Je reprends le fil très saccadé de mes articles pour vous parler d'un jeu qui fête son dixième anniversaire de sortie en France aujourd'hui. Pour moi, il est sans doute le jeu qui m'aura le plus marqué de toute mon histoire de joueur. Je vous propose donc un retour sur ce jeu à l'univers si incroyable, qui a j'en suis sûr marqué toute une génération de joueurs.

 Mais avant de commencer, une petite intro musicale et visuelle pour vous (re)mettre dans le bain.

 

 

 I-                    Final Fantasy X et moi (la partie narcissique que vous pouvez zapper)

 Si vous suivez mon blog, vous le savez, Final Fantasy est la saga que j'aime le plus parmi toutes ces grandes sagas du jeu vidéo. Il y a quelques mois maintenant, Gameblog proposait un sondage sur le Final Fantasy que les joueurs préféraient. J'ai envie de vous dire que j'ai hésité longuement, tellement le choix était difficile, mais il n'en a rien été. Final Fantasy X est mon Final Fantasy favori. Il a marqué mon adolescence. A l'époque, j'ai fait le choix, un peu stupide, de préférer la Gamecube à la Playstation 2. Je n'ai donc pas pu profiter de Final Fantasy X immédiatement chez moi. C'était un plaisir qui a longtemps été réservé aux moments où j'allais chez un cousin, avant d'avoir financiers nécessaires pour investir dans ma propre Playstation 2. Je me rappelle des étés que l'on passait à aller en séjour chez l'un et chez l'autre avec mon cousin. Deux étés de suite nous nous sommes immergés dans X et X-2 avec acharnement. Lui avait acheté le guide officiel du jeu, en plus du jeu lui-même, ainsi quand lui jouait, moi je l'aidais avec le guide tout en le parcourant allègrement et avec plaisir pour moi-même comme un bon roman tellement j'aimais à m'immerger dans l'univers de ce jeu.

 J'ai refait le jeu récemment, il a toujours le même charme, un peu moins beau que dans mes souvenirs comme n'importe quel jeu d'ancienne génération, mais le refaire a pour moi été un véritable plaisir que je ne cache pas. Square Enix a annoncé une réédition du jeu en HD collection, et j'avoue sans honte que j'y succomberai certainement.

 Pourquoi faut-il avoir joué à ce jeu quand on est gamer chevronné ? C'est ce que je vais essayer de vous montrer maintenant.

II-                  Rappel de l'intrigue (attention spoiler !)

 Spira est un monde plongé dans le chaos depuis l'apparition de Sin, une espèce de monstre qui détruit toutes les villes construites de main humaine. Ce monstre ne peut être vaincu que par un invoqueur qui poursuit un pèlerinage à travers tous les temples du monde afin d'acquérir la totalité des chimères (les invocations) du monde et qui finira sa route en obtenant l'ultime chimère, seule invocation qui permet de tuer Sin. Cependant, par cet acte d'invocation, l'invoqueur meurt et un de ses gardiens (les gardes du corps de l'invoqueur lors du pèlerinage) choisit de se sacrifier pour devenir lui-même l'ultime chimère. Le problème est que l'ultime chimère est en fait un bébé-Sin qui va grandir et recommencer à détruire les villes comme son prédécesseur. En somme Spira est donc prise dans un cercle vicieux, les invoqueurs étant amenés à mourir les uns après les autres pour quelques éphémères périodes de Félicité.

 

 Au milieu de tout cela on incarne Tidus, joueur vedette d'une équipe de Blitzball (du handball sous-marin pour faire simple) qui a été téléporté 1000 ans dans le futur à cause de Sin. Il va rencontrer Yuna, un invoqueur qui commence son pèlerinage, et devenir un de ses gardiens.

Voilà grosso-modo le pitch des 60 heures d'intrigue que propose Final Fantasy X.

III-                Les relations entre personnages parmi les plus réussies du jeu vidéo

 Nous pouvons enfin passer aux choses sérieuses.

Quand on pense à Final Fantasy X, on pense à ses personnages au charisme certain. Yuna, la fille de star qui a du mal à assumer son héritage et qui lutte pour toujours cacher ses sentiments. Auron, le guerrier, ancien gardien qui a accompagné le dernier invoqueur qui a vaincu Sin (le père de Yuna), qui vient apporter son expérience et sa maturité à une équipe de jeunes qui en manque souvent. Nous retrouvons également Tidus, Wakka, Lulu, Rikku et Kimahri.

 

Mais plus que les personnages eux-mêmes, c'est surtout à la complexité des relations qui les unit qui est extrêmement intéressante dans ce jeu. Auron représente une autorité paternelle de substitution à la fois pour Tidus et pour Yuna qui ont tous deux perdu prématurément leur père, pourtant il ne joue jamais le rôle du père pour les deux en même temps, on n'a donc jamais l'impression qu'ils soient frère et sœur. Lulu représente la mère castratrice et dominante de Wakka, éternel soumis et abruti de l'histoire, pourtant les deux finissent par se mettre ensemble et même à fonder une famille.

Et comment ne pas évoquer l'histoire d'amour entre Tidus et Yuna ? Pour moi la plus belle histoire d'amour qu'un jeu vidéo nous ait donné. Nous assistons dès le début à un véritable coup de foudre, et pourtant Tidus ne devient pas le cliché de l'amoureux transi, il reste distant, il souhaite toujours autant rentrer dans son monde. Il se rend compte petit à petit de ses sentiments pour Yuna. Puis Yuna, elle aussi distante, parfaite dans son rôle d'invoqueur toujours joyeuse, souriante mais solitaire, qui faillit de temps à autres en faisant une petite remarque qui trahit ses sentiments. Puis cette fameuse scène d'amour presqu'inattendue et inespérée dans un lac de la forêt de Macalania, scène trop belle pour être vraie, puis nous voyons une relation qui essaie de se cacher devant les autres gardiens. Et cette fin qui vous fait vraiment verser toutes les larmes de votre corps...

