Chaque année, les jeux dont on parle le plus sont souvent ceux qu'on attendait avec impatience. Si pour moi ça n'a quasiment jamais été le cas (à part Mass Effect 3 et Max Payne 3, je n'attendais rien de spécial cette année), il semble que les VGA de cette année ont montrés que des jeux sortis de nulle part pouvaient marquer sensiblement l'esprit des joueurs, même grand public. Ceci ne sera pas une liste des jeux de 2012 qui m'ont surpris, mais une liste non exhaustive des jeux qui m'ont surpris alors que j'y ai joué en 2012. Il y a des jeux de cette année, bien sur, mais pas seulement. 

 

Playstation 3

Binary Domain

Contrairement à ce qu'a pu dire Mimic lors du podcast des jeux de l'année 2012, Binary Domain n'a absolument rien d'original. La seule chose qui pourrait ressortir du jeu est son univers légèrement futuriste, mais qui est vraiment sous exploîté et totalement générique. Il en va de même pour son rapport à l'humanité, avec des robots qui ne savent pas qu'ils en sont.

Ceci étant dit, j'ai passé un super moment dans ce jeu. Si l'écriture des dialogues est relativement médiocre, les différents stéréotypes qui nous servent de companions finissent par être attachants, puisqu'on choisit en fait nous même qui deviendra un ami proche, et qui restera en retrait (difficile de ne pas accrocher au robot français qui nous sert de companion d'arme). 

Globalement, si je devais résumer ce jeu en quelques mots, c'est un shooter générique, mais qui se prend assez peu au sérieux, et qui fait techniquement son boulot à merveille : les sensations de tir sont là (démembrer les robots ennemis et les voir sontinuer à se battre avec un bras en moins est un plaisir que je ne cache pas), le scénario - sans être merveilleusement bien trouvé ni imprévisible - fait son boulot et prend exactement la place qu'il faut, et puis les situations sont assez variées pour renouveller l'expérience. Ca sera pas un jeu que je citerai dans 10 ans, mais je l'ai vraiment dévoré d'une traite.

Au passage, même si le côté nanardesque du doublage français va bien avec le scénario tiré d'un nanar des années 80, ils ne s'avèrent au final que très mous, et pas du tout drôles comment l'auraient laissés penser les bandes annonces en français.

 

Dungeon Siege 3

Soyons clairs : je n'aime pas les Hack'n Slash, je n'aime pas plus les univers Steampunk/Fantasy. Pourtant la "Obsidian Touch" a parfaitement opéré sur moi. Au début, les contrôles délicats et la coop mal intégrée m'avait fait grincer des dents. Puis j'ai mis le jeu au niveau facile, et j'ai tout simplement pris le jeu comme il nous est proposé : un jeu où on casse la gueule à des monstres tout pas beaux, en profitant d'un scénario à embranchements multiples. Sur la fin de l'histoire, je me suis totalement pris au jeu.

Il est vrai que les contrôles sont très très délicats, il m'a fallu plusieurs heures pour m'y faire, mais une fois dedans on profite de l'univers grâce à certaines villes pleines de personnalité, et des personnages un poil caricaturaux, mais plutôt bien écrits tout de même.

Est-ce que je le conseille à ceux qui veulent un Hack'n Slash digne de Diablo sur consoles ? Oh que non. Par contre si vous voulez un jeu pas cher, plein de bonne volonté et vraiment super fun, allez-y. C'est loin d'être le meilleur jeu d'Obsidian, mais il ne fait pas honte à leur ludothèque.

 

Journey

Alors certes, ce jeu était annoncé et attendu depuis un moment. Pourtant, quand je l'ai acheté suite à l'engouement des joueurs et de la presse, le jeu avait encore tout à prouver pour ma part. Donc je fais partie de ces gens qui pensent qu'il est très très difficile de parler de ce jeu. Le seul élément qu'on peut vraiment décrire, c'est l'aspect multijoueurs vraiment excellent. Mais c'est une expérience sensitive, tellement simple et pourtant tellement vaste, sur laquelle j'ai énormément de mal à trouver des mots.

