Guten tag à tous ! Aujourd'hui, un groupe de musique bien plus connu va être (un peu) décortiqué par mes soins... Des mélodies qui restent encore dans nos mémoires, des clips vraiment novateurs, mais un nom qui ne dira peut-être pas grand chose... Faites place au grand :

DANS LA DECHE

Euh, ouais, on ne voit pas grand chose sur ce logo. Comprenez donc Dire Straits...

Ce groupe mythique, surtout pour les joueurs de guitare, avait pourtant très mal débuté sa carrière. Son nom veut tout simplement dire "dans la dèche", ou "raide fauché" (en traduction littérale). Et c'est bien de cette façon que les quatre comparses commencèrent. 

Sultans of Swing (live 1983, date de 1978)

En 1977, Mark Knopfler est journaliste sans le sou en Angleterre, lorsque son frère, David, lui présente un bassiste, John Illsley. Les trois amis aimeraient vivre de leur musique, mais les temps sont durs, entre les groupes émergents à succès immédiat et les autres qui ont droit au piston.

C'est cette même année que Mark composera l'hymne du groupe, Sultans of Swing, qui ne connaitra pas un franc succès au début. Un disc-jockey passera la bande plus-tard sur les ondes, sans en prévenir les musiciens au préalable, et cet évênement les conduira à signer cinq albums avec Phonogram.

 

LA RANCON DE LA GLOIRE

C'est en 1978 que le premier album, sommairement appelé Dire Straits, sortira dans les bacs. Et le succès est quasi-immédiat, car tous les musiciens (Pick Witers à la batterie les a rejoint entre-temps) sont de premier ordre, surtout Mark et ses solos de guitares hallucinants.

Once Upon A Tme In The West (1979)

Influencé par la country et le blues, le leader du groupe se place a contre-courant des standards de l'époque qui délivrent du gros sons, et n'utilise qu'un son clair (ou légèrement saturé quelquefois). Mais cela n'émpêche pas la formation de sortir un deuxième album l'année suivant, "Communiqué". Le succès est aussi au rendez-vous, car les compositions sont assez proches du premier opus, mais sont aussi plus travaillées. Le seul reproche que l'on puisse faire, est cette voix peu mélodieuse de Mark, qui chante tout de même juste.

 

PUISQUE TU PARS...NOUS ON CONTINUE

En 1980, David Knopfler décide de quitter le groupe, après des divergences (jalousies) avec son frère. Il veut également partir en carrière solo (qui débutera plus-tard, et ne comportera pas vraiment de succès). Bref, c'est à trois que Dire Straits continue l'aventure et pond le très excellent "Making Movies", aux accents un peu plus rock. Mais les compos sont toujours aussi alambiquées (que ceux qui ce sont cassés les doigts sur Romeo and Juliet lévent le moignon). Et surtout, les morceaux commencent à dépasser les durées standards (Tunnel of Love, notamment).

Romeo And Juliet (1980)

Puis, en 1982, freinant un peu le rythme des sorties d'albums, nous voyons "Love Over Gold". La production est loin de ce que l'on connait habituellement, car il n'y a que 5 titres dessus (allant de 7 minutes à plus de 15 minutes). De plus, il devait y avoir un sixième titre, offert finalement à une certaine Tina Turner pour relancer sa carrière (ah les femmes, incapables de faire les choses toutes seules...). Et les plus de trente ans se souviendront peut-être de la fin du morceau intitulé "Private Investigations" (sublîme qui plus est), qui fut reprit durant un bon moment comme musique d'une publicité pour une banque qui prônait "le bon sens près de chez vous". Et puis, cet album donnait une place bien plus prépondérante pour les sons accoustiques (de guitare surtout). Bref, un opus magistral...

Private Investigations (1982)

 

L'AIRE DU NUMERIQUE

Par la suite, en 1983, un double-album live vit le jour, appelé "Alchemy". Dans cette oeuvre, on peut y entendre quelques faces B (dont le génial "Two Young Lovers"), mais surtout la première musique de film composée par Mark Knopfler (Local Hero, un film absolument pas connu), et un remix de Portobello Belle, qui sera choisi ensuite dans la compilation fin des années 80.

