Souvenez-vous étant un jeune adolescent en quête d'aventure. Toute activité semblait être insurmontable, et chaque trésor trouvé se prêtait à une lutte acharnée entre amis. Grandia s'ouvre sur ce genre de scène juvénile, mais réellement indispensable pour la suite...

 

L'AVENTURIER CONTRE TOUT GUERRIERS

Justin, jeune homme fringuant et courageux s'amuse dans la vie. Avec son amie inséparable Sue, plus jeune de quelques années, et pourtant plus avisée et bien plus intelligente, il écume les rues de Parm, sa ville, à la recherche de trésors clinquant et bosselés. Il vient d'accépter un pari idiot, retrouver les 5 magots, cachés dans la ville. Il devra ramper près des égoûts, interroger les gens, fouiller chaque recoin de cette maudite bourgade. Le challenge n'étant pas très relevé, il se débrouillera comme un chef, surtout en apprenant que l'instigateur de cette chasse particulière ne sera, en fin de compte, qu'un vulgaire tricheur.

Revenu à la maison, avec son amie, Justin se fera vilipender largement par sa mère (les nombreux coups de plateau sur le coin de la figure expliqueront sans doute son manque de discernement chronique). Après un bon repas et une nuit pleine de rêve de conquête, le voici partit pour le musée où le conservateur lui donnera une lettre lui permettant de visiter des ruines alentours, aux mains de l'armée locale, appelée Garlyle. Geste que le vieil amateur d'art regrettera rapidement, dans une scène véritablement hilarante.

La traduction française est fidèle et claire.

Sur place, les Indiana Jones en herbe se verront refuser l'entrée des ruines par ladite armée. Ils feront également la connaissance de leurs futurs ennemis, sous les traits de trois chipies sadiques, mais tellement jolies... Ils réussissent tout de même à entrer, et le jeu commence vraiment. Labyrinthes, monstres, jeu de cache cache, et surtout un boss simple à évincer, voila ce qui les attend dans ce dédale. Et une rencontre aussi, sous le nom du Colonel Mullen, et de l'adorable, mais redoutable, Linn.

 

LE VOYAGE COMMENCE

Après quelques péripéties, et la connaissance d'un vieil aventurier grabataire et colérique, Justin décide de partir vers d'autres horizons. Son père, maintenant disparu, était lui aussi un grand explorateur. Et, il aurait quasiment réussi à découvrir une civilisation enfouie : Angelou. Happé totalement par l'appel de l'aventure et de l'inconnu, il partira en bateau vers Nex Parm, de l'autre côté de l'océan, et sans prévenir personne. Mais, Sue va comprendre ses intentions et partira également en tant que passagère clandestine. Puis, en route sur les eaux tumultueuses, ils feront la connaissance de Feena, aventurière aguérrie et adulée par de nombreuses personnes. Forte en gueule, elle ne s'en lie pas moins d'amitié avec les jeunes apprentis marins. Cette union improbable se confirmera avec la visite d'un bateau fantôme venu accroché leur navire, l'empêchant ainsi de repartir.

Certains effets de lumière sont impressionant.

Arrivé à New Parm, Justin et Sue se séparent de Feena et s'inscrivent dans une guilde d'aventurier. Mais les évênements les obligeront à revoir Feena, et à la délivrer d'un mariage arrangé qui ne lui plait guère (et on la comprend). Devenu des fugitifs, leur aventure commencera réellement...

 

UN CHARACTER DESIGN INTERESSANT

Les personnages sont haut en couleur. Justin, Sue, Feena semblent attirer une certaine empathie, et nous resterons scotchés devant leurs déboires, souvent comiques, mais toujours dans le danger immédiat. Les liens se formeront vite entre eux, et ils accueilleront de nombreux autres personnages temporaires, mais salvateurs pour le déroulement du scénario. D'ailleurs, contrairement à beaucoup d'autres jeux du même genre, le groupe se constitura de 4 protagonistes au maximum, tous jouables.

Lors des phases de scènettes, les dialogues écrits en français sont ponctués par des portraits des personnages. Ces derniers arbhorent différents mimiques, tantôt comiques, tantôt plus posés. Les dialogues sont en anglais, sauf durant les cinématiques, où ils ont été totalement traduits. Ce petit paradoxe fait un peu défaut quant à la compréhension globale du jeu, mais cela reste du détail. A savoir que les voix françaises sont assez proches des voix anglaises en matière de tonalité.

Les combats seront souvent confus, et certains monstres ne se battent qu'avec une certaine arme ou magie.


READY ? FIGHT !

Les phases de combats sont en deux parties. La première est en temps réel, car les différents protagonistes (les adversaires surtout) bougent sur la map comme bon leur semble. Puis, lorsque les joueurs doivent entrer une commande, le jeu se fige et ils peuvent choisir tranquillement ce qu'ils désirent faire. Attaque, magie, objet, elles sont assez classiques. Mais, une petite idée sympathique vient égayer le tout. Lorsque les ennemis préparent leurs coups, chaque personnage peut utiliser une attaque plus forte qui, placée au bon moment, annulera purement et simplement l'action de la victime. Un peu de stratégie donc...

