Rue___Kyoto

 

Le jour J était enfin arrivé. J'allais pouvoir voyager à travers le Japon grâce à mon passe pour le train. Ce dernier mérite qu'on s'attarde un peu ; un étranger doit toujours en avoir un pour voyager. 
Au Japon, voyager, même en train, coûte une fortune. Ainsi, si vous souhaitez traverser l'île d'Honshu l'île principale), vous devez compter rien que pour un aller en Shikansen environ 50 000 yens, soit la bagatelle de 312 euros, et ce pour un aller. Imaginez la tête que nous ferions si un Lille-Montpellier coûtait 300 euros en TGV en France et rien que pour un aller. Pas sûr qu'il y aurait beaucoup de monde qu'il le ferait (sauf peut-être pour retrouver son amoureux de l'autre côté :p D'ailleurs ça coûte combien un Lille-Montpellier ??). Même, aller à Tokyo pour quelqu'un qui habite la cambrousse revient aussi cher que de partir à l'étranger. Prenons l'exemple du métro. En France, quand vous prenez un ticket, vous avez accès à tout le réseau des transports en commun que dessert la compagnie. Au Japon, les règles changent. Le prix du ticket de métro va dépendre d'où vous allez. Cela demande de regarder à chaque fois la carte du métro pour savoir combien il va falloir payer, sachant que l'addition grimpe vite à 2 ou 3 euros pour un trajet. Et ne comptez pas sur des tickets spéciaux pour la journée ou des tarifs réduits parce que vous êtes pauvre touriste. Le mieux sinon sera de marcher encore et toujours. Et je ne parle même pas de l'avion. La concurrence ne semble pas encore trop exister (deux compagnies principales : ANA et JA), les lowcost n'ont pas encore foulé le sol nippon. À la limite, on peut les comprendre, les taxes d'aéroport comptent parmi les plus élevés au monde (l'aéroport du Kansai sis sur une île artificielle est le plus cher). Tout ça pour dire que voyager au Japon revient cher.
Heureusement, le Japon n'est pas le Far West et dispose du meilleur réseau ferré au monde. La plupart des localités sont desservies par le train, même les plus petites, ils sont que très rarement en retard (si le Shikansen est en retard, c'est très exceptionnel), on trouve toujours un agent prêt à vous renseigner en baragouinant quelque peu l'anglais et enfin, les grèves sont une inconnue autant que je sache. Et tout ça pour dire que si vous partez sans passe au Japon et que vous voulez voyager à travers le pays, j'espère que vous êtes plein aux as. Le passe permet de voyager sur une durée 7 à 21 jours et coûte entre 180 et 380 euros. J'ai pris l'intermédiaire, soit 14 jours (280 euros). Cela permet de voyager de jour (il y a peu de train non couchette qui circule la nuit) avec des réservations gratuites (et oui, il faut même payer les réservations au Japon, pour un confort équivalent à ceux qui ne réservent pas  O_O) sur toutes les lignes de la Japan Rails, y compris le Yamanote à Tokyo, un train de banlieue qui fait le tour de la capitale et qui est bien pratique parce qu'on risque pas de se perdre. Le JR pass vaut vraiment le coup. Voilà je clos cette longue aparté qui peut servir à quiconque se rend au pays du Soleil levant.
Me voilà donc enfin dans le train de nuit qui me mène à Sapporo. Le guichetier a été plutôt sympa (ou il fait une erreur), j'ai eu droit à un wagon couchette, ce qui ne se reproduira jamais durant mon voyage. Le lendemain, après une nuit moyenne à dormir sur un futon (le wagon était en un style japonais), me voilà à ma première étape : Sapporo

 

Sapporo :

Ancienne_manufacture_de_la_bi_re_Sapporo

 

Ancienne manufacture de la bière Sapporo

Arrivé très tôt à Sapporo, je me retrouve face à un office du tourisme fermé. Bonjour le casse-tête pour trouver les monuments essentiels de la ville. J'arrive à trouver dans la gare une grosse carte qui me permet de visualiser à quoi ressemble la ville. Il n'est que 6h30 du matin. Je me rends donc au parc de l'université, situé pas très loin de la gare afin de piquer un petit somme sous le soleil frais de l'été. Après m'être reposé, je retourne à l'office de tourisme pour prendre les informations nécessaires. 
Sapporo est une ville jeune, dans le sens où elle a été bâtie récemment. On y trouve assez peu de monuments historiques, à l'exception notable d'une tour de l'horloge.

