Salut les p'tits loubards ressuscités ! Comme promis, voici enfin un test de jeu vidéo, et pas une daube ou un truc fourre-tout, mais une belle surprise pour les gamers, mais aussi pour l'ensemble de la presse spécialisée, aux vues des notes administrées... Donc, entrez sans plus tarder dans le monde d'Amalur, ça vaut le coup d'oeil...

OH, T'ES MORT MEC ?

Tout commence par...votre fin. Oui, vous démarrez l'aventure super bien, puisque vous êtes mort, en témoignent les deux crétins qui transportent votre corps sur une charette en bois grinçante. Et tout en discutant, l'un d'eux viole tous les usages respectifs au combattant que vous étiez en soulevant le drap qui recouvre pudiquement votre silhouette. Ce qui donne lieu à la création très complète, façon Oblivion, de votre avatar... Enfin, très complète, si on veut, car vous n'aurez que le choix entre quatre races, chacune se déclinant en homme ou femme...

Bref, les deux employés morturaires vous jettent dans une sorte de syphon aux morts, ce qui vous donnera l'occasion ô combien inespérée d'attérir sur un tas de cadavres pourrissants et puants... Et justement, c'est à ce moment que vous revenez à la vie, mystérieusement... Sans vouloir fausser compagnie à vos nouveaux camarades peu enclins à la discussion phylosophique, vous tentez de vous extirper tant bien que mal à l'emprise odorante de ce tas nauséabond, et vous rencontrez un petit être singulier qui, un peu comme si vous étiez le messie tant attendu depuis des millénaires, vous accueille comme tel. Après quelques explications incompréhensibles, il vous faut fuir l'endroit qui s'effondre inexorablement, conséquences d'une attaque en force de créatures maléfiques, qui veulent prendre le contrôle d'une machine qui...oh tiens, permet de réveiller les morts, dis-donc...quelle coïncidence...

"Je crois qu'il est mort", "t'es sur mec ?", "ouais, je suis sûr..."

Tout en vous promenant dans ce premier niveau très dirigiste, puisque ce sera le tutoriel du jeu, vous apprendrez les bases du combat, très simples et efficaces à la fois... Des rouages moult fois vus, mais qui marchent toujours, donc... Ensuite, et après avoir compris que la machine à réveiller les fainéants éternels fonctionne enfin, vous voilà à l'air libre, dans un monde se disant ouvert...enfin presque ouvert...

 

T'AS FAIM D'AMES MON GARS

La première chose qui agresse notre rétine, c'est le monde coloré qui se présente à nous. Une forêt luxuriante, très verte...Enfin, très toutes les couleurs en fait, c'est presque aveuglant, mais ç'est beau aussi... Rien à voir avec les paysages blancs et gris d'un certain Skyrim... Mais c'est aussi les différents personnages qui dénotent beaucoup avec le reste des décors. Ces derniers sont un peu grossièrement stylés, sans être moches... Et c'est un peu le constat que l'on fera du jeu, en général. C'est bien, mais c'est limite aussi... Là, c'est tout sauf clair...

Donc, en chemin, vous trouvez un type qui se dit forgeur de destin, ou un turc dans le genre, et qui peut vous aider dans le cheminement de votre propre destinée... Là, on sent le mec adepte de la fumette de crotte de trolls... Et pourtant, il a raison le gars, il peut vous guider dans vos choix stratégiques. Par exemple, si vous préférez le combat pur et dur, vous choisirez d'être un guerrier, mais si vous vous orientez vers la magie, vous serez plutôt...bah un mage quoi... Et selon la voie empruntée, que vous pourrez changer à chaque passage de niveau, vous verrez quelques bonus octroyés (plus de force, plus d'agilité,...).

Les explications, au début du jeu, sont très accessibles...

Et oui, comme dans tous bons RPG, vous gagnez des points d'expérience en tuant des adversaires ou en accomplissant des quêtes (et en découvrant des lieux aussi), et une fois un certain nombre atteind, vous pouvez dépenser des points bonus dans des caractéristiques, selon trois arbres de compétences, qui sont la force, l'agilité et la magie. Et, en dépensant ces points, vous débloquerez des pouvoirs passifs (qui sont permanents) ou actifs (en les déclenchant vous-même). De plus, chaque point dépensé dans l'une des trois catégories vous donne un niveau dans ladite catégorie, ce qui, par la suite, pourra vous donner la possibilité de porter telle armure ou d'utiliser telle arme...

 

TU POINTES OU TU TIRES ?