Pour repérer les actions de chacun, une barre sera présente à l'écran, et les icones des protagonistes y seront indiquées. Ainsi, il vous sera facile d'anticiper les coups et d'élaborer une stratégie adéquate. Sachez simplement que certains boss sont vraiment à la ramasse, et en enchaînant les coups comme il le faut, ils ne leur sera pas possible de riposter.

Les magies sont présentes également, et elles font assez mal, si vous savez exploiter les faiblesses des adversaires. Mais elles resteront simples à comprendre. Par exemple, le feu sera efficace contre des monstres des neiges, mais ne le sera pas contre des adversaires de lave. Il sera également possible de les combiner, afin de générer une magie plus puissante. Par exemple, feu + vent fera une explosion. Pour pouvoir utiliser les magies, vous devez trouver des oeufs de mana disséminés sur les terrains. Chacun pourra être formaté avec une magie élémentaire, et distribué pour n'importe quel personnage. Afin de les rendre plus efficaces, il faudra les utiliser le plus souvent possible.

Les villes sont souvent bien architecturées, et relativement colorées.

Les protagonistes ont également des coups spéciaux que vous devrez faire évoluer de la même façon que les magies. Ces derniers sont plutôt des bottes secrètes et entame la jauge de points d'action. Pour reprendre ces points, mais aussi de la magie et des points de vie, il y aura des halo de lumière disséminé çà et là sur les terrains. Petite astuce : pour développer la magie d'eau plus rapidement, utilisez la devant cet halo pour redonner tous les points de vie de l'équipe, puis régénérez la grâce à cette lumière.

 

DE LA TECHNIQUE, MAIS PAS TROP

Si le jeu ne brille pas trop par ses graphismes, gardons dans l'esprit qu'il fut, initialement, développé pour la Saturn de Sega. Les décors sont en 3D, et sont plutôt colorés avec quelques animations sympathiques. Mais cela fait ramer le jeu horriblement quelquefois. Les personnages et les objets sont en 2D et se marient assez bien avec le reste. Leurs animations sont saccadées mais réalistes. Malheureusement, les décors comme les protagonistes sont pixélisés, surtout que le jeu zoom souvent dessus. Mais cela ne gâche pas vraiment le plaisir du jeu, au contraire. Il donne un petit cachet suave et old-school à cette production. Les couleurs sont un peu ternes, mais les textures regorgent tout de même de quelques jolis détails. Si la technique n'impressionne pas, elle reste quand même dans le ton du genre.

Les musiques sont incroyables. A mi-chemin entre du symphonique et du rock crachant, la bande son est superbe, surtout lors des scènes romantiques et tristes (le départ d'un des protagonistes, entre autre). Quelques passages vous donneront même la chair de poule, et le mariage classique/éléctrique est proche du génie. Les voix sont justes, quelles soient en anglais ou en français. Et le jeu d'acteur reste dans le bon ton. Sans parler de la traduction française écrite qui est fidèle aux parlottes, et cohérente quant au scénario. Du bon travail comme on aimerait en voir plus souvent.

Voici l'introduction du jeu.

 

Si l'aventure est simple d'accès, le scénario est assez complexe après plusieurs heures de jeu. Les rebondissements seront légions, bien que les dénouements resteront assez prévisibles. Mais les situations cocasses seront tellement drôles et surprenantes que l'on suit l'histoire avec discernement et passion. Par contre, les niveaux sont trop linéaires et les combats trop faciles. Il ne sera pas rare d'être victorieux sans prendre un seul coup et en défaisant les ennemis en moins de 10 secondes. Pourtant, il existe 3 donjons cachés qui apporteront une difficulté réhaussée (voire imposisble), et certains boss vous donneront du fil à retordre (notamment les 3 chefs d'équipe, que vous rencontrerez devant les premières ruines, et qui sont complètement folles). Et l'évolution de vos personnages se fera que très lentement, et vous devrez faire du levelling à gogo contre des adversaires relativement radin en matière d'expérience et de monnaie.

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Grandia constitue sans doute une bonne alternative pour les joueurs désireux de commencer le genre en douceur. Sa grande accessabilité, et son scénario complexement simpliste en feront un bon parti pour tout novice. Et le caractère attachant des personnage ne donnera que plus de crédit au scénario pourtant intéressant. Par contre, les puristes le trouveront trop simple et un peu trop niais. Néanmoins, et malgré un challenge pas vraiment à la hauteur, Grandia reste un jeu de rôle intéressant et prenant, avec une histoire attachante. Ces quelques défauts ne sont pas rebutants, et peuvent même se transformer en détails pittoresques.

Grandeur : scénario riche, personnages attachants, ambiance sonore superbe, interface claire, durée de vie conséquente, idéal pour les débutants.

Décadence : système trop simpliste, challenge quasi-inexistant, graphismes limites.

 

Graphismes : 12/20.

Sons : 19/20.

Jouabilité : 16/20.

Scénario : 17/20.

Durée de vie : 15/20.

Note finale : 16/20.

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Date de sortie : 1997 (Saturn), 1999 (Psone).

Genre : RPG.

Difficulté : 2/5.

Langue : française/anglaise.

De la même famille : Final Fantasy, Wild Arms, Suilkoden,...