Salut les p'tits loubards analogiquement connectés ! Souvenez-vous, en 1997, sur la console de Sony, la première bien-entendu, un nouvel accessoire faisait surface. Une manette pourvue de deux sticks analogiques, copie de son homologue sur Nintendo 64 (en mieux quand-même, parce-que le pad N64...), faisait son apparition. Bonne ergonomie, plus de précision, belle gueule...presqu'une évolution quoi... Et pourtant, aucun jeu ne prenait pleinement partie de cet accessoire pourtant si pratique. C'est pour cela que, en 1999, Sony nous sort un jeu de plates-formes/aventure tirant partie à 100 % de la manette. Pire encore, il est tout simplement impossible de jouer sans elle...

 

UN GAMIN PAS COMME LES AUTRES

Spike, c'est le gamin lambda des années 90... Casquette vissée sur la tête, plein d'énergie, espiègle mais pas vraiment intelligent, curieux de tout... Bref, un pré-adolescent comme tant d'autres. Sauf que, à l'image d'un certain Marty Macfly, il traîne avec un vieux professeur excentrique, mais terriblement intelligent. Et puis, il n'est pas tout seul, son pote Buzz est également ami avec le savant un peu fou...

Il vous faudra, au minimum, ce truc là pour jouer...

Lors d'expériences pas vraiment sécurisées, des singes sont libérés dans une dimension parallèle, dirigée par Specter, un autre singe à l'intelligence hors-normes. Donc, le but du jeu est simple (enfin, presque), voyager dans ces univers parallèles, qui sont en fait des époques différentes de notre Terre, et récupérer le plus de singes possibles, afin d'arrêter les plans machiavéliques de Specter. Et, je vous le donne en mille, il s'agit de...conquérir la Terre (tiens donc, comme c'est original).

Entrez donc dans le téléportail et c'est parti pour la chasse simiesque ! ! ! !

 

PIF GADGET

Pour attraper les petits singes, vous disposez de divers gadgets, à savoir, pour commencer, un filet (pour les piéger) et une épée en plastique (pour les frapper, et les rendre vulnérable quelques secondes). Ensuite, le professeur développera d'autres items bien pratiques pour vous aider, ce qui vous demandera souvent de revenir dans les époques pour terminer la chasse aux singes.

Les univers sont très colorés...un peu trop même, des fois...

Car, si en entrant dans un niveau vous avez une cible bien précise de prisonniers, vous en aurez bien plus à attraper, mais ce ne sera pas obligatoire. Donc, vous aurez droit à un radar (très pratique, car certains sont bien cachés), un cerceau vous faisant courir très vite, une hélice pour vous élever dans les airs, un canoé,...bref, plein de gadget cool.

 

DOUBLE DOIGTE

Comme je le disais en introduction, pour jouer à ce jeu, vous avez absolument besoin d'une manette analogique, pourvue du Dual Shock (les moteurs de vibration) ou non, ça n'a pas d'importance. Car, si le stick analogique gauche bouge le personnage, le droit dirige les objets en main. En poussant le joystick vers l'avant, par exemple, Spike utilise le gadget...vers l'avant...

Si, sur le papier, l'opération a l'air simple et intuitive, ce n'est plus vraiment le cas in-game, car les singes sont très véloces, même les premiers à gauler. On peste très souvent contre la caméra qui, du coup que le stick analogique droit est attribué aux items, ne peut plus se bouger manuellement, mais par la pression d'une gachette (et donc, la caméra ne fait que se remettre derrière vous). Pas pratique tout ceci, mais ça participe tout de même à l'action et la difficulté du jeu.

Certains gadgets, comme le canoé, demandent d'utiliser conjointement les deux sticks de la manette, et c'est assez compliqué...

Chaque gadget peut s'ajouter à l'une des quatre touches du joystick (carré, rond,...). Bonne idée ? Oui...et non, car à partir de certains niveaux, il faut sans-cesse jongler avec 5 ou 6 objets (puisque le filet, ainsi que le radar sont d'emblée attachés à une touche, car trop indispensables). Donc, toutes les deux minutes, vous-vous verrez dans le menu pour répartir d'autres gadgets (une sélection rapide, en appuyant longuement sur une touche par exemple, aurait été pratique, dispositif qui sera mis en place dans le troisième opus).

 

GATEAUX, TARTES ET CAILLOUX

Outre le fait de devoir attraper des petits gremlins espiègles et chahuteurs, vous trouverez sur le sol, des items comme des biscuits, symbolisant vos points de vie. Mais aussi, des petits triangles qui, si vous en obtenez 100, vous donneront une vie supplémentaire. Egalement, il y aura des pièces Specter cachées, qui vous donnent droit à des mini-jeux, selon que vous en collectez 10, 20 ou 40, sans parler des munitions pour le lance-pierres, sachant que les cailloux lambda sont infinis, mais les autres (explosifs, à tête chercheuse) sont limités...