tour_de_l_horloge___Sapporo

N'empêche que le cadre de vie est très agréable, il existe de nombreux parcs, dont une avenue verte qui débouche sur la tour Eiffel locale, alias la tour de Sapporo. On y trouve de nombreuses échoppes en tout genre. Ça me fait penser que je dois raconter cette anecdote. En passant devant une boutique, je vois sur la devanture des jouets Gundam. Je me dis : « Tiens, un magasin de mangas, autant jeter un coup d'œil pour voir si je trouve quelque chose d'intéressant ». Je rentre dedans et après avoir passé la devanture, je me retrouve dans un magasin de Dvds porno. Oui d'accord, autant faire retraite je crois, même si une actrice semble faire des dédicaces en bas de la boutique (je veux pas savoir comment...). On compte aussi de nombreux restaurants dans la ville et certains même proposent du Gengis Khan. C'est un plat à base de mouton grillé et assez abordable. Il existe même des formules à volonté pour 15euros. On en mange autant qu'on peut en 90 minutes. Ce n'est pas cher du tout, la viande rouge est un mets de luxe au Japon (j'ai eu l'immense honneur de tester du bœuf de Kobé, imaginez des vaches qu'on masse, qu'on lave au jet d'eau et qu'on nourrit à la bière ; c'est délicieux, mais hors de prix aussi). On donne même une bavette pour manger en toute sérénité. Manger du Gengis Khan, c'est gore ! Diablement délicieux.
Sapporo est connu aussi pour sa bière éponyme. On peut « visiter » l'ancienne manufacture qui a été réhabilitée en mall. D'ailleurs, on peut manger là-bas le Gengis Khan, mais j'ai préféré un autre restaurant en centre ville.
Le soir, après avoir dépensé mes pièces de 100 yens dans une salle de jeu (je me suis fait refoulé d'ailleurs ; il faut savoir que dans les salles nippones, il existe des salles exclusivement réservées au public féminin, interdit d'accès aux hommes non accompagnés T__T). Je pars pour l'extrême nord du Japon : Wakkanai !

 

Wakkanai :

Tour_de_la_paix__Wakkanai

 

Wakkanai est le dernier grand centre urbain avant d'atteindre les deux caps nord qui délimitent Hokkaido. Pas grand chose à voir apparemment là-bas, à l'exception d'une mer glaciale et d'une bise qui refroidit considérablement l'atmosphère. Il est prévu que je n'y reste qu'une demi-journée avant de revenir sur Sapporo. En me rendant là-bas, je ne savais pas trop sur quoi j'allais tomber. Pourtant je dois le reconnaître que j'ai été content de m'y rendre, rien que pour la belle vue qu'on pouvait avoir à partir de la tour de la Paix, située juste derrière la ville, et qui comprend un musée très intéressant sur la vie des autochtones. Il est possible de voir au loin, par temps clair, l'île de Sakhaline, actuelle possession russe. D'ailleurs, l'influence russe est visible à Wakkanai. Les panneaux ne sont pas en romanji (caractères latins) pour la plupart, mais en cyrillique. Une visite sympa, même si s'attarder plus d'une journée là-bas signifie l'ennui. L'après-midi, je retourne sur Sapporo en train. La lumière du jour me permet de profiter des paysages de l'île que je devrais quitter le lendemain.

 

Hakodate :

 

Après avoir dormi à Sapporo, je me rends très tôt le matin à la gare afin d'aller à ma dernière étape sur Hokkaido : Hakodate.  
Cette ville, la plus ancienne de l'île fondée au XVIIème siècle sur ce qui était alors appelé les Territoires du Nord par les Japonais, a une forme d'éventail. Il s'agit aussi une des premières villes qui s'est ouverte à l'occident, comme viennent le rappeler de nombreux monuments dans la ville, tels que les diverses églises chrétiennes ou les lieux de commémoration (square du Commodore Perry) et les vieux entrepôts.

Old_Warehouse___Hakodate

La ville m'a semblé très agréable et la vue du mont Hakodate est époustouflante. On voit vraiment la forme d'éventail de la ville et la vue s'étend loin à l'horizon. Et la grimpée du mont est assez facile, pas plus de 3 heures aller-retour. J'ai beaucoup marché il faut dire à Hakodate. J'ai cherché pendant deux heures le monument dédié au Shisengumi, les derniers samouraïs japonais (Kenshiiiiiiiin). Ce dernier est assez excentré et bien caché. Mais ç'a été un véritable bonheur de voir la mémoire de ces guerriers, victime de la modernité, encore honorée.

