L'univers des Rpg sur console (tout du moins les anciens Rpg, tel Final Fantasy) nous oblige souvent à devenir un loup solitaire, le scénario étant long et prenant, les pesonnages étant tous contrôlés par une seule et même personne, et vos amis trouvant cela d'un ennui mortellement chiant. Alors, l'annonce d'un jeu de rôle jouable en multi-joueur aurait dû avoir l'effet d'une bombe sur notre monde d'héroïc fantasy. Malheureuseument, préparons-nous plutôt à un pétard mouillé, car la mêche est loin d'avoir pris feu...

 

TOUT COMMENCE PAR DU DEJA VU

La petite scène d'introduction vous montre, pour débuter, un combat entre plusieurs personnages et un monstre puissant. Les effets spéciaux sont magnifiques dans ce petit dessin-animé très joli...du moins jusque la prochaine scène qui se passe dans une taverne. A ce moment, les protagonistes parlent et on se prend une sacré claque dans les gencives. Le jeu d'acteur est minable et la synchronisation labiable est complètement à la ramasse, avec une bonne seconde de retard sur la bande sonore. Un guerrier s'énerve tout seul et se fait chiper un joyau par une amie qui, par mégarde, le fait tomber sur une table. En roulant contre une cruche, la pierre précieuse fait apparaître une femme d'une beauté troublante qui conte aux aventuriers une bien étrange histoire de trésors. Ni une, ni deux, la fine équipe se lance sur les traces de ces fabuleuses richesses...mouais, rien de quoi s'extasier en fait.

Créez votre personnage via des classes, des caractéristiques et quelques dés virtuels. Excellente idée.

En fin de compte, il s'agit d'un action Rpg en vue de dessus, à la manière d'un Legend of Zelda, mais avec un système d'évolution des personnages propre aux j-rpg. On se bat contre des monstres, on les tue et on gagne des points d'expérience qui font grimper le niveau des personnages (ainsi que leurs statistiques) en atteignant un certain palier. Ces statistiques augmentent de façon automatique, et on ne gère quasiment rien à ce niveau.

 

PRENEZ QUI VOUS VOULEZ

Le début du jeu est, contre toute attente, plutôt réussi. En effet, il faut choisir son équipe de quatre combattant, parmi plusieurs classes, dont le guerrier, le mage, l'elfe,... Chacun possède ses caractéristiques propres et plusieurs avatars (en fait un homme et une femme). Puis, entrez un nom et surtout, lancez des dés virtuels pour déterminer des points bonus que vous distribuez ensuite dans les différentes compétences (force, intelligence, endurance, agilité,...).

Bien sur, ce système nous rappellera grandement les tirages de personnages pour les jeux de rôle papier, comme Donjons et Dragons, par exemple. D'ailleurs, l'éditeur de ce jeu est Descartes, grand éditeur de jeux de rôle (l'Appel de Chtulhu, Warhammer, Shadowrun,...), mais aussi de jeux de société comme une réédition du Milles Bornes en verison plateau. Cela présage du bon, et ce système de création de personnages est unique en son genre, encore maintenant.

De prime abord, la traduction française semble bonne, mais les erreurs de langage sont trop fréquentes...des herbes officinales ? What the Fuck ???!!!!

Bref, une foits votre équipe de quatre aventuriers sur pied et proprement définie, lancez vous dans l'aventure. Petit conseil pratique : si le tirage des dés ne vous plait pas, vous pouvez repartir en arrière via un bouton et recommecez autant de fois que vous le voulez. Pratique cette petite triche, non ? De plus, intégrez un voleur dans votre bande, car ses capacités à trouver des coffres ou des passages secrets vous sera grandement utile pour les quêtes annexes.

 

...ET C'EST LE DRAME

En avant !! Parlez un peu aux pnj de la taverne qui sont plus ou moins intéressant, car leurs réponses ne sont pas toujours en phase avec vos interrogations. Et, en entrant dans une salle différente, vous devrez subir un coup de chargement diablement long (comptez bien une dizaine de secondes). Et, à la vue du résultat graphiquement moyen, on se demande bien ce qui monopolise autant de ressources. Bien sur, nous savons que la Playstation fait pitié avec ses 2 Mo de Ram, mais quand même...

