Dans les genres vidéoludiques, seuls les FPS me sont totalement étranger, de par leur volonté d'attirer les joueurs crédules sur des plateformes en ligne onéreuses et pas toujours d'une grande fiabilité (en fait, je suis une truffe dans le genre, avec à peine 30 secondes d'éspérance de vie). Il fut un temps, j'ai aimé les point'n click, tel les Monkey Island ou les Chevaliers de Baphomet. Mais là, je crois que nous tenons le champion du monde toute catégorie confondue...si, si, c'est même une certitude...

 

LE SCHTROUMPF GEANT ?

La petite cinématique de début de jeu vous place dans la peau d'un homme tout bleu, visiblement mercenaire de l'espace, traversant l'immensité galactique dans son vaisseau tel le cow boy solitaire dans le désert texan sur son destrier rieur. Tout à coup, vous recevez un message vous demandant (apparement) de vous rendre sur une planète afin d'y intercepter une créature et de la tuer. Pourquoi une telle mission ? Vous n'en aurez aucune idée, mais qu'à cela ne tienne, vous n'êtes pas du genre à chercher à comprendre le pourquoi du comment, vous partez illico vers cette destination.

Arrivé sur place, vous êtes devant une ville encerclée par une muraille en cercle et faite de fer infranchissable. Tout autour, l'ambiance n'est que désert aride et venteux - note du rédacteur : toutes ressemblances avec un film de science-fiction archi-connu et reconnu dans le monde entier, comportant deux trilogies adapatées au cinéma, et mettant en scène des guerriers aux pouvoirs quelquefois obscures, sont fortuites et indépendantes de la volonté des développeurs de ce jeu - Bref, en débarquant sur cette pseudo-Tattouine, vous ferez la connaissance d'un habitant fort sympathique, sosie presque parfait d'Edouard Balladur qui vous demande de retrouver sa carte d'accès à la ville dans une grotte proche. Malheureusement pour vous, la carte n'est pas du tout à l'endroit indiqué, et, en la retrouvant tout de même, l'odieux personnage vous donnera un code d'accès, car la carte est totalement dispensable pour entrer (argh, il se fout de moi celui-là).

Les dialogues sont d'une chiantitude inégalée, et ce ne sont pas les différents tons qui changeront la donne.

Et là, toute la quintescence de l'activité cérébrale de votre personnage va être résumée dans cette simple cinématique de quelques secondes, lorsque vous penchez votre tête vers le digicode de la porte et que vous lancez un "groumpf" évocateur de votre intelligence rarissime. C'est à mourir de rire...

 

AMBIANCE FESTIVE

Dès le début de l'introduction, vous serez mis au parfum de l'ambiance qui règnera dans ce soft. Les cinématiques durent environ 5 secondes chacunes, et sont mises bout à bout pour faire une sorte de film à séquences ultra-courtes. Les images sont tellement bien compressées que vous ne distinguerez pas la différences entre votre personnage et les décors en arrière plan. De plus, la voix censée vous expliquer votre mission n'est qu'un amas de plusieurs syllabes incompréhensibles, mises en boucle de diverses façons, et ressemblant plus à un gazouillis de bébé. C'est affreux, et ce ne sont pas les musiques...euh pardon, ce n'est pas la musique qui rattrapera le tout. Car elle est toute seule la musique, pas de petites copines pour lui tenir compagnie.

Mais le pire reste à venir, car en débarquant sur la planète, la bande sonore devient plus que famélique. En effet, un simple son appuyera les décors, comme un bruit de vent traversant les montagnes désertiques et ne durant pas plus de dix secondes. Et, en entrant dans la ville, ce sera deux sons qui viendront vous chatouiller gentiement les oreilles (quelle prouesse pour un support CD, c'en est hallucinant). D'abord un brouhaha laissant supposé qu'il y a une multitude de personnes sur cette place. Mais surtout, le bruit d'une fontaine qui ressemble étrangement à celui de ma chasse d'eau. Tout ceci mit en boucle, et pas du tout synchronisé achèvera de vous marteler le crâne à coup de massue en bois.

L'interface PC est bien plus réussie que les graphismes généraux du jeu.

Le but du jeu sera de rencontrer quelqu'un dans un night-club (WTF ?), de trouver le moyen de rentrer dans cet établissement en volant une carte de membre et en y apposant une photo fraichement prise dans un photomaton (WTF 2 ?). C'est sûr que dans les meilleurs films de science-fiction, le héros arpente des rues d'une ville antique (on se croirait dans les rues de Jérusalem au moyen-âge) pour y trouver un photomaton...NON MAIS C'EST QUOI CE BORDEL !!!!!!

