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Dredd (2012) - Official Trailer [VO-HD] par Eklecty-City

Introduction :
Pourquoi ? Pourquoi diable la carrière cinématographique de Dredd fût à ce point sacrifié. Tout était pourtant réuni autour de ce reboot pour que ça fonctionne. Alex Garland en tête, romancier de profession et scénariste quasi-attitré de Danny Boyle. La franchise 28j, Sunshine, La plage et surtout l'arlésienne « Halo », Garland endosse pour la première fois le costume de scénariste ET de producteur au côté d'Andrew MacDonald. John Wagner, créateur de la BD vient lui aussi (re)donner un coup de main à cette entreprise qui y crois dur comme fer et qui sent déjà très bon. Elle sent bon tout simplement parce-que cette équipe a toujours pu bosser comme elle le voulait en se permettant même de réaliser quelques succès au passage (La franchise 28x). A l'heure ou la créativité se retrouve la majeure partie du temps bridé par des producteurs hollywoodiens frileux de ne pas être sûrs d'avoir un bon « retour sur investissement ». L'une des cause première ? La fameuse classification R. Mais la dream team de Danny Boyle elle, s'en bat complètement les roustons, reste fidèle à sa ligne de conduite et donc Dredd de tomber dans de très bonnes mains, les fans de la première heure sont rassurés. Là où l'industrie du divertissement à Hollywood peine à retrouver ce qui faisait sa simplicité mais toujours dans un soucis de rendre une copie de qualité, Dredd comme la franchise Expendables ainsi que ces « papis qui font leurs résistances » font ce qu'ils peuvent avec leurs armes pour faire respirer de nouveau ce cinéma que les temps modernes ont changé et qui est devenu quasi-marginal.

Les temps changent :
Rendons-nous à l'évidence, la conjoncture actuel du cinéma de divertissement a évolué pour laisser place à des produits pourtant pas dénués de mauvaises idées à la base mais tout simplement fagoté à l'arrivé (Hunger Games, Twilight...) par des producteurs/banquiers pour échapper entre autre à une classification R et ainsi faire le plus d'entrées possibles. La créativité de certains nouveaux jeunes cinéastes s'en retrouve bridé et à moins de s'être fait un nom en tant que réalisateur il y a 20ans (voir plus pour les anciens) ou être épaulé par un gros nom qui crois en vous, il est assurément bien plus difficile aujourd'hui qu'un réalisateur puisse faire le film qu'il souhaite ou nous, en tant que spectateur, d'être témoin de la « naissance d'un jeune Paul Verhoeven ». Les années 80-90 ont fait naître des réalisateurs comme Tony scott (RIP), James Cameron, John Carpenter, John McT, Michael Bay...Des hommes qui doivent la carrière qu'ils ont aujourd'hui à une époque et une seule, celle ou le cinéma d'action devient LE genre dominant. Des producteurs tel que Jerry Bruckeimer/Don Simpson, Joel Silver qui pouvaient à l'époque donner leurs chances mais SURTOUT carte blanche même aux petits nouveaux de la classe comme Les frères Wachowski ! Seulement après la réalisation d'une petite merveille que très peu de spectateurs du commun des mortels ont entendu parler (Bound), les frangin(e)s réalise une franchise nommé Matrix, qui deviendra par la suite le Star Wars d'une nouvelle génération, la nôtre, celle du numérique. 2013, bilant, état des lieux. Mark Steven Johnson, Len Wiseman, Jonathan Liebesman...Chez nous on citera les Olivier Megaton, Louis Letterier...Des réalisateurs « techniciens » qui font le boulot qu'on leurs demandent en restant bien dans les clous. La plupart de ces jeunes réalisateurs ont vu le jour en 2000 et il n y a qu'à constater leurs filmographies pour se convaincre de cette triste réalité. Un certain Daredevil pourrait être le digne représentant de ce « changement » tout comme le remake de Rollerball pourtant réalisé par un homme qui a une époque avait le champ libre et qui représente encore aujourd'hui pour le cinéma d'action moderne l'un des pionniers du genre. Bref, retour en 2003, Daredevil. Premier gros film de Mark Steven Johnson. Pour son exploitation en salle la production saccage la version de son réalisateur pour ainsi rendre le film « tous public ». 30min de coupés, des personnages et des enjeux modifiés et donc sacrifiés. Lorsque l'on voit la « vraie version » du film qui n'a absolument rien à voir avec la version salle dans le fond comme dans la forme, on se rend vite compte que les producteurs ont fait de Daredevil l'une des premières plus grandes injustice que le cinéma de divertissement ai connu dans les années 2000. A l'arrivée le film marche moyennement et l'accueil critique à sa sortie fût à la limite de la catastrophe. Bien évidemment le film de Johnson n'est certainement pas dénué de défauts et il est aussi loin d'être parfait mais bon sang heureusement qu'un vrai director's cut a pu voir le jour 1an après sa sortie en DVD pour que Johnson puisse enfin rendre justice au héros qu'il a toujours voulu adapter (il a aussi officié en tant que scénariste sur ce projet). Un film qui, à l'arrivé de sa « vraie version » méritait effectivement bien plus, beaucoup plus. Des journalistes et autres sites spécialisés ont ainsi été dans l'obligation de « revoir leurs copies » pour écrire qu'au final « c'est bien loin d'être si mauvais », certains comme ECRAN-LARGE irons même jusqu'à écrire «..Daredevil Director's Cut reste l'une des meilleures adaptation Marvel qu'on ai pu voir. ».

