Voici une toute nouvelle catégorie, consacrée aux jeux qui font peur (bouh !), mais aussi qui dérangent. Et, quel meilleur rerpésentant de ce genre que Silent Hill, jeu d'angoisse totalement dégoutant. Face aux Resident Evil qui misaient leurs pions sur les monstres et l'hémoglobine, mais aussi sur l'action pure et les angles de caméra fixes, Konami préfère laissé le joueur dans un univers improbable et cauchemardant, mais relativement réel...brrrrrr.....

 

EN PASSANT PAR LA LORRAINE...

Mmmmhhh, bizarre comme titre...Ahem !! Pardon ! Vous incarnez Harry Mason, un père de famille tout ce qu'il y a de plus normal. Vous conduisez votre 4X4 à travers une route déserte et obscure, emplie de nuit noire. Vous n'êtes pas seul, car votre petite fille, Sheryl, dort paisiblement sur le siège passager, et rien ne semble pouvoir déranger cette quiétude terriblement tranqulle. Pas même cette moto sur laquelle la petite fliquette bien mignonne vous fait un signe amical de la tête, et vous double rapidement. Vraiment, vous vous sentez bien, heureux, calme...

...jusqu'à ce que, soudainement, vous aperçevez une silhouette, apparement enfantine, surgir devant vos phares. Vous êtes surpris, surtout que, au vue de la qualité de vos yeux mécaniques, vous auriez dû voir ce gamin bien avant ce moment fatidique. Sans possibilité de réfléchir plus que nécessaire, vous faîtes une sacrée embardée et envoyez joyeusement votre véhicule sur le bas-côté. Une vision revient dans votre esprit avant que vous ne vous évanouissiez, la moto de la policière, couchée sur la route. Vous vous apprétiez à vous arrêter, mais c'est à ce moment que la silhouette est arrivée brusquement.

Les rues de Silent Hill sont enveloppées dans un brouillard mystérieux et pénétrant.

A votre réveil, quelques minutes plus tard, une angoisse vous traverse en plus de cette douleur cérébrale. Vous vous tournez vers le siège passager, et, la vision affreuse de la disparition de votre fille vous assaille. Sortant du véhicule, titubant, tatonnant à travers le brouillard épais environant, vous cherchez désepérement la petite fille, que vous pensez aperçevoir au loin dans une rue de cette petite bourgade bien calme et déserte. Et, en parcourant quelques ruelles sombres, vous voici acculé dans une impasse, avec du grillage un peu partout, et une créature à la silhouette humaine cruscifiée et dégoulinante de sang. C'est à ce moment que, venues de nulle part, une dizaine de petits monstres ressemblant étrangement à des ours en peluche démenbrés, vous attaquent et vous laisse à terre, visiblement mort.

 

TETEOU !!!!!!

Heureusement, vous vous réveillez sur un canapé inconfortable et poussiéreux, dans un bar assez sale. La jeune (et très jolie) policière vous accueille bien malgré elle. Vous ayant trouvé au sol, elle vous pose quelques questions sur cette ville, mais vous comprendrez rapidement que vous n'êtes pas plus avancé qu'elle. Ne sachant pas trop quoi faire, et n'ayant pas apercu votre fille, Cybil (c'est son petit nom) vous donne une arme à feu car elle sait que des créatures se promènent dans les rues, et elles craint qu'elles ne soient agressives (c'est le moins que l'on puisse dire). Vous repartez donc dans les artères embrumées de Silent Hill, arpentant chaque trottoir au hasard pour retrouver Sheryl.

Le monde alternatif est crade et peu rassurant. Encore un peu plus d'insanité dans votre esprit...

Le système de progression est simple, il suffit de trouver le chemin vers des endroits marqués sur votre carte, sachant que les routes y menant sont quasiment toutes fermées (souvent par l'effondrement du bitume). Il faudra donc trouver des sentiers détournés, par des maisons par exemple, ou des ruelles étroites. Faîtes toutefois attention, car les rues ne sont pas sûres. Pas de loubards ou de djeuns délinquants ici, mais des monstres rampants ou volants qui vous attaquent à vue sans état d'âme. Vous pouvez utiliser votre arme en visant avec une touche puis tirant avec une autre, mais par soucis d'économie, préférez utiliser le tuyau que vous trouverez dès le début du jeu. Dans le bar, vous avez ramassé une radio qui ne marche plus, mais émet des grésillements discontinus de temps en temps. Sachez que ces interférences seront très utiles, car elles vous indiquent la présence d'un monstre. Et plus ce son énervant est fort, plus l'ennemi est proche de vous. Et avec le brouillard à couper au couteau, mais aussi les endroits très sombres qui suivront, vous ne pourrez que vous fiez à cette radio, qui en deviendra indispensable.

