Salut les p'tits loubards férus de katanas et autres galipettes en justaucorps ! Il y a peu, je me suis repris d'affection pour le genre beat'em all... Vous savez ? Ces jeux où l'on défonce tout ce qui bouge (ou pas) à l'écran à grands coups de tatanes et de claques... Ah, Street of Rage, Final Fight, Rival Turf...mais il existe aussi des penchants tout en 3 dimensions, plus ou moins heureux : Fighting Force (pas mal, ouais), Legend (oh mon Dieu, non...), Taï Fu (ah ouais, cool...). Et, le diable en personne... Celui qui vous aspirera l'âme et la sucera jusquà la moelle épinière, celui qui hantera à jamais votre vie de gamer, celui qui vous donnera les pires cauchemars inimaginables... Bref, voici Ninja sur Playstation...

 

MECHANTS VS MOINS MECHANTS

Faut-il vraiment qu'on parle du scénario ? Oui ? Bon, tant-pis pour vous... Bla, bla, bla, gentil clan qui fait la guerre à méchant clan, bla, bla, bla, méchant qui fait pacte avec encore plus méchant, bla, bla, bla... Quoi !? En détail le scénario ?! Oh mais, euh... Bon, bon, d'accord...

Vous êtes un jeune ninja fraîchement sorti de l'académie de Poudlard...euh, pardon, de l'école des amateurs de cabrioles en justaucorps séxy. En retrounant dans votre village, vous découvrez ce dernier dévasté par un clan adverse. Mais, la marque démoniaque est bien présente, et donc, les rares survivants vous demandent de retrouver l'origine du mal qui a détruit, non seulement votre patelin boisé et tranquille, mais aussi une bonne partie du pays du soleil levant... Bref, à vous de poursuivre les plus méchants... Surtout que, en parallèle, le pays (le Japon donc) ést divisé en deux parties, chacune sous l'emprise d'un seigneur. Après des années de guerre lasse, une trève précaire fut mise en place, mais...l'un des seigneurs (faut toujours qu'il y en est un qui fasse son malin) décida de s'allier à un démon, Batanaka (tu la sens l'influence Mortal Kombat, là ?), qui lacha ses hordes de sbires affreux.

Vos premiers ennemis ? Des paysans adverses...

 Seul soucis, ces démons furtent rapidement incontrôlables, et le seigneurs responsables de leur envahissement ne put reprendre la main, malgré que beaucoup de ses hommes firent allégence aux pas beaux vilains. Bon, voilà, c'est le pitch très simpliste de l'histoire, pas de quoi en faire un film...quoique...

 

DIVERSITE ETHNIQUE

Au départ, vous combattrez les hommes et femmes du clan adverse, allant du simple paysan (sigh) aux geishas ou autre bûcheron rempli de testostérones... Ensuite, les démons feront, peu à peu, leur appariton, au milieu d'autres ninjas ennemis et tous plus colorés les uns que les autres...

Entre chaque niveau, vous pouvez dépenser votre argent très durement gagné dans ce magasin, dont le vendeur est très...atypique...

Le but principal du jeu sera de mettre au tapis toute personne ou monstre qui se dressera devant vous, et ils vont se bousculer, croyez-moi... Non, mais à croire qu'ils vont tous participer au dernier concert de Maître Quiche...

Pour ce faire, vous avez une palette de coups bien développée pour vous aider...Enfin, si on veut... Vous pouvez donner des coups de poings (puissance moyenne), des coups de pieds (bonne puissance), mais aussi lancer des couteaux (faible puissance, mais très efficace, et surtout vital). Bien entendu, en appuyant plusieurs fois sur un coup, vous déclenchez des combos, mais il est dommage que l'on ne puisse pas alterner les poings et les pieds... Il suffira donc de matraquer une touche tout le temps pour frapper...lassant, au bout d'un moment très court... Bon, fort heureusement, vous pouvez donner des coups spéciaux, comme un salto arrière, par exemple...sympa, mais...pas indispensable, et difficilement plaçable en plein viol de boutons...

Voici l'une des situations typique qui va vous arracher les cheveux, surtout à cause de cette caméra de 3/4...

Mais ce n'est pas tout, car vous trouverez, souvent, des coffres qui donnent des bonus de points, de vie (oui, vous avez une jauge d'énergie), et de l'argent que vous dépenserez chez le marchand, entre chaque niveau... Et vous dénicherez également des armes, katana, hache, gourdin... Qui font plus ou moins mal, d'ailleurs... Quand on comprend qu'un coup de pied fait autant de dégât qu'un coup de sabre... De plus, vous pouvez utiliser deux items salvateurs (oh que oui), la bombe qui frappe tous les ennemis à proximité et la magie qui, selon son niveau, décimera les hordes d'ennemis... Cette dernière comporte quatre niveaux, et augmente également votre force physique... Et bien, il en a de la chance le ninja en pyjama... Ben en fait, non...