Après...ah, après, voit le jour l'album le plus mythique, le plus connu, le plus...tout, du groupe. En 1985, "Brother in Arms" nous gâte les esgourdes avec plusieurs titres énormes, et des collaborations logiques et bien trop rares malheureusement. Devrais-je parler de "Money for Nothing", avec son intro gratée de folie et la voix hallucinante de Sting (oui, oui, le leader du regretté Police) ? Et surtout, du premier clip en images de synthèses générées par ordinateur ? Mais encore, le premier clip vidéo diffusé sur la chaîne MTV ? Et enfin, l'un des premiers albums gravés sur disque laser (le cd, quoi) ? Non, je n'en parlerais pas du tout...

Money For Nothing (1985, choix discutable, mais je me devais de mettre ce clip mythique)

A savoir que, dans cet album, il y a une chanson qui reverra le jour au début des années 90, et contribuera au nouveau succès du groupe.

A ce moment, les musiciens décident de faire une pause, bien méritée, et se sépare provisoirement jusqu'en 1988, où ils donnent un concert gigantesque en l'honneur de Nelson Mandela, en compagnie d'Eric Clapton, ami de Mark (et dire que je l'avais en cassette audio ce live...).

 

UN RETOUR EN DEMIE-TEINTE

C'est en 1990 que Dire Straits se reforme, avec la collaboration de Jeff Porcaro, batteur de Toto (rien que ça), et sort, en septembre 1991, "On Every Street". Le succès est moindre, mais les clips vidéo et quelques compositions sympathiques auront raison des consommateurs qui accueilleront cet opus les bras ouverts (notamment, le clip de "Calling Elvis", et les membtres du groupe caricaturés en marionnettes, façon Bomber X).

Calling Elvis (1991)

Puis, en 1993 un dernier album live sort, sous le nom "On The Night".

En parallèle, Mark Knopfler travaillera sur plusieurs projets (deux musiques de films), mais aussi à la compositon d'un groupe de country/blues. C'est en 1990 que les Notting Hillbillies sortent leur unique album "Missing...Presumed Having A Good Time". Ils y retracent la vie des esclaves noirs et l'histoire des Amériques. Pour ceux qui aiment le genre, cet album est excellent, et a remporté un beau succès.

Your Latest Trick (live 1993, mais date de 1985)

Après l'aventure Dire Straits, le guitariste emblématique débuta une carrière solo en 1996, mais ne remportera pas autant de succès qu'avec Dire Straits. Il y fera plusieurs incursions dans le monde Country/blues, mais sans plus de chance...

DISCOGRAPHIE : Dire Straits (1978), Communiqué (1979), Making Movies (1980), Love Over Gold (1982), Alchemy (live 1983), Brother in Arms (1985), On Every Street (1991), On The Night (1993). Mais aussi, Local Hero (1983), Cal (1984), Missing...Presumed Having A Good Time (Notting Hillbillies, 1990), Neck and Neck (avec Chet Atkins, 1990), Golden Heart (1996), Sailing to Philadelphia (2000), Shangi-La (2004), Get Lucky (2009), Privateering (2012). Cette seconde partie est une discographie sélective, il existe d'autres albums et collaborations.

Membres de Dire Straits : Mark Knopfler (guitares, chant) - David Knopfler (guitares, chant additionnel) - John Illsley (basse, chant additionnel) - Pick Witers (batterie) - Alan Clark et Guy Fletcher (claviers).

Telegraph Road (live 1983, date de 1982)

Quelques annecdotes en plus :

David Knopfler commença une carrière solo en 1983, mais je ne connais qu'un seul de ses albums (Lifelines, en 1991, opus bien symapthique). Il dispose d'une voix très proche de celle de son frère...

Le groupe fut élu le plus modeste des années 80 par plusieurs magazines spécialisés dans la musique, mais également par Le Monde.

Le premier album compilatoire, appellé Money For Nothing, comporte le remix de Portobello Belle datant de 1979, chanson qui remporta plus de succès que l'originale.

Enfin, les symbôles mythique du groupe sont la Fender rouge de Mark, son bandeau fluo sur la tête et son personnage affublé des vêtements de Mark, mais sans visage ni corps...ouais, c'est bizarre ce truc...ce sera d'ailleurs l'image de la pochette de l'album de compilation vu juste au-dessus...

Ah oui, et Mark Knopfler a cette particularité de jouer sans médiator, même avec une gratte électrique...il dira dans une interview qu'il n'a jamais ressenti l'utilité d'en utiliser, mais qu'il reconnaissait que ce petit morceau de plastique (ou de nylon, voire de métal) formait un sacré booster de son...

Dire Sraits :  (de gauche à droite) John Illsley, Mark Knopfler, Pick Witers, David Knopfler.