O Dame Nature, raconte-moi une histoire !

 

RIEN QUE POUR TES BEAUX YEUX

Flow, Flower, Journey. Ces jeux, en plus d'être tous trois crées par ThatGameCompany, ont un autre point commun, et pas des moindres : le dialecte de leur histoire n'est autre que l'émotion, et nous est véhiculé par la célébration de la beauté et de la poésie pure dont fait preuve la nature. Parce qu'en se réappropriant l'esthétisme naïf de certains phénomènes naturels ou de simples images marquantes que notre planète Terre a la bonté de parfois nous offrir, les œuvres du studio californien réussissent en effet à tisser toute une forme de narration autour de ce seul concept, tout en hérissant le poil du joueur à l'aide d'effets de mise en scène grandioses ou de sonorités brillantes. Ainsi, Flow nous plonge en plein fond sous-marin et fait transparaître l'aspect à la fois terrible et joli à regarder des organismes vivants qui se mangent entre eux pour survivre. Flower lui, tout en nous émerveillant constamment au gré des danses langoureuses des pétales de fleur que l'on orchestre avec fluidité en incarnant cette belle et douce force de la nature qu'est le vent; nous fait découvrir des prairies splendides où l'herbe est elle aussi superbement caressée par les mouvements du vent, et où des tonnes et des tonnes de bourgeons de toutes couleurs n'en finissent pas de fleurir devant nos yeux. Et Journey quant à lui, nous démontre à quel point malgré son vide parfois inquiétant voire oppressant, l'ampleur écrasante d'un désert saharien, ajoutée au coucher du soleil couleur or, à la brillance et à l'ondulation des milliers de grains de sable chauds; peut être un spectacle d'une magnificence qui nous touchera au plus profond de notre âme. Après tout ça, on pourrait presque s'attendre à ce que le prochain jeu du studio base son concept sur la splendeur des aurores boréales, ou même de l'espace, non ? Moi je dis ça, je dis rien...


Flow


Flower

Les crédits de Flower. Sans doute les meilleurs crédits au monde, non ?


Journey

Là où la nature peut aussi transmettre une certaine émotion au joueur, c'est quand elle fait lieu de contexte narratif, de cadre bucolique qui modifie radicalement l'ambiance du récit. C'est bien connu, la nature adoucit les mœurs, et tout comme ce beau manga Mushishi -qui investit fièrement mon blog en tant que fond d'écran- le laisse entendre, invite à la méditation. Cela, des titres comme Shenmue II, en particulier dans sa dernière partie, ou Ico, Shadow of the Colossus et The Last Guardian de Fumito Ueda, en font l'apologie. Mais je vous propose plutôt de vous rediriger vers les articles que j'ai déjà écrits sur ces jeux, pour un développement sur le sujet.