Bien le bonjour à toutes et à tous. En ce jour chômé qu'est la Fête Nationale de notre beau pays, berceau d'une révolte (et pas révolution, cela constitue un paradoxe complètement idiot du coup) qui apporta les bases du changement (mais aussi d'une guerre fratricide entre deux camps n'aspirant, en fin de compte, qu'à leur liberté), je vous propose le test d'un jeu tiré d'une série de film que beaucoup de personnes classeront dans les pires de ce bas monde : Saw. Personnellement, je ne déteste pas du tout, mais ils m'ont bien fait rire...

JE VEUX JOUER A UN JEU...

Tout commence avec un personnage bien connu des officionados des films, l'inspecteur Tapp. Ce dernier se retrouve enfermé dans un ancien asile psychiatrique, désaffecté maintenant, mais dont la présence humaine (enfin, façon de parler) est bien là. Et, pour nous mettre dans le bain du reste de l'oeuvre tirée des six premiers films (rien que ça), nous voici pris en étau dans l'un des pièges de Jigsaw, une sorte de machoire géante qui, si nous ne parvenons pas à efféctuer les QTE, nous brise les mandibules, nous tuant par la même occasion. Mais pas de panique, on est loin des épreuves à la Shenmue ou Dragon's Lair. On a le temps, et largement même...

Ensuite, nous serons confrontés à l'une des innombrables énigmes sadiques qui nous attend dans ce jeu masochiste. Plonger la main dans une cuvette de toilettes remplies de seringues (et là, on a mal pour Tapp), jouer avec la caméra pour voir un texte s'afficher sur un miroir (ou un mot de passe, une suite de chiffres,...), et plein d'autres surprises qui n'en seront pas, si vous avez vu les films. Et oui, car tout le scénario se base sur la double trilogie sortie au cinéma.

Tout commence pour le mieux pour vous...une QTE simple à faire, et le tour est joué

D'ailleurs, voici la rythmique du jeu. On arpente des couloirs plus ou moins labyrinthiques, on cherche comment déjouer telle ou telle énigme, on se retrouve devant une autre victime de Jigsaw qu'il faudra sauver obligatoirement (et oui, pas de fin multiple apparemment) en résolvant un puzzle relativement sadique et...bah on recommence en fait...

 

...A UN JEU DE BEAT'EM ALL...

En vous balladant dans cet asile délabré et potentiellement en ruine, vous rencontrerez des adversaires qui vous en veulent de prime abord. Et pour cause, ils sont tous dans la même galère que vous, ils sont prisonniers. Sauf que, vous détenez la solution de leur délivrance, une clé implantée dans votre corps. Et c'est tout naturellement qu'ils vous pourchasseront, vous tabbasseront, histoire de vous arracher le sésame tant convoité. Donc, à vous de vous défendre du mieux que vous pourrez. Et c'est là le gros point noir du soft. Si vos ennemis sont assez véloces, vous vous déplacez comme un vieillard arthritique, que ce soit pour courir ou frapper. Sérieusement, vos coups sont tellement lent que vous devez les préparer plusieurs secondes à l'avance. Et si, par malheur, vous êtes acculé dans un coin, c'est la fin des haricots, car l'adversaire vous mattraquera de ses poings, sans que vous puissiez riposter ou vous protéger efficacement.

Une ambiance proche des films et des scènes très inspirées de ces derniers aussi

Pour vous aider, il y a bien quelques armes de fortune (tuyaux, barres de fer, balais,...), mais leur utilisation est d'une lenteur encore plus exaspérante que vos mains. Du coup, il est complètement impossible de se battre efficacement avec, préférez largement vos poings, et le plus rapide si possible. En défaisant les ennemis (enfin, si vous y arrivez), vous trouverez quelques items utiles pour fabriquer des armes plus puissantes (et plus commodes), mais aussi pour ouvrir (forcer) des armoires et des portes.

 

...OU A UN JEU DE PUZZLE...

Pour ouvrir les armoires, vous devrez déjouer (et oui, encore) un petit puzzle assez simpliste. A l'intérieur, d'autres objets, armes ou de quoi vous soigner ultérieurement. Quelques autres "jigsaw" (ben ouais, ça veut dire puzzle après-tout) vous attendent bien sagement, comme reconstituer un assemblage de tuyaux en faisant tourner chaque partie circulaire par exemple. Assez facile, il est vrai, sauf que...et bien, quelquefois, ces casse-têtes doivent s'effectuer dans une salle qui se remplie petit à petit de gaz mortel. Il faudra donc finir tout cela rapidement, sans avoir la possibilité de réfléchir longuement, comme le demande ce genre d'énigme.

Déjouer l'énigme, ou cette pauvre âme (enfin, il est victime et coupable) mourra

De plus, les portes (enfin certaines d'entres elles) sont piégées. Vous verrez Tapp les ouvrir avec plus de méfiance, ce qui déclenchera une sorte de balancier sur le côté, arborant une touche de la manette. Appuyez sur la touche désignée de cette manière, et le plus rapidement possible, car le système ne dure pas plus de trois secondes. Si vous n'y parvenez pas, une balle vous sera tirée dans la tête...et game over, bien entendu... La vraie difficulté de ce genre de piège, est qu'ils sont assez présents au début du jeu, puis il disparaisse quasiment par la suite, pour revenir de temps en temps après. Mais cela reste des QTE très simples.

