"I'm big" - Steve Jablonsky

 

No Pain No Gain - La Scène d'Ouverture [VF... par Lyricis

  

Introduction :

Enfin ça y est ! Le petit Michael décide de se poser. Six ans avec des robots géants ça use un homme. Le réalisateur californien revient avec un projet qu'il porte en lui depuis maintenant plus de 10 ans. Pour sans doute la première fois de toute sa carrière, il part avec une petite équipe et quelques caméras pour sillonner les rues et les spots les plus emblématiques du comté de Dade. Un petit coin de paradis qui servira de décor pour une histoire complètement barge et qui est par ailleurs tout à fait à l'image de son réalisateur. Pain and Gain fut un projet largement attendu par bon nombre de spectateurs. Déjà pour savoir si Michael Bay pourrait enfin se remettre à (re)faire du cinoche (comme s'il avait soudainement arrêté d'en faire depuis Transformers) en plus de voir comment il allait se démerder avec un petit budget. Après visionnage, la chose que l'on peut dorénavant vous assurez c'est que l'on retrouve bien le réalisateur d'Armageddon, dans ses qualités, comme dans ses défauts. Toujours aussi surexcité, où une quelconque pointe de finesse n'aura décidément jamais sa place dans un langage cinématographique qui est le sien. Toujours surchargé, toujours en train de se la péter, toujours, toujours et encore toujours...MAIS, Pain and Gain est assurément son film le plus personnel, où tout son univers visuel prend probablement le plus de sens. Une oeuvre qui lui sera dorénavant indissociable.Grand public, fans et détracteurs du sale mioche sur-blindé d'Hollywood, tout le monde se donne rendez-vous et se réunit pour la sortie du « Mc Burger Bay » estival. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste et ça, ça dure depuis maintenant 18 ans. La seule différence notable est que ce nouveau projet n'est pas vendu comme un blockbuster mais plutôt comme une « petite comédie de l'été ». Il est tout bonnement le premier film lowcost du réalisateur de Bad Boys sur qui il ne compte récupérer aucune cacahuète à l'arrivée. Just for fun, pour l'éclate.

 

Note :

A travers ce dossier, en plus de quelques citations reprisent « ici et là » vous trouverez aussi celles qui ont été directement reprises de l'article « Michael Bay est-il un bon cinéaste » du site Excessif.com rédigé par Rafik Djoumi (il est le rédacteur en chef du magazine BiTS ainsi qu'un des fondateurs du mouvement Free For McT). Une personne que je remercie infiniment pour sa contribution à l'arborescence de ce dossier.

 

De gauche à droite : Don Simpson, Jerry Bruckeimer et Michael Bay

 

18 ans depuis Rock et Bad boys sortis en 1995 (!) Et on se dit « que le temps passe » chers cinéphiles. A 26 ans ce genre de « piqûre de rappel » vous ramène parfois à des souvenirs lointains, je parle bien de ceux qui resteront ancrés en vous pour toujours. Ce genre de souvenirs qui ont pour certains cinéphiles, façonné leur « background » cinématographique. Ce genre de souvenirs qui vous ont donné envie de prendre goût au cinéma de manière générale, d'autres comme moi auront même la volonté (de tenter) d'aller encore plus loin qu'être à la place du simple spectateur. D'en comprendre les mécanismes, de suivre tels ou tels réalisateurs, de bien saisir leurs personnalités, où la sensibilité qui s'en dégage est différente d'un auteur à un autre. C'est par ailleurs cette même sensibilité qui est en fin de compte, l'élément déterminant dans notre façon de « juger » correctement (ou pas) une oeuvre et/ou son auteur.

Pain and Gain est donc pour moi une occasion rêvée pour vous proposer un dossier sur l'un des réalisateurs les plus maladroitement critiqué de l'industrie du 7ème Art.

 

Ce qu'il vous faut impérativement savoir avant de commencer à rentrer dans le vif du sujet c'est que depuis que j'ai commencé cet exercice d'écriture, je me suis tout simplement rendu compte que j'ai toujours donné mon avis à travers mon propre vécu cinématographique. Celui avec lequel j'ai grandi, celui avec lequel j'ai mûri au fil du temps. Tout comme ces  réalisateurs, nous arrivons nous aussi avec notre sensibilité de spectateur qui nous est propre. Avec des attentes malgré tout bien spécifiques, où la réception d'une oeuvre ne peut être dans tous les cas jugée que de façon subjective. La « totale objectivité » ne peut donc plus avoir autant de place au sein de nos différentes analyses, surtout après avoir bouffé 19 ans de pelloches dans mon cas et voir largement plus pour d'autres.

 

Nous avons malgré tout le droit de rester un minimum lucide même si j'en vois déjà quelques uns venir de (très) loin. Ceux qui me suivent depuis mon « avis à chaud » sur Transformers 3, Pacific Rim voir même The Avengers. J'en vois déjà qui trépignent d'impatience à l'idée de savoir après visionnage, si j'ai enfin fini par lui confectionner une statue en or massif à mon chouchou de Michael.