C'est une réalité, Daredevil « version salle » reste un acte abominable tout comme le Rollerball de John McT en 2002 qui par la suite l'a fait mettre en taule. Des catastrophes qui auraient été tout bonnement impensable à une certaine époque.

Le discours d'Andrew MacDonald et Alex Garland rejoint celui de Sly Stallone et ses vieux potes. Le cinéma d'action et de divertissement en générale a muté et est devenu pour une certaine partie du public trop intellectuel, sophistiqué ou ultra calibré et parfois fait pour répondre à une tendance que suit malencontreusement le très jeune public américain. Le plaisir d'un cinéma simple, bien fait, subversif, bien torché, bien ficelé et surtout honnête peine à retrouver sa digne place qu'était la sienne il y a quelques années. Ces métrages deviennent ce que l'on appel « film de genre ». Expression qui au de-là de sa première définition veut maintenant dire « film avec un copec de budget », « fait pour un public marginal » ou encore « genre de films considéré comme une sous-catégorie mineurs du cinéma ». Triste ! Lorsque l'on pense que Roger Corman maitre du film d'horreur des 50's repère des jeunes réals comme Martin Scorsese, Ron Howard, Francis Ford Coppola...Il y a bien une nouvelle génération de réalisateurs (James Wan, Sly Stallone, Rob Zombie, Pascal Laugier, Aronofsky, Aja...) qui se battent envers ce système injuste pour faire le film qu'ils souhaitent vraiment et n'accepter aucune commande empoisonnés qui empêcheraient leurs créativités de pleinement s'exprimer sauf si ça en vaut vraiment la peine. Il y en a qui ne veulent pas déposer les armes comme ce bon vieux William Friedkin et il y en a aussi d'autres qui tentent même d'y gouter pour voir l'effet que ça fait (Michael Bay et son premier film lowcost avec Pain and Gain).

Il faut maintenant prier pour que cet triste affaire au Connecticut n'influence pas encore plus ce Cinéma qui commence tout juste à renaître. Regardez tout ce bordel autour de Gangster Squad. Parti être remonté et repoussé par la Warner à cause de la fusillade de Denver. Forcément, lorsque les gens ne veulent pas creuser pour chercher les origines de ces problèmes ils préfèrent balancer une punition collective et mettre tout ça sur la faute des jeux-vidéos et des films violents. C'est donc 10ans plus tard que des « films de genres » comme Dredd essaient tant bien que mal de (pouvoir) voir le jour, dans cette triste conjoncture actuel et sous leurs « vraies » formes.

 

« I am the law »
Danny Boyle été initialement prévu pour relancer la franchise mais il été encore occupé sur la post prod de Sunshine. Le producteur Andrew MacDonald et le scénariste Alex Garland décident donc de commencer le projet. Ils décident de partir et d'offrir cette chance à un autre metteur en scène en la personne de Pete Travis, réalisateur du archi-classique Angles d'attaque.
Côté casting beaucoup de rumeurs ont circulé sur le faite de savoir qui reprendra le rôle du Juge Dredd après Sylverster Stallone. Force est de constater que Karl Urban (les Star trek de JJ.Abrams, Lord Vaako dans Les Chroniques de Riddick, Doom...) s'est présenté comme étant un choix idéal. Acteur sous-estimé à qui il manque toujours un vrai rôle titre pour décoller, Urban porte très bien le costume du Juge. Le faite que la production ai porté son regard sur un acteur peu (re)connu est en fin de compte logique puisque cela permet au spectateur de ne pas forcément tout de suite caractériser les traits de l'acteur qui se trouve sous le casque du juge. D'ailleurs, une fois enfilé lors de cet très bonne introduction celui-ci ne le retirera jamais. Un autre élément de la BD qu'Alex Garland ne trahira pas tout au long du film en plus de la fameuse absence total d'une quelconque émotion émanant du juge Dredd. Il est quasi certain qu'une certaine partie du public qui ne connait pas de près ou de loin l'univers de Dredd ne puisse pas vraiment adhérer ni même trouver un certain charme ni plaisir à voir ce personnage ne serai-ce que déambuler, mâchoire et menton constamment contractés dans Mega City One. Pour les autres ce sera bien évidemment du pur bonheur soyez-en certain. En balayant toutes intrigues secondaires et pistes scénaristiques visant à expliquer les origines du personnages, Alex Garland et son équipe profite de ces 1h30 pour au contraire assumer un vrai actionner bourrin et allez droit au but. Dredd est un bout de pélloche explosif, burné, sauvage ou chaque corps qui se retrouve malencontreusement sur le chemin des balles prend cher. Cet scène ou la Rookie et Dredd avance dans les escaliers en abattant de sang froid la pourriture de leurs cités donne le ton et annonce clairement la couleur. C'est expéditif, c'est glacial, c'est crade, ça calme. La rookie interprété par la jolie Olivia Thirlby fait partie aussi des bonnes idées parsemés ici par Alex Garland. Aux côtés de son mentor elle fait contre-poids et apporte une certaine nuance qui n'est pas non plus sur-ligné au marqueur mais qui ajoute il est vrai, un petit zeste de féminité et d'épaisseur à cet univers brute et bien masculin. Elle n'est pas non plus la seule car le rôle de la cruelle Ma-ma est interprété par la jolie Lena Headey (300, Sarah Connor Chronicles...). Un rôle ou la dame s'investit pleinement et s'en donne vraiment à cœur joie.