 

PAYE TON KARMA RACAILLE

Parce qu'on arrive au point noir du jeu, la difficulté... Déjà, sachez que le jeu est tout en 3D, certes, mais que la caméra se situe en 3/4, c'est à dire en vue de dessus décalée... Un peu comme les jeux de foot, quoi... Donc, pour avancer vers la droite, par exemple, il faut appuyer sur la croix directionnelle à droite...et en haut, en même temps...pas vraiment pratique, surtout pour viser un adversaire... Ah oui, car il n'y a pas de lock des ennemis, vous taper devant vous, point barre... Et si vous trouvez ça chiant au possible, imaginez maintenant que, pour des raisons quelques peu nébuleuses, la caméra change rapidement et soudainement de vue, et passe du 3/4 droite au 3/4 gauche...alors que vous êtes sur un pont étroit...et que les commandes suivent la direction de la caméra, donc votre personnage changera brusquement de direction au même moment... Vous me suivez ?

Et comme ce jeu de "frappe les tous" est matiné de plates-formes...en vue de 3/4...avec des sauts gérés au micro-poil de cheville... La crise de nerf n'est pas bien loin... Sans parler qu'il faut souvent explorer les niveaux du jeu pour trouver des clés en argent et en or pour ouvrir des portes qui donnent sur d'autres parties à explorer... Et on s'y perd facilement, surtout dans les niveaux montagneux où nous sommes obligés de refaire tout notre périple à l'envers pour ouvrir la grille qui était à droite, au début... Aaaaarrrrrggggghhhhhh ! ! ! ! ! ! ! J'ai du crever une bonne trentaine de fois sur le chemin de l'aller, et maintenant, il faut que je me tape le chemin
du retour avec la même caméra qu'à l'aller ?! Ce qui fait que je ne vois rien du tout devant moi ?!

Certains boss sont, par contre, très imaginatifs...Et drôles en plus...

Le code d'invincibilité... LE CODE D'INVINCIBILITE ! ! ! ! ! ! Oh, l'est tout mort mon ninja, l'est en squelette...mais l'est surpuissant aussi...avec tout à fond, vie, et essais... Ah, ça va moins rigoler là, du côté des démons... Ça va faire dans son f... Ah...même avec l'énergie infinie, on en chie des ballons hérissés de pointes... Bon...

Heureusement (mouais, je ne sais plus là...), il y a des bonus cachés, représentés par des petites étincelles qui brillent de temps à autres dans les décors, et qui peuvent faire aussi un peu de bruit (qui se fond dans les bruitages banals du jeu du coup). En frappant avec les couteaux dessus, on déniche des items en plus, des points, de la thune... Ah, et on peut aussi tuer quelques animaux innocents, comme des écureuils qui grimpent aux arbres si on s'approche trop... Inutile, mais ça fait des points en plus...

 

TANT DE TARES

Vous vous souvenez de Tomb Raider, le premier ? C'était beau pour un jeu de 1996, ça bougeait bien, c'était coloré, il y avait de quoi en prendre plein les mirettes... Et bien là, c'est pareil, c'est beau, c'est coloré, ça fuse de partout...Sauf que, on est en 1998, deux ans après... Alors, reprendre le moteur des premières aventures de Lara Croft deux ans plus-tard, c'est un peu abusé... Plus sérieusement, ce n'est pas que le jeu est moche (enfin, si), mais le choix des couleurs est...disons discutable... Déjà, un ninja en violet, c'est limite hein, d'autant plus que sur les images des temps de chargement, il est en bleu... Mais alors, prendre la palette de couleur de la Super Nintendo por faire un jeu 32 bits, c'est vraiment nous prendre pour des c... Enfin, même Breath of Fire 3, pourtant terne, avait plus de classe graphique que ça... Et puis alors, les têtes carrées, les mains carrées, les corps qui se disloquent à chaque fois qu'un protagoniste bouge, les collisions de polygones à la Soulblade... Ah ça, pour en prendre plein la tronche, on en prend plein la tronche, façon light show, mais pas des Floyd, plutôt du patelin du coin... Bref, c'est moche, c'est laid, même...sans parler des animations vraiment mal découpées. On s'en rend compte en voyant le bras de notre personnage bouger lorsqu'il court, avec ce très léger sursautement dans son animation... On croirait presque qu'il se déboite l'épaule à chaque flexion du coude...

Des passages dans la flotte sont aussi de mise, et ils sont frustrants, car le moindre écart du chemin peu visible, et c'est la mort...Et bien entendu, il y a de la gestion de sauts aussi...

