TENDREMENT, INOFFENSIVITE ET FEROCITE S'UNISSENT EN UNE AMITIE

Le printemps 2012 est déjà là. Toujours sans nouvelle de The Last Guardian, j'en ai presque une douleur au ventre tellement depuis plusieurs années maintenant, le désir que j'ai de vivre cette expérience ne fait qu'accroître. Le trailer, véritable exploit émotionnel à lui tout seul, ne cesse de se dérouler en boucle dans mon esprit. Et mon imagination, séduite par ses charmes vils et ses promesses utopiques, en profite pour prendre le dessus :

Trico, aigle mangeur d'homme, créature légendaire aux formes félines, puisse-t-il, avant l'arrêt de ses jours, trouver l'usage de ses ailes; de ses chaînes et de sa solitude dont il est depuis toujours l'esclave, se séparer et goûter à la douce brise de la liberté ! Ainsi clame passionnément le cœur de ce petit garçon aux sandales et au sari d'un blanc pur. En une tendresse qu'il modèle du plus profond de son âme, son regard intense se plonge dans les grands yeux verts de la bête. Pour lui, le doute n'a lieu d'être, la vie de cet animal est aussi précieuse que celle de n'importe quel humain.
Etre doué de compassion, d'amitié et nullement animé d'une quelconque pulsion malveillante, Trico est devenu son ange gardien, son compagnon de jeu avec qui sa taquinerie d'enfant s'épanouit, son lieu duveteux sur lequel il somnole confortablement.
Grimper sur ce monstre en s'agrippant aux plumes de son dos, diable n'est-ce pas là un danger sensationnel et délicieux ? Le frêle garçon en prend coutume, et apprend tel un élève à l'écoute à dompter l'instinct imprévisible et les sauts d'humeur de son oiseau chat géant. Ainsi, la puissance de ce corps majestueux est alors sienne...Trico lui, s'attache à ce petit humain à l'aura bien intentionnée, qui le nourrit, le dorlote à longueur des journées qu'il passe en sa compagnie. Il en devient même dépendant, et ne saurait que faire si les appels de cette petit voix aussi chétive soit-elle, ne parvenaient plus à ses grandes oreilles.
La découverte de l'autre. L'acceptation. Puis l'affection. Pour Trico comme pour le petit garçon tatoué, se séparer serait pour eux une épreuve trop déchirante. Leur histoire est forte, et c'est ce qui les unit. Côte à côte, caressés par le vent et les yeux rivés vers le ciel, les deux compagnons rêvent d'un horizon de liberté, et d'allégresse...

Les mots m'échappent, tellement les espoirs que je place en The Last Guardian sont indescriptibles... Du temps, beaucoup de temps est passé durant son développement. Et Fumito Ueda, en tant qu'homme, que personnalité, en impose toujours plus lorsque je le vois parler. Plus mature, plus surprenant et provocateur, il prend de la bouteille. J'ai foi et me persuade alors que son œuvre doit être à son image. Plus réfléchie encore qu'avant. Plus puissante.
J'ignore encore quels seront les résultats des courses pour The Last Guardian, mais je sais en revanche une chose. Ce dont était, ou est destiné à être ce jeu, c'est ce que j'ai toujours voulu. Ce dont j'ai toujours rêvé qu'il y ait dans le média jeu vidéo, a l'occasion d'être réalisé en ce moment même...