Shisengumi___monument_Hakodate__2_

J'ai pu me faufiler dans le cimetière des étrangers. (Scoop : ça va me servir comme matériel pour Animae perditio ^^). La nuit était alors déjà venue et il fallait vite prendre le train de nuit pour la belle des étapes : Nikko.

 

Nikko :

Le_pont_Shinkyo___Nikko

 

C'est sous les cordes que j'arrive à Nikko, une pluie qui ne s'arrêtera que sporadiquement au cours de la journée. Mais pour une fois, on ne va pas s'en plaindre. La pluie a donné un cachet particulier aux monuments grandioses du centre de Nikko, une atmosphère zen qui nous dit : voilà, nous sommes au Japon. Nikko est très connu au Japon, moins par les étrangers. Moi même je n'ai entendu parler de cette ville qu'en m'y rendant. Là-bas on y trouve un immense temps avec un énorme Bouddha doré, les tombeaux du premier et du troisième shogun des Tokugawa (le premier, Ieyasu a réunifié le Japon lors de la bataille de Sekigahara en 1600, le troisième ferma le pays aux étrangers) et d'autres temples plus mineurs, dont un temple pour l'amour (c'est un temple assez éloigné du centre d'ailleurs où il faut une pierre entre les trous du torii et que ça atterrisse dans une vasque de l'autre côté ; si on réussit, l'amour est assuré. J'ai essayé, mais pour l'instant, ça n'a pas marché.) Mais c'est surtout le tombeau des shoguns qui impressionnent le plus, avec de magnifiques sculptures (dont les fameux trois singes), des dorures à en perdre la tête et des bâtiments de stockages qui vous font dire que les moines sont des gens très sobres.

offrande_de_sak____Nikko

Une petite aventure m'est arrivée à Nikko : j'ai perdu mon portefeuille. Fort heureusement, je ne l'avais fait que l'oublier sur le présentoir d'une échoppe d'un temple. Je le récupérais assez vite, intact. Tout ça pour dire qu'au Japon, si vous avez perdu un objet, vous avez toutes les chances de le retrouver. On peut même laisser son sac en pleine rue, pour aller faire une course, personne ne viendra vous le chiper. Incroyable, non ?
Par contre, pour faire la fête, ce n'est pas l'endroit idéal, tout ferme après 22h. C'est mort de chez mort. J'avais rencontré un Français, on a essayé de faire quelques bars, mais pratiquement rien n'était ouvert après cette heure « tardive ». Tant pis, le lendemain, il faut se lever pour aller à Tokyo, j'ai rendez-vous au musée Ghibli à midi pétante.

 

Tokyo :

Ueno_la_nuit__c_est_psych_d_lique

 

Ah Tokyo, ville du futur qui reste plongée dans la tradition. Je pense que c'est la meilleure définition qu'on peut donner aujourd'hui à la capitale du Japon. C'est l'impression que j'en garde, même si je ne suis passé que deux jours (pour découvrir Tokyo, quatre bonnes journées s'imposent).
Arrivé à la gare Centrale de Tokyo, la pluie qui m'avait si bien accompagné à Nikko me poursuit. Mon départ de Nikko s'est d'ailleurs fait avec quelques éclats de rire. Dans le Shikansen qui m'emmenait à Utsunomiya (il n'existe pas de directe Nikko-Tokyo), j'avais osé manger un sandwich pour mon petit déjeuner. Il faut savoir que manger en public dans le train pour de courts trajets ne se fait pas tellement, c'est un peu malpoli. Pour moi, ça passe, je suis étranger (oui on a droit à faire beaucoup de choses en tant qu'étranger). Mais si j'étais un japonais, j'aurais été raillé. 
Je parviens à Tokyo et cherche d'abord un hôtel près de la gare. Malheureusement, après l'avoir cherché et demandé de l'aide, j'apprends que l'hôtel est en réhabilitation. Tant pis, il est déjà l'heure de se rendre au musée Ghibli. Je vais prendre le train de banlieue qui m'y emmène. Au passage il faut prendre un escalator. Le Japon est un pays bien ordonné et tout être dans le rang. C'est la même chose quand on prend les escalators. Les gens forment une file afin de laisser passer les plus pressés. Le sens de la file dépend de la ville. A Tokyo c'est à gauche, à Osaka, à droite. Et vu que je ne l'avais pas remarqué, un japonais devant moi me saisit par les épaules afin de me remettre dans le rang. C'est assez violent quand même. 
J'arrive donc au musée Ghibli. Là je rencontre un Japonais et sa petite amie taiwanaise qui m'aideront par la suite à me dénicher un hôtel. Que dire du musée Ghibli ? C'est en fait un espace assez petit, pas un parc d'attractions (il y en a une : c'est le chatbus réservé aux écoliers ; mais moi aussi je veux monter T___T), mais un vrai musée dans le sens où des croquis, des objets sont exposés. Et avec le ticket d'entrée (6 euros), on a le droit à un moyen métrage (30 minutes) en Japonais uniquement. J'ai eu droit à l'histoire de gamins qui construisaient un bateau et qui partait pêcher une baleine. C'était bien marrant et assez bien réaliser. Le musée vaut le coup si on est fan de Miyazaki (il y assez peu de choses de montrer concernant Takahata) et qu'on achète son billet directement son billet au Japon, une vraie gageure, car il faut passer par un Combini, choisir exactement ses dates et l'heure précise à laquelle on vient. Mais c'est vite récompensé : le billet vaut 6 euros là-bas, 40 si on passe par un tour opérateur en France. Le calcul est vite fait.

