Salut les p'tis brocolis ! South Park, on aime ou on n'aime pas. Ses dessins totalement laids, son humour très pipi-caca trash, sa musique d'introduction qui nous arrache les oreilles... Perso, je ne suis pas fan de la série, malgré plusieurs incursions dans cet univers, et cet humour très crade propre aux personnages. Plusieurs jeux ont découlés du dessins-animé, et souvent, ce n'étaient que des licences foireuses ou peu exploitées, surfant simplement sur le succès. Et après plusieurs mois (années ?) d'attente, Ubisoft nous pond enfin un jeu qui devrait répondre aux attentes des fans, et des autres. Mais pas pour longtemps...

 

LE BIZU

Tout commence avec votre personnage, un enfant de 9 ans, qui arrive dans une nouvelle maison, à South Park. Vos parents sont un peu decontenancés, car vous êtes incapable, apparemment, de vous faire des amis. Après une introduction vite expédiée, vous vous faîtes littéralement foutre à la porte de chez vous, avec pour consigne exprés de trouver des potes...Et c'est urgent...

Heureusement (enfin pour le moment), vous tombez sur un gamin de votre âge qui vous initie à la vie des GN (vous connaissez les jeux de rôles grandeur nature, très en vogue dans les années 90 ?) Enfin bref, vous rencontrez les premiers personnages principaux du jeu, en la présence de Cartman et Kenny. Repséctivement, ces deux abrutis sont un grand mage et une princesse. Et ni une, ni deux, ce gros magot, gardien d'un bout de bois nommé le "bâton de la vérité", vous demande de repousser les ennemis elfes, incarnés par les autres potes de toute la bande.

Voici le genre de situation auxquelles vous serez (trop) souvent confronté

S'ensuit quelques combats qui feront office de tutoriel, et, bien entendu, le vol du fameux bâton. Et, comme Cartman est un gamin très compréhensif (et très sympathique, vous le remarquerez très vite), il vous nomme chevalier et vous demande d'investir la forteresse des elfes (la maison de Kyle). Pour faire plus simple, c'est une quête pour retrouver un artefact volé et puissant...

 

TU VEUX ETRE MON AMI ?

Comme scénario, c'est du très simple, mais on a vu bien pire dans le genre. Et puis, le côté volontairement absurde de l'histoire prète déjà à sourire. En se promenant dans la ville, vous trouverez toute une ribambelle de personnage, plus ou moins connus, de la série, ainsi que quelques guests-stars (comme Al Gore, par exemple). Et votre première mission annexe (il y en aura une bonne vingtaine, au moins) sera de les intégrer dans votre liste d'amis sur Facebook. Certains ne demande qu'à vous parler, d'autres vous demanderont d'effectuer une tâche, ou devront être accostés avec un pouvoir spécial. Et, dès que vous atteignez un certains nombres de potes, vous débloquerez un point d'aptitude, à choisir parmi une pléthore de compétences passives (donc toujours active).

Gérez vos amis, leurs messages...et trollez Al Gore le plus possible, il deviendra très lourd

Les quêtes annexes que ces protagonistes vous demanderont seront souvent attendues, comme retrouver des clochards et les faire fuir, jouer à cache-cache avec des maternelles, ou alors battre un "seigneur" en haut d'une tour... Assez simple dans leur applications, les challenges peuvent tout de même être corsés quelquefois (la bataille contre Al Gore est un bon exemple, mais aussi les monstres à vaincre pour Jimbo).

Et en effecuant ses quêtes, tout en farfouillant dans chaque coffre, chaque armoire, chaque tiroir, vous tomberez sur des armes et autres équipements spécifiques. En les équipant, vous aurez droit à quelques compétences supplémentaires, comme plus de force de frappe, des dégâts élémentaires (feu, saignement,...) en plus, ou un gain de points de vie à chaque tour. A vous de choisir ce qui vous siéra le mieux.

Les combats se déroulent au tour par tour, comme dans la plupart des j-rpg

En plus de ces équipements, vous pouvez trouver et acheter des attributs, qui peuvent être qu'ésthétiques (fausses barbes, lunettes, peintures) ou plus intéressants (des patches à collés sur les vêtements, des ceintures d'armement). Bien-sûr, vous aurez aussi des consommables pour vous redonner des points de vie, de magie, et changer votre état (force et rapidité augmentées, par exemple).

