Je l'attendais celui-là...avec un peu d'impatience, il est  vrai. J'avais bien aimé Sacred 2, et je le refais de temps à autres, histoire de me replonger dans le monde, ô combien complexe historiquement, d'Ancaria. Mais là, je dois dire que le déception n'a d'égale que le pauvre contenu miteux et sporadiquement ludique que nous propose Keen Games. En route vers le pays de la déchéance d'une licence pourtant sympathique en tous points...

 

UN PEU D'HISTOIRE POUR COMMENCER

Tout d'abord, recréons un peu le contexte, pour pouvoir comprendre un peu mieux cette dérive. Ascaron (le studio responsable des deux premiers opus) a coulé en 2009, juste après Sacred 2, justement. Ceci peut expliquer ce changement radical dans le gameplay (quoique, pas vraiment). Ensuite, et c'est peut-être ce qui aurait dû nous mettre la puce à l'oreille, le développement de ce nouvel épisode fut médiatisé au compte gouttes. Entendez par là que peu d'images ou d'informations furent communiquées en même temps. Si le projet était secret, je veux bien, mais là...

Graphiquement, ce n'est pas moche, mais ça pixélise un peu...un comble...

Bon, passons au scénario...euh, ouais, enfin le petit résumé de l'histoire qu'on peut voir sur certains magazines télé... La bataille pour Ancaria fait rage, et vous devez défendre plusieurs places fortes, villes et autres térritoires contre des vagues d'ennemis. Un bon millinéraire après le second opus de la série, un nouveau méchant (Zane) loue une certaine rancoeur contre vous et le reste de l'humanité. Du coup, ce nouvel Hitler à la manque va dresser des races de monstres, pour empêcher votre progression vers la révolte. Mouais, on peut dire que niveau scénar, on ne s'est pas foulé le moindre petit poil de la cheville chez Keen...

 

HEROS PERSONALISABLE ?

A vous de choisir parmi, ouhla, quatre héros différents dis-donc...ça en fait du choix cornélien là... Parmi une Séraphéenne (toujours au rendez-vous), un guerrier, une magicienne et un archer, on n'est pas du tout en terrain conquis... Chacun aura sa manière d'arpenter les niveaux, mais sachez tout de suite que nous ne sommes plus en présence d'un hack'n slash, mais plutôt d'un beat'em all (d'ailleurs, il me fait beaucoup penser à Dungeon Siege 3, pas un chef d'oeuvre non plus).

Mais comme le but du jeu sera de décimer des hordes d'adversaires, autant prendre un personnage bourrin et puissant, surtout que les arènes seront souvent fermées...tout comme le monde d'ailleurs.

La caméra ne se place pas toujours aux bons endroits, et elle n'est pas paramétrable

Et oui, exit le monde ouvert où on pouvait faire un peu ce qu'on voulait. Ici, il faudra simplement avancer et tout casser... Quelquefois (je dirais même rarement), vous trouverez un coffre afin de gagner quelques pièces d'or, ou des orbes de vie et de technique. Car vous avez des points de vie, heureusement, mais aussi des techniques que vous déclencherez quand bon vous semblera par la simple pression d'une gachette. Sauf que, il faudra en choisir deux (oui, seulement deux petits coups spéciaux) à utiliser in-game.

En défaisant les ennemis, vous engrengerez des points d'expérience qui vous octroierons des niveaux supplémentaires par la suite, et de nouvelles techniques...qui se débloqueront automatiquement (non, on ne choisit pas là). Même constat pour les armes, vous en gagnerez en tuant un ennemi (un boss, en général), et vous ne pourrez pas la revendre, la modifier ou la stocker dans un coffre. Seule possibilité, l'équiper ou pas...

C'est dans ce menu, à chaque fin de niveau, que l'on "personnalise" son héros

Il y a aussi des magasins (euh enfin presque), que vous pourrez visiter durant les temps de chargement (what the hell...) histoire d'acheter des potions (rien de plus). Donc, non content de supprimer les échoppes sympas dans lesquelles on pouvait toujours parler et apprendre quelques informations sur le monde, on n'aura qu'un temps limité pour y faire nos emplettes maintenant (et oui, une fois le temps de chargement passé, le magasin ferme et l'aventure reprend). De plus, et histoire de souligner l'obsoléité de ses boutiques, les potions de soins (au départ, il y a sûrement d'autres choses à monnayer par la suite) reviennent automatiquement dans notre équipement (qui ne peut pas en contenir plus de deux pour l'instant). Alors je pose la question, sans coup de gueule... A QUOI CELA SERT-IL DE PROPOSER DES ECHOPPES SI ON NE PEUT PAS ACHETER DES ITEMS ! ! !