Pour un jeu où l'on sollicite énormément les boutons, il faut que ces dernières répondent bien et rapidement... Et bien non, pas là ! Il persiste un temps de latence plus ou moins long, selon l'action. Si donner un coup ne pose pas de réel problème, lorsqu'il faut sauter rapidement, et que la touche de saut répond avec une bonne demie-seconde de retard, ça devient un peu plus problématique... Vous me direz, il suffit de compenser, et c'est vrai qu'avec un peu d'entraînnement, on arrive à s'y faire... Sauf que, la plupart des plates-formes que l'on doit viser sont mouvantes, et que souvent, l'attérissage au pixel près reste aléatoire... Des fois, ça passe, mais des fois, non... Vous avez dit crever ? Et puis, pour frapper un adversaire, comme dit précédemment, il faut d'abord se tourner manuellement vers lui. Et comme la vue de trois-quart est toute particulièrement faite pour ce genre de jeu, vos coups vont, une fois sur deux, attérir à côté... D'autant plus que vos adversaires, s'ils sont plusieurs après vous, vous molesteront joyeusement au moment où vous enverrez au tapis l'un des leurs... Du coup, abusez des couteaux, c'est un conseil de survie...

Les musiques sont dans le ton du Japon médiéval, sans toucher du doigt la grâce compositoire non-plus... Ça colle bien au genre, ça contribue à l'ambiance...bref, ça fait son boulot... Par contre, on aurait aimé plus de voix digitalisées, car personne ne parle, même durant les cinématiques... C'est l'ennui profond de ce côté là... Et les bruitages sont d'un conventionnel... D'autant plus que certains sont recyclés, ce qui donne de fausses indications quant aux conséquences d'une action...

C'est qu'il est tout carré le démon pas beau... Ouais, ben vous aussi, vous êtes tout carré dans ce jeu, alors...

Passons sur le scénario, pas folichon, mais qui a tout de même le mérite d'exister, et attardons-nous, deux minutes, sur la durée de vie. Alors, on dit qu'un long jeu, c'est souvent bon, sauf s'il est ennuyant. Et ce Ninja ne l'est pas (emmerdant), il y a du challenge (c'est le moins que l'on puisse dire), et ça tape de partout... Mais rallonger la durée de vie en utilisant une difficulté de bat...de dingue, ça ne marche pas ! ! ! On lâche le paddle, on sort le disque de la console, et on se remet un bon vieux Fighting Force ! Entre les hordes de monstres et autres ninjas verdâtres qui vous foncent dessus, les sauts à gérer au micro-pixel près avec ce temps de latence merdique, les changements de point de vue de la caméra qui engendre presqu'à chaque fois une chute mortelle, vous lâcherez l'affaire bien avant Surtout qu'en plus de tout ceci, vous perdez systématiquement votre arme et vos pouvoirs acquis à chaque fois que vous mourrez... Pourtant, avec de la persévérance, et surtout le code de triche indispensable pour aller plus loin que le deuxième niveau, on peut voir la fin du jeu...mais il faut encore une bonne dose de patience...

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Je ne sais pas trop... Non, vraiment, je ne sais pas trop quoi dire devant une licence si intéressante avec son Japon médiéval bien retranscrit, son bestiaire assez bien fourni, son IA...mouais, bon, on a vu pire...et même une certaine ambiance qui nous plonge dans l'action sans problème. Mais les tares sont tellement légion qu'il est compliqué de rester objectif et de passer outre. Des déplacements lents et très hachés, un ninja arthritique comme s'il n'avait prit son Art50 (c'est un médoc contre l'arthrite) et qui se déboite l'épaule à chaque pas qu'il effectue, des touches qui ne répondent pas au quart de tour (par contre la caméra, elle aime les vues de quart, elle), des sauts approximatifs et limite aléatoires... Rajoutez à cela une difficulté de fou et trois vies pour trois continues... Ouais, le code d'invincibilité, s'te plaît...Et celui pour passer les niveaux aussi... M'EN FOUS SI C'EST DE LA TRICHE ! ! ! ! ! !

 

Salto arrière : pas mal de coups, pas mal d'action, de la plates-formes et de l'exploration...

Plat du ventre : ...mais super mal exploités, graphismes d'un autre siècle, des tonnes de bugs graphique et scénaristique, une maniabilité de 90 ans d'âge, une difficulté apocalyptique, une caméra schizophrène...vous en voulez encore, ou bien ?

 

Graphismes : 6/20

Sons : 13/20

Maniabilité : 4/20

Scénario : 10/20

Durée de vie : longue, mais...6/20

 

Sentence

7/20

 

Machine : Playstation.

Genre : beat'em all 3D.

Développeur : Core Design.

Editeur : Eidos Interactive.

Sortie : 10/1998.

Difficulté : j'ai pas assez de doigt et mon échelle n'est pas assez haute...

PEGI : 12 ans.

Prix : de 10 à 15 euros.

Rareté : un peu en magasin, mais trouvable facilement sur les sites.

Qui se ressemble : Taï-Fu (PS1), Fighting Force (PS1), Legend (PS1, Saturn), Dragon Valor (PS1).

 

Et comme je suis sympa...des fois...je vous indique les deux codes de triche précités.

Invincibilité : faîtes pause et appuyez sur L2 trois fois, R2 trois fois, rond triangle et carré trois fois.

Choisir le niveau : à l'écran titre, en choisissant jouer et lorsque la console lit la carte mémoire, faîtes rapidement L2 trois fois, R2 trois fois, puis commencez une partie.