Une prophétie mystérieuse, un être qui en rêve chaque nuit, un monde aséptisé et rempli de dangers, un homme dont la folie n'a d'égal que la tyrannie...vous pensez à un scénario de film holywoodien ? Que nenni, il s'agit bien d'un jeu sorti sur PC, mais également sur PS1.

 

UN MONDE DE FOU

Vous incarnez Twinsen, un jeune Quetchs qui n'a rein de particulier. Sauf qu'il fait des rêves etranges chaque nuit, où il enfourche un dragon, créature mythique, et franchi la grande muraille de montagne qui sépare la planète Twinsun, sur laquelle il habite. Le seul soucis est que le terrible et démoniaque Docteur Funfrock interdit ce genre de rêve, et interdit également de franchir cette chaine montagneuse. Les récentes tribulations nocturnes de Twinsen arrivent à ses oreilles, et il décide sans autres préambules, de l'enfermer dans un hôpital psychiatrique de haute sécurité.

Cet éléphant est un Globos. Il vaut mieux les éviter s'ils sont bleus, car ce sont des clones. Celui-là est plutôt sympa.

Pour notre nouvel ami, il faudra s'évader, et retrouver une vie paisible en compagnie de sa bien-aimée, car il ne comprend pas encore l'importance de son rôle, ni la véritable signification de ses rêves. Ce serait une chose aisée s'il n'y avait pas les Grobos, sorte d'éléphants clonés qui envoient des balles paralysantes dès qu'ils vous voient, ou si un sbires de Funfrock les appelle.

 

DIVERSITE ETHNIQUE

Outre les Quetches et les Grobos, vous rencontrerez d'autres créatures, comme les lapichons, des lapins humanoïdes qui courent souvent, et sont très peureux. Vous pouvez leur parler, mais je le déconseille fortement car ils appelleront souvent les gardes contre vous.

Il y aussi des Bouboules, ressemblant à des balles avec des bras, des jambes et une tête, mais surtout des soldats qui, comme les grobos, vous tireront dessus à vue. A la seule différence que leurs tirs ne vous paralysent pas, mais vous égrainent peu à peu vos points de vie. Et, si vous rencontrez leurs tirs nourris, vous risquez fortement de mourir sur place, car il vous sera difficile de vous en défaire.

Vous pouvez visiter la plupart des établissements de la ville, ainsi que les habitations.

Il y a également des machines qui patrouillent dans la ville de départ, et que vous avez tout intérêt à éviter, sous peine d'une attaque quasi-fatale.

 

SCHYZOPHRENIE CONTROLEE

Votre mission sera, une fois sorti de l'hôpital, de regagner votre maison, puis de vous enfuir pour vous cacher en ville, afin de la quitter par la suite. Pour ce faire, vous avez le choix entre quatre attitudes différentes, vous donnant des capacités propres. En mode normal, Twinsen marche tranquillement, et peut chercher des objets dans les éléments du décor (poubelles, armoires, pierres,...). Il y découvrira des coeur pour remonter son énergie vitale, des fiole pour ses points de magie, mais aussi des pièces pour acheter quelques items, ainsi que des trefles, réceptacles pour lui donner des essais supplémentaires.

En mode aggressif, Twinsen se battra en sautiilant d'un pied sur l'autre. A ce moment, vous pouvez vous battre en donnant des coups de poings aux ennemis. S'il devient discret, Twinsen se déplacera de manière...discrète, en marchant sur la pointe des pieds. C'est très pratique s'il faut se faufiler derrière des gardes ou des grobos, et il faudra en user et en abuser. Enfin, en mode sportif, notre jeune héros pourra courir comme un dératé (et de manière assez ridicule même), et aura aussi la possibilité de sauter par dessu des trous ou des ravins.

Comme vous pouvez le voir, le jeu est très géométrique...ça fait un peu cheap, mais bon...

Selon les situations, c'est à vous d'adopter les meilleurs comportements, sachant que si vous vous trompez, c'est souvent la mort qui vous attendra au bout du chemin...

 

MULTI-GENRES ?

La plus grande partie de LBA sera de résoudre des énigmes, un peu dans le genre d'un Tomb Raider. Trouvez une clé, se cacher dans des endroits improbables, placer des caisses dans une sorte de labyrinthe,...quelquefois, ces énigmes sont comme des mini-jeux, souvent ardus, mais jamais insurmontables.

Mais là où l'aventure s'avère sympathique, elle sera vitre rattrapée par un gameplay mal adapté pour une console et sa manette. En effet, Twinsen se manie comme les personnages d'un Resident Evil. Comprenez qu'il faut mettre le paddle vers le haut pour faire avancer notre ami, et qu'il faut le faire tourner sur la gauche ou la droite pour qu'il change de direction. Vu que le jeu est en 3D isométrique, ces déplacements sont peu intuitifs, et là où une maniabilité clavier peut s'avérer simple, c'est tout autre chose pour une manette...

