Les Journées Internationales Presstalis, de
tenant les 22 et 23 Mars et connues dans le passé sous le nom de « Journées
Presse de France », réunis tout le gratin de la Presse de France et de
Navarre bien entendu mais aussi d'ailleurs, cette volonté d'accueillir les
professionnels étrangers étant plus fortes cette année au vue du nouveau
libellé de la manifestation.

Véritable rendez-vous d'affaires, sans pourtant
concurrencer - et ce n'est pas la vocation des JIP - le Congrès annuel
Distripress, ces deux jours de rencontres est le bon moyen de discuter média et
évolution de la Presse Française, mettre au point ou ajuster des stratégies ou
encore tout simplement tisser des liens cordiaux avec des personnes côtoyées
tout au long de l'année.

Après une édition 2010 morose, en raison d'une
année 2009 excessivement difficile pour le milieu, la cuvée 2011 fut plus
enjouée bien que le contexte global de la profession demeure tendu et
incertain, doublé de crises sociales et politiques à l'international, crises
auquel je suis confronté au sein de ma compagnie.

Si les conversations ont été intéressantes,
parfois passionnées et tout le temps chaleureuses, il en demeure pas moins que
la Presse française est, dans son volet Export, dans une impasse, impasse de
laquelle elle ne semble pas vouloir et in facto pouvoir sortir. En
effet, le malaise est profond et les solutions inexistantes. En rencontre
individuelle avec un cadre de chez Presstalis, à l'évocation des difficultés
rencontrées par nous autres distributeurs et l'incohérence à vouloir faire de
l'Export comme Presstalis manage le service métropolitain, le responsable reste
sans réponse, et seulement après un instant, évoque ses propres difficultés, et
clos le sujet par une lourde fatalité, celle que la Presse Française est une
grosse machine, mais pas de guerre. Même si l'information n'est pas nouvelle,
il est abasourdissant de voir combien les dirigeants sont défaitistes,
abandonnés par le dynamisme et seulement enclin à l'immobilisme.

Cependant, si la messagerie n'est pas exempt de
responsabilités, il est vrai que la faute incombe principalement aux
éditeurs.  Ces derniers n'ont pas l'attitude, le professionnalisme, la
nervosité qu'ont leurs semblables américains. Si en bon français que je suis, je
m'ajoute aux défenseurs de l'exception découlant de notre culture, je ne
souhaite pas y additionner le refus franco-français à repousser l'intelligence
commerciale des américains, tout du moins de sa version la plus « smart ».
Pourtant, ce refus fait figure de loi au sein du milieu de l'édition. Ainsi, il
y a deux types de marchés, certains ayant toutes faveurs et les autres. Tout
est dit, le commerce est à deux vitesses, on aime seulement ceux qui parle Français.
Or c'est bien connu, le Français est LA langue internationale. Le constat est
triste et l'espoir agonisant. Ridicule.

Pourtant, dans ce tas de fatalités tuantes, une
bonne nouvelle, réjouissant le gamer que je suis. Cela concerne IG Mag, ce
sacré IG Mag. Si le titre fonctionne en France métropolitaine, dans les
DOM-TOM, en Belgique et en Suisse, la distribution était inexistante ailleurs
dans le monde. Etonnant ou pas, il en reste pas moins qu'un titre d'une telle
qualité ne pouvait rester que dans les seules limites de la francophonie. C'est
ainsi qu'il fut décidé, sous mon initiative (et j'en suis pas peu fier), que le
titre allait, à compter du numéro de Mai, entamer une carrière internationale
en s'exportant dans un premier temps au Nigéria, dans le Sultanat d'Oman, à
Bahrain (enfin si les conditions le permettent !), en Turquie et sous le
soleil et les gratte-ciels de Dubaï. Affaire à suivre !

 

En conclusion, s'il est toujours un plaisir de se
rendre aux JIP tant les rencontres sont agréables, la vision de la situation
sclérosée dans laquelle la Presse Française se complait demeure encore et
toujours troublante. L'avenir nous dira si les changements tant souhaitables s'opèreront
ou si au contraire, lasse, la Presse s'effondrera sur elle-même.

 

SinShaark