[Bonjour...ou bonsoir...quelque part on s'en fout, c'est Internet ! Pour ce premier post de blog, voici un quasi copié/collé d'article que j'ai écrit pour une chaîne de télé commençant par N. Bonne lecture !]

Plus de douze ans après sa sortie initiale sur bornes d'arcade, le plus sophistiqué des Street Fighter se réinvite sur nos consoles HD. Plutôt que d'en faire un simple portage comme on a pu en avoir sur Dreamcast ou Playstation 2, Capcom a vu les choses en grand avec cette réédition, en apportant à Street Fighter 3 un petit lot de nouveautés bienvenues. Retour sur l'épisode le plus élitiste de la série.


«Dans le milieu des jeux de baston, il y a deux grandes écoles : la 2D et la 3D » rappelait très justement IG Mag dans son dernier hors série. Effectivement dans le vaste univers du Versus Gaming, où la plupart des noms de jeux se terminent en « Fighter» (King of Fighters, Virtua Fighter, Street Fighter...), la communauté des joueurs est divisée entre ceux qui préfèrent un gameplay à la 8-ways run (possibilité de se déplacer dans les huit directions), et ceux qui restent attachés à un style plus classique, à l'instar du désormais cultissime Street Fighter 2 (SF2).
Si la grande série des Street Fighter (on ne compte plus les épisodes entre mises à jour, cross-over et spin-off) a toujours su garder une base particulière avec, entre autres, des coups spéciaux en quart de cercle et des furies dévastatrices, le gameplay quant à lui n'a eu de cesse d'évoluer au fil du temps. C'est ainsi qu'en 1999, soit huit ans après SF2, que Capcom a créé le plus complexe et le plus technique de tous ses jeux : Street Fighter 3 : Third Strike (SF3). 

Beau, rapide et nerveux, SF3 accumule toutes les qualités, que ce soit au niveau graphique, avec des animations ultra détaillées, musical avec une magnifique bande-son hip-hop/jazz parfaitement dans le ton de l'époque, ou technique avec l'apparition du « Parry system », permettant de bloquer toutes les attaques par manipulation du joystick au bon moment... Bref, SF3 est un chef-d'œuvre pour tous les amateurs du genre, ou plutôt, c'est un véritable chef-d'œuvre tout court !
Le jeu est d'ailleurs encore joué au niveau compétitif par des joueurs ayant poussé la technique à un niveau dépassant l'entendement : on pourrait même dire que la performance miraculeuse de Umehara Daigo (considéré comme meilleur joueur de SF, toutes versions confondues) lors de l'EVO 2004 a fortement contribué à redonner de la popularité au jeu, alors en déclin.
Il faut dire que malgré toutes ses qualités, SF3 peut s'avérer déroutant pour le joueur lambda. Difficile à prendre en main, il faudra beaucoup de temps pour maîtriser combos et autres techniques avancées tant le jeu demande de la rigueur. En clair : attendez vous à vous faire littéralement manger pendant quelques temps avant de pouvoir faire quelque chose d'honorable, le bourrage de shoryu ne vous sauvera pas ici...
De même, Capcom a pris un risque (honorable) en chamboulant la liste des personnages jouables : seule une poignée de combattants phares de SF2 répondent à l'appel, les autres étant de nouveaux venus. Un choix qui peut rebuter certains joueurs venant de SF4 trop attachés à leurs perso.
En fait, SF3 est un peu l'antithèse de ce qui se fait en ce moment : un gameplay élitiste et une difficulté à faire passer quelques sticks par la fenêtre ! Autre temps, autre époque ? 

 Mais qu'à cela ne tienne ! SF3, malgré les années, a gardé une place prépondérante dans le cœur des joueurs les plus aguerris (les vieux de la vieille, ceux qui sont nés avec un stick arcade entre les mains). Frustrés par un SF4 « au gameplay trop laxiste et pas assez technique », ils étaient nombreux à appeler à la résurrection de leur titre fétiche, et cet appel, Capcom l'a entendu.

Débloquez des succès pour dévaliser la banque du jeu

Et c'est ainsi qu'après une petite année d'attente, Street Fighter 3 : Online Edition (SF3OE) est enfin disponible sur XBOX 360 et Playstation 3, moyennant une douzaine d'euros. Pour son passage à la HD, le jeu a subi un petit lifting bien sympathique : l'interface a été changée et arbore désormais de tous nouveaux artworks du plus bel effet. Petit détail agréable : le dernier personnage utilisé s'affichera en grand dans le menu principal, pour le bonheur des fans.
Quelques nouveaux menus font leur apparition, comme la « Banque » qui permet de débloquer des illustrations ou musiques remixées, ou le mode « Epreuves » que Capcom a créé pour permettre aux plus débutants de s'initier aux mécanismes de ce jeu bien complexe grâce à une série de défis à la difficulté croissante. Les moins débutants eux, se tourneront très vite vers le principal mode du jeu : le mode Online bien évidement.
Tout comme dans chaque bon jeu de combat qui se respecte, SF3OE vous permet d'affronter des joueurs du monde entier en « Classement » ou en match amical. Peu de lag est à déplorer mais il faudra prévoir une attente un peu longue pour rejoindre une partie, cela serait dû à un problème qui sera corrigé prochainement via un patch.
Il est possible d'interdire la sélection de certains personnages quand on crée une partie, une option que l'on accueille avec joie quand on sait que certains d'entre eux sont nettement supérieurs. Enfin, il vous sera possible d'épater tous vous amis en uploadant vos matchs sur Youtube, directement à partir de la console. Alors oui, ce mode online est vraiment perfectible, souvent susceptible, mais il va falloir s'en contenter pour l'instant. 

Quelques jours après la sortie du jeu, on notera donc quelques défauts comme le fait que le jeu n'ait pas bénéficié de rééquilibrage, ou que la qualité des vidéos uploadées soit assez basse (et très galère à mettre en ligne pour les utilisateurs de XBOX!), mais de façon générale, SF3OE est une réussite, et ça fait vraiment plaisir de découvrir ou de redécouvrir un Street Fighter et d'affronter des des joueurs aux refléxes surhumains (il faut y jouer pour comprendre...). 

Mais moi ce que je préfère dans Third Strike, c'est ce nouveau mec trop balèze qui y a fait sa première apparition !

Seichusen Godanzuki

Faites donc péter les Gamertags !