Différents environnements vous attendent dans cette aventure.

Alors, si Twinsen marche, c'est supportable, et on s'habitue vite à ces commandes bizarres. Mais, lorsqu'il se met à courrir, c'est une autre paire de manche, et il devient rapidement incontrôlable. Donc, s'il faut s'échapper d'une menace, mieux vaut courrir en ligne droite, car les virages deviennent tous trop serrés, et le jeune Quetch se mangera tous les murs ou autres éléments du décor ne pouvant être traversés.

Rapidement, vous trouverez une balle magique, qui vous servira d'arme à distance. Et là, encore une fois, la maniabilité deviendra atroce, car il n'existe aucun viseur pour la lancer. Donc, il faudra tirer au hasard, puis réévaluer le jet au jugé, sachant que souvent, la visée sera très pointilleuse. Alors maintenant, imaginez que vous vous faîtes tirer dessus en même temps...c'est tout simplement incontrôlable, car en recevant des balles, Twinsen recule sans arrêt.

 

LA PROPHETIE AURA-T'ELLE LIEU ?

Il faut savoir que le jeu est sorti initialement en 1994 sur PC, puis en 1997 sur PS1, ce qui accuse d'une technologie en retard. En effet, la 3D isométrique n'était plus vraiment d'actualité, mais pourtant, le monde de LBA reste clair. Les couleurs sont ternes, les décors sont dépourvus de textures, et ne sont que des assemblages de cubes et autres formes géométriques en 3D. Et même les changements de zones font ramés la caméra qui peine vraiment à suivre l'action. Heureusement, les personnages sont un peu plus crédibles, et les animations sont assez détaillées, quoique souvent redondantes en fin de compte.

Le jeu se permet tout de même quelques délires graphiques, comme cette discothèque très kitsch.

Musicalement, c'est assez pauvre aussi. Les musiques sont souvent en boucle, et reviennent tout le temps. Quelquefois, même, il n'y a que les bruitages environnant qui sont rigolos, certes, mais ne font pas honneur au support numérique qu'est le CD. Les voix, bien que crachotantes et mal compréssées, ont le mérite d'être assez bien jouées et de venir supporter une ambiance un peu trop bon enfant, au vu des thèmes abordés.

Si l'ajout de différentes humeurs du protagoniste est une réelle trouvaille intéressante, la maniabilité conçue au départ pour le clavier, ne se marie pas avec bohneur avec la manette. Tourner sera un vrai calvaire, et viser avec la balle deviendra très aléatoire, là où les imératifs du scénario nous demandent d'être très précis. Néanmoins, les petits puzzles à accomplir sont plaisants, et le monde de Twinsun est tout de même agréable à parcourir. A noter que les sauts sont imprécis, et qu'il n'est pas rare de voir Twinsen tomber alors qu'il avait atteind l'autre bord d'un ravin. L'aventure se plie assez rapidement pour qui ne succombera pas à la difficulté du soft, mais comptez quand même entre 5 et 10 heures de jeu.

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Avec un scénario intéressant à la base, des clichés hautement politiques et dénonciateurs, et un héros somme toute sympathique, Little Big Adventure est un jeu qui aurait pu atteindre les plus hautes marches des podiums. Malheureusement, il accuse un portage tardif du PC à la console, mais surtout une jouabilité d'un autre âge qui rendra certaines phases de jeu impossibles. C'eut-été salutaire de revoir complètement la maniabilité et de rajouter des textures aux décors qui n'ont pas bougés d'un poil en 3 ans. N'empêche que LBA est tout de même un jeu à faire, ne serait-ce que pour son histoire intéressante et ses différentes dénonciations politico-humanitaires. Malheureusement, il est devenu assez rare en magasin et sur le net, donc préparez-vous à payer le prix fort si vous avez la chance de l'aperçevoir.

 

PROPHETIE SALUTAIRE : scénario entraînant, ambiance entre glauque et ridicule, héros attachant, énigmes bien pensées.

EXTINCTION DE MASSE : jouabilité affreuse, graphismes d'une autre ère, assez court, musiques redondantes.

 

Graphismes : 11/20.

Sons : 13/20.

Jouabilité : 10/20.

Scénario : 16/20.

Durée de vie : 14/20.

Sentence

14/20

 

Machines : PS1, PC.

Années : 1994 (PC), 1997 (PS1).

Développeur : Adeline Software.

Editeur : Electronic Arts.

PEGI : tous publics.

Qui se ressemble : Alundra 2, la série des Zelda, Landstalkers (Megadrive).

Prix constatés sur le net : une vingtaine d'euros environ, donc comptez le double, voire le triple en magasin.

 

Post-scriptum : j'ai oublié de signaler que le jeu est entièrement traduit, et de fort belle manière en plus. Donc, les anglophobes peuvent se réjouir, car Twinsen parle le français.