 

JE NE SUIS PAS SEUL

Outre la charmante Cybil, vous rencrontrerez d'autres personnages plus ou moins équilibrés, et plus ou moins amicaux. Par exemple, la dévote (et vraiment folle) Dalila Gillespie vous mettra en garde contre les forces du mal qui hantent les rues de Silent Hill, mais sera également hystérique en voyant que vous ne l'écoutez pas. Mais, des rencontres plus sympathiques sauront vous réconforter dans votre périple dangereusement mystérieux, comme cette jolie infirmière qui oscille entre folie paranoïaque et tendresse quasi-érotique, mais également le docteur Kaufman, qui ne brillera que par sa grande frigidité, et surtout sa totale inutilité (pour un médecin, c'est un comble).

Lors de ces rencontres, des cinématiques se déclencheront, montrant bien l'ambiance schyzophrénique du soft. Ces scènes en full motion vidéo présenteront les personnages secondaires, mais aideront un peu Harry à comprendre l'univers dans lequel il vient de débarquer. Elles sont souvent effrayantes, même si elles ne comportent pas toujours de monstres. Mais, le jeu des acteurs est relativement parfait, et souligne la folie totale dans laquelle les protagonistes sont enfermés, bien malgré eux. Le tout nous sert un scénario vraiment dérangeant, car on ne sait jamais trop ce qu'il se passe.

L'école est sombre, et les créatures qui y règnent ne font pas l'école buissonière. Ce sont ces monstres qui étaient prévus à la place des ours en peluche...

De plus, et ce sera souvent le cas, des énigmes assez rétorses viendront pimenter les combats ou autres investigations dans le noir quasi-complet. Il ne s'agira pas de retrouver une clé pour ouvrir telle ou telle porte, ni d'insérer un symbole dans une cavité, mais plutôt de déchiffrer des messages codés à l'aide d'exemple ou d'énigmes que n'aurait pas dénier le Père Foura. Car, ces énigmes ne sont pas à la portée de tous, et vous donneront un peu de fil à retorde. Et, malgré les indices laissés çà et là, vous devrez vous creuser la tête pour en arriver à bout, car elles sont souvent tordues. Mais, avec un peu de bon sens et de sens de l'orientation, vous saurez en venir à bout sans trop de difficulté. Mais, histoire de rendre ce jeu encore plus compliqué, vous devrez déambuler dans des couloirs sombres (voire quasiment dans une obscurité totale) avec comme simple repaire lumineux une lampe de poche qui n'éclaire pas grand chose, et qui attire les emmenis. Et, le soucis, est que vous risquez de les apercevoir qu'au dernier moment.

 

BESTIAIRE MONUMENTALEMENT RIDICULE

Lorsque l'on parle de monstres, on pense de suite aux morts vivants et aux hunters de Resident Evil, ou aux écorchés mutants de Fallout, voire aux animaux gigantesques que l'on trouvera dans la série des Tomb Raider. Mais ici, on pense surtout aux Teddy Bear sans tête pourvus de lames, ou aux chauves-souris géantes et vaguement humanisées. Bref, on passe allègrement des ennemis ridiculement horribles aux monstruausités affreusement dégoutantes. Le choix de certains adversaires est plus que douteux, mais, malheureusement, la censure française est passée par là. Par exemple, les ours en peluche étaient, à l'origine, des enfants mutants. Des monstres bien trop dérangeants pour nous, pauvres occidentaux bégueules. Par contre, voir des créatures cruscifiées et immolées le long de couloirs suintant de crasse et de sang séché, ce n'est pas du tout insalubre pour nos esprits délicats... Franchement, les protagonistes secondaires sont bien plus affreux de par leurs comportements bizarres ou dédaigneux que les monstres représentés.

...à la place, voici ce que l'on a.

 

D'UN MONDE A L'AUTRE

Si les rues de Sient Hill sont largement effrayantes dans le monde réel, imaginez ce qu'elles deviennent dans un monde parallèle. C'est ce qu'il arrive après chaque boss de fin de niveau. Ces derniers représentent une sorte de remparts pour la suite du jeu, et sont en général à vaincre avec une tactique spéciale. Ils ne sont pas bien difficiles, mais restent tout de même assez inégaux. Par exemple, le premier boss (une sorte d'homme-crocodile) est facile à tuer, mais il faut le finir grâce à une technique spécifique qui, si elle rate, vous tue purement et simplement.

En les tuant donc, vous entendrez des sirènes (les mêmes que l'on entend tous les premiers mercredis du mois en ville à midi), qui accompagnent votre syncope immédiate. A votre réveil, vous remarquerez que le monde dans lequel vous vous trouvez à légèrement changé. Les murs et le sol sont du grillage ou du bitume ensanglanté, suintant de saleté et d'insalubrité, et des créatures mortes, apparement dans d'affreuses tortures, jonchent des compartiments insérés dans les parois vous entourant. Là, le jeu devient vraiment dérangeant, vous laissant dans un monde similaire au réel, mais comportant des codes que vous ne connaissez pas.

Les boss ne sont pas insurmontables. Toutefois, il faudra les vaincre grâce à une technique spécifiique.

