En Europe, nous ne sommes pas bien loti. Nombre de jeux fabuleux, de sagas prenantes n'ont pas vu le jour dans nos vertes contrées, et même les Etats-Unis n'ont pas eu la chance de voir débarquer certains d'entre eux. C'est la cas de Dragon Quest, dont le premier épisode à voir le jour chez nous n'est autre que le huitième volet. Et, au vu de sa réalisation générale, on se sent méchamment lésé...

 

LE ROI CRAPAUD ET LA POULICHE AFFRIOLANTE

Vous êtes un guerrier, garde du corps du roi Trode. Ce dernier, ainsi que sa fille , ont été transformés par un magicien démoniaque du nom de Dhoulmagus réspéctivement en crapaud et en jument. De plus, le royaume et les sujet de ce monarque un peu fantasque ont tous été pétrifiés et des lianes épineuses ont envahis les murs et les pièces du chateau. Seul votre héros a survécut miraculeusement à tout ceci. La raison ? Vous ne le savez pas, et c'est pour cela que Trode vous a demandé de les suivre afin de mettre fin à ces transformations hideuses (du moins pour le roi, car la princesse se doit simplement de tirer la carriole royale). Donc, vous voici partis sur les traces du sorcier, et surtout, du baton magique qu'il a dérobé.

Une profondeur de champ inégalée jusque là.

En chemin, vous rencontrerez un bandit repanti qui, pour racheter ses fautes passées, se joindra au groupe et verra en votre personnage un chef unique. Il se nomme Yangus et, malgré son aspect négligé et son odeur de bête faisandée, sera un compagnon des plus important et vous aidera dans bien des cas extrèmes. Ce ne sera pas le grand amour entre lui et le roi Trode, mais l'un dans l'autre, ils seront plutôt assez proche.

Puis, vous intègrerez une jeune magicienne en tenue plus que suggestive s'appelant Jessica qui, afin de venger son frère, partira en votre compagnie à la recherche de Dhoulmagus. Enfin, Angelo se joindra à votre équipée sauvage, attiré par Jessica (bien sur), mais surtout pour venger (décidemment) la mort de son père adoptif, un moine bienveillant, propriétaire d'un orphelinat.

 

UNE QUETE ORIGINALE...AU DEBUT

Las des demoiselles en détresse qu'il faut sauver une énième fois ? Marre du Monde en péril qui risque de sombrer dans le chaos et la destruction totale ? Ici, il faut juste sauver un roi et une princesse qui, même en étant une jument, garde un certain style dans la splendeur et le raffiné. Mais, ce qui inquiète aussi le bon Trode, est que sa fille doit se marier avec un autre prince, réputé pour son courage. Or, comment célébrer une union en étant un équidé ?

Des moyens de transports plus rapides se profileront plus tard dans l'aventure, comme un bateau ou ce tigre.

Mais le scénario va très vite se ramifier avec les standards du genre, car le magicien démoniaque prendra de plus en plus de pouvoirs, et s'en prendra à d'autres royaumes. En abordant de nouvelles contrées, et surtout de nouvelles villes, vous serez bloqué par de nouvelles quêtes, n'ayant pas toujours un rapport direct avec votre aventure. Mais ce sera l'occasion de connaître des personnages secondaires fort sympathiques, et de débloquer des récompenses intéressantes.

Chacun de vos personnages aura des aptitudes spéciales, et pourra utiliser des armes différentes selon vos goûts ou leurs compétences. En effet, votre héros peut utiliser des épées, mais aussi des lances et un boomerang (ce dernier touchant plusieurs ennemis en même temps). Yangus utilisera des haches ou des gourdins, voire des faux, Jessica des fouets, des poignards ou des batons, et Angelo des arcs, des épées ou des batons aussi. Sachez que, pendant un combat, vous pouvez équiper des armes différentes de celle que vous êtes en train d'utiliser. Il suffit de les avoir dans votre inventaire actif, qui se limite à douze objets. Pour augmenter vos capacités et votre force de frappe, vous pouvez vous concentrer en utilisant la commande tension, ce qui vous fera rater un tour, mais focalisera vos pouvoirs. Le soucis est que vous pouvez tout perdre en étant touché par une magie spécifique.

