Aujourd'hui, samedi 2 février 2013, la France qui vote descendait dans la rue pour la seconde fois en un mois, afin de s'opposer à la décision du gouvernement visant à autoriser le mariage homosexuel. Une mobilisation record, malgré une météo peu clémente et, surtout, les nombreuses campagnes de désinformation initiées par « une certaine gauche » pour salir un mouvement qui n'entend jamais que défendre les plus élémentaires et les plus naturelles de nos valeurs citoyennes.

 

L'occasion pour nous de nous entretenir avec Adolf H., jeune responsable d'une antenne régionale du mouvement, qui a accepté de nous en dire un peu plus sur le combat qu'il a décidé de mener.

 

Reportage.

 

 

 

 

-          Bonjour Adolf.

 

-          Zieg Heil, Monsieur. Ça veut dire « bonjour » en langage de militant.

 

-          Alors, ce premier bilan ? Plutôt positif j'imagine.

 

-          Absolument. Même si, une fois de plus, l'Elysée essaie de nous discréditer en trichant sur les chiffres, je peux d'ores et déjà vous annoncer de source sûre que nous avons été plus de soixante dix milliards de français à défiler aujourd'hui dans la rue.

 

-          Un bien beau score, effectivement. Mais dis-nous, alors, la Manif' pour Tous, ça veut dire quoi, exactement ? Ce « pour Tous », ça vaut aussi pour les homosexuels ?

 

-          Bien sûr. S'ils souhaitent manifester contre le mariage gay, ils sont les bienvenus. L'intitulé complet de notre mouvement, c'est « Manif pour Tous-CONTRE-les partisans-du-mariage-homosexuel ». Mais les partisans du mariage homosexuel ne comptent pas dans le « Tous ». Forcément. Ils ne sont pas comme nous. Ce ne sont pas des vrais gens.

 

 

 

 Sur Paris, mobilisation record dans une ambiance particulièrement chaleureuse et conviviale.

Il y avait même des chiens.

 

 

-          D'accord. Mais peux-tu détailler vos objectifs, pour nos lecteurs qui ignoreraient en quoi consiste votre action ?

 

-          C'est très simple. Nous militons pour interdire à une minorité les droits auxquels tout homme devrait pouvoir prétendre, sous prétexte que cette minorité est différente. Mais nous ne sommes pas pour autant les monstres que l'on prétend, nous sommes tout à fait disposé à tolérer l'existence de cette minorité, aussi longtemps qu'elle acceptera de rester à sa place et qu'elle ne revendiquera pas des choses réservées aux véritables humains. C'est un combat d'idée de longue haleine, et tout le monde ne comprend pas toujours le bien fondé de notre démarche.

 

-          Pour quelle raison, à ton avis ?

 

-          L'aveuglement, principalement. Les mensonges du gouvernement, aussi. Et notre représentante, Frigide Barjot. Parce qu'hélas, un simple coup d'oeil dans sa direction peut changer en gay n'importe quel hétérosexuel convaincu - ce qui nous contraint à renouveler régulièrement nos effectifs, d'ailleurs. Sans compter que les milieux intellectuels boboïsants nous ont tout de suite pris en grippe et, depuis, ils ne nous épargnent aucun discour moralisateur ni aucun cliché démagogique, comme à leur habitude. Ces types sont toujours les premiers à faire la morale aux autres et à leur dire ce qu'ils ont ou non le droit de faire. Vous imaginez, un peu, le culot ? C'est inadmissible, mais ça ne nous arrêtera pas. Ce qu'il faut bien savoir, en tout cas - et j'insiste -, c'est que nous ne sommes pas homophobes, comme on le raconte, mais simplement que nous ne pouvons pas saquer les tarlouzes. Nous n'avons fondamentalement rien contre les pédés, à partir du moment où ils sont hétérosexuels. Eux ne sont pas dangereux. Et nous leur reconnaissons le droit de se marier, comme tout un chacun.

