Salut bande de loubards dopés à la caféine ! Nouvelle rubrique cette fois-ci sur des séries de mon enfance que j'ai plus ou moins connu... Là, c'est un petit loot dans un vide-grenier qui me fait faire cet article, puisque, à l'époque de sa diffusion, cette série ne m'avait pas vraiment accroché...jusqu'à ce que je la visionne avec des yeux plus adultes (enfin adulte, façon de parler). Voici donc Pause Café !

 

L'histoire se passe au début des années 80, avec une jeune assistante sociale pleine de vie et d'idées utopistes, qui vient de décrocher son diplôme, et son premier job, dans un lycée assez calme...enfin, rien à voir avec une ZEP de nos jours...

Joelle Mazart, interprétée par la charmante Véronique Jannot, est une femme gentille, douce, mais aussi très dynamique...peut-être même trop dynamique...car, outre son métier d'assister les élèves dans leurs démarches éstudiantines, la voici partie en guerre contre leurs problèmes personnels, souvent en adéquation avec la vie scolaire.

J'aurais bien aimé avoir une assistante sociale comme elle moi...

Malheureusement pour elle, il y aura quelques obstacles de taille, et notamment le sexisme de ce milieu hautement masculin, en la personne du proviseur himself, joué froidement par Jacques François (pas n'importe-qui), mais aussi les rigueurs absurdes de l'administration française et le peu de crédibilité que l'on donnait, en ces jours, aux nouveaux métiers sociaux. De plus, et pour ne pas l'aider, son jeune âge (23 ans) sera également un frein puissant quant à la bonne marche de ses démarches (c'est pas une belle phrase ça ?). D'ailleurs, tous les prétextes seront bons pour nuire à son épanouissement professionnel, comme les boutades sur ses vêtements et sa déco spéciale djeuns des 80's, mais aussi la négation pure et simple de toutes ses demandes, pourtant très louables (un téléphone dans son bureau, par exemple).

Bon, attaquons maintenant le coeur du problème qui est...et bien le problème justement, ou plutôt les problèmes des ados. Nous avons là le schéma classique des soucis que peuvent rencontrer chaque lycéen ou collégien, et encore de nos jours, le dilemme reste d'actualité. Puisqu'ici, on parle de sexe, de drogue, d'inceste, de viol, de conflit avec les parents et les enseignants, des méthodes obsolètes dictées par un drilo complètement dépassé par les évênements et se croyant commandant d'un camp militaire perdu au fin fond de la forêt noire...

On peut être sûr, quel que soit le soucis de l'adolescent, Joelle va s'en méler...

Mais voilà, on a bien l'impression que la censure française bien connue est passée par là, car les thèmes développés, aussi émouvants et graves soient-ils, ne sont qu'évoqués, voire survolés. Bien-sûr, la jeune femme de 17 ans victime de viol par son beau-père, on le comprend rapidement, mais lors de la scène explicative, on se dit simplement que le fautif n'a pas été très loin dans ce schéma de séduction dégoutant (il joue en fait avec la fille, la poursuit dans l'appartement, la touche un peu...) Bon, c'est horrible déjà, mais c'est dans l'épisode suivant que l'on apprend qu'il y a bien eu plus que cela...

Et c'est là le principal soucis de la série, les thèmes abordés sont à peine introduits (sans mauvais jeu de mots), on nous les balance au visage d'un coup, puis, on les éclipse par la suite avec d'autres soucis de jeunes, pour les ressortir un peu plus-tard. Bref, loin de faire comme d'autres séries du même genre (Les Années Collège), on ne fait pas un épisode sur un personnage en particulier, mais on mélange, on croise, on démèle plusieurs histoires, qui prendront leur essor que vers la fin de la série, qui ne compte d'ailleurs que 6 opus d'une cinquantaine de minutes chacun.

Image non traitée, audio en mono, on se crorait presque dans un film des Charlots là...

Et c'est d'autant plus dommage que le jeu d'acteur est, en général, assez bon. Véronique Jannot est parfaite, tantôt douce et amoureuse, tantôt rebelle et en colère. Les élèves sont aussi assez juste, malgré quelques personnages très fades, et d'autres vraiment fort en personnalité. D'ailleurs, vous y verrez les début à l'écran d'un chanteur adulé par les femmes, qui n'est autre que Marc Lavoine...

Pour conclure ce premier aperçu d'une vieille série, je dirais que l'expérience est plaisante et soulève des problèmes vraiment intéressants, mais que l'entrée en matière reste trop juste et que les dilemmes évoqués ne sont que survolés en fin de compte. Par contre, et c'est une bonne initiative, on voit que le fil conducteur entre les six opus est toujours présent...les épisodes se suivent donc...mais comme les personnages sont mits en vrac dans chacun d'eux, on risque bien de se perdre dans l'histoire qui, heureusement, est très courte. N'empêche que je me suis fait la série d'une traite...

Ah oui, et les deux génériques sont cultes, vraiment, surtout celui de la fin. Par contre, et comme souvent pour les séries françaises de l'époque, la bande originale n'est pas toujours en phase avec l'action (du synthé pour une scène dramatique...mouais, bof hein...). Et pourquoi Pause Café, comme surnom pour la charmante Joelle ? Simple, elle propose toujours un café à qui se présente dans son bureau...

Tiens, voici le premier...

Nom : Pause Café.

Année : 1981.

Présentation : coffret 3 DVD, bonus anecdotique (juste une filmographie), pas de restauration vidéo ou audio.

Acteurs : Véronique Jannot (Pause Café), Jacques François (le directeur), Marc Lavoine (Alain), Anna Gaylor (madame Mazart), Alain Courivaud (Lionel, le petit-ami de Joelle)...entre autres...

Genre : drame social.

PEGI : tous publics.

Durée : 6 épisodes de 52 minutes chacun.

...et voici le second, la fin quoi...