 

...MAIS A UN JEU GORE EN TOUS CAS

Pour tous les amoureux de la série de films, sachez qu'ici vous ne serez pas dépaysés. Les décors sont crades, gores, masains à souhait, avec un je ne sais quoi de paranoïaque par dessus la marché. Si les graphismes sont acceptables pour l'époque, il faut avouer que les texutres sont souvent très sombres; et on ne voit pas grand chose au final. Bon, allez, on va dire que c'est pour l'ambiance, et que cela dessert bien le genre épouvante.

Pour se repérer dans ce dédale de couloirs et de salles dégueulasses, on peut utiliser des objets émétant de la lumière. Et on commence faiblement par un briquet, puis plus originalement par un appareil photo avec flash. D'ailleurs, il y aura une énigme à faire avec ce dernier, et des plus stressante qui plus est. Je trouve que c'est une bonne idée ça, même si ce n'est pas la première fois qu'on utilise un vieil appareil photo dans un jeu d'horreur. De même, certaines énigmes sont excellentes, comme lorsqu'il faut sauver Amanda (complice de Jigsaw dans les films, et la seule victime s'en étant sortie), en s'amusant avec une machine qui délivre des médicaments ou du poison à la pauvre fille. Il faudra jouer avec un système de collecteurs qui verse chaque liquide dans les veines d'Amanda ou les vôtres, ce qui demande une certaine stratégie.

Comme je l'ai dit, le jeu est sombre dans son ensemble. Heureusement, Tapp a sauvé Amanda

L'ambiance est, par contre, le point fort du jeu. On tremble d'effroi devant tant de cruauté et de génie, on sursaute au moindre cri lointain, on stresse devant une énigme dont le mécanisme est d'un machiavélisme imparable. Bref, sur ce point, les développeurs ont fait leur office, et c'est une atmosphère qui rappellera, sans équivoque, les films (surtout le premier, le meilleur). Le seul soucis, c'est que le jeu rame beaucoup, et on se demande bien pourquoi au final, car les graphismes sont tout juste jolis. 

Musicalement, c'est pauvre, car ce sont plutôt les bruitages qui font tout. Pourtant, lors des scènes cinématiques et des grands moments du scénario, il y a un peu de musique, discrète, mais présente. Les voix sont, malheureusement, en anglais (quoique, pour une meilleure immersion...), mais sont les mêmes que le film (ouf). De plus, les cris au loin, les bruits de machines essoufflées et grinçantes, les sons stridents et soudains, sont réellement effrayants. Du coup, on appréhende d'ouvrir une porte, ou de passer le coin du couloir. Qui sait quelles horreurs nous attendent de l'autre côté...

Mais alors, lorsqu'il s'agit de déplacer Tapp, c'est tout de suite une autre histoire qui se dévoile. Ses contrôles sont d'une lenteur exaspérante, même en courant (en fait, on dirait plutôt qu'il marche vite). Et lors des affrontements, c'est carrément l'hallali... Tapp est tellement mou et arthritique que se battre devient une véritable sinécure, et un parcours du combattant quotidien. Surtout que les ennemis, eux, ne sont pas handicapés comme lui. Et avec une arme, c'est encore pire. Il faut préférer les rixes à mains nues. Heureusement, les combats avec plusieurs adversaires sont rares, mais ils existent...

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Bon, et bien voici une licence pas si mal exploitée que cela. Disons que pour ce coup-çi, il n'y avait d'impératif de sortie de film, puisque le jeu s'inspire des oeuvres cinématographiques déjà présentes. Si les graphismes sont moyens et le scénario assez convenus (et très copiés sur ce qu'il existe déjà sur nos écrans), il faut avouer que les énigmes sont bien pensées pour certaines d'entre-elles. L'ambiance est réussie, malgré un écran très sombre (trop sombre même). Quel dommage que les contrôles de Tapp soient si baclés, et rendent le jeu bien trop difficile. A croire que c'est le point qui fut développé en dernier et à la va vite pour satisfaire un impératif de l'éditeur. Sinon, nous voici en présence d'un énième ersatz de Resident Evil (ou Silent Hill, question de point de vue...oui, plutôt Silent Hill), qui sait renouveller un peu le genre, sans en boulverser les fondements si bien ancrés. Bref, pour une licence déjà très controversées, et faisant la part belle à ces détracteurs, c'est assez réussi...Et c'est assez rare pour le souligner, non ?

 

LES JEUX SONT FAITS : énigmes bien pensées, ambiance noire et oppressante, graphismes assez dans le ton, bonne durée de vie, gore et malsain à souhait.

RIEN NE VA PLUS : trop sombre, Tapp est un vieillard, difficulté quelquefois, ça rame bien trop, on s'ennuit par moment.

Graphismes : 12/20

Sons : 15/20

Maniabilité : 06/20

Scénario : 11/20

Durée de vie : 13/20

Sentence

13/20

 

Machines : PS3, Xbox 360, PC.

Genre : action/aventure/survival.

Développeur : Zombie.

Editeur : Konami.

Difficulté : c'est l'enfer ici ! !

PEGI : 18 ans (et c'est mérité).

Sortie : 17 novembre 2009.

Prix généralement constaté en magasin : 19 euros.

Qui se ressemble : Silent Hill, Resident Evil (du 1 au 3), et tout les jeux qui ont copiés ces deux séries (Rule of Rose, pour ne citer que celui-là).

 

Les premières minutes de jeu, rien que pour vous. Merci à Eric De Brocart.