 

 

 

 

A Bordeaux, plusieurs centaines de grands intellectuels sétaient rassemblés pour "servir la cause".

 

 

 

-          Parce que les homosexuels représentent un danger ?

 

-          (Rires) Bien sûr. Vous débarquez de quelle planète ? C'est écrit dans la Bible. Lorsque chats et chiens coucheront ensemble, ce sera la fin de l'humanité et le buzz sur Youtube. C'est parce que les dinosaures étaient homosexuels qu'ils se sont éteints, c'est de notoriété commune. Et parce qu'ils étaient homosexuels, Dieu les a punis en leur lançant un météore dessus. CQFD. Ceci étant, nous ne sommes pas dans le jugement, nous. Nous ne sommes que des hommes. Nous débordons d'amour pour notre prochain, comme les textes sacrés nous l'imposent. Et c'est pour cette raison que nous voulons soigner les homosexuels, car ce sont des individus malades, qui souffrent horriblement à l'intérieur (même s'ils ne le savent pas toujours), et qu'il nous faut guérir, avec ou sans leur consentement - ou, au moins, qu'il faut mettre en quarantaine, car ils sont extrêmement contagieux. Sachez-le, il suffit que votre enfant surprenne deux homosexuels en train de s'embrasser pour qu'il le devienne à son tour. C'est la raison pour laquelle nous demandons à ce que toute pratique de l'homosexualité soit interdite en public, et que les individus concernés soient stérilisés à la naissance afin de les empêcher de se reproduire plus tard.

 

 

     

 

      Car ce qu'on sait peu, c'est que si les homosexuels n'ont pas d'enfants, ce n'est pas parce qu'ils ne peuvent pas en concevoir, comme on l'affirme souvent, mais parce qu'ils mangent les leurs à la naissance... quand ils ne les sacrifient pas aux divinités obscures des strates inférieures, lors de libations païennes interdites où ils couchent avec des gorilles. Et c'est comme ça qu'ils attrapent plein de maladies, d'ailleurs. En plus, ils vivent dans les marais, on a rien inventé. Or quel genre de créature fait ça ? Les sangsues. Les homosexuels ont 69% d'ADN commun avec elles, on l'a appris récemment. C'est même pour ça qu'ils aiment sucer.

 

 

 

 

A Grenoble, on s'était mobilisé en masse pour lutter contre ces monstres d'un genre nouveau.

 

 

 

-          Mais c'est horrible ! Que faire, alors ?

 

-          Et bien ce que nous avons fait aujourd'hui, ni plus, ni moins. Manifester pour refuser à ces créatures blasphématoires ce qui n'est réservé qu'aux êtres humains. A savoir : la plus sainte de nos institutions, le mariage. Le gouvernement prend des décisions sans nous consulter, il faut le ramener dans le droit chemin et lui imposer notre position. Sinon, les choses vont mal tourner, comme pour le vote des femmes et leur droit au travail. On voit ce que ça a donné.

 

-          C'est vrai que si on pouvait éviter que ça se reproduise...

 

-          Voilà, c'est exactement ça. Eviter que « ça » se reproduise, c'est le moteur de notre action. Parce que le mariage, ce n'est pas le mariage.

 

-          Ha bon ?

 

-          Pas ici. Ici, le mariage, c'est la porte ouverte à l'adoption. L'adoption, c'est la porte ouverte aux mères porteuses. Les mères porteuses, c'est la porte ouverte au clonage humain. Le clonage humain, c'est la porte ouverte à l'hybridation inter-espèces. l'hybridation inter-espèces, c'est la porte ouverte à la domination des Illuminatis. Et les Illuminatis, eux, partageront le pouvoir avec les Reptiliens et avec le lobby Gay. C'est obligé.

 

-          Le lobby Gay ... Ce n'est pas qu'un mythe ?

 

-          Evidemment que non. Eric Zemmour met bien le public en garde, à ce sujet. Et vu qu'il est juif, il s'y connaît forcément en lobbies. Si on veut que nous, hétérosexuels, nous restions en position dominante, il ne faut pas céder de terrain aux lobbies.

