Contrairement aux billets précédents, cet article sera plus léger et tentera de rendre compte de mon expérience au sein du jeu Wakfu. D'autres billets du même genre verront le jour afin de vous tenir au courant de mes découvertes en la matière.


Travaillant sur un univers transmédia, dont le point convergent et permanent est un jeu vidéo (MMORPG), il me fallut m'essayer à ce jeu. Étant joueur de longue date, le fait de jouer à un jeu vidéo ne me posait pas de problème. Seulement, un MMORPG n'est pas une pratique vidéoludique comme on peut en avoir chez soi, seul, sur son canapé, devant sa télévision et sa console. Un jeu de rôle en ligne joue forcément sur une dimension collective. Des scénaristes nourrissent l'univers fictionnel de différentes manières (en proposant le plus souvent des quêtes : missions variées) mais cette stimulation est aussi le fait des joueurs qui se groupent et créent des dynamiques via, par exemple, des guildes qui s'inventent une mythologie (une histoire, un blason, etc.).

 


Montage-photo promouvant la guilde U.P.S. de Wakfu

Les deux premiers soirs furent difficiles pour le joueur que j'étais. Il s'agissait pour moi de me fondre dans une pratique nouvelle, sans réelle formation au préalable. Je ne fis pas grand-chose durant ces premières heures, à part errer. Heureusement, à force de questionner les autres joueurs, je fis la rencontre d'un jeune garçon m'apportant mes premiers rudiments en la matière. La première leçon que je pus tirer de cette expérience balbutiante fut que sans abonnement un joueur sur Wakfu ne fait pas grand-chose (il ne peut ni récolter, ni combattre dans certaines zones, ni apprendre un métier). Deux jours plus tard, je souscrivais à un abonnement d'un mois. Pour information, un abonnement d'un mois équivaut à six euros.

 

 

 


L'abonnement en poche, j'avais enfin la possibilité de faire plus d'actions sur Wakfu. Seulement, un autre problème se posait : que faire ? où aller ? C'est un des premiers problèmes que je rencontre pour ce mémoire, réussir à maîtriser ce jeu en ligne. Un MMORPG est un univers fictif si vaste qu'il impressionne au premier abord. Par où commencer ? Que dire ? Assez rapidement, je me mis à sonder la plupart des joueurs rencontrés. J'essayais d'en savoir un peu plus sur les uns, les autres, Wakfu, leur pratique.


Dans mes premières rencontres, je fis la connaissance du joueur Pitasia. Il m'expliqua qu'il faisait du XP mais pas de quêtes. Faire du XP consiste à dire qu'on cherche à faire évoluer son personnage en le rendant de plus en plus fort. Sa technique consistait à "tuer des mobs" (personnages gérés automatiquement par les serveurs d'Ankama). Chaque personnage tué, chaque combat remporté apporte des points d'expérience qui au bout d'un moment permettent au joueur de passer au niveau supérieur (level). Chaque niveau atteint permet de distribuer à son personnage des points de compétence (points de vie, de force, d'intelligence, etc...) qui auront un impact sur le personnage au combat.


Mes questions portèrent alors sur l'univers transmédia de Wakfu. J'étais curieux de voir si ce joueur se plongeait, à côté du jeu, dans les parcelles inventées par les scénaristes de Wakfu. Pitasia me répondit par la négative. Non, il ne lisait pas les bandes dessinées Wakfu, il n'écrivait pas plus de fanfictions. Pourtant, il faisait du "rp" (roleplay) "à la taverne d'Astrub" (il s'agit de la première zone du jeu où l'on se retrouve avec les autres joueurs. Après une initiation dans une montagne, c'est le vrai carrefour social du jeu). Faire du "rp" consiste à jouer le rôle de son personnage, "en gros tu inventes une vie à ton personnage" me dira Pitasia.

 


 

Exemple de RP (vignette de gauche) et de HRP (RP raté car hors-contexte)


Ainsi, le joueur, via son avatar, se rend dans un lieu de socialisation (type taverne), sorte de scène de théâtre, et se lance dans des discussions en faisant "comme si". Comme s'il était son personnage, à narrer ses exploits, à adopter la psychologie du personnage (un Iop est un personnage peu intelligent et sanguin, il convient donc de jouer le jeu et de ne pas tenir des propos poussés si l'on incarne un Iop). Je découvris un exercice de rp, dans les premiers jours, grâce à la reine d'Amkana. Amkana est une des nations de Wakfu, la nation dont je suis citoyen.


Au fil de la discussion avec la reine, je m'aperçus que celle-ci, malgré son statut, était très proche du peuple. Pas de langage soutenu, pas de protocole. Fleur_de_Neige, c'est son nom, m'annonça qu'elle "n'est pas pompeuse" même s'il est la reine d'Amkana, que n'importe qui peut venir lui parler. La joueuse derrière cet avatar ne me répondit pas en tant que joueur mais en tant que reine d'Amkana. Je reviendrai sur le "rp" dans d'autres billets. Il me semblait intéressant d'évoquer cette pratique qui s'apparente à du théâtre improvisé.


N'hésitez pas à commenter cet article, comme les autres. Tout regard extérieur est précieux pour moi.



L'article d'origine : https://levelfive.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=246:reflexions-journal-dun-memoire-premiers-contacts-avec-le-jeu-wakfu&catid=35:reflexions&Itemid=29


Suivez-nous sur Twitter : https://twitter.com/#!/alfouxlf

Rejoignez-nous sur Facebook : https://www.facebook.com/pages/Levelfivefr-Chroniques-vid%C3%A9oludiques/121393444645752