A peine remis de nos émotions avec Dark Cloud, voici que nous allons nous attaquer à sa suite directe (bien que n'ayant aucun rapport scénaristique avec son aîné), Dark Chronicle (Dark Cloud 2 chez nos amis Nippons). Bien plus encensé par la critique vidéoludique, ce petit dernier saura-t'il gommer les défauts de son prédécesseur ? Sony a-t'il eu le nez creux en passant le développement à ce jeune studio qu'est Level 5 ? Réponses tout de suite...

 

LETTRES A FRANCE

Maximilien (Max pour les potos) vit tranquillement dans une petite ville charmante : Palm Brinks. Il y a quinze ans, cette bourgade fut l'unique survivante d'une sorte d'holocauste, perpétrée par l'empereur Griffon, un tyran cherchant à mettre la main sur un joyau magique. Et, comme le hasard fait souvent bien les choses, c'est Max qui détient ladite pierre. Dorénavant, la ville est fermée, en totale otarcie, par des portails infranchissables. Et c'est bien dommage, car vous ne rêvez que de voir le monde extérieur, en témoignent les innombrables lettres que vous envoyez 'en vain) à votre mère qui, selon vous, vivrait hors des murs de Palm Brinks.

Monica est une excellente guerrière, et frappe avec une épée ou un bracelet magique.

N'ayant que treize ans, vous vivez chez votre oncle, un vieux bricoleur un peu excentrique, mais fort sympathique (une sorte de Doc Brown, en moins exalté). D'ailleurs, ce scientifique vous a tout appris, et vous ne manquez pas d'idée pour inventer des appareils plus ou moins intéressants. De plus, les habitants de votre ville ne vous laisseront pas dans la mouise, car vous connaissez tous le monde ici, et vous vous êtes fait de solides amitiés avec la plupart d'entre eux.

Aujourd'hui est un jour que vous attendiez plus que tout. Un cirque vient de s'installer sur la place principale, et vous mourrez d'envie d'y aller, vous qui n'avez jamais vu de cirque de votre vie. Votre oncle, toujours le coeur sur la main, vous a obtenu un billet d'entrée, et vous traversez les rues en courant, car le spectacle ne devrait plus tarder à commencer. Sur le chemin, vous tombez nez à nez avec une curieuse petite fille, qui vous parle de façon bien étrange. Et, pour vous ennuyer encore plus, elle vous vole votre billet, et vous voila obligé de grimper sur les échafaudages du chapiteau pour pouvoir assister au spectacle.

Bien mal vous en prend, vous surprenez une conversation entre le maire de la ville et le directeur du cirque, qui cherche la pierre que vous avez en votre possession, sur votre poitrine. Ce dernier vous voit, et vous pourchasse dans les ruelles et sur les toits avec une machine ressemblant à un clown affreux. Vous serez sauvé providentiellement par un ami, clochard vivant dans les égouts, qui vous poussera à arpenter les couloirs suintant afin de sortir de la ville, et de découvrir le monde qui vous entoure. Et, pour vous épauler, votre oncle viendra plus-tard avec un train pour un déplacement plus rapide (et plus pratique aussi).

Vous pourrez conduire un robotmobile, qui vous aidera contre les boss et les monstres plus coriaces.

Parallèlement, vous incarnerez également une jeune guerrière mystérieuse qui, d'après ses dires, vient du futur. Son but ? Détruire Griffon, le tyran. Monica voit en Max un allié de taille, et décide de le suivre dans ses aventures...elle possède également un médaillon magique qui a le pouvoir de partir dans le futur (sachant que le vôtre peut-revenir vers le passé).

 

COULOIRS ET ZONES A EXPLORER

La plus grosse partie de ce jeu est l'exploration de donjons (souvent en llieux ouverts), mais ne comportant que des couloirs prédéfinis. Que vous utilisiez Max (et sa clé à molette en guise d'arme) ou Monica et son épée, vous devrez tuer tous les monstres, trouver la clé de la suite des labyrinthes, ouvrir tous les coffres...bref, il faudra vraiment arpenter chaque moindre recoin des dédales qui vous attendent, et ils seront nombreux, dès le début. Dans les coffres, mais aussi donnés par les ennemis, vous découvrirez des items bien singulier qui vous serviront par la suite, mais aussi des bonus bien sympas, comme des armes plus puissantes, ou des clowns qui vous proposeront un cadeau à choisir.

Les combats sont en temps réels, comme dans le premier opus. Sachez simplement que là, les monstres sont bien plus véloces, et qu'il faudra souvent trouver une stratégie pour chacun d'entre eux. Néanmoins, vous disposez de deux armes par personnage. Max peut utiliser un pistolet en sus, qui lui donnera un avantage certain quant aux adversaires rapides et volant. Monica, quant à elle, manie la magie avec grâce et facilité.

Dès le début de votre aventure, il faudra échapper à ce clown monstrueux qui veut vous appaltir comme une crêpe.

