Veritable ambassadeur de la Xbox 360, Gears of War premier du
nom avait tout balayer en 2006, prenant une longueur d'avance sur sa
concurrence, y compris Halo. Aujourd'hui encore force est de constater
que sa technique surpasse plusieurs productions. Qu'en est-il de sa
suite ?

A peine egratignes par la bombe lumiere a la fin du premier volet, les
Locustes se sont remis a creuser, engloutissant villes apres villes et
se rapprochant inexorablement de Jacinto, le dernier bastion humain. Une nouvelle (et derniere ?) fois mise a contribution, la Delta Team tente
une percee dans les rangs enemis afin de detruire le mal a sa source.
Relativement simple, le scenario parvient pourtant a eclipser celui du
premier Gears of War, trop sec pour envouter une frange de joueurs a qui il fallait bien plus qu'une realisation explosive et un gameplay en
beton pour crier d'extase. Entendue, la complainte a permis a Epic de
proposer avec Gears of War 2 une campagne solo digne de ce nom.

Gears en plus grand et plus beau...

Vider son chargeur, se planquer, aligner une tete qui depasse,
tronconner un fuyard... Dans le fond le principe du jeu n'a pas changer. Dans les faits en revanche, on jubile devant les nombreuses petites
ameliorations et variantes offrant toujours plus de punch et de fureur
aux affrontements. Des enemis qui tentent un dernier rush avant de
mourrir par ici, une course ralentie par les tirs locustes par la, une
IA qui vient enfin vous relever lorsque vous etes blesses... Des details oui, mais qui etoffent suffisemment l'experience pour qu'on passe son
temps, ne serait-ce que durant la premiere heure de jeu a se repeter
"tiens, ca, c'est nouveau".

Contrairement au premier Gears, l'aventure se deroule sous terre en territoire Locuste, l'occasion d'admirer l'architecture enemie tres reussie dans cet episode

Cette premiere heure, profitez-en justement. Tres clemente en effet,
elle laissera tres vite place a des missions plus effrenees les unes que les autres. Sensiblement plus long que son predecesseur - comptez une
douzaine d'heures en mode de difficulte veteran la premiere fois - Gears of War 2 s'applique a varier les plaisirs en haussant constamment le
rythme. Que ce soit a pied, sur quatre roues,en l'air ou a bord d'un
vehicule faisant office de niveau mouvant, il faudra flinguer, ecraser,
repousser, assieger ou echapper a une veritable horde de creatures
allant du simple soldat Locuste a l'imposant Brumack que l'on
rencontrera plus d'une fois au cours du jeu.

Incomparablement plus varie aussi, le bestiaire se montre plus malin,
n'hesitant pas a venir vous achever avant que vos copains (joueurs ou
IA) n'aient eu le temps de vous relever. Heureusement, les moyens
d'expier l'assaillant ont aussi beneficier d'un soin notable. Si les
armes du premier sont toujours au rendez-vous, les plus sauvageons
apprecieront l'apparition du lance-flammes, d'un mortier plus que
jouissif ou des grenades a poison, ideales pour faire le menage autour
de soi pendant un moment.

Les moines Kantus, l'une des nouvelles classes d'enemis peuvent recussiter les Locustes tombes au combat, une priorite a eliminer donc

Plus varies, plus vastes, plus colores, les decors de Gears of War 2
laissent bouche bee. En dehors d'une ligne droite aux teintes un peu
passees, le jeu surpasse et enterre toute concurrence, quelle qu'elle
soit. Ajoutons a cela une bande son presente, des doublages corrects
enchainant humour potache et repliques cultes, une duree de vie (solo et multi) aux petits oignons pour obtenir une des plus indiscutables
reussites sur Xbox 360.

Mais avec des defauts

De tres loin superieur au premier volet, Gears of War 2 n'est cependant
pas exempt de defauts, plus ou moins agacants. Un poil trop facile (meme en veteran), le titre sous-exploite certains terrains de jeu, trop
vastes pour une IA qui la majorite du temps reste plante sur ses
positions, le mode de difficulte Dement etant bloque au depart.
Spectaculaires mais trop longues, pas assez interactives ou moyennement
jouables, certaines scenes risquent de moins bien passer une seconde
fois. Enfin, on echappe pas a quelques bugs penibles meme si l'extreme
fluidite du jeu et l'abscence de chargement viennent un peu tout
excuser.

Au final, Gears of War 2 n'est peut etre pas le titre le plus original de la Xbox 360 mais il s'impose sans doute comme une veritable killer-app a l'ancienne, malgre ses defauts mineurs qu'on lui pardonnera. Une veritable reussite pour Epic.

MA NOTE : 8/10