Les fanatiques du renard électrique de chez Kojima Production ne si seront pas trompés. Le nouvel opus de Metal Gear : "Rising Reveangeance", tout un programme je vous dis, tranche radicalement, oui jeu de mot, avec l'ensemble de la série.

Jusque alors kojima s'était grandement inspiré de l'univers du film d'action américain, avec des clins d'œil à New York 97, Voyage Au Bout De L'Enfer ou plus discrètement Terminator sur la jaquette du jeu Nes (avec un frère jumeau de John Connor). Il c'est inspiré, plus largement, d'une esthétique du héros très américaine. Aujourd'hui le vent tourne vers l'Est nous repoussant vers le pays du soleil levant.




Tout ici transpire le Saké et le Tamahagane, Adieux le film d'action hommage à Rambo et bonjour au grand classique du Shambara. Mes détracteurs (et ils sont nombreux je le sais je ne suis pas paranoïaque !) me réclameront des preuves et bien j'y viens, j'y viens.

Commençons par le plus important : le héros. Adieux beau soldat, viril et barbu qui sent bon le cigare et le whisky. Bonjour au jeune androgyne efféminé, au visage poupon (disons Bishōnen c'est plus court). Au delà du physique, le parcours est fondamentalement différent, si Big Boss et Snake sont de vrais soldats, formés et entrainés par leur pays pour leur pays, Raiden lui est un héros ex-nihilo qui est contraint à la violence par la causalité et non par devoir. En cela Raiden se rapproche déjà du héros classique du film de sabre japonais, contraint par un monde violent à devenir violent pour survivre. La ressemblance ne s'arrête pas là, Raiden est un véritable Ronin une lame sans maitre ni but qui aire de bataille en bataille comme poussé par le destin. Ici c'est un sentiment plus fort qui semble le pousser, la vengeance! Car même si Solidus n'est plus Raiden est toujours rongé par une haine de la guerre et de ceux qui en font le commerce, du moins c'est ce qu'il voudrait nous faire croire. Car le héros de ment à lui même, se drape dans la protection du faible et du juste se fais appeler marchant de sécurité plutôt que militaire privé, mais au final il n'est qu'une machine de guerre et même au delà car il prend plaisir à tuer et massacrer d'ailleurs ne le surnommait on pas "Jack l'éventreur" ?



 

Raiden est l'opposé du samurai, il se bat comme un animal assoiffé de sang, dont le sabre n'est qu'un outil de massacre et c'est ce qui causera sa perte. Son ennemi Samuel lui est un parfait samurai, habité par sa technique qu'il cherche à perfectionner, combattant sans aucune émotion superflus, voici un homme qui suis à la lettre les enseignements le l'Hagakure. Raiden se relèvera il de cette défaite pour enfin suivre le Bushido ?


Vous le comprendrez la référence au film de Samouraï ne se limite pas au sabre. Ici on retrouve un grand classique du genre, l'historie d'un guerrier sans âme qui au détour d'une défaite décide de s'élever par la voix du sabre et de ne plus être une simple bête sauvage, mais les références ne s'arrêtent pas là.

Les personnages principaux reprenne des stéréotypes du samurai, Samuel à le physique que l'on attend de voir chez le sabreur solitaire, désinvolte, sur de lui, barbu, chevelu, regardez les personnages de Soul Calibur pour vous en convaincre, ou mieux encore regardez Sword of the Stranger et si vous êtes un vrais dure lisez Vagabond (le manga de sabre par excellence) et vous comprendrez tout. Autre point qui peut sembler anodin, mais qui à son importance l'œil bandé de Raiden qui est une évocation directe d'un samurai légendaire Yagyū Jūbei Mitsuyoshi, jeune homme désinvolte qui après un long pèlerinage devint l'un des plus grands samurais de l'histoire du japon (à l'égale de Miyamoto Musashi ).


Les Ennemis ne sont pas en reste et les clins deuils ne manquent pas. Leur nom de code font tous référence à des vents puissants, là encore c'est une référence directe à l'histoire japonaise. Le KamiKaze (littéralement vent divin) avant d'être une doctrine de combat suicide, était un vent très puissant qui empêcha plusieurs fois des navires étrangers d'approcher l'archipel nippone. Les détails des « tenus » des ennemi ne laisse aucun doute, regardez leur pieds, le gros orteil est séparé du reste si ce n'est pas une piste ! Sundowner porte un Shikoro (protège nuque sur le casque du samurai), Mistrale avec ses multiple bras évoque la Jorogumo, la femme araignée qui séduit les hommes des contes japonais Et n'oublions pas les petits dernier les mini gekkos qui avec leur multiples bras ressemble à si m'éprendre à des Yokaï les mignons petits démons japonais.




Après avoir réinventé le film d'action occidental, Kojima semble se lancer dans un autre projet pharaonique en réinterprétant le film de sabre et en enterrant une part de sa propre œuvre vidéo-ludique. Espérons qu'il ne nous jouera pas la scène finale des 7 samurais avec ce jeu.

 

 

Tamahagane: acier permettant de fabriquer les katana

Shambara : onomatopée du coup de sabre, par extension qualificatif des filmes de sabre japonais

 Bishōnen : littéralement « jolie garçon » doctrine esthétique japonaise qui peut se rapprocher de la métro-sexualité

 Ronin : Ancien Samurai tombé en déshonneur et qui continu de vivre comme mercenaire

 Hagakure: manuscrit japonais (au alentour du XVI siècle) considéré comme un manuel de vie pour le samourai

 Bushido : littéralement voix du guerrier, doctrine de vie que se devais de suivre les samurais


 

Kevane