Et chaque environnement, chaque bâtiment que vous visiterez y passera. L'école élémentaire, l'hôpital,...chacun de ces lieux aura son côté obscur, plus dangereux. Et, le fait de ne pas savoir pourquoi, vous donnera déjà une bonne dose de stress.

 

Z'ETES AVEUGLE OU QUOI ??!

Le jeu ne brille pas par ses graphismes. Les décors sont en temps réel, et les textures sont très ternes et grises. On comprendra facilement pourquoi l'emploi de brouillard ou d'obscurité sera si amplement utiisé. Souvent, on ne voit pas trop ce qu'il se passe, et on se heurte au décor car l'affichage tardif de ces derniers nuit réellement à la maniabilité. Les personnages sont également mal représentés, avec des couleurs grisâtres et des animations rèches. Surtout que les différentes parties du corps ne sont que des polygones fixes, ce qui ne permet pas, par exemple, le mouvements des mains ou des doigts. Pour un jeu sorti en 1999, on se croirait devant une production de 1996. Pourtant, les effets de lumière sont saisissant, et les cinématiques sont très impressionnantes, car propres et vraiment jolies. On perçoit sans complexité le côté malsain des graphismes et des protagonistes. De plus, la caméra qui n'est pas fixe augmente gradement le malaise du joueur, en lui imposant des zooms plongeants des plus terrifiants.

La bande sonore est, elle aussi, très crade. Les sons sont stridents et s'apparentent plus à des bruits industriels, comme des coups de marteau sur des plaques de métal. Ingéniaux, donnant le frisson à chaque fois, ce parti pris pour cette ambiance hautement originale s'accorde parfaitement avec l'ambiance graphique et scénaristique. On aurait aimé des voix digitalisées, mais avouons que l'infirmité vocale des personnages est un plus dans cette déscente aux enfers horrifique. Néanmoins, quelques musiques plus douces viennent égayer certaines scènes dramatiques ou plus calme du jeu. Mention spéciale pour la scène d'ouverture, dont les riffs aux accents très années 60 sont superbes et collent tellement bien à l'ambiance. De plus, les cris des créatures au loin vous glaceront le sang, et vous peinerez à tourner au coin d'une rue ou d'un couloir, de peur de tomber sur quelquechose d'affreusement terrifiant. Contrairement à d'autres productions, Silent Hill ne mise pas sur la peur à proprement dit, mais plutôt sur le stress à long terme.

Ne négligez pas l'aide de vos compagnons, et sachez appréciez la belle Cybil.

Le scénario est très obscur, comme les couloirs de cette école abandonnée. Vous ne saurez jamais ce que vous faites exactement ici, et pourquoi votre fille a disparue. D'ailleurs, même en arrivant au dénouement final du jeu, vous n'aurez aucune réponse tangible, vous laissant ainsi dans le flou le plus total. Pourtant, les apparitions des personnages secondaires (notamment Dalila) vous apporteront des bribes de réponses incompréhensibles, certes, mais laissant beaucoup de place à votre imagination si fertile. A vous de comprendre ce que vous voudrez bien comprendre...malgré la présence de nombreux documents disséminés vous expliquant certaines situations.

Si le jeu se termine rapidement (comptez une dizaine d'heures, au maximum), vous le recommencerez volontiers, histoire de percer quelques autres mystères de la ville, et débloquer une autre fin du jeu. Elles sont au nombre de 4, plus une conclusion spéciale appelée UFO (totalement loufoque). De plus, des armes bonus et d'autres options sont disponibles en recommençant la partie.

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Relativement laid et assez simple au niveau de l'action, Silent Hill se place en travers de la route des softs du même genre, mais néanmoins concurrents. Mais grâce à une ambiance stressante, un scénario obscur, des effets de lumière saisissant de réalisme et une complète incompréhension du monde qui vous entoure, Konami signe une oeuvre magistrale qui prouve que la qualité ne mise pas toujours sur l'habillage général, mais également sur le fond. Un soft plus qu'intéressant qui démarrera une saga forte et prenante qui, malgré quelques ratés sur les dernières productions, restent au frimament du genre.

 

Flippant : des cinématiques grandioses, des personnages torturés psychiquement, un monde vaste et mystérieux, un scénario alambiqué, des énigmes tordues et bien pensées, plusieurs fins disponibles, ambiance stressante à souhait.

Même pas peur : des personnages raides, des graphismes vraiment laids, incompréhension du scénario, des monstres trop simples à vaincre.


Graphismes : 12/20.

Sons : 18/20.

Jouabilité : 14/20.

Scénario : 17/20.

Durée de vie : 16/20.


Sentence

18/20


Genre : survival-horror.

Développeur/éditeur : Konami.

Année : 1999.

Difficulté : facile.

Dans la même veine : Resident Evil, Alone in the Dark, Alan Wake (plus recemment), Project Zero.

 

Voici l'introdcution du jeu, sous forme de trailer. Ne me remerciez pas, c'est cadeau, car je peux être gentil des fois...