 

LA BOUILLIE DE BEBE

Mais vous croyez avoir atteint les plus bas fonds vidéoludiques ? Sachez que vous rencontrerez trois types de personnages. Des gardes dont la conversation est quasiment inexistante, des créatures pas du tout copiées sur l'univers de Lucasfilm qui sont plutôt aggressives, et surtout, le meilleur pour la fin...des sosies d'Edouard Balladur...je ne me moque pas du tout de cet homme politique, ils lui ressemblent beaucoup... D'ailleurs, ce sont les seuls qui vous répondront correctement, et vous donneront des informations pertinentes quant à votre mission (que vous aurez déjà oublié, c'est fort probable). Pour interroger ces habitants, vous pouvez choisir un ton différents parmi les trois proposés, à savoir amical, autoritaire ou aggressif. Une bonne idée ? Pas vraiment, car les réponses ne différeront pas selon le ton employé, et vous resterez toujours autoritaire pour que les dialogues (tous écrits, pas de voix) aillent plus vite.

Comme tous les jeux du genre, les vues sont fixes (la caméra se place dans un endroit et ne bouge plus jusqu'à ce que votre personnage sorte de l'écran). Le soucis est que les pnj ont tendance à se placer toujours devant cette caméra, bouchant ainsi la vue de tout l'écran. Pire, ils n'en bougeront plus, vous obligeant à manoeuvrer le héros au hasard pour quitter l'écran et le recharger ensuite. Et si seulement les graphismes étaient jolis...ils ne sont qu'un agencement informe de pixels grossiers, surtout pour les protagonistes. Donc, pour résumer, vous verrez le plus souvent un amas de pixels grossis à la loupe devant les yeux qui bougera de temps en temps. C'est horrible...et ça donne envie de gerber.

Les phases de shoot soporiphiques ne sont pas aidées par les graphismes pixélisés du jeu.

De temps à autres, vous aurez quelques phases de shoot, où vos devrez déplacer un curseur sur l'écran et tirer sur des ennemis visibles. Mais, votre réticule de visée est tellement lent que vous recevrez plusieurs pruneaux dans le buffet avant de pouvoir réagir. Alors imaginez lorsqu'il y a trois ou quatre adversaires en même temps...c'est la mort assurée avant de pouvoir dégainer...

 

LE NAVET INJOUABLE

Vous l'aurez compris, ce jeu est une pure bouse intergalactique. Les décors n'affichent pas plus de quatre couleurs en même temps et les personnages sont tous plus moches les uns que les autres. Leurs animations sur deux trames font réellement pitié, et même les dialogues sont soporiphiques et d'une banalité incomparable. Surtout que, pour un support CD, il n'y a pas une seule voix digitalisée (mise à part dans l'introduction, mais peut-on appeler cela une voix ?).

Quant aux musiques, il n'y en a qu'une seule, qui appuie de façon étrange chaque grand acte du personnage. D'ailleurs, c'est la même que dans la cinématique d'intro... Et ne parlons pas des effets sonores, mis en boucle ad vitam, et fait avec une chasse d'eau ou d'autres bruits incongrus de notre corps. C'est d'un minable...

Les écrans de chargement sont tirés de la cinématique d'intro. Et ils se déclenchent à chaque changement d'écran.

La jouabilité est famélique, lente, et même les phases d'action sont ennuyeuses. Le curseur bouge trop lentement et ne répond pas bien aux commandes de la manette. Les dialogues sont chiants et manquent cruellement de diversité, avec une fausse bonne idée quant au choix du ton à employer. Le scénario est inexistant, avec des problèmes d'encodage pour résoudre certaines énigmes. Par exemple, pour entrer dans le night-club, vous devez apposer une photo de vous sur une carte volée. Mais, le vigile devant la porte vous la confisquera si vous n'avez pas fait la bonne manipulation avant et si vous ne le convainquez pas de votre bonne foi. A ce moment, le jeu ne s'arrête pas, et vous ne pouvez plus accéder au reste de l'aventure. Vous voici donc condamné à errer sans but dans les rues toutes similaires de cette ville antique.

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Je n'avais jamais vu un jeu aussi navrant de toute ma vie de gamer, et je pense (du moins j'espère) ne jamais revoir la même chose. Rien ne peut être sauvé ici, ni les graphismes tout juste digne d'un Amstrad, ni l'ambiance totalement inexistante, et surtout pas le scénario sortit de nulle part qui s'évaporera bien vite devant tant de tares honteuses. Si vous le voyez, ce qui me semble être un contre-moracle, fuyez le plus loin possible, il s'agit peut-être d'une malédiction...

 

Assassin furtif : Edouard Balladur en exclusivité, des cinématiques à mourir de rire...

Discrétion bruyante : ...jusqu'à ce que l'on devine qu'elles ne sont pas buguées, graphismes et ambiance atteints de la peste, jouabilité T07, pas de voix digits...bref, tout quoi...

 

Graphimes : 2/20.

Sons : 3/20.

Jouabilité : 8/20.

Scénario : 4/20.

Durée de vie : 7/20.

Sentence

4/20

 

Machines : PC, Playstation.

Genre : point and click.

Editeur : Grolier Interactive.

Développeur : Synthetic Development.

PEGI : 16 ans.

Difficulté : haute (pour les combats).

Famille : mieux vaut se tourner vers les Chevaliers de Baphomet et Discworld sur console et PC, ainsi que Monkey Island sur PC.

Voici une petite idée du gameplay en version PC.