 

Et franchement ? Putain si seulement je pouvais la-lui faire livrer à domicile rien que pour vous emmerder. Oui vous ! Les cinéphiles à la pastèque qui prétendent savoir ce que doit fondamentalement apporter le cinéma. Alors que la question n'est pas de savoir ce que le cinéma doit apporter mais ce que nous spectateurs  pouvons y chercher.

 

L'idée de donner un avis personnel n'est absolument pas remis en question par-contre, venir étaler ses goûts en terme de vérité absolu avec la prétention d'en avoir de meilleurs que le voisin d'à côté est un problème. Vouloir bannir de la planète un réalisateur en le considérant comme le cancer du cinoche, afin de voir uniquement des films qui (selon certains toujours) plaisent, c'est tout bêtement de l'élitisme artistique. Et c'est un problème.

 

En un claquement de doigts nous pouvons tous devenir des cinéphiles « peu exigeants ». Des cinéphiles à qui il faut impérativement « ouvrir les yeux » avant qu'il ne soit trop tard, limite on a de la merde dedans. Sans oublier les bons conseils à la clef : « voit d'autres films, intéresse toi à autre chose... ». Comme si notre vécu en matière de cinoche valait d'un seul coup « peanuts ».  Et n'oublions surtout pas le fameux « de toute façon t'es pas objectif » sinon ce n'est vraiment pas drôle.

 

Mine de rien, c'est très clairement le genre d'arguments qui ressort le plus souvent et face auquel je suis comme beaucoup confronté lorsque je parle pourtant de l'un des meilleurs metteurs en scènes en activité, en me basant uniquement sur des faits et non (uniquement) sur mes goûts personnels. Et manque de bol, lui bah il vient de la pub et du clip. « Il arrive avec ses trucs de publiciste et de clipeur à deux balles et nianianiania... ». Bam ! Encore une étiquette. Pourtant Fincher possèdent exactement la même non ? Pourquoi serait-il un cinéaste plus respectable que Michael Bay ? Peut-être simplement parce-que vous préférez l'ensemble de sa filmographie. Comme le dit Rafik :

 

« L'empathie pour le sujet, pour le ton, ou pour la supposée finesse ne désigne que le goût du spectateur, pas le statut du créateur... » Rafik Djoumi.

 

On a tout à fait le droit de ne pas apprécier le travail d'un peintre pourtant mondialement reconnu mais de là à venir affirmer qu'il n'en ai pas un, c'est déjà manquer de recul dans notre analyse.

 

 

Ma première grosse claque à 10 ans :

C'est la première que j'ai reçu dans une salle de cinéma et c'était sur Armageddon qui reste pour moi un vrai choc cinématographique. Jamais je n'avais vu quelque chose de semblable en termes de spectacle et d'émotions. La VHS achetée quasiment le jour de sa sortie trônait fièrement au-dessus de ma TV. Avec mes potes qui venaient taper l'incruste, le film finissait par tourner je ne sais combien de fois par semaine. Ma petite famille finissait par connaitre les dialogues du discours du président par coeur sans oublier  « I Don't Wanna Miss a Thing » d'Aerosmith, quasi sur le bout des ongles. FACILE.

 

« Tu te rappel de The Rock Raymond ? Et ben là on va faire péter encore plus de truc tu vas voir. »

 

Armageddon c'est un peu mon « Aventuriers de l'arche perdue » à moi. Je m'excuse donc de ne pas avoir eu la même sensibilité auprès des réalisateurs que certains juges plus « estimables » que Michael Bay (des réalisateurs tel que les frères Cohen, James Cameron, Ridley Scott... à ce moment précis de ma vie, lorsque je n'avais pas encore de poils au menton). A l'arrivée je peux néanmoins vous assurer que je porte exactement le même respect envers ces cinéastes et que je les apprécie autant que l'autre excité du bulbe. Mais si la question est de savoir ce qu'un réalisateur comme Bay peut encore apporter à l'industrie du cinéma, qui puisse par ailleurs être autre chose qu'un simple « savoir faire technique qui rapporte du pognon », en ayant en plus la prétention d'affirmer que ce n'est pas un vrai réalisateur de cinéma comparé aux plus grands, alors non ! En vrai passionné je me vois contraint d'y apporter tout de même quelques éléments de réponse qui je l'espère, viendront nuancer certains propos.

 

The Bay identity :

 

 

Pour cerner parfaitement la personnalité d'un auteur il faut savoir faire preuve d'un minimum de curiosité. S'arrêter à ses films et/ou à ce que l'on peut y voir dans des making-of ultra complets ne suffit pas toujours. Mon (très) modeste travail d'investigation m'a appris pas mal de choses sur la personnalité très ambivalente de Michael Benjamin Bay.

 

Il est tout simplement assez représentatif du personnage de Sid dans Toy Story. Vous savez ce petit énergumène qui prenait plaisir à massacrer ses jouets. Et bien lui aussi trouvait ça « cool » de foutre des pétards au cul de son train électrique quand il était môme pour voir comment le tout allait exploser à grande vitesse. Une connerie qu'il a quand même pris le temps d'immortaliser grâce à la camera super 8 de maman. L'anecdote dit qu'il fut à deux doigts de provoquer un incendie dans le quartier. Le con.