Votre équipe au grand complet, lorsqu'elle se prépare au combat.

En cumulant des combats et des victoires (ils sont aléatoires), vous engrangerez des points d'expérience qui, en se cumulant, vous octroieront un niveau supplémentaire. A ce moment, vous pourrez distribuer des points de compétences dans diverses aptitudes, telles que les armes que vous utilisez, ou d'autres points forts de votre personnage. Et, en arrivant à un certain palier, vous gagnerez des pouvoirs spéciaux, souvent magiques, et quelquefois de simple augmentation de vos compétences de base. Vous ne pourrez certainement pas augmenter toutes ces caractéristiques, donc choisissez bien. Surtout qu'Angelo et Jessica pourront rapidement lancer des sorts offensifs, et plus particulièrement des sorts de soins, qui ne seront pas de trop pour vous aider dans votre quête.

 

L'EQUIPE PARFAITE

En parallèle avec votre bande de joyeux lurrons, vous pouvez monter votre propre équipe de monstres que vous ferez combattre dans une arêne, via un ami à vous. Ils seront représentés à l'écran et vous ne pouvez qu'en prendre un nombre limité, sachant que ce nombre augmentera en gagnant des championnats. Et cette capacité devra être mise à profit rapidement, car les adversaires seront de plus en plus fort. Alors partez à la chasse aux monstres, que vous devrez battre préalablement pour les intégrer dans votre unité de gladiateurs. Ils seront, bien entendu, plus résistant que les monstres de base et il vous sera proposé de les intégrer ensuite, sachant que vous pourrez aussi comparer les aptitudes de chacun d'entre eux. Et les récompenses, outre financières, seront à la hauteur des affrontements.

Une localisation parfaite, avec des traductions en fonction des personnages.

D'autres quêtes annexes seront disponibles, comme la chasse aux médailles, dissimulées dans des coffres (dont certains seront fermés magiquement, et nécessiteront une clé spéciale). Ils ne seront pas seulement dans les dédales ou les villes, mais aussi dans les contrées et à travers champ. Encore une fois, scrutez bien tout le décor, car les récompenses seront intéressantes en les rapportant à Mimi, une princesse les collectionant. Mais cela ressemble plus à un mini-jeu dans le jeu. La seule et vraie quête annexe sera un niveau en lui même où il faudra suivre un personnage (parmi un frère et une soeur) dans la chasse à un item particulier dans un dédale plutôt ardu avec un boss de fin.

Ajoutez à cela des jeux de casino variés, comme le bingo et les machines à sous, ainsi que des commandes d'objets via un marché noir prolifique et sans cesse en demande, et vous obtiendrez des activités intéressantes qui rallongeront la durée de vie de façon conséquente.

 

LE PARFAIT PETIT CHIMISTE

De temps en temps, vous verrez le roi Trode s'afférer sur une machine étrange dans de petites cinématiques inopinées. Puis, il vous dévoilera avoir oeuvrer sur une marmitte qui a la possibilité de mélanger les items entre eux, selon une recette précise. Vous pouvez essayer des combinaisons au hasard, sachant que si cela ne fonctionnera pas, la marmitte les ejecte illico. Mais, en lisant des livres dans des maisons, vous tomberez peut-être sur des recettes alchimiques. Encore une chasse à quelquechose...

Entre Yangus et Trode, l'amitié et la haine ne sont séparée que par une infime ligne invisible...

En mélangeant des items, vous obtiendrez des objets de tous les jours comme des herbes curatives ou des antidotes. Mais, vous pouvez donner des équipements comme diner à votre alchimarmitte, ce qui aura pour résultat de transformer ces équipements en quelquechose de plus efficace, ou en un équipement autre. Et pour cela, les recettes seront plus rares (voire inexistantes).

Comme dans tous les jeux du même genre, vous achêterez de nouvelles armes ou armures dans les magasins spécialisés, mais leurs prix, souvent prohibitifs, vous obligeront à enchaînner les combats. Et ce n'est pas la revente de vos anciens équipements, devenus obsolètes, qui vous sauvera complètement, car le prix proposé sera souvent dérisoire, tel les propositions de rachat d'un Easy Cash... Surtout qu'il faudra faire avec chaque arme que vos personnages peuvent manier...

