C'est bien connu, les filles et les jeux vidéo, ce n'est pas le grand amour. Les gameuses, quand on en trouve, sont une exception. Je peux me permettre de l'affirmer, je fais des études littéraires où je fréquente de nombreuses filles (largement majoritaires de ces sections) depuis plutôt longtemps. Les seules filles qui aiment, ou plutôt savent apprécier les jeux vidéo (parce que finalement elles ne jouent que rarement de leur propre chef) sont celles qui ont des grands ou petits frères d'âge similaire qui ont joué en leur présence pendant leur enfance. Ces filles se retrouvaient souvent au rang de spectatrice ou à la rigueur de deuxième joueur quand cela leur était possible (ou surtout quand le frère avait besoin de quelqu'un pour jouer avec lui à "Tekken 3" ou encore à "Final Fantasy Crystal Chronicles", non non, ce n'est pas du tout de moi dont il est question ici...). On peut éventuellement ajouter les petites copines de gamers qui se mettent à jouer un peu par la force des choses, mais elles ne sont pas à proprement parler des gameuses. A qui la faute? Sûrement à la société qui, vous le savez, est la mère de tous les vices comme le disait ce cher Rousseau.

 

 

Pourtant, il existe une exception. Un seul jeu qui réussit à véritablement "scotcher" les filles devant un écran et les faire devenir de véritables gameuses pendant plusieurs semaines, voire même des mois selon les spécimens. Ce jeu est un produit de Maxis (filiale d'Electronic Arts, si rien n'a changé depuis l'époque où j'expérimentais moi-même le jeu) qui en est à sa troisième itération. Ce jeu c'est "Les Sims". Dans mes souvenirs de mes jeunes années, je jouais avec ma sœur et une voisine. Celle-ci avait toutes les expansions des "Sims" premier du nom, alors que moi je n'en avais acheté qu'une (je crois même qu'on me l'avait offerte et que mon jeu de base était une version pi.... hmmmm... chut!). C'est le seul jeu où je me suis retrouvé aussi longtemps spectateur en compagnie féminine. Et puis voilà qu'aujourd'hui j'entends une, puis deux, puis finalement trois de mes amies qui m'avouent les unes après les autres avoir longuement joué dans leur vie aux "Sims" et qu'elles y joueraient encore si elles en avaient le temps. Ce phénomène m'a immédiatement interloqué. Comment des personnes qui, lorsque j'exprime ma joie le 9 mars 2010 pour la sortie du nouveau "Final Fantasy" me regardent en fronçant les sourcils et me demandent: "C'est quoi Final Fantasy?", peuvent-elles avoir été intéressées par un jeu vidéo au point même de savoir que le jeu en est à son troisième volet? C'est la question que je me pose depuis plusieurs semaines maintenant. Cette question j'ai tenté de l'élucider pour vous, très chers lecteurs.

 

 

Pour cela j'ai décidé de mener ma petite enquête auprès de mes fameuses amies. J'ai choisi d'interroger Margaux, 20 ans, la plus belles fille de ma classe qui fait craquer tous les mecs des prépas scientifiques et qui m'avait récemment confié son petit faible pour les créatures de Maxis. Voici le contenu de notre petite entrevue autour d'un délicieux capuccino:

Maniax: Comment en es-tu venue à t'intéresser aux "Sims"?
Margaux: En fait j'ai un cousin plutôt branché par les jeux vidéo. Il est d'ailleurs devenu ingénieur informaticien. Un jour il est venu à la maison avec une démo des "Sims" qu'on a essayé et qu'on a gardé chez ma mère. J'aimais bien, je devais être en fin de primaire, alors j'ai demandé à mon père de l'acheter à la maison.
Maniax: Et tu y jouais à quelle fréquence?
Margaux: Quand j'étais en CM2, j'y jouais facilement 3 heures tous les jours en rentrant de l'école et les mercredi et weekends sans aucune limite, une vraie geek! Au collège c'était par période mais j'y jouais plus ou moins autant. Par contre j'ai arrêté au lycée.
Maniax: Tu as eu combien de jeux et expansions en tout?
Margaux: J'avais toutes les expansions pour "Les Sims" sauf "Abracadabra", la dernière. Je ne sais plus combien j'en avais exactement, mais plutôt beaucoup.
Maniax: Tu avais les "Sims 2"?
Margaux: Non je ne l'ai jamais eu, non pas que je ne le voulais pas mais c'est que mon ordinateur n'était pas assez puissant pour le faire bien fonctionner.
Maniax: Quel intérêt trouvais-tu à jouer à ce jeu?
Margaux: J'adorais le principe de pouvoir personnaliser mon personnage, on pouvait en faire des super beaux et des moches. Et puis on choisissait aussi le caractère, il me semble aussi le signe astrologique, on avait vraiment de la liberté. J'avais toujours deux familles, une normale et une où j'utilisais les codes pour avoir plein d'argent. J'aimais vraiment le principe de pouvoir créer et contrôler une vie parallèle, on y idéalise un peu sa vie, il y avait toujours une fille qui me ressemblait. Et puis on était dans un cadre similaire au notre, je pouvais vivre la vie dont je rêvais. C'est ça qui me plaisait.
Maniax: Et tu m'avais dit que tu serais intéressée par le fait d'acheter "Les Sims 3", tu as pris une décision finalement?
Margaux: Oui et en fait je ne préfère pas parce que ça demande trop d'investissement, ça n'a pas d'intérêt si tu y joues une fois tous les mois, le but c'est de vivre avec ta bête! Et puis ce n'est plus vraiment de mon âge, je ne dis pas que c'est un jeu de bébés, mais c'est juste que je préfère faire autre chose de mon temps libre maintenant. J'y jouerais certainement si j'avais le vraiment du temps.
Maniax: Bon merci Margaux, je pense avoir plus ou moins entendu tout ce que je voulais savoir.

 

Margaux et moi en pleine interview (ou presque...)

Margaux et moi en plein interview.

 

Cette petite conversation que j'ai trouvé bien intéressante m'a donc permis de tirer plusieurs conclusions. D'abord, quand on aime les jeux vidéo on devient ingénieur informaticien..., ensuite que la famille joue un rôle primordial dans les rapports que l'on a aux jeux vidéo, puis que les filles aiment "Les Sims" pour son coté très pragmatique, proche de la vie de tous les jours qui permet le rêve dans un cadre familier. C'est donc du côté de l'aspect réaliste du jeu vidéo et de son utilité pour la vie de tous les jours qu'il semble falloir creuser pour comprendre l'attitude des filles en général envers le jeu vidéo.

C'est donc ainsi que je clos cet article. Retenez-en, messieurs les gamers, que vous tenez, avec ce jeu, un sujet de conversation qui tombe à point nommé si vous n'y connaissez rien en mode féminine ou que vous n'êtes plus très au courant des dernières sorties cinématographiques et que vous tombez face à une personne de la gente féminine que vous voudriez tenter de retenir par votre fabuleuse éloquence.

En vous souhaitant une excellente semaine,

Maniax, apprenti gamer.