Dans ce jeu, vous pouvez appréhender les combats de plusieurs façons différentes. En mode bourrin, il suffit de frapper et d'esquiver comme une brute, c'est même le plus radical. Mais vous pouvez aussi jouer la discrétion, et en vous approchant furtivement d'une cible, la saigner littéralement et engranger ainsi un bonus de points d'expérience. Très utile contre les monstres balaises, mais périlleux s'ils sont plusieurs...

Voilà un bon exemple des graphismes jolis, certes, mais trop colorés...

En parlant de monstres, on s'aperçoit rapidement que le bestiaire est très fourni, bien qu'il fasse dans le "déjà vu". Loups, trolls, gobelins, kobolds...mouais, c'est connu tout ça. Mais d'autres adversaires sont plus originaux, comme les boggarts ou les occrins... Bref, on n'est pas vraiment dépaysé quand on a fait ses armes sur de l'Elder Scroll, mais on sent une petite pointe d'exotisme tout de même...

Pour les affrontements, c'est surtout la célérité qui sera mise en avant. Loin de devoir taper sur tout ce qui bouge comme un barbare sous amphétamines, il vous faudra étudier un minimum les réactions des adversaires, afin de pouvoir, via un bouton pratique, esquiver des attaques souvent dévastatrices ou bien chiantes (les arraignées qui vous ralentissent, c'est une vraie plaie). Et le must, c'est que vous pouvez utiliser plusieurs armes, en même temps, certes, mais aussi en alternance. Comprenez qu'il est possible de larder un monstres de flèches, puis de le finir par la suite au corps à corps...

L'interface in-game est très complète, mais ne gène pas outre-mesure le plaisir de jeu...

De plus, en défaisant les ennemis, une jauge proche de celle de rage dans certains jeux, vous octroiera, une fois remplie, la possibilité de faire des dégâts monstrueux, d'une part, mais surtout de finir les méchants dans une sorte de "finish him" avec une petite QTE simple... Et cela vous donnera un gros bonus (selon que vous ayez été rapide lors de la séance de pressage de boutons) pour votre expérience. Un conseil logique ? Utilisez cela lors de combats contre un ou plusieurs boss, ou lorsque vous êtes assaillit littéralement par les adversaires...

 

QU'EST QU'ON PEUT FAIRE DANS LE COIN ?

Comme tout bon action-rpg qui se respecte, les quêtes annexes sont légions...un peu, beaucoup trop même... Et ce sera essentiellement du "va là-bas, tue tout le monde, et reviens me voir"... Bref, des allers et retours intempestifs...heureusement qu'on peut se téléporter via la carte du monde, et comme les temps de chargement ne sont pas très ennuyeux, ça passe bien...

Tout comme dans Oblivion et Skyrim, si vous frappez un personnage dans une ville, si vous volez à la vue d'un témoin...enfnin ce genre de larcin quoi, vous serez poursuivi par les forces de l'ordre qui vous demanderont une prime de dédommagement, proportionnellement à ce que vous avez fait...

"J'ai égaré mon journal intime dans la grotte pleine d'araignées, là-bas", "Quoi ? Encore ?!"

Outre cela, et toujours comme dans Skyrim (décidemment), vous pouvez construire de l'équipement...ou presque, en fait... Certains items sont paramétrables par des gemmes qui lui donneront des pouvoirs spéciaux (magiques, souvent, ou élémentaires). Et selon l'objet, ces bonus seront différents. Par exemple, une gemme de feu sur un casque donnera une meilleure protection sur l'élément, alors que sur une arme lui octroiera des dégâts propres... Plutôt intelligent en somme, surtout que les gemmes sont trouvables directement, ou peuvent aussi être fabriquées. Pareil pour les potions, vous récolterez des ingrédients dans la nature et pourrez concocter divers breuvages... Alchimiste, un métier à la mode, dirait-on...

Et puis, acheter quelques propriétés (on n'a pas déjà vu ça quelque-part ?), trouver des trésors secrets visibles sur la carte (?), prier aux autels pour gagner une bénédiction (mais...), enclencher des monuments qui vous raconteront l'histoire du monde dans lequel vous vivez... Ouais, il y a pas mal de choses à faire en fin de compte...un peu trop même, on se perd rapidement dans les quêtes, et elles vont vite remplir votre journal, jusqu'à vous donner le tournis et vous perdre dans les méandres des bons samaritains qui veulent aider tout le monde...

