Dans les jeux de rôle, ce que j'aime, ce sont les scenari. Même si, il faut le reconnaître, ces derniers se ressemblent tous, il existe beaucoup de petites subtilités dans ce genre. Alors, lorsque je tombe sur une suite, j'emmet tout de suite des réserves quant à l'intérêt probable qu'elle risque de me donner. Mais, là, je crois bien que le bluff a prit, sans aucune faille apparente...

 

COMMENT JE M'APPELLE ?

Vous incarnez un groupe de trois personnes, trois gamins pour être plus exact. Pour le moment, ils n'ont aucun nom, mais sont nommés par leur apparence. Par exemple, votre protagoniste principal sera "le tombeur", et ce n'est pas parce qu'il a toutes les filles à ses pieds., mais plutôt qu'il a chuté d'un toit. Hum...ça promet pour le reste.

Bref, la petite bande d'adolescents va rapidement découvrir des enjeux politique qui vont les dépasser. En effet, partis pour cueillir quelques plantes sauvages, ils tomberont nez à nez avec un chevalier en bien mauvaise posture. Malgré sa grande vélocité au combat, il est incapable de se défendre contre des monstres qui se démultiplient à volonté. Armés en conséquence (il faut des armes en sel pour les vaincre), la troupe va le sauver et le recueillir dans leur cabane dans les bois, mais surtout le soigner consciensieusement. Mais, au même moment, un collecteur des impôts arrive dans le village des jeunes hommes, et, parce qu'un des paysans ne peut payer la taxe en vigueur, il verra sa fille emmenée en prison pour...je vous laisse deviner...

Dans son style cartoon, l'introduction est assez dure. C'est un vrai massacre.

Indignés par ce traitement, les adolescents vont s'insurger contre ce collecteur, et s'attirer ainsi les foudres du seigneur du territoire, cruel et avide d'argent. Jusque là, il n'y a rien de transcendant dans ce scénario. Mais, la difficulté vient de l'amitié qu'entretiennent le héros principal et la fille dudit seigneur. Une amitié qui tourne rapidement à l'amour vache, en fin de compte. Et, lorsque les trois gamins se voient expatriés par leurs propres familles, cet exil n'en deviendra que plus déchirant. Ne pouvant le suivre, malgré les vaines supplications de son ami (et amour secret), la jeune princesse ne peut que ravaler ses larmes et tenter de le ramener à la raison. Peine perdue, bien entendu...surtout qu'il apprendra rapidement que le chevalier qu'il a aidé, n'est autre que le prince Nicolas, successeur évincé du royaume, et vivant depuis en ermite itinérant. La présence des gardes royalistes n'y est peut-être pas étrangère...

 

POUSSEZ-PAS DERRIERE !!!

Le système de jeu est le même que dans le premier opus. Il faut déplacer ses unités sur une carte divisée en cases imaginaires, afin de frapper au corps à corps ou à distance les adversaires, le but étant de les détruire tous. Les protagonistes jouent au tour par tour, et vous devez donc donnez des ordres stratégiques à vos "pions" : les placer, lancer une attaque ou un sort, préparer une défense éfficace, vous devez former une campagne tactique, à l'instar d'une partie de jeu d'échec.

Mais, voulant faire évoluer ce système de combat somme toute banal, les développeurs ont eu cette idée magnifique de synchroniser les déplacements et actions des personnages, héros comme adversaires. C'est à dire que, concrétement, lorsque vous placez un de vos héros, l'ennemi fait de même avec l'un des siens, et au même moment. Ainsi, la dimension stratégique prend une toute autre ampleur, car vous ne devez plus seulement agencer vos unités, mais aussi deviner les coups de vos adversaires. D'ailleurs, l'écran se coupera en deux lors de ces déplacements, vous montrant le point de vue de votre ennemi en plus du votre. Une excellente idée...

Les effets spéciaux sont tout de même assez impressionants.

De ce fait, vos coups risquent de de tomber complètement à l'eau, comme ceux de vos adversaires. Donc, pour une efficacité optimale, désignez un homme de paille (avec une défense lourde, si possible) afin qu'il puisse servir de cible, ce qui attirera les monstres et autres méchants, et vous assurera plus facilement une victoire. Mais, le risque sera, bien entendu, que tous les ennemis s'acharnent sur ce leurre. A vous de le protéger efficacement par la suite. Par contre, la contre-attaque a tout simplement disparue, jugée trop efficace sans doute. Car, les items à découvrir sur la carte sont toujours d'actualité. Ils sont cachés dans le décor, mais également dans des coffres. Et, il ne suffira plus de les frapper cette fois, mais il faudra équiper un ou plusieurs personnages avec une dague spécifique qui peut les ouvrir. Un choix discutable, car il oblige littéralement le joueur à choisir une seule arme, et surtout à monopoliser un protagoniste pour l'ouverture de ces coffres. Mais bon, cela ajoute encore un peu plus de tactique dans ce jeu déjà bien ancré dans cette mouvance...

 

MON ARME, MON AMIE FIDELE

Contrairement aux autres jeux de rôle sur console, ce sont les armes, ici, qui sont dotées de coups spéciaux. Et même si les manipulations sont similaires, il faudra les maîtriser pour les apprendre. Et seule la pratique sera efficace pour ce faire, ce qui octroiera la possibilité d'équiper d'autres armes et donc d'apprendre d'autres techniques. Le soucis est qu'en achetant ces armes, vous ne saurez pas éxactement qu'elles sont ces techniques. Bien que nommées, elles ne sont pas décrites explicitement, et donc, vous achêterez en aveugle. Et comme vous n'avez pas de finance astronomique au début du jeu, je conseille de sauvegarder avant vos achats, et de tester ces armes afin de découvrir qu'elles sont les plus adaptées à votre style.