Ghibli_museum

Musée Ghibli dans la banlieue de Tokyo

Le soir, une fois installée dans un ryokan assez bon marché (60 euros la nuit tout de même) non loin d'Ueno, j'en profite pour faire une petite escapade nocturne dans le parc, histoire de voir à quoi il ressemble avant de rentrer tôt : le lendemain il faut se lever pour aller à Tsukiji, le plus important marché aux poissons du pays. Je m'y rends sans trop de problèmes en métro, bondé certes, mais qui fait aussi office de sèche-cheveux . Le marché de Tsukiji est une bonne expérience à faire, l'occasion de voir à quoi ressemble le thon, mais aussi de manger à l'œil des sashimis de toro et de voir des vivisections d'anguilles. 
J'enchaîne après par le jardin des Shoguns, situé à deux pas d'où je prends une navette fluviale (Edo de son temps était une véritable Venise) pour me rendre à Asakusa ; Là se trouve un des temples les plus populaires de Tokyo qui emmène sur une rue touristique très animée et couverte, où plein de souvenirs peuvent s'acheter.

Asakusa___Tokyo

Rue Asakusa

En m'éloignant un peu, je réussis à trouver une petite boutique où se vendent des reproductions faites main d'estampes. Séduite par une, qui coûte la bagatelle de 10 000 yens tout de même (j'ai fait baisser le prix après négociations, un exploit au Japon), je ne résiste pas à me l'acheter. Elle a été produite par un célèbre auteur apparemment du quartier apparemment, Nago, si des gens connaissent.
En sortant, je jette un coup d'œil sur mon guide et là je remarque qu'il faut que je me dépêche. Sinon, je ne pourrais pas aller au jardin impérial qui ferme ses portes à 17h. En outre, il est fermé le lendemain, le vendredi. C'est un beau havre de paix situé en plein coeur de Tokyo et qui aurait la valeur de la Californie si l'empereur s'était décidé à le vendre avec le palais lors de la spéculation immobilière à la fin des années 80. Seule une partie des jardins sont accessibles au public, le reste n'est ouvert que le jour de l'an et le jour de l'anniversaire de l'empereur (le 26 décembre si je ne me trompe pas). Ça fait peu de fenêtres pour visiter quelque chose qui doit être majestueux.
Le soir, je rentre crevé, mais ça ne m'empêche pas d'aller dépenser mes piécettes de 100 yens dans certaines fentes. Je me fais bien laminer à Virtua Tennis 3 au passage (et dire que je me débrouillais trop sur VT 2 sur Dreamcast T_T).
Dernier jour à Tokyo et il va falloir faire le maximum, j'ai un train qui m'attend le soir pour Kyoto. Le matin, je me rends à Ueno. Je vais voir d'abord le zoo (il aura son sujet consacré ^^) et j'enchaîne avec le musée national de Tokyo, un musée, qui malgré ses belles pièces, se révèle inintéressant par le manque de traduction des écriteaux concernant les objets. Ainsi, pour un kimono, on verra écrit un très long texte japonais de plusieurs lignes, alors qu'en Anglais on verra marqué kimono, 16ème siècle. Très instructif je trouve. Le seul avantage que j'ai trouvé à cette visite est d'avoir pu utiliser pour la première ma carte ISIC, qui n'a jamais marché jusqu'à présent dans les musées où je m'étais rendu. Très internationale la carte ISIC et chère pour ce qu'elle rapporte. 
Je pars assez vite du musée afin de me rendre au plus vite à Ginza. On se croira dans une ville américaine, avec tous les immenses gratte-ciel qui intègrent le siège de compagnie et de magasin. Je me sentais vraiment touriste ici, avec mon accoutrement de voyageur, face aux salaryman en costard cravate qui défilent, l'expression figée, devant moi. On peut faire des achats à Ginza, si bien sûr on veut vite vider son porte-monnaie. Donc, à part faire du lèche-vitrine, vaut mieux pas trop rester.