En mode radar, les singes pourront faire les idiots, et quelquefois, se moqueront de vous... Tordant...

En parlant de mini-jeux, il en existe trois ici. Une descente à ski, une épreuve de boxe et un jeu Asteroïds, façon simiesque... Rien de bien transcendant, mais très sympathiques tout de même...

 

UN CHASSEUR SACHANT CHASSER SANS SON SINGE...

Bon, parlons de suite du gros soucis du jeu, à savoir la vente forcée... Oui, car le fait de devoir posséder un accessoire spécial pour y jouer, c'est forcer une vente de manettes qui ne décollait pas spécialement, vu que les joueurs avaient méchamment l'habitude de controller leurs jeux avec les paddles d'origine, et ce, même si les sticks analogiques sont très pratiques, surtout avec des jeux de courses. Après, reste à constater que la manette est idéale pour ce type de jeu, les touches sont toutes assez bien utilisées, et surtout servent toutes à quelque-chose, même la croix directionnelle... Seul le contrôle de la caméra pêche par son manque de dynamisme et surtout par son manque de contrôle justement, puisqu'elle ne s'ajuste qu'automatiquement en pressant une touche... Ce qui occasionera bien des déboires lors de chasses endiablées avec un singe fou et courant comme un dératé...

Les singes feront même quelques incursions cinématographiques...sympa non ?

Graphiquement, c'est propre et joli. Les couleurs sont chatoyantes, quoique très criardes par moments. Les personnages sont gros et bien proportionnés, et les singes, notamment, bénéficient d'animations détaillées. Et puis, leur IA, bien que scriptée, peut surprendre quelquefois, les réactions n'étant pas toujours prévisibles. Heureusement qu'il est possible de s'approcher discrètement des singes. Mais sachez que, selon la couleur du pantalon de votre future victime, cette dernière aura différentes capacités, expliquées lorsque vous déclenchez la caméra radar...pratique pour élaborer une petite stratégie rapide... Seul vrai bémol, les éléments du décor peuvent souvent géner, puisqu'ils sont imposants.

Si les musiques ne cassent pas trois pieds à un unijambiste, elles restent dans le ton du jeu, et surtout visent un public jeune. De la techno-pop gentillette, ça colle bien au genre. Les voix et les bruitages sont classiques, mais restent aussi dans le bon ton du jeu. Mention spéciale pour les bruitages des singes, souvent très drôles, bien que répétitifs...

La maniabilité demandera un certain temps d'adaptation, surtout lorsque l'on passe d'un jeu avec une manette standard à un autre en version analogique totale... Mais, après quelques tutoriels bien pensés, l'ergonomie prend le pas et on s'y fait facilement, tant la jouabilité est intuitive. Pourtant, il aurait été bon de pouvoir passer ces tutoriels, que l'on est obligé de se taper à chaque fois, avec en prime, un niveau de démonstration qu'il faut, à tout prix, réussir...

Voilà le principal soucis du jeu, en poursuivant un ennemi, la caméra qui n'est pas active se placera souvent n'importe comment...

Si le scénario est très épuré, la durée de vie reste longue pour le genre. Comptez une bonne dizaine d'heures, facilement, pour attraper tous les petits cons au chapeau clignotant...dont la couleur change en fonction du degré d'attention (bleu lorsqu'il est serien, jaune quand il est méfiant et rouge s'il vous a vu)...

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Bien que visant un public jeune, très jeune même, Ape Escape est un jeu prenant et aux atouts séduisants. Plein de bonne volonté, offrant un challenge simple et ardu à la fois, beau comme un camion, innovant et même original, les quelques tares ne pourront pas ternir le tableau. Compte-tenu du grand nombre de gadgets à utiliser, le gameplay n'est jamais statique et propose plusieurs façon de jouer (la palme revient à la voiture télécommandée, où il faut bouger son personnage et l'item en même temps). Bref, à part une caméra pas très pratique, tout est bon dans ce jeu, et revenir dans la peau d'un gamin de dix ans, ça n'a pas de prix...ah si, celui d'une manette analogique...

 

Singe savant : graphismes jolis, maniabilité originale et évolutive, bonne durée de vie, du challenge...ou pas, enfin un jeu qui exploite bien les sticks analogiques...

Singeries débiles : ...mais voilà, il faut une manette analogique, caméra paresseuse, décors souvent génant.

 

Graphismes : 18/20

Sons : 15/20

Jouabilité : 17/20

Scénario : 12/20

Durée de vie : 16/20

Sentence

17/20

 

Machine : Playstation.

Editeur/Développeur : Sony.

Genre : plates-formes/aventure.

PEGI : tous publics.

Difficulté : plus ou moins.

Sortie : septembre 1999.

Prix : entre 15 et 30 euros sur le net... Dès 10 euros en magasin.

Qui se ressemble : relativement unique en son genre, mis à part ses deux suites... sinon, des jeux dans le genre Ratchet et Clank ou Jak et Daxter...