tome 1 de Say Hello to Black Jack

Synospsis :

Saitô sort de Eiroku, la plus grande université de médecine du Japon, à Tokyo. Les apprentis médecins y ont appris la théorie et sont considérés comme « le pilier de la médecine japonaise ». Néanmoins ils sont désormais confrontés à la réalité du terrain et aux chocs que cela entraîne. Entre difficultés financières et dilemmes moraux et éthiques à la découverte des dérives du système médical japonais, Saitô va devoir composer avec ses convictions, les codes établis dans les différents services et réfléchir sur les devoirs du médecin envers ses patients, pour tenter de répondre à la question récurrente de la série : « Être médecin, qu'est-ce que c'est ? »

Auteur(s):  Syuho Sato

         Cette série, à la manière d'un épisode de Dr House, est décomposable en un schéma narratif répétitif : le jeune héros Saitô débarque à chaque nouvel arc - un arc couvre plusieurs tomes - dans un service d'hôpital où il effectuera son travail d'interne pendant plusieurs mois. Il y rencontrera un tuteur, qui est responsable de ses actes jusqu'à la fin de son séjour dans le service. Pendant quelques jours, il l'observe d'un bon oeil, presque admiratif devant l'énergie que doit déployer un médecin pour soigner les patients. Puis Saitô se voit assigner un patient.

          Patatra, c'est le début des ennuis : il s'attache peu à peu à son cas/patient, se retrouve dans une impasse qui mettra ses convictions à mal (Quoi ? on ne dit rien à un patient du cancer lorsqu'on le sait condamné ? On l'envoie dans un autre hôpital pour ne plus s'en occuper ?!) pour enfin bousculer le service et faire les choses à sa manière, quitte à se rebeller contre la hiérarchie, risquer sa place d'interne et frôler de temps à autre l'illégalité. Et s'il compromet sa réputation auprès des responsables, il finit toujours par toucher la fibre sensible des gens qu'il rencontre.

          Le récit des aventures de Saitô permet à l'auteur de brosser un tableau édifiant de la médecine au Japon. Par exemple, saviez-vous que le Japon un des pays les mieux placé en terme d'habitants par médecin ? Pourtant, à cause du très grand nombre de cliniques et hôpitaux dans l'archipel et donc de la dispersion des effectifs, ce sont majoritairement des internes qui manquent d'expérience que l'on retrouve à effectuer et gérer les services de nuit...

Mon avis :

          Cela faisait longtemps qu'une série ne m'avait pas à ce point intéressé. Si les dessins sont "seulement" corrects (j'accorde pas mal d'importance à la "patte" d'un dessinateur), les personnages sont facilement identifiables et le scénario prime. Les dialogues, les dessins (un regard, une attitude), les situations auxquelles est confronté Saitô véhiculent beaucoup d'émotions qui m'ont souvent interloqué. Comment réagiriez-vous en apprenant que vos enfants seront des prématurés ? Faut-il leur accorder une chance de vivre, quitte à les voir souffrir d'un très probable handicap ?

          De plus, Syuho Sato a effectué un vrai travail de fonds pour pointer les défauts du système médical japonais : il appuie régulièrement son propos sur des chiffres. A mainte reprise, j'ai pensé "eh ben, encore heureux que je vis en France..."

          Pour l'anecdote, il paraît - je le tiens de wikipédia et d'une bibliothécaire - que le manga a permis quelques réformes grâce à son succès.


         Je vous recommande chaudement cette lecture !