 IV-               La technologie de la nouvelle génération appliquée à un Final Fantasy

 Le passage à la Playsatation 2 a changé énormément de choses à la saga Final Fantasy. Certains vous diront que c'était le début de la fin pour cette série, d'autres comme moi vous diront que le charme de Final Fantasy a simplement été déplacé et même amplifié.

 La qualité graphique de la PS2 a permis à Final Fantasy de nous proposer pour la première fois des décors à la hauteur de l'imagination des artistes qui ont conçu le monde de Spira. C'était pour moi un émerveillement constant d'explorer ce monde, à commencer par le village côtier de Besaid, véritable petit paradis sur terre, à la nature luxuriante, au soleil de plomb et à l'eau d'un bleu les plus purs. Quand je pense aux villages côtiers des Final Fantasy sur Playstation, je pense immédiatement à la Costa del Sol de Final Fantasy VII. Je vous laisse faire la comparaison.

  A gauche, la vision de l'artiste, à droite l'ingame.

Je n'ai pas trouvé d'artwork pour la Costa Del Sol, du coup la comparaison perd de son intérêt, je vous l'accorde

 

C'est depuis Final Fantasy X que j'ai vraiment compris ce qu'apportait l'évolution graphique au jeu vidéo, une impression de réalisme et de détail en plus qui nourrit grandement l'univers et vous donne envie d'explorer le monde dans ses moindres recoins, le tout avec une impression d'émerveillement qui donne envie de se projeter dans les mondes et de les découvrir nous-même. Prenez la forêt de la Macalania, forêt de Cristal et de glace qui mélange avec brio les couleurs et nous propose un monde complètement hallucinant graphiquement

 Puis la Playstation 2 a pu apporter des voix à Final Fantasy. Si cela pouvait laisser perplexe à l'époque (on a d'ailleurs exactement le même débat avec Zelda aujourd'hui), honnêtement c'est l'un des apports technologiques les plus réussis par la PS2 à la saga des Final Fantasy. Les voix étaient incroyables, et elles apportaient tellement à la narration ! Le jeu se passait sous l'œil de Tidus qui narrait lui-même rétrospectivement l'aventure. En effet le Tidus qui conte le fait au passé, tout en commentant certains faits, en ajoutant des pensées et des sentiments que le personnage n'est pas toujours capable d'exprimer par lui-même. Cette voix de narrateur permettait d'avoir une sensation d'immersion supplémentaire, c'était comme si quelqu'un nous racontait une histoire et réussissait à nous happer dans son récit. La narration devenait enfin à la hauteur de l'histoire et de l'univers qui nous étaient proposés dans un Final Fantasy.

 V-                 Quelques mots sur le gameplay quand même

 Ici j'ai du pour et du contre à vous proposer. Je me souviens que l'avancé de la qualité graphique n'avait pas été bien suivie par la qualité d'animation des personnages, par exemple je revois un Tidus courant de la façon la plus lente que j'ai jamais vue dans un jeu vidéo. Ou encore du fait que l'on ne pouvait que courir et marcher et que pour la première fois, j'avais eu envie de sauter avec mon personnage sans que ce soit possible. Par contre je me souviens aussi des combats, les plus dynamiques et réussis que j'ai vus en vrai tour par tour (j'entends par « vrai », que tant que le personnage qui est en phase d'action n'a pas attaqué, personne ne bouge). C'était la première fois que le sort de Booster ou Booster X devenaient les clés essentielles pour gagner un combat. Souvenez-vous de la barre qui représentait l'ordre des personnages qui attaquaient dans le coin supérieur droit de l'écran ! Et puis le fait de pouvoir changer son équipe en plein combat, ça c'était vraiment fort ! Ca permettait des stratégies très poussées et de proposer des monstres avec de vrais points forts et faibles.

 

Et puis l'usage des chimères qui s'inspirait de celui de VIII quand on pouvait booster et améliorer toutes les chimères qu'on voulait (Ixion était ma préférée à l'époque et comme on peut l'avoir tôt dans le jeu, ce système permettait qu'elle soit encore très utile jusqu'à la fin du jeu, contrairement aux systèmes classiques d'invocations qui nous donnent des invocations toujours plus fortes, reléguant les premières obtenues sur le banc des inutiles).

En clair, le jeu n'était pas exempt de défaut au niveau son gameplay mais proposait un système de combat qui pour moi est la meilleure itération du système de combat au VRAI tour par tour.

VI-               Joyeux anniversaire Final Fantasy X

J'ai à peine effleuré les nombreux volets qui font de Final Fantasy X le jeu qui m'a le plus marquer à ce jour. Je n'ai pas parlé de la musique, à la fois marquante mais assez inégale en qualité. Je n'ai pas parlé du système de sphérier qui supprime les traditionnels niveaux typiques des RPG et qui se révèle être très bien fait, même s'il peut paraître un peu complexe au début. Mais je tenais à rendre avant tout hommage aujourd'hui à ce jeu fantastique dans tous ses points essentiels et marquants. J'espère vous avoir rappelé de bons souvenirs, peut-être même vous avoir donné envie de vous y essayer si jamais vous ne l'avez pas encore fait.

Je vais terminer en souhaitant un joyeux anniversaire à Final Fantasy X et une longue vie à ce jeu qui a marqué un tournant osé dans la saga Final Fantasy et donné le plus excellent de ses titres à mes yeux.

Merci à tous pour votre lecture.