Mes chers frères, mes chères soeurs, mes chers animaux domestiques, mes chers trois-à-la-fois,

 

Si je ne vous ai pas encore vendus sur EBay aux Illuminatis pour aller cueillir des myrtilles dans le Vésuve, c'est parce que nous devons tous nous unir, maintenant, face (ou trois quart face, si tu es un Chevalier du Zodique) à l'adversité en général, et au CNC en particulier.

Car chaque semaine, maintenant, et plus précisément tous les 7 jours (coïncidence ? Je ne pense pas),  ce lobby musical occulte s'accapare les mardis soirs Gameblog pour nous infliger, de gré ou de force,  mille tortures auditives par blogs interposés, sous prétexte que "c'est rigolo".

"C'est rigolo". Cette même excuse jadis brandie par Gengis Kahn, Attila le Hun, Adolf Hitler et environ les trois quarts des gens sur internet, pour justifier leurs actes injustifiables. "C'est rigolo". Ce même constat jadis posé pour qualifier American Pie, American Pie 2; American Pie 3  : marions-les, American Pie No Limit, American Pie : String Academy, American Pie : Campus en folie, American Pie : les Sex Commandements, American Pie 4 : dix ans après, et combien d'autres abominations encore (Scary Movie 1, Scary Movie 2, Scary Movie 3, Spanish Movie, ...) ?  "C'est rigolo". Ce même leitmotiv qui guida Tidus à chaque étape de son pélerinage en terres de Final Fantasy X.

 Tout ça pour quoi, ici ? Salir non seulement le plus noble des arts musicaux (la musique), mais aussi et par voie de conséquences collatérales, nos oreilles, si pures, si chastes, que nous avions pourtant jusqu'ici su préserver des Justin Bieber et des Lady Gaga. Oreilles qui, dès lors, marquées de ces trois lettres écarlates, ne pourront même plus aspirer à se marier (ou seulement l'une avec l'autre si Frigide Barjot le veut bien). 

Il est temps pour nous, alors, ce soir, de reprendre le contrôle de cet espace que nous aimons, que nous avons fait nôtre, et avec lequel nous faisons virtuellement l'amour dès que nous dépassons la barre décisive des 20 likes (une petite pensée compatissante pour Zig, au passage, ça ne doit pas être rigolo tous les soirs). Temps de nous rassembler ensemble, aussi (parce que se rassembler tout seul ça le fait moyen), et de crier d'une même voix, pour couvrir ces décibels indécents : "NOUS NE LAISSERONS PAS NOS TYMPANS ETRE DECHIRES SANS COMBATTRE".

Avec un accent sur le é de DECHIRE.

Voire deux.

C'est dans cet esprit de saine révolte et d'opportunisme mal dégrossi que nous vous proposons un nouveau rendez-vous : les Mardis de la Bonne Musique, qui opposeront à ces ambassadeurs du mauvais goût les rois et reines de l'aboutissement mélodique, dans sa forme la plus mélodiquement aboutie.

Ce soir, nous vous proposons donc l'extrait d'un opera de Jorju Prokofieffu intitulé Executivu Koara, tragédie édifiante où un homme est accusé à tort du meurtre de sa promise sous prétexte qu'il n'est pas un homme. Véritable hymne à la tolérance, à l'impartialité de l'appareil judiciaire et à la sobriété créative, ce morceau touche tant par sa recherche formelle que par ses hautes ambitions intellectuelles. 

Jugez vous-mêmes :

 

Sélection qui laisse coi, tant de par son audace que de par son intensité - et d'autant plus courageuse que l'auteur de ce billet possède, LUI (et à l'inverse de ces petits joueurs du CNC), le DVD de l'oeuvre dont il est question. DVD dont il vous propose d'ailleurs, pour prolonger l'extase, le générique d'introduction, véritable petit bijou d'animation à l'ancienne qui, en quelques coups de crayons, fait la nique aux Pixar, Dreamworks et autres Studio Masami K réunis.

 

Gambarre Koala kanchooooooo ! <3

 

Une oeuvre forte, complexe, dérangeante, qui ne sera pas à la portée de tous (pour de vrai, cette fois, mais pour d'autres raisons) et dont nous vous proposons de découvrir ce soit, en exclusivité (ou pas loin), la très explicite bande annonce :

 

 

 L'histoire : Tamura, un salaryman comme les autres (abstraction faite de sa nature de Koala bipède avec une fermeture-éclair dans le dos), mène une vie sans histoires. Laquelle s'écroule pourtant du jour au lendemain quand sa petite amie, Yoko, est sauvagement assassinée, et qu'il se retrouve accusé du meurtre. Sans aucun souvenir de la nuit fatidique, il part à la recherche d'une vérité qui file entre ses doi... pattes, tout en tentant de réfréner d'inexplicables pulsions malsaines et d'échapper aux forces de police lancées à ses trousses. Est-il fou ? L'objet d'une conspiration ? Un homme dans un vieux costume mité ? Bien malgré lui, il va découvrir que le mal prend racine dans les tréfonds de son propre passé et que Yoko n'est pas la première sur la liste... Tout a commencé il y a fort fort longtemps, en Australie, par un massacre. Et tout se terminera par un mémorable combat de kung-fu jusqu'au bout de la nuit.

Une oeuvre grave, dans tous les sens du terme, qui nous rappelle qu'au-delà du traditionnel nanar, il existe encore moult catégories inconnues du genre humain, dans l'obscurité desquelles grouillent des films qui échappent aux manichéisme bon/mauvais pour en transcender les frontières et faire de ces deux qualificatifs des synonymes parfaits. Fondus en un seul terme : "japonais".

 

Voilà, j'espère que ce premier Mardis de la Bonne Musique vous a plu, vu qu'il n'y en aura pas d'autres.

L'opportunisme, c'est sympa cinq minutes mais non, en fait. C'est trop ch*ant à écrire.

CNC, je te rends ton mardi, mais pas sans un dernier baroud d'honneur.

 

Sérieusement, qu'est-ce que tu peux faire contre ça, CNC ?