 

A quinze ans durant ses jeunes années d'étudiant, il bossa dans une « petite boite » nommé LucasFilm où son rôle était de ranger et de trier des storyboard. C'est à ce moment là qu'il tomba nez à nez sur les planches d'un mystérieux film intitulé « Les Aventuriers de l'arche perdue ». Rentré du boulot il allait voir sa bande de potes pour leur dire texto : « je suis tomber sur les planches d'un film sur lequel ils bossent, ça a l'air vraiment tout naze les mecs ». Après visionnage dans son petit cinoche avec ses parents pour se faire une idée, le petit Michael avoue avoir pris la claque de sa vie.  Les aventuriers de l'arche perdue, son premier vrai souvenir de cinéma, son coup de coeur  l'impulsion qui lui donna envie de devenir réalisateur par la suite.

 

Son amitié avec George Lucas devient de plus en plus forte à tel point qu'il reste encore à l'heure d'aujourd'hui son mentor avisé chez qui il demande régulièrement conseil. Peu de temps après son apprentissage chez LucasFilm il décida d'apprendre le métier de metteur en scène à l'Art Center College of Design de Pasadena où les rumeurs disent qu'il finit par obtenir de justesse son diplôme :

 

« Déjà pendant ses études, les autres élèves se foutaient de sa gueule parce qu'il balançait les chansons de Top Gun sur son court métrage de fin d'année. C'était mal vu, c'était mal noté, ça lui valait la condescendance de ses profs, et pourtant il le faisait. Why ? Mais simplement parce qu'il aimait ça ! » Rafik Djoumi

 

A travers cette anecdote, Rafik Djoumi semble soulever ce qui semble être véritablement l'un des traits de caractère et de personnalité propres à ce cinéaste. Michael Bay trouve ça cool de voir deux flics de Miami rouler dans une Ferrari. Trouve que c'est encore plus glamour d'engager une de ses mannequins shooté sur l'un de ses spots pub tourné pour Victoria's Secret. Se fiche de savoir si c'est crédible de voir Shia Labeouf rouler une galloche à un « missile » comme celui de Megan Fox. Son cinéma n'est pas une question de crédibilité ni même de subtilité et il ne le sera probablement jamais. Il s'autorise justement ce qu'au final peu de metteurs en scène peuvent se permettre puisqu'ils n'auraient probablement pas l'art et la manière pour le faire. C'est ce côté ultra-permissif de la surenchère jusqu'au boutiste dans ce que peut proposer une oeuvre de cinéma à tous les étages. Le fait de ne jamais en connaitre la limite qu'à partir du moment ou le générique de fin fait son apparition. C'est un peu pour tout ça qu'on aime où que l'on déteste profondément son regard ainsi que sa manière bien à lui de s'exprimer par l'image. Rafik semble dépeindre un gamin non pas insolent mais dans sa grosse bulle. Qui ne pense pas à ficeler correctement les choses dans le but de « caresser dans le sens du poil » ses professeurs/spectateurs pour obtenir une mention « très bien » à l'arrivée.

Depuis cette époque, Bay semble ne pas avoir changé d'un iota. Beaucoup d'autres anecdotes à son sujet impose généralement l'image d'un gosse à l'humour « bizarre » faisant mumuse avec ses jouets sur des budgets de cinoche à plus de 200 millions de dollars. Le making-of de Bad-Boys 2 le montre en train de chorégraphier la séquence de la fameuse course poursuite de l'autoroute avec des voitures miniatures Hot-Wheels. Celui de Transformers 2 montre un mec tout excité et complètement fendu à l'idée d'inserer les « Scrotum » sur le design de Devastator.

 

Si Bad-Boys 2 représente pour beaucoup de cinéphiles le summum du cinéma transgressif, celui du portnawak ou tout est permis, alors très franchement prenez la peine de revoir le tout aussi indigeste Transformers 2. Quintessence de tout ce que Bay a porté à l'écran depuis ses nombreuses années en tant que metteur en scène. Absolument tout y est porté jusqu'à l'extrême. Certaines scènes sont tout aussi hallucinantes de mauvais goûts à tel point que le baromètre du seuil de tolérance (déjà complètement dans le rouge sur Bad Boys 2) finit littéralement par exploser. On se demande encore comment cette séquence où John Turturo se retrouve sous les couilles d'un robot géant a pu parvenir à finir en boite...

 

John Turturo sous les couilles de Devastator, Michael a l'air de kiffer

 

Après tout quel autre cinéaste préféra laisser la chance à une mannequin plutôt que de prendre une actrice aux talents qui soient un minimum confirmés ? Quel cinéaste misera sur des acteurs qui pour la plupart, semble n'être que peu connu du grand public pour au final, réussir à en faire de vrais stars internationales ? Tout comme le dit Rafik, Bay est bien un OVNI dans le paysage Hollywoodien. Un réalisateur à qui les producteurs n'ont aucun problème pour confier des millions de dollars en misant non pas sur des scripts originaux mais sur ses nombreux qualités de metteur en scène qui en font le cinéaste le plus rentable mais aussi le plus doué de sa génération.