 

LA BEAUTE A UN NOM

Visuellement, le jeu est superbe, avec son cell-shading de rêve et ses couleurs chatoyantes. On se croirait devant un dessin-animé, et le design d'Akira Toriyama (le papa de la série Dragon Ball et Docteur Slump) n'y est pas pour rien. On reconnait d'ailleurs la patte graphique et les protagonistes sont très inspirés des héros de la saga de Son Goku (le héros principal en est d'ailleurs une copie très ressemblante). Chaque élément du décor, aussi anodin soit-il, sera agrémenté d'un design vraiment joli, rendant le tout d'une cohérence unique. Les cinématiques sont toutes faites avec le moteur graphique du jeu, mais des scènes en FMV (full motion video) auraient été de trop et dénatureraient l'harmonie générale du jeu.

Les combats proposent des caméras aux angles dynamiques.

Les musiques, tout comme les graphismes, sont superbes. Orchestrées d'une main de maître par Koichi Sugiyama, elles rendent l'expérience de jeu aussi enrichissante qu'une bande originale de film. Les partitions au piano sont formidables de beauté, et on ne pourra que reprocher la répétitivité de certains thèmes quelquefois. Mais là, je chippotte légèrement... Les voix sont en anglais, avec un sous-titrage en français parfait. Les acteurs sont parfaits de réalisme, et les traductions dans notre belle langue compliquée sont d'une justesse quasiment inégalée jusque là. C'est du travail d'excellence. Les bruitages, plus simplistes, sont tout de même dans le ton et font penser, de temps en temps, à des productions 8 ou 16 bits, ce qui renforce le côté nostalgique. De la technique et du rétro en même temps, il fallait le faire...

La maniabilité est excellente, elle aussi, mais les menus sont assez austères et on peut s'y perdre quelquefois. Même durant les combats, les sous-menus apparaissent à outrance et il est impossible de revenir à l'action avec une seule touche. Heureusement, ce petit bémol n'entaille pas le plaisir de jeu initial. Le scénario est original, mais rejoint bien vite les standards du genre. Seules les améliorations proposées et les mini-quêtes sortent réellement du lot, avec en première ligne, l'alchimarmitte.

Angelo, Yangus, vous, Jessica. Cette dernière peut changer de costume à l'écran. A la fin du jeu, vous le pourrez aussi.

Le jeu est long, de par ses nombreuses petites chasses aux objets. Mais même sans cela, le jeu dure et perdure, sans jamais tomber dans le ridicule. L'histoire est toujours intéressante, et il vous sera difficile de décrocher de l'écran, tellement le passé de chaque protagoniste vous semblera si troublant.

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On attendait depuis longtemps une production Dragon Quest dans nos contrées, et nous etions fébrile quant aux résultats qui risquait de ne pas répondre à nos attentes d'une manière favorable. Pourtant, toutes nos craintes se sont envolées bien rapidement devant un tel constat. Des graphismes de rêve, des musiques enjoleuses et symphoniquement parfaites, des protagonistes attachants au passé intéressant. Seul les menus sont austères et pulullent de trop, mais cela n'entache aucunement les points forts du jeu. Un RPG a posséder absolument, sachant qu'il est encore facilement trouvable.

 

Quête accomplie : graphismes superbes, musiques superbes, scénario superbe, personages géniaux, durée de vie conséquente, l'alchimarmitte.

Mission abandonnée : menus austères,...c'est tout...vraiment ? Ben oui...

 

Graphismes : 20/20.

Sons : 19/20.

Jouabilité : 15/20.

Scénario : 18/20.

Durée de vie : 19/20.

Sentence

19/20

 

Machine : Playstation 2.

Développeur : Level 5.

Editeur : Square-Enyx.

Genre : RPG.

PEGI : 12 +.

Difficulté : plutôt, oui

Localisation : excellente..

Qui se ressemble : tous les bon rpg de la console, comme Suikoden 4 et 5, par exemple.

Voici un petit combat en arène, après un peu de parlotte inutile.