On parle beaucoup du milieu du jeu vidéo comme d'un bouillon d'inculture sexiste, machiste et misogyne, mais la polémique houleuse qui aura suivi la publication des modèles 3D de Quiet, nouvelle égérie féminine de la célébrissime saga Metal Gear, aura démontré que le joueur n'était pas le cuistre sans cervelle pour lequel les grandes chaînes généralistes voudraient le faire passer.

 

Faisant écho aux déclarations de l'irréprochable David Ellis (concepteur visuel sur la série Halo), ils n'ont pas hésité à se ranger sous l'étendard de celui-ci pour condamner en bloc ces regrettables dérives.

De l'avis général, un design « répugnant » et « de très mauvais goût », qui fait honte au milieu comme à la profession. Kojima, le papa de la franchise, pensait brosser les hormones du public dans le sens du poil, au lieu de quoi s'est-il heurté à son bon sens et sa lucidité, avec pertes et fracas. Une leçon cuisante qui, espérons-le, sera matière d'exemple pour ceux qui seraient tenté de lui emboîter le pas.

Une belle victoire de la moralité, à une époque où celle-ci aurait pu sembler passée de mode. 

Comme quoi...

"Il y a encore du bon en ce monde", comme aurait pu le conclure Sam Gamgee.

 

 

 *

 

 

L'occasion pour le blog du Gamer aux Mains Carrées de proposer, histoire d'enfoncer le clou, une rétrospective (non exhaustive) des héroïnes de jeu vidéo les plus populaires et sexy de ces dernières années. 

 

Démonstration par l'exemple qu'on peut séduire le public masculin sans pour autant donner dans la vulgarité.

 

 

 

 A tout seigneur, tout honneur (lolilol) : Kaine (Nier), qui porte haut sa condition d'hermaphrodite

en revêtant une tenue à la fois simple et fonctionnelle, dans des coloris sobres et bien assortis. 

 

 

 Incontournable ici : Lightning Farron, l'héroïne de la trilogie Final Fantasy XIII,

qui arborera pour son grand retour plus de 80 tenues inédites, sans fioritures et sans les

habituels excès ornementatifs qui caractérisent le J-RPG. Tout au plus se distinguera-t-elle

par une ou deux boucles de ceintures discrètes et bien plaçées...

 

 

 

 Tales of Xillia, un jeu plébiscité par les otakus de tous crins, dont l'originalité visuelle et l'absence de

concessions faites au fan-service sauront satisfaire les joueurs les plus réfractaires à la japonaisierie.

 

 

Les tenues de Shana, l'indienne métisse de Shadow Hearts III, expriment mieux que de longs

discours toute la profondeur  et la complexité de sa flamboyante personnalité.

 

 

 

Ivy (Soulcalibur V) allie à une salutaire austérité vestimentaire un véritable

talent dans sa manière d'allier les teintes et les textures.

 

 

 

 Le trio YuRiPa de Final Fantasy X-2 passe d'un style fashion à l'autre en un clic sur le bouton X,

sans jamais qu'aucune coupe, aucun tissu, aucun bijou ne confine au grotesque

.

 

 

 

Le très apprécié Etrian Odyssey IV propose lui aussi de nombreux personnages féminins

tous plus sains et mieux habillés les uns que les autres.

 

 

La légendaire Bayonetta fera, à coup sûr, vendre beaucoup de WiiU grâce à son gameplay

et à la puissance scénaristique hors-norme de ses trépidantes aventures. 

 

 

  

Neptunia n'a pas besoin de mettre ses atouts en valeur pour faire tourner les têtes.

Il lui suffit d'un simple justeaucorps ajusté dont le motif à l'entrejambe vient

symboliquement évoquer un sexe féminin prépubère avec une finesse toute japonaise.

 

 

 

  

 Selon nombre de joueurs, les proportions parfaite de la barbare de Dragon's Crown confinent à l'oeuvre d'art.

 

  

 

Enfin, la truculente héroïne de Lollipop Chainsaw affirme sa féminité sans sacrifier à son féminisme,

et sait comment allier la fougue guerrière à l'innocence piquante de la coquetterie adolescente.

 

 

Prends-en de la graine, Kojima, et revient sur le devant de la scène quand tu auras fini ta puberté, car après avoir parcouru tant de travaux d'exceptions du regard, tout en élégance et en retenue, je scrolle cet article vers le haut jusqu'à la photo de Quiet... et tout de suite, coup au coeur, ça saute aux yeux, elle est... euuuuhhh... ça paraît complètement... je veux dire que... il faudrait...

Attendez une minute.

Elle est où, la différence, exactement, là ? ! 

Non parce que j'ai beau y revenir à deux fois, la frontière entre "chef d'oeuvre de bon goût" et "design répugnant" me semble soudain beaucoup, beaucoup plus floue.

Pour ne pas dire très subjective.

Voire même complètement c*nne.

Quant aux critères qui permettraient d'établir une telle distinction... serait-ce exagéré que de les soupçonner à hauteur de ceinture, voire un peu en-dessous ? 

 

Parce que de toute évidence, en s'y attardant un peu, ce qui dérange, avec Quiet, c'est juste qu'elle n'a pas un visage avenant de babydoll fantasmatique et que du coup, ça demande un peu plus d'efforts, psychologiquement parlant, pour se glisser la main dans le slip.

Aux temps pour moi.

J'y avais cru et tout.

 

Ce que je peux être naïf, par moments.