Ginza___Tokyo

Ginza

J'ai le Saint des Saints qui m'attend, que dis-je La Mecque, la Caverne d'Ali Baba, celle dont tout joueur, geek rêve de fouler un jour le sol en le baisant mille fois, l'endroit qui me fait rêver depuis qu'un Console + en avait fait un reportage au début des années 90, Akihabara ! À peine arrivé, je me perds dans les petites allées de la gare où se vendent divers composants électroniques, allant du vieux baladeur à l'autocuiseur de riz en passant aux divers câbles et bien sûr, les mangas et les jeux vidéo. Et là, on a que l'embarras du choix.

Akihabara___Tokyo

Akihabara

Les tarifs peuvent paraître un peu plus chers que si on se rendait dans une autre boutique dans le pays, mais on a que l'embarras du choix. On trouve tous les jeux (j'aurai tant voulu me dégoter ce Radiant Silvergun à 200 euros sur Saturn T_T) et des boutiques de mangas à tire-larigot, occupant des buildings entiers. On trouve même des boutiques spécialisées uniquement dans un genre, comme une boutique uniquement dédiée à Gundam, ou aux figurines d'héros de mangas. Que de choix ! Dommage que mon porte-monnaie ne pouvait pas suivre, sinon je me serais vraiment fait plaisir. Mais mon voyage devait continuer vers d'autres cieux, vers l'ancienne capitale de l'Est.

 

Kyoto :         

 

Jeunes_filles_en_kimono___Kyoto

Ma journée à Kyoto ne fut pas de gaieté de cœur. Il a plu comme vache qui pisse. Or il m'aurait fallu un vélo pour me déplacer dans la ville. Impossible de pédaler sous cette averse qui s'étalera tout au long de la journée. J'ai de la chance de trouver un hôtel pour la nuit. Je n'avais pas réservé. Or j'arrive au début du Gion matsuri, un des festivals les plus importants du Japon, qui se  concluent par un défilé de char. C'est l'occasion la nuit tombée de profiter de tout ce qu'un festival japonais peut offrir. Tir à la carabine, pêche de poisson rouge et manger, manger jusqu'à plus faim. Je me suis fait plaisir, j'ai goûté énormément de choses. C'est aussi agréable de voir beaucoup de monde en kimono, surtout ceux des filles qui sont vraiment mignonnes dedans. Mais à part ça, et voir la plus grande pagode du Japon et le château shogunal, je ne m'attarde malheureusement pas dans l'ancienne capitale. Et pourtant, j'aurais bien voulu faire un tour chez Nintendo, histoire de voir ce qui vont nous faire sur Wii.

 

Himeji :

Chateau_d_himeji

 

Himeji est une ville située dans le Kansai qui possède un attrait de taille : le dernier château de l'ère féodale qui n'a pas été détruit par un incendie ou un bombardement et qui est tel quel depuis 5 siècles (bien qu'il ait été restauré une cinquantaine d'années auparavant). Le « héron blanc » comme l'ont surnommé les Japonais parce qu'il rappellent un héron qui prend son envol. Le château est un superbe site. Il est vraiment bien préservé et ses murs en éventails sont réputés pour être les meilleurs qui existent. Bref, ce château mérite beaucoup de superlatifs, laissons les photos parler.

 

Nara :

 

Première capitale du Japon, Nara se distingue par son complexe de temples. Dans l'un d'eux, on peut trouver le plus grand bouddha du Japon. Cette ville se distingue pour moi aussi parce que j'ai paumé mon appareil photo ici. Donc presque pas de photos sur le reste de mon voyage. Heureusement que j'avais pris un appareil à pellicule. Ce qui est bien à Nara, c'est qu'il y a des hardes de biches et de  qu'on peut caresser et nourrir. On dit que ce sont des kamis. Cela ne les empêche pas de déféquer à l'entrée du temple et de toujours demander à manger.  Je crois qu'à Nara, j'ai attends ma dose de temples, je n'attends qu'une chose, partir pour Nagoya.