Que vous puissiez la trouver bonne où mauvaise, après tout chacun ses goûts (comme je l'ai toujours dit) mais la patte de Michael Bay a tout de même largement influencé tout un pan du cinéma d'action contemporain à partir de la fin des années 90. Les journalistes semblent (à ma grande stupéfaction) s'être doucement mis d'accord depuis maintenant deux-trois ans. Admettant qu'il est bel et bien un auteur dans un style tout de suite identifiable et au savoir faire indéniable.

 

Et si Bay fabrique uniquement de simples produits de consommation pour un public soit disant peut exigeant alors force est de constater qu'ils sont toujours plus nombreux au fil du temps. Les chiffres parlent d'eux mêmes et ça fait bientôt plus de 15 ans que ça dure. Enchaîner blockbuster sur blockbuster sans connaître un seul vrai échec financier ni même artistique (même si Transformers 2 reste sa plus douloureuse expérience et The Island sa moins bonne rentabilité) dans une carrière de cinéaste, il faut admettre que ça commence à faire beaucoup. Bon nombre de Len Wiseman, Brett Ratner et autres « petits techniciens » du même genre, quasiment tous interchangeables EUX, aimeraient avoir un tel rendement mais aussi et surtout, un tel talent.

 

"Vous savez en seulement quelques secondes que le film que vous regardez est réalisé par Michael Bay.  Il ne fait aucun doute qu'il a influencé le langage visuel du blockbuster hollywoodien contemporain d'une manière importante. » Scott Foundas du Film Comment.

 

C'est sa patte, son empreinte, son identité. Vous ne demanderez pas à Greengrass de moins agiter sa caméra. Vous ne demanderez pas à Fincher de moins user et abuser de ses effets numérique. Vous ne demanderez pas à Nolan de faire des films moins « coincé du derche ». Vous ne demanderez donc pas à Michael Bay d'arrêter d'être le cinéaste qu'il est aujourd'hui.Projet après projet il continue d'affûter ses méthodes de réalisations. Il invente sans cesse une nouvelle façon de mettre en scène l'Action, re-dynamise toujours un genre que ce soit pour le buddy-movie, le film catastrophe où le film de SF qui met en scène des robots géants. Pacific Rim n'aurait probablement pas la gueule qu'il a aujourd'hui si Bay n'était pas déjà passé par là avec Spielberg six ans auparavant. Tout comme Bad Boys qui à l'époque venait s'intercaler entre les Die Hard où McT, maître du genre, prônait une lisibilité et une gestion de l'espace qui fût un vrai exemple pour beaucoup d'autres cinéastes par la suite. Bay lui, arrive avec Bad-Boys pour évidemment s'en inspirer mais en même temps pour « casser » (décidément chez lui c'est vraiment une habitude), abandonnant toutes ses fameuses notions de lisibilité et de repère pour imposer sa patte. Il n'a jamais caché ses références (Cameron, Spielberg, les Frère Cohen...) et s'en ai toujours inspirer pour mieux s'enrichir.

 

« On dira ce qu'on veut de son découpage incompréhensible (et non pas « sur-découpé » comme on l'affirme toujours à tort, il y autant de plans dans la poursuite de Bad Boys II que dans celle de Matrix Reloaded), on dira ce qu'on veut de ses filtres publicitaires, une chose est sûre : Bay en sait trois millions de fois plus sur la technique cinématographique que tous les poseurs de l'esthétisme clé-en-main (Paul Greengrass, J.J. Abrams, Zack Snyder etc.). Michael Bay sait parfaitement équilibrer ses plans, choisir sa couverture, diriger le regard, créer sa profondeur de champ » Rafik Djoumi

 

 

En effet, Bay s'amuse toujours à multiplier ses coupes quitte à ce que parfois on arrive à en comprendre la moindre logique. Mais par ce procédé unique (pour l'époque c'était du jamais vu) et grâce à sa technique, il parvient à montrer le moindre mouvement, réussit à capter la moindre information, le minuscule petit détail le tout au sein d'une même scène. Par conséquent chacune de ses séquences se voient décuplés, la force qui s'en dégage est doublé et Bay obtient par son montage ultra rapide l'une de ses premières marques de fabrique. Une accumulation frénétique de l'image au détriment d'une narration parfois indistinct. Preuve que ce petit-fils de pub a bien appris de son expérience de publiciste. Réussir à donner/fournir à la rétine le maximum d'information à travers un découpage ultra-rapide mais parfaitement cohérent où une certaine logique viendra naturellement se poser sur le regard du spectateur.