De plus, vous pouvez échanger les aptitudes d'une arme avec celle d'une autre. En effet, vous ne pouvez utiliser certaines aptitudes avant un certain temps d'utilisation de cette arme. Afin de récupérer d'anciennes techniques déjà maîtrisées, vous pouvez demander à un marchand de les dupliquer sur une arme nouvellement acquise, ce qui vous permettra de bénéficier de ces aptitudes. Mais il faut que les nouveaux équipements puissent les recevoir, donc qu'ils aient un slot vide. Et, en échangeant ces aptitudes, elles n'en seront que plus performantes avec une arme plus puissante. Ne négligez surtout pas cet aspect...

Sur la carte, vous pouvez revisiter certains lieux déjà explorer, histoire de récupérer des objets cachés inaccessibles auparavant.

A propos, ces techniques dépensent des points d'action ou de magie (selon le mode d'attaque, guerrier ou magique). Mais ne perdez pas de vue le fait que certains ennemis sont sensibles ou insensibles à certaines armes et/ou techniques. Il faudra se confectionner un véritable arsenal de remplacement, afin de palier à toute éventualité.

 

SI CE N'EST PAS DE L'EVOLUTION...

Alors oui, le scénario ne casse pas des briques, et ressemble assez au premier opus de cette série (qui n'en compte que trois). D'ailleurs, la petite introduction est similaire aux scénettes de transition de l'épisode précédent. Elle est guerrière, sanglante et ne laisse pas de place à d'éventuelles mièvreries. Il s'agit, ni plus ni moins, au massacre de villageois par une troupe de soldats cruels. Cela illustre largement l'ambiance qui règne au sein de ce royaume, volé par la guerre et les conflits.

Si les maps sont assez similaires par rapport au premier Vandal Hearts, il faut bien avouer que les graphismes ont évoluer. Sans être superbes, ils n'en sont pas moins colorés et jolis. Les textures sont claires et irisées, et les personnages sont assez soignés. Seuls les bulles de dialogues sont laides, avec une sorte de vert chiure d'oie. Et les polices de caractère utilisées ne sont pas toujours bien visibles, et on aura un peu de mal à déchiffrer les mots. Surtout que la traduction française est, une fois de plus, hasardeuse, bien que plus compréhensible ici. Note particulièrement spéciale aux noms des protagonistes adolescents du début de l'aventure. Sinon, l'écran sera agréable, surtout les décors qui arboreront des couleurs très développées et des éléments énormes, comme des maisons ou des arbres.

Tout comme dans le premier opus, vous pouvez ajuster la caméra horizontalement, mais aussi verticalement.

Les animations sont toujours assez fluides, même lorsque les déplacements simultanés sont actifs. C'est du bon travail, avec comme seul bémol les fenêtres montrant ces déplacements et/ou actions trop étroites et ne prenant pas tout l'écran. C'est un peu dommage, car une bonne moitié de cet écran ne sert plus à rien. Mais ce n'est pas handicapant non plus...

Musicalement, on se retrouve avec des thèmes très militaires, comme pour le premier épisode. Mais, leur diversité est plus grande, et certaines bandes sonores resteront dans votre esprit pendant quelques temps. Par contre, pas de voix digitalisées en vue, mais des bruitages ponctuant agréablement les actions ou les scènes importantes. Là aussi, c'est du bon boulot et cela donne un cachet ultra-sympathique à cette production.

Si le scénario est conventionnel, il est surtout long et étoffé. Les petites scènes intermédiaires sont souvent longues, et pas toujours intéressantes, mais elles restent importantes pour comprendre l'histoire des protagonistes, mais aussi pour ce mettre dans le bain sentimental qui règne tout au long de l'aventure.

Lors de déplacements, l'écran se coupe en deux et montre les deux actions en même temps.

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Je l'ai déjà dit, je n'aime pas beaucoup les suites, que ce soit en jeu comme au cinéma. J'ai peur de retrouver des éléments trop similaires voulant surfer sur le succès des ainés. Mais pour ce Vandal Hearts 2, la surprise est grande et agréable. Un système de combat évolutif et ultra-bien pensé, des armes à soigner avec des aptitudes spéciales, un scénario conventionnel mais tout de même intéressant, des graphismes jolis et enchanteurs, il y a de quoi se réjouir, et ce malgré une histoire qui peine un peu à décoller, et quelques idées obscures, sans compter cette traduction française abusive (ce qui est une constante chez Konami, comme chez Capcom). Mais que cela ne vous décourage pas, car voici une bonne surprise pour tous les amateurs de tactical-rpg, qui n'a pas eu le succès mérité, par la faute des critiques trop moyennes de le presse experte.

 

Glop-glop : graphismes jolis, scénario intéressant, système de jeu original, évolution tactique.

Pas glop : des idées obscures, une translation française fénéante.

 

Graphismes : 16/20.

Sons : 14/20.

Jouabilité : 17/20.

Scénario : 16/20.

Durée de vie : 18/20.

 

Sentence

16/20

 

Editeur : Konami.

Développeur : Konami.

PEGI : 12 ans.

Genre : tactical-rpg.

Machine : Playstation.

Année : 2000.

Dans le même genre : Vandal Hearts, Eternal Eyes, Suikoden 2 (phases tactiques), Final Fanatsy Tactics (import).

Sur d'autres supports : FF tactics advance (GBA), Shining Force (Megadrive, GBA), Vandal Hearts Flame of Judgment (PS3), Suikoden Tactics (PS2), Disgaea 1 et 2 (PS2), La Pucelle Tactics (PS2),...

Introduction de Vandal Hearts II...pour vous chers internautes.