de l'époque).  On se retrouverait donc avec trois machines... Un vrai bordel...

Mars 93. Joypad. Nouveau croquis. Nouveau nom. On parle maintenant du CD-rom Adapter. De quoi qu'on parle dans le texte ? Du fameux co-processeur 32 bits et de 3D temps réel. Et d'un prix : 1000 francs. 150 euros quoi... Un truc de dingue ! Ah, et ça doit sortir fin 93. Mouai, on connait la chanson.

Octobre 93. Console +. Patatras ! Je prends la Une de Console + en pleine tronche. Après deux ans d'attente, mon Super CD-Rom ne verra finalement pas le jour. Nintendo vient  de faire une annonce au Tokyo Game Show : le projet a été modifié, on passe en 64 bits direct ! Hein ? En 64 bits ? Bein merde ! Alors que les consoles 32 bits de Sega et de Nintendo n'ont pas encore été réellement présentées au public ! (la Psone sortira en décembre 1994, quelques jours après la Saturn). L'annonce fait l'effet d'une bombe. D'autant que Nintendo précise qu'il travaille avec la technologie de la société américaine Silicon Graphics. Console + explique que ce sont des "stations" Silicon Graphics qui ont permis la réalisation des effets spéciaux de Terminator 2. J'hallucine complètement devant les trois pages consacrée à l'annonce.

Mais le magazine prévient que la console n'est pas prévue avant fin 95. Argl. Si loin ? A l'époque, la console porte le nom de code "Project Reality". Il deviendra ensuite Ultra 64 avant de devenir définitivement Nintendo 64 pour sa commercialisation. On ne sait pas encore que Nintendo préférera finalement conserver le support cartouche plutôt que le CD-Rom.  Damned.

Le 23 juin 1996 après avoir été retardée de nombreuses fois, la Nintendo 64 finit par sortir. A cette époque, je joue depuis longtemps avec ma Saturn, et Sega commence à évoquer un certain projet "Dural", un nom de code qui n'est autre que celui de la Dreamcast (paix à son âme).

Il faudra attendre 2001 et la sortie de la Gamecube pour insérer un CD-Rom dans une console Nintendo...

La couv' qui tue !

 

Les Rétro-mags précédents : 

#3 : Un dernier VR pour la route 

#2 : AHL + Destroy

#1 : Trazom : Origines

#0 : La genèse