 

« J'étudie ses films et son style de prise de vue. Il aime ce que j'appelle « le grand huit » au cinéma. Ce genre de productions ultra physique et intense comme je le fais. Il est assurément le réalisateur qui relève toujours plus de challenge dans la mise en scène. » James Cameron

 

Tout comme le dit Cameron, le cinéma de Bay s'apparente bien souvent à de vraie montagnes russes. Pour lui aller au cinéma rime avec « parc d'attraction » et donc une fois assis, le spectateur met sa ceinture et se tient fin prêt pour le décollage. Le rythme ? La vitesse ? C'est lui le pilote et c'est lui qui l'impose à travers un découpage certes frénétique mais ultra méthodique. On remplacera donc l'itinéraire habituellement emprunté par les autres commandants de bords puisqu'il les connait et qu'en plus ça l'emmerde. La fameuse grammaire cinématographique imposée par les plus grands ? On casse ! Une fois de plus l'information doit être donnée de façon parfaitement claire mais sous un maximum d'angle pour toujours garder à l'esprit ce fameux tempo. Pour beaucoup de cinéphile, Rock représente l'oeuvre la plus équilibrée de Bay et ils auront raison. Intrinsèquement le film n'est pas différent des autres. La méthode de Bay reste la même mais sur Rock, elle est juste presque parfaitement équilibrée. Presque, car le seul petit excès de sa part pourrait être la séquence de poursuite en Lamborgini dans les rues de San-Fransisco. On peut aisément la couper pour en arriver directement à la scène où Mason retrouve sa fille sans que ça ne puisse avoir de conséquence sur la compréhension de l'histoire. Et pourtant ce n'est même pas une scène de comédie mais bien une scène d'action. Preuve que pour Michael Bay il n y a pas vraiment de différence. Il ne pense pas à équilibrer son film à ce moment là mais juste à se faire plaisir.

 

Oui, Raymond était déjà dans les bras de Michael sur Rock

 

Beaucoup considère Bad Boys 2 comme une oeuvre « testament » où Bay proposait une pelloche tellement grasse et cuite jusqu'à l'os qu'elle en venait à parachever huits années passés chez son ami Bruckeimer avant qu'il s'en émancipe. Par ailleurs, Bruckeimer venait à ce moment là de prendre la décision d'arrêter quasiment de produire des films d'actions pour adultes afin de s'orienter vers de nouveaux cieux (voyant le gros succès du premier volet des aventures de Jack Sparrow), celui des productions plus axés pour enfants/ados. On tourne donc la page aux Ailes de l'enfer, Ennemi d'état, La chute du Faucon noir...Une époque s'achève. Mais les deux comparses auront la bonne idée de mettre tout en oeuvre pour offrir leurs derniers show. Un spectacle jouissif, tellement exacerbé qu'il en arrive même à devenir dérangeant. Comme si Michael Bay et Bruckeimer s'étaient mis d'accord pour ne pas regarder à combien ils allaient être flasher au volant d'un engin de mort. « Engin de mort », c'est bel et bien le mot et d'ailleurs, Bay profite de l'occasion pour inaugurer son nouveau joujou, le « Bay-Buster ». Véhicule blindé et renforcé pour permettre au cameraman de foncer dans les carambolages et autres joyeuseté du même genre.

 

Le Bay Buster

 

On roule sur des cadavres, les fouilles sans aucune considération ni respect, on filme des rats en gros plans qui baisent, l'abattage comique du duo Smith/Lawrence en devient lourd et vulgaire couplé à un humour sacrément ambiguë...Et même avec tout ce bordel c'est bien avec la plus belle de ses techniques que Michael Bay immortalise. On ne perdra pas de temps à revenir en détail sur la séquence de l'autoroute ainsi que sur la déstruction entière d'un bidonville. Bad Boys 2 est le résultat de huit années d'affinage, régurgitant par la même occasion tout ce que le cinéma d'action a fait de mieux depuis son apogée.

 

Fuck yeah America

 

Film testament, Bad boys 2 l'est assurément. Bay et Bruckeimer étaient sans doute conscient à l'époque qu'il était grand temps de finir en beauté, sachant qu'il serait probablement impossible de refaire la même chose aujourd'hui.En vous laissant constater la santé du cinéma d'action (inoffensif) à l'heure ou vous lirez ses lignes.Beaucoup pensaient aussi que Spielberg arriverait à le canaliser. Ça a effectivement marché sur The Island (leur première collaboration) mais pendant une quarantaine de minutes seulement, avant que le petit Michael finisse par craquer. Tourner en rond comme un rat dans un labyrinthe ça l'exaspère. La psychologie ou pseudo-film de SF d'anticipation ? Pareil, c'est pas ça qui le fait kiffer. Sur le plateau il ne tient plus en place et a hâte de sortir retrouver ses belles voitures, le soleil qu'il aime tant mettre en valeur. « Puis merde, j'ai pas la place pour faire mon putain de travelling circulaire préféré les mecs ». Et pourtant Michael, ta première partie de The Island reste un exemple en matière d'idées visuelles et de mise en scène pure ou pour une fois depuis un moment tu prenais enfin le temps de poser. T'arrive tellement bien à faire les choses que t'offre même à Michael Clark Duncan (RIP) l'une de ses plus belles performances. On va doucement rappeler qu'avant d'être nominé aux Oscars pour La ligne verte c'est quand même toi qui nous l'avait fait découvrir le premier sur Armageddon. Tout comme Owen Wilson et un certain Nicolas Cage. Putain même en tant qu'agent tu gère.