Bon, mieux vaut sortir rapidement de ce bouge infect et rempli de soudards assoifés et déjà bien imbibés de bière. L'action se déroule comme un jeu estampillé Legend of Zelda. Vous parcourez une contrée en éliminant les adversaires qui apparaissent sur votre chemin, et en ramassant des joyaux, des pièces d'or et des items quelquefois. Les combats sont en temps réels, et vos quatre sujets se battent en même temps. En fait, vous contrôlez un des personnages (que vous pouvez choisir en cours d'aventure en pressant une touche dédiée). Les autres vous suivent comme des moutons, en file indienne. Ils combattent par leur propres moyens, mais, et c'est là que le premier hic s'installe, ils font vraiment n'importe quoi. Ils frappent dans le vide, ne vous épaulent aucunement, et, si vous sautez par dessus des trous ou des crevasses, ils tombent joyeusement comme des Lemmings. Non mais sérieusement, ils sont décérébrés, ou ils sont passés par la chirurgie en ayant subi une lobotomie ?!

Les combats sont confus, et l'inventaire ne met pas le jeu en pause. Pratique lorsque les ennemis repopent tout à coup...

Et les réactions ne sont pas du tout logique avec la classe de personnage. Par exemple, le magicien frappera avec son baton, au lieu de lancer des magie sur les monstres. Le pire est que, en prenant son contrôle, il pourra lancer des sorts, mais pas lorsqu'il est contrôler par la machine. On se plaint souvent de l'IA des adversaires dans certains jeux, même encore maintenant, mais là, c'est celle de vos co-équipiers qui est défaillante...

 

UN TROP PLEIN D'INFORMATIONS

Sur l'écran, vous verrez tout un tas d'informations utiles pour vos personnages : points de vie, points de magie, niveau,... mais le soucis est que, comme vous êtes quatre en tout, ces infos vous gâchent la lisibilité de l'écran, et vous pesterez sur le fait que vous ne voyez pas bien l'action lors des combats. Surtout que le jeu s'amuse à zoomer quelquefois, ce qui rend le tout totalement confus. Lors des affrontements, vous taperez dans le vide, tant vous ne verrez même pas où se trouve votre personnage principal.

Ajoutez à cela des ralentissments notoires et omniprésents, une difficulté apocalyptique, surtout à cause de la maniabilité archaïque, mais aussi l'obligation de revenir dans le bar du début de l'histoire pour vous soigner et acheter des items et des armes, et vous obtiendrez un jeu ennuyeux et vide de tout sens.

Ces monstres sont des gobelins...les développeurs ont-ils déjà joués à un jeu de rôle d'héroïc-fantasy ?

Et c'est d'autant plus dommage, car des quêtes annexes feront rapidement leur apparition, vous demandant de trouver tel objet, ou de détruire telle créature. Il vous faut donc explorez les lieux, recoin par recoin. Les monstres repopent aléatoirement, ce qui donnent des combats vraiment similaires et d'une chiantitude inégalée. De plus, les quêtes ne sont pas expliquées en détail, et il n'y a pas de carte du monde précise, donc il vous faut chercher, tatonner, bouger la caméra (qui est lente en plus) pour trouver votre but. C'est vraiment ennuyant de devoir progresser de la sorte, sans carte ni direction...

 

POURQUOI TANT DE HAINE ?

Si la première partie du dessin-animé d'introduction est sympathique, la seconde nous plonge dans un univers pitoyablement riche en incohérence, à commencer par le doublage français qui ne colle pas avec l'ambiance héroïc-fantasy du soft. Non seulement les voix sont mal jouées, mais les paroles sont souvent hors contextes et quelquefois vulgaires. Les réponses des autres protagonistes ne sont pas toujours en phase avec les questions posées, et ce qu'ils disent ne semblent pas toujours intéressant, tant la banalité y est présente.