Bien entendu, utiliser vos armes entamera leurs points de vie, que vous devrez réparer pour ne pas les briser. Pour la magie de Monica, elle perdra des points éponymes qu'elle reprendra en buvant (ou mangeant) quelques nourritures. Comme dans Dark Cloud, vous tomberez sur des boss à la fin de chaque niveau, et vous devrez trouver une stratégie bien spécifique pour les vaincre rapidement.

Quelquefois, vous devrez vous soumettre à des restrictions imposées par le système de jeu. Par exemple, vous ne pourrez pas utiliser Max dans un dédale, ou vous ne pourrez pas utiliser de magie. De plus, quelques défis vous seront proposés, mais ne seront que facultatifs, comme détruire tous les ennemis avec la magie, ou le pistolet, ou des objets, par exemple. Cela vous donnera des médailles bonus, en plus de celles qui vous attendent en terminant le labyrinthe dans un temps donné.

 

MON ARME, MON AMOUR

Contrairement à beaucoup de Rpg, vous n'évoluerez pas directement. En défaisant vos ennemis, vous glanerez des points d'expérience (sous forme de cristaux bleus), qui seront absorbés par votre arme, que ce soit votre arme principale, votre pistolet ou votre magie (qui est un bracelet, en fait). Puis, en atteignant un certain nombre de ces points, vous pourrez faire évoluer votre arme de plusieurs façons différentes. Regardez bien les buts à atteindre, et augmentez les attributs de vos armes selon vos envies.

Cédric, votre oncle, vous donnera quelques idées d'invention. Après, debrouillez-vous tout seul.

Car, vous pourrez certir ces dernières avec des joyaux élémentaires (feu, glace, foudre,...), des augmentations primaires (attaque, défense,...) ou des pierres animales (dragon, plante,...). Pour ce faire, il faut synthétiser ces éléments (les faire passer dans le plan astral), et les insérer dans vos armes. Et, pour palier au manque de pierre (qui se faisait très vite sentir dans le premier épisode), vous pouvez synthétiser tous les éléments et items de votre inventaire. Ainsi, le moindre bout de bois peut faire évoluer votre arme. Et, si vous changez votre arme, vous pouvez y certir votre ancienne amie tranchante (ou contondante), ce qui octroiera un certain pourcentage (75 %, me semble-t'il) des compétences à la nouvelle arme en main.

De plus, les évolutions sont bien plus rapides que dans Dark Cloud, et votre arme changera vite de look...et de compétences. Vous pouvez aussi parer les coups des monstres, et vos déplacements sont bien plus agiles.

 

LA GEO, C'EST SUPER

Tout comme chez son aîné, vous devrez reconstruire des villes et villages. Mais, vous ne récupèrerez plus des oeufs dans les dédales, maintenant. En aidant les habitants en grande précarité, vous obtiendrez des informations pour refaire un habitat digne de ce nom. Puis, comme vous avez trouvé des éléments dans les labyrinthes (bois, fer, pierre,...), vous aurez la possibilité de reconstruire chaque maison, chaque édifice, chaque élément.

Le géorama est plus simple que dans le premier opus, mais toujours aussi addictif.

Puis, en suivant les doléances des personnes que vous aidez, vous placerez ces éléments de manière homogène. Car, non content de voir leur patelin reconstruit, les protagonistes demanderont d'autres personnages que vous trouverez dans Palm Brinks. A vous de comprendre comment les faire rallier à votre cause...Surtout que certains d'entre eux vous octroieront des bonus non négligeables, comme un magasin d'élément, par exemple.

Et lorsque le village sera complet, vous aurez le devoir de passer dans le futur, pour voir les améliorations à long terme, et glaner quelques items bonus par la même occasion (comme des augmentations de votre défense et de vos points de vie).

 

MINI-JEUX EN PAGAILLE ?

Outre l'exploration intensive des dédales, vous pourrez vous adonner à des mini-jeux plus ou moins intéressant. Pour commencer, vous aurez la possibilité de fabriquer des items originaux (comme un aquarium, par exemple). Pour ce faire, prenez des photos d'éléments (encadrement de fenêtre, ceinture de pantalon, bidon de lait,...), puis mélangez les images pour en faire une invention, enfin si les images collent entre-elles...En parlant aux citoyens de Palm Brinks, vous aurez quelques idées, ou quelques mises sur la voie...

Le spheda est, sans doute, le mini-jeu le plus original et le plus intéressant.

Ensuite, vous pourrez faire un concours de pêche (attention, il est limité dans le temps, donc ne traînez pas lorsqu'il sera annoncé). En y participant, vous trouverez des poissons (nan, sans blague), que vous pourrez mettre dans votre aquarium (j'aurais préféré un poelle, mais bon) et les entraînner pour en faire des poissons de compétition, et les faire se battre contre d'autres congénères. Cruel...

Et puis, certaines énigmes demanderont une mini-quête simpliste, mais pas forcément facile à réaliser. Par exemple, pour recruter le sheriff, vous devrez faire une course dans les rues de Palm Brinks, en battant un timing très serré. Votre ami, le clochard qui vit dans les égouts, vous demandera de faire des photos de monstres dans une position bien pariculière. Immortalisez des attaques, des gestes ou des vues bien spécifiques pour gagner des objets inédits et fort utiles. Par contre, ce ne sera pas une promenade de santé, car il faudra aussi photographier les boss...