M'enfin...tout ça pour dire que ton plan séquence de Bad Boys 2 qui passait de l'hélicoptère pour ensuite traverser le toit du club de Strip-tease en passant par la bouche de ventilation, pour enfin finir par épouser les gambettes de la danseuse...Fin bref, « le petit effet numérique » que tu as gentillement emprunté à ton pote Fincher se retrouve merveilleusement bien ré-utilisé sur The Island et il prend beaucoup plus de sens. Allez viens je te donne un bon point. Tu vois quand tu t'applique.

 

 

Elle prend en effet plus de sens tout simplement parce-que sa technique ainsi que son savoir faire était au service d'une histoire. Pas ou peu d'esbroufe, un nouveau Michael fût né sans doute prématurément pendant une bonne première partie avant que son « Mr Hyde » ne (re)prenne le dessus.Et oui tout comme Tom Lincoln (version original de Six-Echo), son élément naturel c'est la vitesse, l'adrénaline. « Je suis un accro de la vitesse, je carbure au kérosène ». On pourrait tout à fait croire que le personnage de Tom Lincoln puisse s'agir d'une représentation de l'auteur. Pourquoi ne pas imaginer qu'il puisse s'agir de son Mr Hyde après tout ? La seconde partie de The Island effectivement plus « Bay » que « Michael », coïncide avec le faite que Lincoln Six-Echo et Jordan Deux-Delta doivent impérativement retrouver leurs sponsors. Leurs doubles, leurs « version originale »...

 

Merde ! C'est qu'on arriverait presque à « trop penser » pour une fois sur un de tes films Michael.

 

Bref, à l'arrivée The Island est considéré comme une moitié de film mais paradoxalement aussi comme l'un des Bay préférés qui ressort le plus souvent, surtout de la part de ses nombreux détracteurs. Cette double personnalité doit probablement rendre l'oeuvre et l'auteur attachants. Mais il faut néanmoins se rendre à l'évidence, si ce n'est pas Spielberg qui y arrivera alors même Pascal Le grand frère ne pourrait rien faire pour le contenir. En attendant, Transformers premier du nom restera la deuxième tentative de Spielberg après The Island dans ce qui est de réussir à canaliser son jeune et nouveau poulain hyperactif. En effet, même si le film est ponctué de scènes de comédies inutiles ici et là qui viennent plomber le récit, c'est bien le réalisateur d'ET qui suggéra à Bay d'attendre le climax de fin pour balancer la sauce. « Ne pas montrer d'affrontement dès le départ, s'en tenir à quelques séquences avec les militaires pour mieux appuyer sur l'effet de surprise » Et une fois encore c'est grâce à son mentor que Michael Bay rendra en 2007 l'une des séquences d'action les plus monstrueuse du cinéma. Un climax complètement dingue où la brutalité des combats entre les robots et l'armée en milieu urbain rejoindrait presque la frénésie et la violence des scènes de combats présentent dans La Chute du faucon noir. Son goût pour le rendu authentique des cascades et effets pyrotechnique en live fait juste des merveilles.

 

« Parait que Roland sort Godzilla un mois après nous les gars ? On va lui envoyer un asteriode dans la gueule histoire de lui montrer qui est le patron »

 

Son autre arme absolu et celle qu'il maîtrise parfaitement, l'insert. Chaque film de Bay possède un insert « clé » calé et millimétré à la seconde près. Il sait quand et à quel instant le spectateur aura le cul vissé au siège, ne manquant plus que la petite détonation pour l'en faire décoller. Le vrai tour de force est qu'il parvient toujours à le faire sans que le spectateur ne soit forcément conscient de « l'artifice » sur le moment.C'est une évidence, il n'est pas forcément un super directeur d'acteurs et d'ailleurs, il les laisse bien souvent évoluer en « roues libres » mais toujours dans le bon sens du terme. En revanche, lorsqu'il s'agit de les voir puis de les diriger dans l'action, c'est à ce moment là que le cerveau de celui que Shia Lebeouf a surnommé « Le général Paton » se met en route.

 

« Michael Bay est l'un des très rares cinéastes pour qui la société Panavision a créé des objectifs 20mm et 30mm sur mesure, rien que pour lui, limite y a son nom écrit dessus. Michael Bay fut l'un des trois réalisateurs de tête de la société Propaganda (les deux autres étant David Fincher et Alex Proyas) » Rafik Djoumi

 

 

Sa rapidité d'exécution hors-pair lui permet de gérer un facteur humain et logistique toujours plus impressionnant. Michael Bay ne tourne pratiquement qu'en décors naturels et n'a recours aux SFX uniquement lorsqu'il n'a plus le choix. Si on prend en compte certains défauts inhérent à sa technique, il faut avouer qu'il a quand même pris le temps de faire son méa-culpa pour proposer depuis Transformers 2 des plans beaucoup plus long qu'à l'accoutumé. Preuve une fois de plus que quand le gamin veut faire des efforts, il peut. Transformers 4 est aussi beaucoup attendu pour sa « maturité ». Bay a promis d'être moins insistant (et le mot est encore trop faible) sur l'humour et les scènes de comédie qui n'ont toujours fait qu'alourdir son récit pour confectionner quelque chose de plus sérieux et mature. L'intention est louable mais on se rappel tous de ce qui s'est passé lorsque le petit Michael a décidé de prendre plus de responsabilité et c'était avec Pearl Harbor. Le problème est que le « sérieux » et la « maturité » n'ont jamais vraiment fait bon ménage chez lui et il faut aussi admettre que ce n'est pas en conteur de grande histoire qu'il excelle. Là est sa limite. « Chacun son truc » comme dirait l'autre.