Les graphismes généraux sont assez moyens dans l'ensemble. Des couleurs ternes et peu colorées (c'est un comble tout de même), des textures simplistes et des zooms intempestifs qui gâchent l'action en la rendant presque illisible. Les pesonnages ne sont pas en reste non plus, ils sont laids au possible et leurs textures clignotent allègrement, ce qui pique les yeux et réduit encore plus la visibilité. Franchement, ils se ressemblent tous, protagonistes principaux ou pnj. Ces derniers sont d'ailleurs dénués de toute personnalité et font tâche face à cette ambiance médiévale (mention spéciale aux loubards avec une superbe crête en guise de coupe de cheveux). Les montstres sont définis par leur race, mais lorsque l'on voit un gobelin qui ressemble à un renard, il y a de quoi se poser des questions quant à la connaissance des développeurs en matière de jeu de rôle...à moins que ce ne soit la traduction française qui pêche.

Vos alliés vous suivent comme des moutons, en file indienne, même durant les combats.

Et la bande sonore ne relèvera pas ce triste tableau. Si le thème principal n'est pas si mal que cela, il se répètera inlassablement durant le premier niveau de l'aventure, resservit ainsi jusqu'à la nausée auditive. Rapidement, vous couperez le son de votre téléviseur, tant cette musique vous prendra la tête et vous innondera les oreilles de sons midi pas très ressemblants. Encore une fois, c'est pitoyable. Et les quelques voix digitalisées sont tellement râtées qu'il aurait mieux valu laisser les voix originales en anglais ou en japonais. A trop vouloir bien faire, on finit par faire n'importe quoi...

Le jeu est long, et c'est, en général une bonne chose... Sauf que là, le scénario est tellement intéressant que l'aventure risque de s'arrêter au bout de quelques heures de jeu, tant vos équipiers mourront rapidement, faute d'une IA adaptée. A la place, ils se jèteront dans la bataille comme une armée de Koubiac à la sonnerie annonçant le déjeûner...pathétique... En somme, vous ne devrez compter que sur vous même pour vous défendre efficacement, mais les commandes sont tellement lentes à la détente, que vous râterez vos coups deux fois sur trois en moyenne. Un conseil toutefois, n'intégrez que des guerriers dans votre équipe (dont un voleur et un chasseur), car les magiciens sont de véritables jambons (eux qui sont censés être les plus intelligents) et n'utiliseront pas leur magie.

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Que dire de plus sur cette bouse infâme et malodorante ? Dommage, certainement... Oui, dommage, car les débuts semblait promèteur, avec un système de choix de personnages original et des attributions de points bonus vraiment bien fichus. Mais des graphismes trop ternes et pas assez mis en avant, une maniabilité famélique et loin d'être adaptée pour ce type de jeu, une Intelligence Artificielle digne de l'encéphalogramme de la vache qui regarde passer les trains, font de Legend of Foresia une daube à éviter fortement. Les quêtes mal expliquées et pas du tout localisées sur une carte inexistante finissent d'enterrer ce soft. Enfin, bon, en voyant la cinématique d'introduction, on s'y attendait un peu non ? Bref, un hack'n slash râté, sur tous les points, et ce, malgré quelques bonnes idées qui ne rattraperont pas le reste. Par contre, le jeu à plusieurs est un peu plus sympathique, mais trouverez-vous des amis pour relever le défi ? Et, resteront-ils vos potes après cette expérience ?

 

La légende vit : un système de création de personnages original et jamais vu, je crois que c'est tout...oui, il n'y a rien d'autre...

La légende est morte : graphismes ternes, musiques redondantes et saoûlantes, manque cruellement de lisibilité, traductions pitoyables, trop d'allers et retours, IA morte, maniabilité à la ramasse,...je continue ou cela suffit ?

 

Graphismes : 04/20.

Sons : 06/20.

Jouabilité : 06/20.

Scénario : 10/20.

Durée de vie : 16/20 (si vous êtes très patient), sinon 04/20.

 

Sentence

04/20

 

Machine : Playstation.

Année : 1998.

Genre : hack'n slach en muti-joueur.

PEGI : 12 +.

Développeur : THQ.

Editeur : THQ/Descartes.

Qui se ressemble : Diablo, Darkstone, Alundra.

 

Post-scritpum : une vidéo sur les Rpg du Joueur du Grenier en parle brièvement. Si vous ne connaissez pas, je vous invite vivement à visionner son oeuvre (ainsi que toutes ces autres vidéos, hilarantes).


Voici la fameuse introduction, histoire de vous poiler un peu...