Parfois, quand je suis confortablement assis dans mon fauteuil, la manette entre les mains, les yeux rivés vers l'écran, un étrange sentiment m'envahit. Un sentiment qui me met mal à l'aise. Tellement mal à l'aise que je ne touche plus à ma console pendant des semaines. Quel est ce sentiment ? La culpabilité.

Depuis son apparition dans les années 60 jusqu'à aujourd'hui, le jeu vidéo est passé du statut d'objet de curiosité au statut de loisir le pratiqué par le monde industrialisé. Il est le produit final fabriqué par une industrie qui pèse des milliards de dollards, emploie des centaines de milliers de personnes et est devenu le média le puissant à ce jour. En tant que tel, il est un vecteur des valeurs culturelles de notre société.

Nous jouons pour le plaisir. Les compagnies de jeu vidéo ne font pas des jeux pour le plaisir. Elles en font pour le profit. Les consoles et les jeux que nous achetons à prix d'or sont fabriqués par des ouvriers qui n'ont même pas les moyens de s'en procurer. Beaucoup contestent, à raison, les salaires de footballeurs proffessionnels. Mais la communauté des joueurs devrait aussi commencer par balayer devant sa porte. Pour un Final Fantasy, un PES, un Gears of War ou un Starcraft développé, combien d'enfants aurait-on pu scolariser ? combien de gens auraient pu être sauvés de la faim ou de la maladie?

En tant que consommateurs, nous cautionnons ce système. Mais il y n'a pas qu'un soucis industriel et financier. Il y a aussi un problème culturel qui se pose à nous.

Comme je l'ai ennoncé précédemment, le jeu vidéo en tant que média est vecteur de valeurs culturelles, les valeurs de notre société.  Outre l'apologie de la guerre ou de la politique étrangère américaine commune à beaucoup de FPS,  ce sont les valuers de compétition, de cumul du capital, de profit auxquels nos cerveaux sont soumis. La base d'un jeu de stratégie repose sur l'accumulation de ressources afin d'augmenter ses troupes, améliorer ses infrastructures, développer la recherche technologique. Un hack'n'slash ou un RPG repose sur l'accumulation de biens matériels ( armes, armures, etc.) et d'or afin d'obtenir le meilleur équipement et ainsi vaincre le boss final. Pour ma part, je trouve que les Civilizations ont de vieux relans de colonialisme et d'impérialisme. Les TPS et FPS sont en général des applications concrètes du darwino-capitalisme: le plus fort doit tuer les plus faibles pour survivre. Et bien sur nous retrouvons les valeurs de la sacro-sainte compétition dans la plupart des jeux multijoueurs.

En tant que joueurs, nous sommes soumis à cette propagande. Devons nous la rejeter. Je ne pense pas, car sinon nous ne jourions plus à rien. Mais il faut cependant toujours garder à l'esprit ce fait et toujours essayer de regarder les jeux et de jouer avec un oeil critique vis-à-vis de tout ceci. Ne blamons pas non plus les game developers et game designers. Comme nous, il font parti d'une société avec ses valeurs et en tant que créateurs, ils en sont les médiateurs.

Une révolution s'impose t'elle ? pas nécésseraiment. Les jeux créés par des sociétés occidentales comporterons toujours les messages et les valeurs auxquels la société croient. Quand les valeurs de notre société changeront, les messages des jeux vidéo changeront aussi. Et puis je préfere jouer à Left 4 Dead ou Gta plutot qu'à un jeu palestinien ou l'on doit caillasser des chars israeliens ou des jeux chinois patriotiques.

A ben finalement ça va mieux maintenant. Ja vais me relancer un bon vieux Day of the Tentacles, ça me détendra.