 

« J'ai subi tout The Rock en me demandant ce qui se passait à l'écran ; Armageddon m'a collé un mal de crâne épouvantable ; j'ai regardé Pearl Harbor en vitesse fois 4 ; j'ai arrêté Bad Boys II au bout de 40 minutes, et pourtant oui, il m'apparaît tout à fait évident que Michael Bay est un cinéaste. Cte question... » Rafik Djoumi.

 

Michael Bay est en fin de compte toujours ce sale gosse qui s'amuse à casser ses jouets dans son jardin en se racontant de « petites histoires ». Sauf qu'ici ce n'est plus vraiment avec la 8mm de maman qu'il immortalise ses méfaits et ce n'est plus avec les pétards mammouth achetés au supermarché d'en face qu'il fait tout exploser. C'est avec des budgets de cinéma considérable et pour son plus grand plaisir.

 

C'est bien là que réside une autre partie du problème mais c'est aussi là que beaucoup le considère comme un véritable auteur et génie. Bay ne pense visiblement qu'à son propre plaisir personnel ne se rendant pas forcément compte de la portée de ses gestes ni de ce qu'il fait sur le moment. Souvent dépassé par la folie et son envie de repousser toujours plus loin les limites dans « tout » ce qu'il entreprend, il devient totalement inconscient et oubli de prendre juste un peu de recul pour se recentrer. Surtout depuis Transformers.

 

« Putain Shia je suis dans la merde, à cause de cette fucking grève j'ai plus de scénar mec. »

 

L'auteur de ses lignes sait bien de quoi il parle puisqu'il doit être le seul gland à avoir récupéré les trois volets en 1080p afin de les remonter et de les ressortir dans une version REVISITED et dans les meilleurs conditions possible. L'exercice était en effet de voir s'il était possible de retirer le maximum de choses superflues afin d'obtenir un métrage moins long et plus fluide tout en restant cohérent. Finit les robots qui se font pissé dessus, finit la maman qui pète un boulon sous l'emprise de la beu, finit les robots qui se frottent sur la jambe de Megan Fox...Faisons uniquement place à ce qui fait avancer le récit. Transformers passe donc de 2h24 à 2h14, Transformers 2 passe de 2h31 à 2h17 et enfin Transformers 3 de 2h35 à 2h23. Des coupes toujours plus conséquentes où chaque volet dure 10min de trop. Je n'ai même pas osé faire le même exercice avec Bad-Boys 2 !

 

Tout ça pour dire que tes films sont un poil trop long Michael. Arrête de craquer ton slip bordel. MAIS BON...Transformers 3 est le 6ème film le plus lucratif de toute l'histoire du cinéma, gagne le prix de « Meilleurs Effets Animés dans un Film en Prises de Vues Réelles » aux Annie Wards, une cérémonie prestigieuse qui récompense les meilleurs films d'animations (la plupart des grands Pixar y ont gagné un prix). Nommé aux oscars pour le « Le meilleur montage SFX et mixage son » sans oublier quelques Razzy au passage. Sorte de « comique de répétition » pour toi non ? Et après tout ça on arrive encore à dire que tu n'es pas un réalisateur de cinéma.

 

« La critique n'a jamais été tendre avec mes films. Au bout d'un moment j'ai finit par m'en foutre. Vous pouvez dire ce que vous voulez sur Transformers 3, mais le fait est que 120 millions de spectateurs l'ont vu. » Michael Bay

 

Bad boys, bad boys whatcha gonna do whatcha gonna do when they come for you ?

 

The Bay Supremacy :

 

Bon et Pain and Gain dans tout ça ?

 

Et bien le bonhomme livre un putain de moment de cinoche plein d'humour où il tient enfin un sujet et une histoire qu'il veut à tout prix nous raconter.

 

Le cinéma de Michael Bay a toujours été fait d'expériences visuelles et sensorielles étonnantes. Avec Pain and Gain toute son imagerie prend enfin sens. Comme la première partie de The Island, Bay articule enfin toute sa mise en scène au service de son histoire. Son travelling circulaire mis au point sur Bad Boys 2 trouve ici une vraie légitimité dans son utilisation (oui oui, il nous le ressort). Passant d'une pièce à l'autre où d'un côté se joue une scène de comédie tandit que l'autre fait monter une réelle pression dramatique annonçant au loin l'arrivée d'un drame. Bay arrive enfin à transformer l'artifice en vecteur émotionnel où le spectateur passe donc à travers plusieurs degrés d'émotions au sein d'une même scène. Brillant.

