Après 11 jours de jeu presque quotidien sur Final Fantasy XIII-2, j'avais envie de vous en donner mes impressions personnelles et de vous expliquer pourquoi j'aime ce jeu. Ceci n'est donc pas un test à proprement parler car je n'évoquerai pas les aspects techniques et certains pans entiers du jeu seront évacués car ils ne contribuent pas au plaisir que le jeu me donne. Autre chose, je me suis attaché à ne pas comparer ce XIII-2 à XIII, que je n'avais que moyennement apprécié, pour me concentrer sur ce jeu à part.

 Introduction :

 C'est le soir du 1er février que la rencontre se fit. Je me rendais par hasard à la FNAC de Grenoble pour aider une amie à choisir un livre pour l'anniversaire de son père. Et il trônait là, un peu en avance comme d'habitude avec les lancements français, sur son magnifique triptyque Fnac, au-dessus des guides simples, des guides collector, des statuettes de Lightning, des bande-originales collector. La version collector PS3 de Final Fantasy XIII-2 me captura du regard, avec sa jaquette blanche au simple logo revenant aux traditions après un XIII qui s'en était écarté, avec ses couleurs violettes promettant une histoire plus féminine que ses prédécesseurs et avec sa boite de précommande métallique aux couleurs de son héroïne emblématique plus belle que jamais.

 Nous sommes restés longtemps à nous regarder, je savais que j'avais déjà précommandé le jeu chez un concurrent, je savais que je ne voulais pas payer 70 euros pour la suite d'un jeu que j'avais moyennement apprécié. Mais l'intuition était là, j'avais espoir en ce jeu après des premières démonstrations qui me semblaient partir dans le bon sens. Alors j'ai vite évacué le doute, je l'ai prise et nous sommes rentrés chez moi tous les deux.

 Malgré le froid qui s'annonçait pour le reste de la semaine, je savais que même je sortais peu de chez moi je passerais un bon weekend. J'ai déballé les collectors, admirant quelques petites minutes l'étendue des objets qui s'offraient à moi à l'intérieur des deux boites. La nouvelle qui devait faire le lien entre les deux épisodes était certainement l'objet qui m'intéressait le plus. J'hésitais à la lire avant de lancer le jeu mais je n'ai pas pu résister, le monde de Final Fantasy XIII-2 m'appelait. J'ai allumé ma PS3, mis le jeu à l'intérieur et j'étais parti pour un voyage qui allait me transporter beaucoup plus loin que ce que j'aurais de prime abord espéré.

 

 

 Edition collector PS3

 


Comment XIII-2 m'a fait adhérer à son univers :

 Je suis un joueur paresseux, j'ai du mal à persévérer dans un jeu qui ne m'entraîne pas un minimum, qui me met face à des difficultés trop grandes trop rapidement. Par exemple un Castlevania Lords of Shaddow m'a complètement perdu quand il m'a mis devant trop de « game over » sans avoir le temps de comprendre l'histoire et d'adhérer à l'univers. Pour résumer j'aime être pris par la main pour commencer un jeu, il doit se vendre à moi sans que j'aie trop d'efforts à fournir. XIII-2 a réussi de façon exemplaire dans cette catégorie. L'histoire et l'action démarrent vite, sans pour autant demander trop d'effort au joueur. Le tutoriel est relativement long puisqu'il s'étend sur deux mondes complets et pourtant, il nous fait nous sentir puissants dès les premières secondes en nous mettant dans la peau de Lightning chevauchant le cheval d'Odin et martelant de coups incroyables un guerrier qui semble lui aussi invincible et surpuissant.

 Quelle entrée en matière pour un RPG ! Pour une fois, je ne suis pas dans mon petit village à chercher des poules pour des fermiers. Commencer par un combat de dieux est vraiment différent et vraiment plaisant. Puis on prend le contrôle de Serah, nouvelle héroïne du jeu qui vit dans un magnifique petit village côtier avec tous ses amis (c'est la partie la plus niaise du jeu, je vous préviens). Quelques secondes de paix avant qu'une première catastrophe arrive, des monstres tombent du ciel, Noel les accompagnants. On (re)découvre alors le système de combat du jeu tel qu'il est, l'action est encore endiablée, l'histoire bat déjà son plein, le joueur est scotché devant son écran, bat ses premiers monstres puis il a enfin le droit à sa première pause. On se retrouve dans le village libre d'explorer les alentours, sur la première musique marquante du jeu. Cette musique sonne très pop, rappelant la Madonna de « Ray of Light », et, deuxième grande nouveauté, se transforme en « aggressive mix » lorsque l'on rencontre des monstres autour du village. Cet « aggressive mix » est une version de la chanson plus dynamique, plus rythmée, qui donnerait presque envie de rencontrer plus de monstres rien que pour l'entendre.

 Dernier point notable, Serah et Noel, contrôlables selon nos envies, peuvent maintenant sauter à tout moment et de façon très fluide (très A-RPG j'ai même envie de dire), ce qui permet de rendre les décors toujours plus complets avec des obstacles empêchant la progression qu'il faudra donc passer en sautant.

