The Avengers - Bande-Annonce #2 [VF-HD] par Eklecty-City

 

C'est donc en la personne du papa de Buffy que la Paramount choisit de confier les reines de ce projet hors norme. Mais pourquoi Joss Whedon ?!

Introduction :
Premier point, les personnages. On avait effectivement peur que 2h20 ne soit trop juste pour vraiment bien développer nos héros. Il s'avère effectivement que la réputation de Whedon en tant que scénariste est fondée car tous les personnages sont vraiment traités à arme égale. Leurs passés, leurs conflits, les égos qui s'opposent...tout s'articule vraiment de la meilleur des manières avec une vraie fluidité. La première partie du film prend le temps de poser les enjeux et les personnages pour finir ensuite crescendo jusqu'au 3ème acte. Une dernière partie généreuse car on compte bien une séquence d'action de pas moins de 30min. Le temps qu'il faut à nos vengeurs pour s'unir dans la joie, la destruction massive et la bonne humeur. Cela dit, même si l'on reconnait tout le talent de Joss Whedon en tant que scénariste, la réalisation n'est clairement pas le point fort du bonhomme faute d'expérience en la matière.

Réalisation :
Second point, la mise en scène. Si Whedon s'en sort plutôt bien dans ses séquences d'actions encore que...(nous y reviendrons un peu plus tard) il n'en ai clairement pas de même en ce qui concerne ses séquences "hors-action". Pour faire simple et directe on dirait parfois que The Avengers est un DTV où même un épisode d'une série TV de luxe à qui l'on aurait filé beaucoup de thune. Non pas que ce soit réalisé avec les pieds mais c'est juste que la mise en scène de Whedon compte tenu de "l'événement épique" manque clairement de richesse et de profondeur à commencer par une photo hideuse dirigé pourtant par Seamus McGarvey à qui l'on doit The Hours et World Trade Center entre autres ! Certains plans sont tous gris et la mise en scène tantôt inspirée, tantôt mollassonne de Whedon n'arrange absolument rien. Un comparatif violent mais nécessaire pourrait justement être fait avec un certain Michael Bay par exemple. A ce moment là et même si l'on peut parfois trouver le Mr Bay exécrable sur certains points qui ne cessent de le suivre encore et encore, nous avons quand même un réalisateur qui sait non seulement comment composer un vrai cadre de cinéma mais qui sait en plus maitriser la mise en scène et « La mise en scène de l'Action » comme personne encore de nos jours. Avengers chlingue parfois le fond bleu à 500km à la ronde. Fondamentalement ce ne serait pas vraiment un problème à partir du moment ou Whedon serait arrivé à le gérer mais encore une fois, il ne possède pas suffisamment d'aisance technique pour nous faire oublier ces SFX parfois incrustés de manière maladroite. La faute non pas à leurs qualités intrinsèques mais tout simplement à une mise en scène qui peut parfois rendre le tout un peu plat. Là ou Michael Bay retranscrit avec une réel technique de mise en scène ce que pourrait être une guérilla urbaine entre des hommes et des robots de plus de 10 mètres de haut. Arrivant par la suite à nous faire ressentir leurs présences physiques aux côtés des acteurs, leurs forces, la puissance de leurs armes où même de leurs poids sur les infrastructures qu'ils détruisent, Whedon lui, ne trouve pas le moyen d'y parvenir. Du coup la dernière séquence tant attendue d'Avengers ressemble quelques fois à une vulgaire séquence de jeu-vidéo en synthèse. En gros on arrive tout simplement pas à ressentir la présence de Hulk aux côtés des figurants ou son impact physique sur un building. On arrive pas à ressentir la détresse ni même la souffrance que peut endurer les habitants de Manhattan là encore une fois ou Bay les auraient martyrisés purement et simplement. On ressent plus en revanche le plateau de cinéma et tous les techniciens derrières ! La disparition du fameux syndrome de la « suspension d'incrédulité. »
C'est clairement ici que le créateur de Buffy loupe le coche car aux travers de quelques scènes comme ce petit plan séquence ou la caméra, dans un mouvement fluide et gracieux, passe par chaque Avengers pour finir sur le dos d'une immense créature, on sent enfin une mise en scène rendant (à de trop rares instants) ce vrai souffle épique qui manque cruellement à ce premier grand rendez-vous de super héros.

Conclusion :
Cependant, ne nous méprenons pas sur ces points négatifs et même si ils sont de tailles. Ils ne font pas d'Avengers un navet iregardable. Fort heureusement tout de même, le métrage reste assez bien équilibré et généreux. L'humour est parfaitement bien dosé et les personnages sont vraiment attachants (Captain America et Hulk en pôle position). La bande-son d'Alan Silvestri est, elle aussi, vraiment réussie avec un très jolie thème principal. Il est juste dommage que Joss Whedon ce soit attelé à la réalisation tant la qualité et l'écriture de son scénario sont, à côté, de très bonne facture. Au finale c'est juste que le traitement n'est pas entièrement à la hauteur de l'événement. Sans doute la faute à la volonté des producteurs de vouloir sortir ce gros projet beaucoup trop rapidement. Pour le coup, il aurait sans doute mieux fallut offrir la mise en scène à un réalisateur qui possède tout simplement plus de bagages et d'expérience dans ce domaine qu'est la mise en scène de long-métrage « Cinématographique » grand spectacle. Un metteur en scène qui exploite à bonne escient les SFX et les composantes de son cadre. Avengers nous apprends une fois de plus que même avec une masse de pognons considérable, ce n'est jamais si « évident » que ça.

Rédigé par Vincent N.Van.