 

Nagoya :

 

Nagoya n'est pas une ville très intéressante pour le voyageur. Le château a l'air beau avec sa couleur noire. Nonobstant, une fois qu'on a vu Himeji, pas la peine de s'arrêter sur cette reconstitution (le château a été détruit par les bombardements américains lors de la Seconde Guerre mondiale.) À moins de vouloir visiter les usines de Toyota qui sont dans la région. Si je suis venu à Nagoya, c'était pour rencontrer une connaissance de mon village, voir comment ça allait. Et puis, il a fait un acte de folie, acheter une Playstation 3. Je le compris. Entre 300 euros ici et 600 en France pour le modèle, ça serait dommage de s'en priver. C'est une bonne occasion pour tester la bête et voir qu'elle en a sous le capot. Le soir, par souci d'économie et sur conseil de mon ami, je me retrouve à dormir dans un manga café. C'est pas cher, les chaises sont confortables, on peut surfer sur Internet de façon illimitée et les boissons chaudes le sont aussi (j'ai abusé de chocolat chaud). On peut même prendre une douche si on le souhaite. C'est ce que j'ai fait le lendemain matin, avant de partir pour Hiroshima.

 

Hiroshima :

 

Hiroshima. Première ville dans l'histoire de l'humanité à avoir été bombardé nucléairement. C'est ainsi que la visite dans le musée dédié à la bombe atomique et le bombardement débute. Le musée est très intéressant, on peut voir énormément de témoignages sur ce qui s'est passé, comment la ville se prend pour contester la prolifération nucléaire, on peut toucher des objets des victimes et surtout on s'en horrifié face à tant d'horreur. On se met à détester l'humanité. Si c'est l'effet recherché par le musée, il est particulièrement réussi. Au-delà s'étend le parc de la paix, de quoi se reposer après avoir été bouleversé. Je ne suis resté qu'une après-midi à Hiroshima, ville qui est très bien reconstruite aujourd'hui. Vite de l'air frais ! Direction Miyajima.

 

Miyajima :

 

Miyajima est une île quasiment subtropicale non loin d'Hiroshima. On y accède grâce à un ferry que prend en charge le JR pass. J'y parviens de nuit. Cela n'empêchait pas de voir, durant la traversée, une mer blanche de méduse. L'île est un sanctuaire qui est symbolisé par l'immense torii à son entrée. Il est interdit de mourir et de naître sur l'île. En arrivant de nuit je cherche un restaurant. En vain, il est à peine 22h et déjà tout est fermé. Cette nuit, j'ai décidé de la passer à la belle étoile, je commence vraiment à être juste au niveau de mon budget. C'est ce que je fis, non savoir pris une bonne bière dans un distributeur automatique. Eh oui, ce qui est bien auu Japon, c'est que même dans le coin le plus paumé, on est quasiment sûr de trouver un distributeur de boissons fraîches, parfois de bière et même des boissons chaudes comme du café en cannette ou encore des nouilles instantanées. Au Japon, si on a quelques piécettes de 100 yens sur soi, on est quasiment sûr de ne jamais mourir de faim. 
Le lendemain, je me balade un peu sur l'île. Je passe à pied sous l'immense torii alors que la veille même, la marée faisait que les bateaux pouvaient passer dessous. Je me décidais à faire une petite randonnée qui me conduit au sommet de l'île. Ma surprise  vient en descendant de la montagne. Pour la première fois de ma vie, je me retrouve nez à nez avec un groupe de singes sauvages. Pas trop méfiant, il se laisse bien approcher à quelques décimètres. C'est par cette belle image que mon tour du Japon se termine. Le midi, je me suis fait plaisir en prenant un plateau d'huîtres frites, glacées et chaudes pour moins de quinze euros la vingtaine d'huîtres. Délicieux ! Et l'après-midi, me revoilà dans le train pour Kanazawa. J'aurai voulu m'arrêter plus longtemps dans cette ville qui a l'air vraiment sympathique. Malheureusement, je n'avais pas de train de nuit pour rentrer après sur Akita, la ligne ayant été coupée suite à un tremblement de terre à Niigata. Donc j'ai dû prendre le train plus tôt que prévu pour arriver en soirée à Takanosu.