Les graphismes sont vraiment magnifiques, avec une gestion du jour et de la nuit.

Enfin, et pas le moindre de ces mini-jeux, vous pourrez jouer au golf...oui, le golf, appelé Spheda ici, vous demande d'envoyer une balle lumineuse dans un trou en hauteur ou au raz du sol. Et, pour corser le tout, vous n'aurez qu'un certain nombre de coup limité, et en frappant la balle (et lorsqu'elle rebondit), cette dernière change de couleur. Il faut qu'elle entre dans le trou bleu en étant rouge, ou dans le trou rouge en étant bleue...croyez bien que cela vous arrachera les cheveux. Les enjeux sont des coffres bonus proposant des items intéressant, comme des pierres précieuses augmentant de manière siginificative vos armes. Si dans la plupart des niveaux, ce n'est qu'une formalité, dans d'autres (comme dans les cavernes, ou les plaines (qui sont pleines de crevasses), le challenge sera de taille, alors gardez votre calme, et n'oubliez pas que cela est totalement facultatif...

 

LA BEAUTE DU MONDE EXTERIEUR

Le premier grand changement de ce nouvel opus, est visuel. En effet, les graphismes (personnages comme décors) sont en cell-shading, et c'est réellement somptueux. Les couleurs sont criardes, mais ne nous aveuglent pas, et les textures sont toutes justes et superbes. Seul petit bémol, les mains des protagonistes sont moins bien modélisées, mais je chipotte là...Les animations sont fluides et à l'image des graphismes, tout ceci sent bon la fraîcheur. Même les monstres sont magnifiques. Peut-être que les personnages sont un peu taillés à la machette, mais certains sont vraiment plus que magnifiques. C'est du travail d'orfèvre...Surtout que chaque environnement est différent des autres. Dépaysement garanti.

En arrière plan, une toile d'arraignée qu'il faudra détruire avec l'objet adéquat. C'est, en fait, une extension de niveau.

Musicalement, nous resterons dans la veine du premier Dark. Pas inoubliable, mais bien sympathique, la bande-son rythme parfaitement les actions et l'ambiance générale du jeu. Les voix, bien qu'en anglais collent parfaitement aux personnages, et la traduction française (en sous-titres, donc) est tout bonnement géniale. Une ambiance très folklorique, des acteurs dans le ton, tout est fait pour nous faire rêver...et ça marche. Les bruitages sont un peu plus conventionnels, mais ont le mérite de coller parfaitement aux actions, eux aussi.

La jouabilité est exemplaire, et Max et Monica répondent au doigt et à l'oeil. La caméra, quelquefois mal placée, peut-être réajustées rapidement. Pratique dans les endroits confinés, ou lors d'attaques simultanées de plusieurs ennemis. Cahque action est simple à exécuter, et les commandes sont claires. Des idées que pas mal de jeux, même récents, devraient suivre...

Si la quête principale est déjà bien longue (comptez une bonne vingtaine d'heures), les petits à côtés sauront rallonger le tout de quelques heures de plus. Et, malgré la futulité de certaines d'entre elles, d'autres seront intéressantes, surtout en voyant les récompenses...Le spheda est tour particulièrement addictif, malgré son assez grande difficulté.

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Gommant ainsi les nombreux petits défauts de son prédécesseur, Dark Chronicle nous conte une histoire intéressante et prenante, avec des personnages attachants et un scénario, certes peu original, mais bien ficelé. Ajoutez des graphismes superbes, une ambiance sonore assurée, une traduction française au poil et un gameplay diversifié, et nous obtiendrons un jeu sublime qui mérite de figurer dans notre ludothèque. Les quelques défauts récurents (la caméra, par exemple) ne pourront pas entâcher ce chef d'oeuvre de Level 5. A posséder de toute urgence, pour ceux qui n'ont pas peur de chiner dans les brocantes et les magasins obscurs.

 

Chroniques du jour : graphismes de toute beauté, personnages attachants, jouabilité au poil, scénario basique mais prenant, ambiance assurée, le Géorama plus simple, les différents décors, traduction superbe, plein de mini-jeux intéressant, plein de bonnes idées.

Maladie chronique : problèmes de caméra, quelques monstres surboostés, quelques bugs de chargement (notamment des freezes d'écran).

 

Graphismes : 19/20.

Sons : 17/20.

Jouabilité : 16/20.

Scénario : 15/20.

Durée de vie : 18/20.

 

Sentence

18/20

 

Genre : Action/Rpg.

Développeur : Level 5.

Editeur : Sony.

PEGI : 12 +.

Difficulté : grande, mais pas insurmontable.

Année : 2003.

Qui se ressemble : Dark Cloud, Steambot Chronicle, King's Field (pour le côté action).

 

Une petite idée du spheda, en anglais.