 

Réalisation :
Gros points fort de cette entreprise, la réalisation. Pete Travis rend ici une très bonne copie. Sa caméra n'en fait jamais plus qu'elle ne devrait. Suivant la majeure partie du temps les pas et le rythme de Karl Urban dans les sombres couloirs. Travis ne manque pas une seule occasion de sublimer Dredd à travers des plans iconiques tous plus jouissifs les uns que les autres. Une réal sobre, storyboardé jusqu'au moindre centimètre et qui n'en fait jamais des caisses là ou elle aurait pu très facilement tomber dans le too-much. Un style graphique traité avec respect et fait à l'ancienne ou chaque impact de balle fait des dégâts considérables, les maquilleurs ont du s'éclater ! Malgré ses 45 petits millions l'équipe technique a quand même fait du bon taf. Même si l'on reste confiné dans le QG de Ma-Ma, Mega-city One est bien présente aux alentours et on la sent. Elle bouillonne, elle vit, elle respire. A l'intérieur de ce huit-clos la chef déco Michelle Day (The American, Slumdog Millionaire) fait de son mieux pour diversifier les couloirs et autres cages d'ascenseurs de l'immeuble. On atteint malheureusement très vite les limites du lieu ainsi, une toute petite baisse de régime viens gâcher ce rythme pourtant bien soutenu dès le départ par Pete Travis. Heureusement c'est pour mieux rebondir par la suite avec un final bien gore où Dredd et la rookie s'amusent comme des petits fous à dézinguer du vilains à tout va. Autre points positif, le mixage son, éléments vitale dans tout film de SF et d'action. Une pureté acoustique à découvrir absolument en VOST pour garder le travail vocal de Karl Urban. Les effets sonores sont eux bien plus réalistes et crédibles qu'on ne le penserait, le bruits des différentes armes à feu par exemple ou des effets qu'elles produisent sur la chair humaine donnent un ton assez "savoureux". Différents effets sonore que la très agréable bande son de Paul Leonard Morgan vient rythmer et sublimer.

N'ayant pas vu Dredd en 3D nous sérions curieux de le redécouvrir par la suite lorsqu'il sera disponible. En 2D il est certain que l'on perd sans doute beaucoup en terme d'immersion pour toutes les scènes en slo-mo par exemple ainsi que les nombreux effets de particules présents dans le film.

Conclusion :
Dredd tombe vraiment à pique. Après Jack Reacher (voir notre critique sur le site) vous pouvez vous assurer que l'auteur de ces lignes est REFAIT. Enchainer deux bon film de divertissement qui porte leurs couilles bordel que ça fait du bien. Et cette cuvé 2012 rend dorénavant justice et un bel hommage au personnage créée par John Wagner et de quel manière ! On sent Pete Travis et toute la clique généreux et honnête dans leurs démarches de A à Z. Ils ont bien voulu nous faire plaisirs et ça se voit, ça se sent. L'hémoglobine gicle comme rarement dans un actionner, les scènes d'Exécutions sont rudes, rustiques et sans aucune concessions le tout au service d'un boulot artistique et technique de très bonnes factures. Un film simple ou une pseudo psychologie de bas étages quasi obligatoire à l'heure d'aujourd'hui dans un film n'a véritablement pas sa place. Dredd continue de porter encore plus haut l'étendard d'un cinéma juste qui ne redemande qu'à retrouver son public. Espérons seulement que le juge puisse retrouver une seconde vie notamment grâce à sa sortie en Bluray/DVD mais aussi à une forte communauté de fans qui pour l'heure sont en majorité ravis. Le (très bon) bouche à oreille n'a plus qu'à faire son effet, à Dredd de faire respecter la loi.

Par Vincent N.Van.