 

 

 

 

A Rouen, au moins deux manifestants ont été dénombrés (dont un chien, à nouveau)

Malgré cette forte affluence, peu de vandalisme à déplorer.

 

 

-          Bon, mais concrètement, si la loi passait, ça changerait quoi, le mariage gay, pour les hétérosexuels ?

 

-          Pour nous ? Oh, absolument rien. C'est juste une question de principes. Toujours balayer devant la porte des autres avant de balayer devant la nôtre. C'est dans la Bible.

 

-      Et puis il y a les enfants.

 

-          Voilà, exactement. Que deviendraient nos chères têtes blondes dans un monde où le mariage gay serait autorisé ? Pourquoi leur faire subir une telle épreuve, alors qu'ils sont heureux comme ça ? Vous vous rendez compte du mal que ça leur ferait ?  On en a à peine parlé que déjà, ils poignardent leurs profs, abattent leurs camarades, volent des voitures et abusent de leurs jeunes voisines... et tout ça, malgré une éducation hétérosexuelle saine et équilibrée ! C'est dire la puissance de ce mal qui les guette...

 

-      Et les familles recomposées, ça ne pose pas de problèmes, en termes de repères ? 

 

-     Bien sûr que non. L'enfant, il est sensible à la parité, et c'est tout. Du moment qu'il y a dans son entourage une ou plusieurs personnes de sexes opposés, ça ne pose aucune espèce de problème. Au contraire, même, si les parents se battent pour son affection à coups de cadeaux hors de prix ou de décisions permissives, il a tout à y gagner. Sans compter que même si on observe de l'homosexualité partout dans la nature, ça reste quand même contre-nature, comme les vêtements, l'art, le maquillage... ou même le mariage, tiens, puisqu'on en parle ! Vous en avez déjà vu beaucoup, vous, des animaux qui se marient, dans la nature ? Hé ben voilà. C'est écrit dans la Bible. La nature peut tout à fait être contre-nature quand elle ne va pas dans notre sens à nous.

 

-          Ce n'est pas Dieu qui a créé les homosexuels ?

 

-          (rires) Absolument pas. Comment pouvez-vous penser une telle absurdité ?

 

-          C'est que je croyais qu'il avait tout créé. C'est Dieu, non ?

 

-          Ha heu oui... oui, il a tout créé, mais les homosexuels sont une perversion de sa Création, et du coup...

 

-          Tu veux dire qu'Il a perdu le contrôle de sa Création ? Pourtant, c'est Dieu. Je ne suis pas un spécialiste de la question mais d'après le peu que j'en sais, son contrôle devrait être total...

 

-          Il l'est. Mais... euuuh... non mais c'est un peu technique pour ceux qui ne sont pas initiés. Je ne voudrais pas ennuyer vos lecteurs avec ce genre de choses. Tout ce qu'il faut savoir, c'est qu'en Belgique, le mariage gay, ils l'ont depuis des années, et vous avez vu à quoi ça a abouti ? Tout le monde se moque d'eux, et ils mangent des frites ! Des frites, rendez-vous compte ! L'aliment phallique par excellence ! C'est ça, que vous voulez ? Qu'on en arrive à manger des frites, nous aussi ?

 

-          Ils ne mangent pas des moules, aussi ?

 

 

 

A Dunkerque, on est venu sur son trente-et-un, tout droit des Grandes Ecoles.

 

 

-          Ha, ne me parlez pas de gouinasses, maintenant. Parce que franchement, l'acte homosexuel, quoi de plus vulgaire et de plus dégoûtant, je vous le demande ? Alors que le coït hétérosexuel... n'est-ce pas là une des plus belles choses qui soient ? La fusion, pure et parfaite, de deux êtres parfaitement compatibles qui s'unissent dans l'amour, ne font plus qu'un, y'a-t-il plus beau spectacle ?

 

-          Ben c'est quand même très bruyant, quand on y pense. Et si Google Image a prévu un filtre parental, ce n'est peut-être pas pour rien.