 

COMBATS ET PIQUES

Les affrontements sont au tour par tour, comme dans un j-rpg à l'ancienne. Chaque personnage devra entrer une commande qui s'exécutera par la suite. Pour gagner l'initiative (porter le premier coup), vous pouvez viser les adversaires en les rencontrant avec votre arme de jet. Cela les rendra étourdis, et vous et votre compagnon (oui, vous n'êtes que deux) pourrez affaiblir un ou plusieurs ennemis. Lors du combat, vous pouvez effectuer deux actions par tour et par protagoniste. La première sera d'utilitser un item ou une compétence spécifique au perso (ce sera souvent un changement d'état), puis vous pourrez frapper avec une arme de contact ou de jet. A ce moment, les actions deviennent semi-réelles. En fait, il faut appuyer sur une touche lorsque votre arme scintille pour assener le plus de dégâts possibles.

Il y aura même un hommage aux bons vieux rpg 8 bits

Ces coups sont au nombre de deux (pour le héros en tous cas). Soit vous tapotez la touche "croix" pour un ou plusieurs coups faibles, soit vous presser le bouton "carré" pour une frappe plus forte. De plus, vous pouvez utiliser des compétences propres aux personnages, qui utiliseront des points d'aptitudes (le coup par derrière du héros est dévastateur, en général).

Sans oublier que, dès le début du jeu, et progressivement par la suite, vous apprendrez des formules magiques hilarantes. Il s'agit en fin de compte de pets...oui, des prouts quoi... Si au départ, vous n'êtes capable que de flattuler normalement, vous pourrez ensuite les lancer derrière les ennemis, les balancer à la figure des autres, voire concentrer les gazs pour lancer une bombe dévastatrice. A savoir que ces magies sont également disponibles hors combats, pour détruire un mur ou un obstacle (les rats par exemple).

 

PIPI, CACA, PROUT PROUT

Vous l'aurez compris, l'humour est directement issu de la série, sans ajout ni édulcoration (enfin presque, car quelques scènes sont tout de même censurées, mais avec style). Et si le jeu est déconseillé aux moins de 18 ans, ce ne sera pas usurpé. Les paroles des gosses, les scènes en arrière-plan, certaines scènes bonus, sont souvent à vomir ou très osées (prenons exemple sur le combat de votre personnage qui, à l'état de gnome, devra éviter les bourses de son père qui fornique sur le lit où à lieu l'affrontement). Si ce n'est pas trash ça...

Il est difficile de juger les graphismes du jeu, laideur magnifique ou beauté atroce ?

Un autre exemple de vanne pourrie, vous devez choisir la caste de votre personnage au début du jeu. Et Cartman vous propose quatre style : un guerrier, un mage, un voleur (ce que j'ai pris) et...un juif. Alors, je n'y peux rien, c'est le jeu qui est comme ça, car je n'ai rien contre cette religion et la communauté qui en découle. Surtout que, en choisissant ce dernier, vous aurez, d'après Cartman, toutes les tares et peu de bonus. Encore une énorme polémique...

Pour finir avec ce chapitre très...poétique, vous pouvez également frapper les animaux et les gens que vous rencontrez. Un coup de masse sur un chat, une flèche sur un oiseau,...et tout cela est totalement gratuit, car aucun bonus (du moins je n'en ai pas eu) ne vous sera accordé. Sans parler des armes bien délirantes quelquefois, comme ce godemichet trouvé dans le rectum de Monsieur Esclave, ou les aliens qui vous implante une sonde de téléportation dans le...ahem, vous voyez où...

 

TROP BON, MAIS...

Franchement, je ne suis pas fan (je l'ai déjà dit, je sais) de la série, mais je dois dire que je me suis poilé tout seul devant mon écran. L'humour a beau être très scatologique, c'est à mourir de rire, tellement le jeu est crade et qu'il va loin...peut-être à cause du fait que ce soient des gosses qui parlent de la sorte. Malheureusement, le jeu est assez court, comptez une dizaine d'heures pour la quête principale, et quelques activités annexes. C'est peu, malgré le fait qu'après avoir vaincu le boss (qui est surprenant), vous pouvez continuer à vous ballader dans South Park et finir ce que vous n'avez pas fait. De plus, la ville est bien petite, et vous en ferez le tour rapidement, même si vous voyagerez au Canada par la suite, et dans la forêt. Heureusement, vous pouvez voyager rapidement grâce à un système de carriole tirée par Timmy. Avec la présence des égoûts, du vaisseau alien et des maisons à visiter, l'exploration sera intéressante mais courte également.

