Bon, le premier billet sur un groupe mythique s'est bien passé, alors je continue de piocher dans mes groupes peu connus (enfin oui, je sais, Alan Parsons, c'est pas le Pérou non plus). Mais cette fois-ci, un groupe pas très plébiscité depuis ses débuts, et à tort à mon avis...

The Church en 1987 . En haut : Kilbey, Kopes. En bas : Ploog, Wilson-Piper.

 

TOUT CECI COMMENCE FORT...TRES FORT MEME

The Church est une formation musicale tout droit venue d'Australie, même si depuis, le groupe s'est installé aux States. Emmené par l'excellent Steven Kilbey à la basse, les trois autres musicienx ne déméritent pas du tout. Peter Kopes et Marty Wilson-Piper à la guitare, ainsi que Richard Ploog à la batterie (et quel batteur), les quatre comparses commencent fort en sortant d'emblée un album, Of Skin And Heart, datant de 1981.

Et le ton est donné de suite, car les accents un peu hard-rock (surtout des guitares saturées et des rythmiques plutôt rapides) envahissent les millions de sillons de ce premier opus. Le constat est sans appel, Kopes nous lance des riffs de folie, Kilbey suit sans aucun problème à la basse et Ploog démonte littéralement sa batterie. Wilson-Piper suit tant bien que mal, mais fait tout de même son boulot de guitariste rythmique. Un seul vrai bémol : Kilbey ne sait pas chanter, mais alors pas du tout. Non content d'avoir une voix peu mélodieuse, il se permet même des fausses notes vocales. Heureusement, le tout passe, et donne une touche très amateur pas dégueulasse.

 

ON VEUT DE L'EVOLUTION

Par la suite, nos amis chevelus veulent édulcorer un peu leurs compositions, et proposent un deuxième album plus pop-rock. Finis les grattes hurlantes et bonjour les mélodies bien plus tranquilles. The Blurred Cruisade voit le jour en 1982, et les compos sont plus sympathiques mais un peu moins recherchées. Le virage plus grand public est déjà amorçé, mais ce n'est pas fini...

Ensuite, The Church veut s'intégrer dans la mouvance du moment, la New-Wave. En témoignent les deux oeuvres suivantes, Seance en 1983 et Remote Luxury en 1984. Mais le soucis est que les membres ne maîtrisent pas vraiment les synthétiseurs. Cela donne des chansons assez complexes et peu mélodieuses. Pourtant, quelques-unes de ces compositions s'en sortent plutôt bien. D'ailleurs, avec une série de concerts, le groupe commence à perdre de l'argent avec ces deux opus, complètement râtés commercialement.

 

RETOUR AUX SOURCES...AVEC UNE PETITE HALTE

En 1985, il est grand temps que nos amis se redressent après une telle déconfiture. Heyday revient sur le devant de la scène, en proposant de nouveaux des riffs de guitare plus pêchus, mais tout en gardant l'accent New-Wave en fond sonore. Du coup, on retrouve les Church des débuts tout en balayant le côté ringard "papy du rock" qui a fait leur notoriété. On assiste même a des effluves Disco qui, sans être géniales, nous transportent dans les années 80 tout en gardant une certaine nostalgie des 70's.

Puis, trois ans plus-tard, la formation décide de travailler plus dur en revenant totalement aux sources, puisque la vague Hard-Rock retrouve un certain regain auprès du public. Starfish est l'album de la résurrection. Des grattes plus présentes, des paroles plus alambiquées, et un Steven Kilbey plus présent sur scène avec une voix retravaillée. Par contre, et peut-être pour garder un côté grand public, le batteur reste toujours un peu en arrière (mais il reprend de l'assurance tout de même avec des rythmiques bien plus complexes, dans la veine du premier album). Là, c'est la machine à tubes qui reprend les commandes avec au moins deux chansons classées dans les charts américains. D'ailleurs, l'une d'entre elles est dans la bande originale de Donny Darko (Under the Milky Way).

 

COPIE N'EST PAS JOUE

En 1990, toutes les oreilles sont sur un groupe Irlandais depuis quelques années déjà. Un groupe qui monte de plus en plus, et dont le succès donnent des envies d'éclaboussures. The Church veut aussi s'engouffrer dans la brèche, et sort Gold Afternoon Fix, qui revient vers les compositions pop-rock du moment. Mais, plutôt que de radicaliser sa musique comme en 1983, Kilbey est ses comparses préfèrent prendre un virage plus doux. Et la tactique paye largement, car la transition reste douce et le public suit. Surtout que les riffs adoucis, mais toujours un peu compiqués, font la part belle au reste de l'harmonie. Et la voix du bassiste vieillissant ne dénnote pas du tout, au contraire.

Enfin, 1992 voit sortir Priest=Aura, avec des compositions peu inspirées et un peu trop copiées sur ce fameux groupe Irlandais.

D'autres albums ont vu le jour depuis, puisque le groupe se produit toujours, mais je n'ai pas assez de données pour pouvoir en parler avec certitude.

The Church, de nos jours...

Discographie : Of Skin And Heart (1981), The Blurred Cruisade (1982), Seance (1983), Remote Luxury (1984), Heyday (1985), Starfish (1988), Gold Afternoon Fix (1990), Priest=Aura (1992), Sometime Anywhere (1994), Magician Among The Spirit (1996), Hologram Of Baal (1998), A Box Of Birds (1999), After Everything Now This (2002), Forget Yourself (2003), Jammed (2004), El Momento Descuidando (2005), Back With Two Beast (2005), Uninvited Like The Clouds (2006), El Momento Siguinte (2007), Untitled N°23 (2009).

Membres : Steven Kilbey (basse, chant) - Peter Kopes (guitare, chant) - Marty Wilson-Piper (guitare, chant) - Richard Ploog (Batterie jusqu'en 1991).