C'est alors que l'on découvre notre premier portail temporel. Pour l'ouvrir il faut chercher un artefact, un anachronisme, un objet qui n'appartient pas au temps des héros et qu'il faudra trouver pour ouvrir le portail. En revenant vers le village pour commencer cette nouvelle quête, je parle un peu aux habitants du village et là on me donne ma première quête annexe ! Diable ! Une quête annexe ! Après 40 minutes de jeu ! Alors que je suis en train de faire une autre quête pour l'histoire principale ! Bon, elle est très basique, une jeune femme infirmière a perdu ses trousses de soin pendant l'attaque de la veille et elle nous demande de les retrouver. Sachant que je vais quitter ce monde bientôt via le portail, je n'ai pas pu m'empêcher de la faire immédiatement, profitant un peu plus de la musique qui me plaît décidemment de plus en plus.

 Finalement je me décide à trouver l'artefact et à quitter le monde de Neo Bodhum. Une dernière cinématique un peu niaise intervient, je me retrouve dans un nouveau monde face à un nouveau boss épique, ça y est j'adhère à l'univers je n'arrive plus à reposer la manette.

 


Comment XIII-2 m'a donné envie de le finir à 100% :

 Dès le premier changement de monde et d'époque on se retrouve dans « le cœur de l'histoire » un menu étrange sous la forme d'un organigramme qui est en fait une espèce de carte du monde bizarre nous permettant de choisir nos destinations à travers les couloirs du temps. Face au nombre de cases impressionnant que l'on voit dans ce diagramme on se frotte déjà les mains à la vue du nombre de mondes différents que l'on va pouvoir explorer. Chaque monde est présenté avec un certain nombre d'icônes représentant le nombre de portails ouvrables dans ce monde et un nombre de fragments à récupérer. Ces fragments sont décrits comme des objets venant d'autres époques et créant des paradoxes temporels (des catastrophes en gros).

 A partir du monde des collines de Yascha, on se rend compte que l'on peut changer le monde et ses catastrophes en résolvant ses problèmes, mieux on peut voir directement les conséquences de nos actes dans le même monde mais quelques années après, voire à la même époque si on résout un paradoxe à un autre endroit qui avait des conséquences sur cette époque.

 

On apprend également très vite l'existence d' « artefacts primitifs », artefacts utilisables sur n'importe quel portail temporel qui n'entre pas directement dans le scenario principal.

 Enfin on se rend compte que l'on peut créer des « fins paradoxales », ce sont en fait des fins de jeu qui peuvent intervenir un peu n'importe où si on accomplit un acte qui va à l'encontre de la logique de la trame principale. L'exemple typique d'une fin paradoxale est de rejouer une scène où l'on affrontait Caius (le méchant du jeu) sans réussir à le tuer et où tout change : on le tue prématurément parce qu'on est plus fort que la première fois.

 Il faut aussi noter que l'on peut gagner des compétences spéciales qui s'apparentent à des « cheats » en récupérant un nombre suffisant de fragment, comme un saut prolongé qui s'avère bien utile dans certaines zones du jeu.

 Une dernière chose, on peut débloquer une deuxième fin plus complète si on finit l'aventure en retrouvant les 160 fragments éparpillés au long du jeu. Cet argument est vraiment essentiel pour moi, je n'adhère pas au principe des trophées. Par exemple, me filer un trophée en or et rien d'autre parce que j'ai trouvé les 100 fragments de l'animus (pour faire référence à Assassin's Creed Revelations), je trouve cela très décevant et finalement pas motivant du tout. Là retrouver les 160 fragments pour une deuxième fin, c'est un deal qui me parle beaucoup plus.

 

Résumons donc : le jeu donne envie d'être exploré, les actes accomplis à un endroit influencent les faits d'un autre endroit, le jeu propose des fins cohérentes et amusantes et récompense d'une deuxième fin le joueur acharné qui voudra trouver les 160 fragments. C'est là la plus grande qualité à mon sens de XIII-2 : il sait récompenser ses joueurs. Il ne m'en fallait pas plus, j'ai couru acheter le guide pour finir le jeu à 100%.

 

Coeur de l'histoire

Conclusion :

Je suis aujourd'hui à 45 heures de jeu et j'ai 153 fragments sur les 160, je suis donc proche de la récompense ultime que le jeu me propose. La quête s'annonce encore difficile, mais le jeu devrait bientôt être bouclé.

 Autre chose qu'il faut noter tout de même. Je n'ai pas vraiment aimé Final Fantsy XIII, même si je ne l'ai pas détesté du tout, de ce fait je ne m'étais pas vraiment intéressé à l'univers. Je pense donc que mon plaisir a été d'autant plus fort que j'avais oublié les lieux du XIII et que j'ai eu un sentiment de découverte constant dans des zones déjà visitées dans le premier. Ce sentiment a été le plus fort dans la ville d'Oerba que j'avais complètement oublié et que j'ai redécouverte avec un plaisir immense renforcé par la musique incroyable de XIII-2 et que je ne peux m'empêcher de vous mettre en lien pour conclure cette critique.