Cette famille de crottes va quémander votre amitié...sigh

Graphiquement, c'est du pur South Park, donc c'est moche...mais pourtant, le jeu rend bien hommage à la série, avec des animations sur deux trames, des textures monocolorées et des temps de chargement assez fréquents (quoique pas bien longs, quelques secondes au plus). Ce qui frappe, ce sont les environnements très originaux et souvent très trash, comme le rectum de Mr Esclave par exemple. Faire des décors très adultes avec des dessins complètement enfantins, c'est ce que j'appelle choquer les gamers...Et ça marche.

Côté sons, on a le droit aux voix originales du dessin-animé, avec un sous-titrage en français de bonne facture (et sans édulcoration, tant mieux). Quant aux musiques, c'est de l'épique à la sauce délirante South Park. C'est réellement réussi. Et même les incursions satyriques de certains protagonistes (comme les soldats nazis, qui hurlent des morceaux de discours d'Hitler) font mouche. Bref, comme les graphismes (sang, défécation,...), la bande sonore est trash en plein...c'est vraiment dégueulassement jouissif...

Pour censurer certaines scènes et gameplay, un texte assez humorisique vous est proposé

Pour la jouabilité, c'est une autre paire de manche. Les commandes ne sont pas très intuitives, et certaines actions sont assez compliquées (en fait, j'ai eu du mal à changer de magie ou de compétences in-game). De plus, avec les animations très hâchées, on peut avoir du mal à bien se diriger dans la ville, surtout lorsque le jeu sauvegarde (ça fait ramer le tout horriblement). Sans compter que le héros est assez lent dans ses déplacements, malgré le fait que l'on puisse courrir. Sinon, rien de méchant ici, les combats sont clairs et rapides. A savoir que, lorsqu'un affrontement se termine, vous récupérez tous vos points de vie, magie et aptitude. C'est assez original somme toute.

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South Park, on aime ou pas (oui, je me répète, l'âge peut-être). Si vous êtes fan, ruez vous dessus, le jeu en vaut largement la chandelle. Si vous n'aimez pas, essayez-le quand-même, il risque bien de vous faire aimer la série. L'humour est à chier (c'est le cas de le dire), les graphismes simplistes, les animations peu détaillées, le scénario bien nul,...mais tout ceci est si proche de la série et de la dérision qui en découle que la sauce prendra forcément. Vous vous prendrez même à rire devant tant de jeux de mots pourris ou de situations ridicules. De plus, et pour ne rien gâcher, le jeu arbore de véritables qualités, comme une bande son excellente et délirante, des quêtes annexes sympathiques et rigolotes, des personnages qu'on va apprendre à aimer malgré tout... Seule sa durée de vie peut en rebuter quelques-uns, ainsi qu'une difficulté bien mal dosée (trop simple comme jeu, banissez le niveau facile d'entrée de jeu). Sinon, il serait dommage de passer à côté de ce monument télévisuel et vidéoludique dorénavant.

Bâton du mage : trop drôle, dégueulasse à souhait, esprit de la série préservé, bande son de qualité, les voix originales, sous-titrage de bonne facture, Kenny en princesse...

Bout de bois : graphismes et animations de la série, beaucoup trop scatologique, humour gras et lourd, bien trop court.

 

Graphismes : 15/20

Sons : 18/20

Jouabilité : 13/20

Scénario : 14/20

Durée de vie : 10/20

Sentence

15/20

 

Genre : RPG.

Machines : PS3, Xbox 360, PC.

Développeur : Obsidian.

Editeur : Ubisoft.

PEGI : 18 ans (et c'est mérité).

Difficulté : pas assez.

Prix constaté : 45 euros minimum en occasion.

Qui se ressemble : Tales of, et tous les j-rpg de la planète.