 

Avec Pain and Gain, Bay montre qu'il peu tout à fait s'approprier corps et âme une histoire. Et si l'on prend le temps d'y réfléchir, ce n'est pas si étonnant que ce soit avec un tel sujet qu'il arrive enfin à y parvenir sur pratiquement toute la longueur. On s'est effectivement foutu de sa gueule (et probablement à juste titre) lorsqu'il pensait être assez mature pour porter une fresque historique sur ses épaules avec Pearl Harbor. La fin on la connait tous. Ici, Pain and Gain met en scène l'Idiotie et la Bêtise à travers des personnages qui finissent par ne plus être conscient de RIEN. Le même syndrome que celui de Bay en fin de compte. Daniel, Adrien et Paul magnifiquement interprété par Wahlberg, Mackie et Johnson sont ici représentés comme des adultes/enfants et ils sont pour ainsi dire, une représentation parfaite de ce qu'a toujours été la psyché de Michael Bay. Obnubilés par la réussite, par le culte de l'apparence, être le meilleur pour avoir et faire toujours plus...Les personnages de Pain and Gain sont tous victimes de leurs obsessions. Lorsque habituellement on doit prendre le temps de se poser pour réfléchir après avoir commit l'irréparable, Daniel Lugo lui, prend deux altères et pousse comme un couillon pour retrouver force et motivation avant de repartir. Ça ne vous rappel pas quelqu'un ?

 

Impossible de ne pas voir l'ombre de l'auteur ne serait-ce que sur un plan dans Pain and Gain et je ne parlerai même plus de la forme (j'en ai assez dit) mais bien du fond.

 

« Michael Brain »

 

Conclusion :

Michael Bay reste définitivement un type étonnant et fascinant. Passant de l'étiquette de réalisateur au patriotisme outrancier, il revient avec celle d'un critique acerbe et dégueulasse de son propre pays. Celui qui montre que le rêve Américain c'est d'avoir suffisamment de pelouse pour s'acheter une tondeuse à gazon dernier cri. Longtemps on a imaginé son cinéma comme étant aussi une façon bien à lui de mettre en scène son propre pays à travers ses valeurs ; patriotisme exacerbé, humour beauf, admiration pour l'armée etc. Mais là, force et de constater qu'au vu du traitement corrosif qu'il leur inflige, Bay semble prendre son propre travelling circulaire qu'il aime tant à 180°. Son drapeau Ricain ne flotte plus fièrement au gré du vent, il est cette fois-ci filmé et vu à travers les barbelés d'une prison. Bay semble de nouveau réussir à raconter un tas de chose en UN plan. La question est toujours de savoir si l'auteur en a vraiment conscience où si il le fait seulement parce-que ça le fait triper.

 

 

En parlant de détails, il est amusant de voir à quel point le film foisonne d'éléments aussi drôle les uns que les autres. C'est du GTA en live. L'ambiance des années 90's y apporte aussi une vraie plus value. On sent les acteurs se fendre la gueule comme jamais à l'idée de ce voir jouer les apprentis kidnappeur sur un bon vieux Coolio des familles et le tout avec des fringues pas possible. Et que dire de leurs performances. Wahlberg montre qu'il est sans cesse meilleur acteur lorsqu'il joue des personnages un peu simplet (Les rois du désert, Fighter, Ted...). Révélé au grand jour grâce à Spike Lee sur She Hate me, Anthony Mackie est lui aussi excellent. Nul doute qu'il aura un grand avenir lorsque l'on voit les prochains films sur lesquels il sera présent. Bay n'oublie pas non plus ses vieux potes et que ca fait plaisir de revoir Ed Harris qui assure comme d'habitude en vrai patriarche. Et enfin après Richard Kelly, Dwayne Johnson retrouve grâce à un autre réalisateur qui croit en son jeu plus que dans ses muscles, une réelle occasion de montrer qu'il est un putain d'acteur de cinéma. Son interprétation est juste un régal et mérite le déplacement à elle seule tant sa performance est juste fantastique. Un vrai rôle de composition où l'ancien catcheur brille grâce à une riche palette d'émotions.

 

Pour finir, Pain and Gain reste assurément l'oeuvre la plus complète de son auteur, épaulée par une réalisation en parfaite adéquation avec son récit, le tout porté par des personnages tous plus attachants les uns que les autres. N'oublions pas aussi l'excellente bande-son composée par Steve Jablonsky. Le protégé d'Harry Gregson Williams et ancien élève d'Hans Zimmer nous sort une fois de plus quelques belles compositions comme le theme d'ouverture « I'm Big » où encore « Doyle ».Cela dit, il nous tarde quand même de voir si Pain and Gain influencera de près ou de loin ses prochains films. En attendant chaque sortie d'un nouveau Bay arrive toujours autant à déchaîner les passions. Les sites internet spécialisés sortent différents portraits et dossiers rétrospectifs sur sa carrière pour l'occasion. Les différents forums s'emballent, s'enflamment, finissent par exploser. Les pages facebook fan et anti-fan se mobilisent elles aussi...

 

En attendant selon certains, Michael Bay n'est toujours pas un réalisateur de cinéma.

 

Par Vincent N.Van.