 

-          Ne me dites pas que vous y croyez (rires). Ils vous ont eu, vous aussi ? Google Images, c'est le lobby des gays qui le contrôle. S'il y avait moins de filtres parentaux, ou si on passait plus de films comme Matrix à la télé, nos garçons n'iraient pas se mettre ce genre de folies dans la tête, ou même demander à changer de sexe !

 

 

 

 

 Plus de soixante dix mille personnes rien qu'à Roubaix, selon les organisateurs de la Manif'.

 

 

 

-          Donc les partisans de la Manif' pour Tous sont contre le coït anal ?

 

-          Ça dépend. Nous n'y sommes pas totalement réfractaires. Deux ou trois fois par mois, il faut bien. Quand... ben, vous savez, quoi...

 

-          Heu...non, je ne sais pas.

 

-          Ben si. En période d'indisposition, quoi. Là, oui, on peut se le permettre. Il faut bien. C'est la nature. Et c'est pour ça qu'il est important de militer.

 

-          Militer, d'accord, mais qui, et comment ?

 

-          Nos militants sont d'horizons et de tranches d'âge très variés, surtout passés les soixante ans. Beaucoup d'enfants se joignent aussi de leur plein gré à nos manifestations, sans être le moins du monde instrumentalisés par leurs parents hétérosexuels aimants.

 

 

 

 

A Toulouse, manifestation d'enfants de couples hétérosexuels pleinement épanouïs.

 

 

      A part ça, nous comptons beaucoup de seniors, de personnes âgées et de gens mûrs dans nos rangs. La diversité, c'est vraiment une chance. Mais être vieux, c'est un état d'esprit. N'importe quel jeune de vingt ou trente ans peut tout à fait avoir une mentalité de châtelain du moyen-âge, hein. Heureusement.

 

-          Et plus concrètement, la préparation aux manifestations, comment ça se passe ?

 

-          C'est très simple. D'abord, ça commence par une opération banale, sans douleur, qui permet d'adhérer à 100% aux arguments du groupe, et de ne plus être sensible aux mensonges des partisans du mariage gay.  

 

 

 Et en plus, ça fait pas effeminé du tout.

 

 

      Ensuite, c'est la partie technique, dont vous pouvez tout à fait vous acquitter en famille : c'est ludique et ça resserre les liens. Il s'agit de fabriquer vos pancartes avec des slogans spirituels et amusants, tout en racontant des plaisanteries rigolotes sur le fait d'avoir deux papas ou deux mamans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Un gros tube de colle, une belle paire de ciseaux, et le tour est joué ! Quoi de plus hétérosexuel, comme activité ? Il ne reste plus qu'à se réunir dans la grande ville la plus proche, et à partager ensemble ce moment de convivialité. Vraiment, je suis toujours touché de voir tant de personnes mettre leurs différences de côté et s'unir comme ça pour lutter tous ensemble POUR une juste cause CONTRE une minorité dérangeante. Là, oui, on voit ce que l'homme a en lui de meilleur. C'est très émouvant. Mais n'allez pas croire que je suis une chochotte, attention. J'ai un abonnement au club de gym et tout. Et j'aime les films avec des gladiateurs.

 

-          Et bien, Adolf, merci beaucoup. J'espère que nos lecteurs auront compris pourquoi il est important de vous rejoindre et de prendre part à votre combat.

 

-          Oui. Ils pourront dire plus tard « J'y étais. J'ai choisi le bon combat. Celui de la Tolérance. Celui du Progrès Social. Celui de l'Humanité. Tout simplement ».

 

 

 

(propos recueillis à Aix en Provence, sous une pluie battante qui, si Dieu n'avait pas été du côté des manifestants, aurait pu être interprété comme une désapprobation divine caractérisée. Mais hé ! Pourquoi serait-Il en colère, franchement ?).

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonus : une participation EXCLUSIVE et ALTRUISTE de monsieur mon meilleur pote, sur le délicat thème des mères porteuses...