De Climax, sorti en 2007 sur PSP, puis en 2008 sur PS2

 

SPIN-OFF OU EPISODE CANONIQUE ?

En 2007, la série Silent Hill passe pour la première fois entre les mains d'un studio occidental, et plus particulièrement britannique, du nom de Climax (déjà connu pour des jeux de course, ou encore des portages divers et variés comme celui de Diablo sur Playstation). Konami, tout en gardant un œil sur sa licence, laisse donc sa progéniture voler de ses propres ailes avec cet épisode de Climax spécialement développé pour la PSP : Silent Hill Origins. A mi-chemin entre le spin-off et l'opus à part entière, ce nouveau Silent Hill revient aux sources et reprend trait pour trait la formule des premiers épisodes, pour se concentrer avant tout sur son histoire qui vise à étoffer la mythologie de la saga. Quelques nouveautés sont cependant notables, comme le maniement du personnage, Travis, qui est moins endurant que d'habitude tout en étant plus costaud. A ce propos, il peut ramasser tout type d'objet, et s'en servir en tant qu'arme de corps à corps. La transition entre les deux réalités change elle aussi en apparence, puisqu'à présent, il faut «passer à travers un miroir» pour entrer ou sortir du monde cauchemardesque, dans lequel se baladent des bestioles au design ma foi fort admirable. Enfin, de nouveaux environnements sont présents, tels que le sanitarium, le théâtre ou le motel de Riverside. Beaucoup de bonnes idées de mise en scène y sont concrétisées, ce dès les premières secondes du jeu (le jeu de caméra lors de la marche de Travis vers Silent Hill, ajouté à la musique qui l'accompagne, est à tomber), ce qui contribue d'autant plus à renforcer l'ambiance générale déjà très réussie. L'expérience est donc plus que concluante avec ce premier Silent Hill par Climax, surtout que pour un jeu initialement prévu sur une console portable, on a là une vraie leçon de technicité graphique et sonore.

L'intro de la version PS2 :

 

SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ !

Comme son nom l'indique on ne peut plus clairement, Silent Hill Origins est un prequel qui prend place avant les évènements du premier Silent Hill. Il nous permet notamment d'en apprendre davantage sur l'utilité du Flauros, la naissance de Cheryl, ou les desseins de Dahlia Gillespie, Lisa Garland et Michael Kaufmann. Mais le centre de l'histoire tourne surtout autour de l'incinération d'Alessa Gillespie, qui miraculeusement, est sauvée par le camionneur Travis Grady, de passage près de la ville de Silent Hill. Ce dernier, qui se trouve être le personnage que l'on contrôle, se verra manipulé contre son gré et dirigé tel un pantin par la fillette qu'il a sauvée des flammes, pour retrouver le Flauros, un artefact doté d'un grand pouvoir. Le chauffeur de poids lourd, bien que peu enclin à nous faire partager sa vraie personnalité, sera forcé de combattre ses propres démons, son passé trouble et enfoui qui se matérialise devant ses yeux sous la forme du fameux Enfer de Silent Hill, la ville où il a passé son enfance perturbée... Le scénario est prenant, un cliffhanger de fin surprenant nous attend, et en fin de compte, ce Silent Hill Origins a la carrure suffisante pour faire office de maillon essentiel dans le saga. Le seul regret qu'on pourrait éventuellement avoir, est que les épisodes le précédant proposaient tout de même un récit plus sophistiqué, et surtout, qui laissait place à l'ambiguïté. Ici, la narration est concrète, donc moins propice à la liberté d'interprétation, et a fortiori, aux dialogues entre fans...