On se rappelle tous du premier jour où l'on allume notre première console. Vous avez dévoré sans vous poser de questions votre premier jeu. Dans mon cas, cela a été un peu spécial. Pourquoi? Parce que j'ai mis du temps à comprendre pourquoi un jeu nomme Alex Kidd in Miracle World se lançait alors que j'avais mis dans la console un jeu de shoot (Bomber Raid). Il m'a fallu quelques mois pour comprendre qu'il fallait bien enfoncer la cartouche pour que la console lise la cartouche . C'est un mal pour un bien car cela m'a permis de découvrir un jeu particulier tant par son destin que par ses originalités, du moins pour l'époque.

 

Sonic c'est plus fort que toi

Alex Kidd. Ca sonne bien, non? Sega a pensé à faire de lui sa mascotte un temps mais finalement il finira sa carrière sur Segagaga en tant que vendeur d'onigiri. Ne nous apitoyons pas sur sa triste fin mais intéressons-nous au début de sa carrière en 1986... avant l'oubli. Et pourtant il a été le premier jeu de nombreux joueurs! Avec sa musique ensorceleuse, on passait de la terre à l'eau, de l'eau à l'air et de l'air à la terre avec une panoplie d'engins pour la première apparition d'Alex Kidd: moto, helico et scooter des mers! Il y avait d'ailleurs une musique dédiée lorsque l'on passait en mode "motorisé". Quand on pense que l'hérisson bleu faisait tout cela à pied...

Cela ne vous empêchera pas de parcourir les nombreux niveaux qui se présenteront à vous... non sans difficulté! Certains niveaux s'apparentent à des promenades de santé pour gamers old school. A contrario, certains endroits (châteaux ou trou invisible), sont de l'ordre du sadisme ou de la chance. Mais en quoi ce jeu est-il spécial? Car il faut bien avouer, Alex Kidd n'a rien de transcendant sur le papier. Dans l'absolu, il reste un jeu de plate-forme assez basique dans le fond. Mais il y a deux points qui le font ressortirent des entrailles du temps. Le premier est la musique. Certes, elle devient répétitive au fur et à mesure mais elle donne une agréable naïveté au jeu. Le thème aquatique est entraînant et celui de la moto nous renforce d'un sentiment de puissance à la GTO. Que du bon.

 

 

Chifourmi

Le deuxième point à retenir de ce premier épisode est, sans commune mesure, les boss. Plus précisément la manière dont ces combats se déroulent. Pas d'artefact de boules de feu ou de recherche de points faibles du genre "il faut taper sur l'oeil droit toutes les trois secondes". Ici, le niveau est digne d'un élève de maternelle: un bon vieux chifourmi à l'ancienne .

Cela renforçait l'aspect niais du jeu mais d'un autre côté, la difficulté se retrouvait accrue. En effet, a moins de connaître les patterns des boss, c'était au bonheur la chance. Le "combat" se jouait en deux points gagnant. Encore une fois la musique accompagnait agréablement les mimiques des personnages. Deux issues possibles: la transformation en statue ou la "dégustation" d'un hamburger (onigiri en version japonaise... les jeux étaient déjà occidentalisés d'une certaine manière).

 

Intrinsèquement, Alex Kidd n'est pas mauvais, loin de là. C'est plutôt la concurrence qu'il l'a désarmé, Sonic et Mario les premiers. Sa naïveté et son manque de charisme lui ont été fatales. Néanmoins, il restera comme un bon jeu de plate-forme d'une époque désormais révolue.