 

UN BON ALTER EGO

S'il faut comparer ce Reckoning (qui veut dire ressuciter, d'ailleurs) à des action-rpg comme Oblivion, Skyrim, ou Mass Effect aussi, on peut dire qu'il s'agit là d'un bon outsider. Même si, graphiquement, on atteint pas la grâce observée chez les concurrents, force est de constater que le tout reste très cohérent. Les personnages sont assez jolis, sans resplendir outre mesure, les décors sont chatoyants mais agressifs au niveau des couleurs, et le frame-rate, sans pousser les machines jusqu'au bout de leurs capacités, reste acceptable, voire sur le haut du panier...malgré les ralentissements dus aux ennemis trop nombreux ou trop imposants...

Le jeu est nerveux et rempli d'action... Et puis, ça bouge bien... Que du bon de ce côté...

Musicalement parlant, c'est assezmitigé. Si la bande sonore est discrète mais colle bien au style du jeu, les voix française sont très moyennes, et même ridicules quelquefois... Surtout que la traduction n'est pas toujours des meilleures, mais bon, elle reste compréhensible. Mais préférez tout de même la VO anglaise, si vous le pouvez... La sychro labiale est aussi aux paquerettes, on se croirait en présence de très mauvais ventriloques... Heureusement que l'ambiance générale relève largement le tout. Car, les embuscades ennemis seront très prononcées, et rappèleront quelques moments épiques cinématographiques... Quelques sursauts en perspectives, donc...et un peu d'adrénaline aussi...

La jouabilité est plus que correcte, le personnage répond au doigt et à l'oeil. Par contre, au niveau de l'animation des pnj, c'est moins probant. Il ne sera pas rare de devoir attendre que l'un d'eux vous rejoigne, tranquillement, ou qu'il s'arrête car vous êtes trop éloigné de lui...ou encore qu'il se téléporte comme par magie... Bon, rien de vraiment ennuyant, rassurons-nous... Seuls quelques manipulations en combat resteront un peu difficiles à assimiler, et le joueur peu patient risquera de vite passer en mode bourrin, et de tapoter toujours le même bouton et donc de sortir les mêmes combos... Mais, rien à voir avec les commandes rigides d'un Mortal Kombat, tout de même... C'est nerveux, ça bouge bien, et si la caméra peut avoir du mal à suivre, ça reste maniable.

La vache ! Ça, c'est un bouquin ! La Vf est bonne, mais un peu ridicule sonoriquement parlant...

Le scénario n'est pas très original en fin de compte, car il s'agit encore d'un pouvoir prisé par une maléfique...et gna gna gna... Heureusement qu'il reste la biographie en devenir de notre héros, qui est, histoire de changer, le seul espoir du royaume... Pour ce qui est de la durée de vie du soft, c'est du tout bon, vous en aurez pour votre argent...si les quêtes à répétition et les allers retours intempestifs ne vous font pas peur. Car oui, je dois avouer que c'est bien là ce qui me fait souvent lâcher le pad, et reprendre quelques semaines plus-tard... C'est plutôt répétitif...

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Pour ceux qui ont aimé Skyrim ou Mass Effect, mais qui ont déjà parcouru ces jeux en long et en large, voici une belle alternative. Pas exempte de défauts, loin de là, ces derniers en font aussi sa force et rendent ce Reckoning très touchant et addictif au possible. Malheureusement, une certaine lassitude dans les combats et les quêtes risquent de vous décourager, et de vous concentrer sur l'histoire principale. Néanmoins, si vous aimez farmer comme un malade et looter les équipements rares, ce divertissement saura faire le boulot sans problème, surtout que, contrairement à d'autres super-productions, les temps de chargement restent honnorables. Les quelques bonnes idées en font même (presque) un must dans votre ludothèque. Dommage que les rouages du genre soient, une fois de plus, appliqués à la lettre...

 

Plutôt vivant : héros charismatique de par son histoire, action soutenue, plusieurs manières de jouer, beaucoup de contenu et de secrets, excellente maniabilité, plein de quêtes...

Mais mort : ...trop de quêtes même, lassitude au bout d'un moment, graphiquement paradoxal, version française moyenne...

 

Graphismes : 14/20

Sons : 15/20

Jouabilité : 18/20

Scénario : 16/20

Durée de vie : 18/20...ou 11/20...

Sentence

16/20

 

Machines : Xbox 360, PS3, PC.

Genre : action/rpg.

Sortie : 09/02/2012.

PEGI : 18 +.

Développeur : Electronics Arts.

Editeur : Big Huge.

Prix : dans les 10 à 15 euros.

Qui se ressemble : Mass Effect, Elder Scroll, Diablo, Risen,...