 

SI, SI, IL EST PERSONALISABLE LE GARS

Après chaque chapitre (ou chaque boucherie, c'est selon votre point de vue de connaisseur), vous ammasserez des pièces d'or qui vous octroient l'achat de techniques spéciales, mais aussi le développement de ces techniques. C'est un peu le monde à l'envers là. On gagne des armes et des armures en tuant des monstres (par l'expérience donc) et on achète les techniques ? Mais on est hors logique... Et puis en utilisant vos armes et armures, elles gagneront des level aussi, et seront (sans doute) plus efficaces.

Vous trouverez des esprits de temps en temps, mais ils seront lourds dans leurs dialogues

Il y a également des esprits à récupérer en gagnant ces fameux niveaux. En les équipant, ils vous donneront des bonus intéressants (ou pas), comme plus de dégâts, plus de régénération de point de vie, par exemple. Mais ils donneront aussi un malus (sympa les esprits), souvent en accord avec le jeu en coopération... Du coup, et personnellement, j'ai gardé l'épée du début (mais en deux bonnes heures de jeu, elle n'a pas évoluée d'un iota la lame).

 

MAIS FERME TA BOUCHE, S'TE PLAIT

Bon, le constat graphique est...consternant. C'est plutôt coloré, c'est vrai, et les effets de lumière sont assez bien foutus. Mais en y regardant de plus près, les décors sont pixélisés, même s'ils sont assez éloignés de la caméra (caméra non paramétrable d'ailleurs, et qu'on ne peut pas bouger non plus). Et lors des affrontements, cela devient vite une bouillie de pixels et donc, un joyeux bordel indéchiffrable. On se prend à fraguer les adversaires sans trop savoir où on est. Pour savoir où l'on se trouve, la bonne technique serait de lancer une magie...mais quel gâchis... Et c'est d'autant plus dommage que les mouvements des peronnages sont bien fluides et décomposés. Juste quelques ralentissements peuvent ternir ce tableau, déjà peu reluisant.

Côté musique, on oscille entre le symphonique cinématographique, et la BO de série Z. Si les affrontements sont souvent bien orchestrés, certains passages nous rappellent les films d'horreur des années 80... Pour nous épauler dans les niveaux et l'histoire, une femme nous donne quelques infos sur la marche à suivre. Si ces quelques phrases sont plutôt salvatrices quant aux actions à effectuer, elles deviendront rapidement exaspérantes. Car la belle, bien qu'ayant une voix mélodieuse, va nous assommer de ces ritournelles toutes les dix secondes environ... Et ce, même si on effectue les bonnes actions...

C'est elle, la jolie Aria, qui va vous saoûler avec ses conseils et ses blagues pas drôles du tout

De plus, le jeu dispose d'une note d'humour indéniable. Bon, je n'ai rien contre les jeux de mots et les vannes dans ce loisir vidéoludique, mais encore faut-il qu'elle soit de bon goût...et pas anachroniques en plus... Parce-que des mots comme "peace" ou "love", voire "sexy" dans un jeu qui flirte avec le médiéval, ça passe moyennement. Et, tout comme la charmante demoiselle qui tente de nous aider en nous spoilant les oreilles, ces "vannes" (souvent sexistes d'ailleurs) reviennent bien trop souvent.

Heureusement, les commandes fonctionnent bien, et il n'y a aucun temps de latence, ce qui donnent un certain dynamisme aux combats. Le soucis est que dans tout ce joyeux cirque que sont les affrontements, on ne maîtrise pas forcément tout. Bref, on frappe rapidement dans le tas, et on laisse de côté l'aspect stratégique. Pour ce qui est de la durée de vie, si vous aimez taper sans vous poser de question, peut-être passerez vous outre l'ennui...peut-être...

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Comme je l'ai dis en introduction, j'attendais pas mal de cette suite. Tout du moins le même système de jeu et des quêtes à gogo, comme dans Sacred 2. Mais non, on nous propose un simple beat'em all où il faut détruire tout sur notre passage, dans des niveaux couloirs et contre des ennemis loin d'avoir une IA complexe. De plus, l'aspect RPG est presque totalement passé à la trappe, puisqu'on ne maîtrise plus les compétences du héros, ni son équipement. Ajoutons à cela un monde complètement fermé, donc sans escapades dans la nature au hasard des chemins, et on obtient un jeu insipide, chiant et d'une redondance innommable. Et ce n'est pas la version Day One qui changera les choses, puisqu'elle ne propose qu'un personnage en plus, ainsi qu'un niveau supplémentaire (et bien entendu, en téléchargement).

 

Graphismes : 11/20

Jouabilité : 15/20

Sons : 09/20

Scénario : 08/20

Durée de vie : 10/20

Sentence

09/20

 

Genre : beat'em all.

Machines : PS3, Xbox 360, PC.

Sortie : 1er août 2014.

Développeur : Keen Games.

Editeur : Deep Silver.

PEGI : 16 +.

Difficulté : pas vraiment...

Qui se ressemble : Dungeon Diege III, et plein de jeu gratos sur le net dans le même genre.

Prix : entre 49 et 69 euros, selon certaines boutiques.