Nom : Beyond Good and Evil
Année de sortie : 2003
Supports : PC / X Box / PlayStation 2 / GameCube
Genre : Action / Aventure
Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft Montpellier

Compositeur de la musique : Christophe Héral
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En bon gamer originaire de Montpellier, je ne peux qu'avoir en respect le travail des locaux d'Ubisoft et de leur leader Michel Ancel. De prochains articles de ce blog, peut-être, parleront de Rayman, pièce maîtresse du catalogue des français comptant également, parmi ses réussites récentes, l'adaptation vidéoludique du Tintin de Spielberg.
Et l'un des gros coups d'Ubisoft s'appelle Beyond Good and Evil, jeu très bien reçu par la critique (prix du meilleur jeu de l'année aux Imagina Awards en 2004), mais victime d'un léger insuccès commercial.

La légende (euh pardon, Wikipedia) raconte que Michel Ancel a eu l'idée de "Beyond Good and Evil" en 1999 durant le développement de Rayman 2. Un bug permettait alors de sauter sur un bateau survolant le niveau et d'observer celui-ci d'en haut, créant ainsi un sentiment d'espace et de liberté. Ubisoft imagine alors le Jade Engine, moteur graphique qui permet des rendus d'eau impressionnants, ce qui explique pourquoi Hillys, la planète où se situe le jeu, est presque entièrement recouverte d'eau.
L'histoire se déroule sur fond de guerre entre les Hylliens (rien à voir avec ceux de Zelda) et un peuple nommé les DomZ. Jade, l'héroïne, est journaliste mais ça ne marche pas fort pour elle. Avec son "oncle" Pey'j, à mettre entre guillemets puisque c'est un porc (littéralement !), elle s'occupe d'un orphelinat. Jade est embauchée pour prendre des photos sur le terrain et, une péripétie en entraînant une autre, Jade et Pey'j se retrouvent propulsés dans une enquète posant la question suivante : la section Alpha, qui est la force militaire d'Hillys, serait-elle de mèche avec les Domz ?

 
C'est là qu'entre, dans le décryptage, Friedrich Nietzsche. Oui, lui-même, le philosophe allemand du XIXe siècle qui avait de telles moustaches à 30 ans, on pouvait déjà lui en donner 55. En effet, l'oeuvre de Nietzsche est essentiellement concentrée autour de questions sur les valeurs morales des gens, à une époque où la chrétienté est toujours extrêmement présente en Europe (je veux dire, beaucoup plus qu'aujourd'hui) : le bien, le mal, ce qu'il est bon de faire, ce que l'on fait réellement, l'amour du pouvoir, etc...
Et en 1886, il écrit un bouquin dont le nom anglais est, tenez-vous bien... "Beyond Good and Evil". Que nous connaissons en français sous le titre de « Par-delà le bien et le mal, prélude d'une philosophie de l'avenir ».

Bien évidemment le rapport entre Nietzsche et le jeu d'Ubisoft n'est (à priori) pas dû au hasard. Le scénario de Beyond Good and Evil implique un certain nombre de retournements de situations, et autres cliffhangers, effaçant de fait la limite entre le bien et le mal. Il y a deux camps, deux points de vue différents qui partagent des informations, des identités. Ce qu'on peut retrouver quelque peu dans la bande originale du jeu, composée par le génialissime Christophe Héral (la BO de Rayman Origins, c'est lui également)

Avant de passer aux musiques, petite anecdote : Jade est doublée par Emma de Caunes et Pey'j par Martial Le Minoux, doubleur prolifique dans l'univers du jeu vidéo que l'on connaît plus facilement comme étant la voix du Professeur Layton.

CHOIX N°1 : HEART OF DARKNESS

"Mais t'es con, ou quoi ? C'est pas une musique, c'est une ambiance !"
Ouais, je sais. Une ambiance sombre et glaciale de 4 minutes 30. Par ailleurs, l'un des seuls extraits sombres de la bande originale de Beyond Good And Evil. Mais figurez-vous qu'il prend tout son sens grâce à son titre, Heart of Darkness.
Car "Heart of Darkness", en français "Le Coeur des Ténèbres", est une nouvelle de Joseph Conrad parue en 1902, que l'on retrouve parfois citée en exemple sur la philosophie de Nietzsche ! Elle met en scène Kurtz, un personnage ni bon, ni mauvais (good, evil, tout ça), mais plutôt amoral.
Par ailleurs je vous laisse avec ce honteux copier-coller de Wikipedia :
"Le périple se présente comme un lent éloignement de la civilisation et de l'humanité vers les aspects les plus sauvages et les plus primitifs de l'homme, à travers à la fois l'enfoncement dans une nature impénétrable et potentiellement menaçante, et la découverte progressive de la fascinante et très sombre personnalité de Kurtz."

CHOIX N°2 : DANCING WITH DOMZ


Voici le thème des Domz, les antagonistes du jeu. Très honnêtement, je n'ai rien à en dire de plus, sinon que c'est un très bon thème de "méchants" qui, dès le départ du jeu, vous conditionne tout de suite pour l'ambiance du reste.

 

CHOIX N°3 : HOME SWEET HOME

Morceau quelque peu à contre-emploi dans la BO mais terriblement beau. C'est lui qui rythme vos promenades en hovercraft sur les immenses lacs d'Hillys, appelant à une certaine liberté