Je pense sincèrement qu'il dépasse totalement le stade de jeu vidéo pur. On le dit souvent quand on sait pas trop décrire un jeu de ce genre, mais je suis persuadé que s'il y a bien un jeu qui doit être considéré comme de l'art, c'est bien celui-ci. Le jeu vidéo pourrait bien avoir trouvé son 2001 : l'Odyssée de l'Espace.

 

Nier

J'ai énormément de mal à parler de Nier. Parce que globalement quand j'en parle, je ne parle que de ses défauts (allers-retours lourdingues, l'aventure ne décolle jamais, le système de fins totalement nul...). Pourtant, j'ai tripé comme un dingue devant ce jeu. D'une certaine façon, il a réussi à faire ce que El Shaddai croyait réussir à faire : créer une bizarrerie, un jeu imprévisible dans lequel chaque niveau est une découverte. Bon effectivement, la répétitivité du jeu casse un peu cet aspect, pourtant dès qu'on tombe sur un nouveau donjon, un nouveau boss ou une nouvelle mécanique de jeu, on ressent un émerveillement que très très peu de jeux arrivent à procurer. Mais plus qu'un méli mélo de plein de genres de jeux, il y a quelque chose de vraiment viscéral là dedans, un plaisir de découverte, et d'attente en de disant "mais qu'est-ce qu'ils nous réservent ensuite ?". Le passage narratif uniquement constitué de texte fait partie de ces quelques très très grand moments de jeux vidéo, devant lequel je suis resté totalement scotché devant l'histoire racontée. Le gameplay dans cette scène se résume à un basique QCM, et pourtant j'ai rarement été aussi positivement étonné par un passage d'un jeu.

Bon évidemment, je me dois de noter que les musiques sont phénoménales, mais ça, vous devez déjà le savoir.

 

The Saboteur

Voilà typiquement le jeu qu'il faut faire sans RIEN en attendre. Merci à Kolia et Seblecaribou de me l'avoir vendu encore mieux que les petits gars de chez EA au passage. Le jeu est tout simplement bourré de moments ridicules, entre le trio amoureux (alias la technique du "on a pas d'idées de personnages"), le doublage français médiocre - alors que ça se passe à Paris bordel - la géographie juste fantastique à base de Le Havre plus près de la Tour Eiffel que Montparnasse... Mais le jeu tient la route parce qu'il est tout simplement... Fun !

Oui je sais le fun ne devrait pas suffire, mais pour le coup c'est le cas, et ce malgré tous ses défauts. Parce que rouler tranquilou dans Paris, repérer une installation nazie, tuer discretos un garde, se déguiser en ce dernier, poser une dynamite sans que personne ne nous voie, et se barrer en voiture avec une énorme explosion derrière nous et les gardes qui comprennent pas ce qui s'est passé... Bah c'est foncièrement COOL. Et c'est tout, pour des petits moments de ce genre, le jeu vaut totalement le coup. J'ai d'ailleurs pensé à exploser toutes les structures ennemies, mais j'ai finalement abandonné, ne sachant pas combien de milliard d'heures il faudrait pour le faire.

Et je dois quand même mentionner que le rendu graphique a de la gueule, certains panoramas avec des endroits en couleur et d'autres en noir et blanc ont vraiment la classe.

 

The Walking Dead

Je ne vais pas m'étaler dessus à nouveau, je vous invite à lire mon article bourré de spoilers ici.

 

 

 

 

PC

Call of Juarez : Bound in Blood

Alors ce jeu, j'ai adoré me moquer de lui. Non sincèrement, une cinématique sur deux (et il y en a beaucoup), j'étais mort de rire. Pour tout vous dire je l'ai fait d'une traite la veille de l'écriture de cet article, et je crois que ce jeu c'est plus ou moins l'équivalent d'un gros gros nanar au cinéma. La mise en scène des cinématiques à base de méga zoom dans la tronche des personnages et répliques minables, c'est vraiment génial ! Et que dire de ces doubleurs qui vont PAS DU TOUT, MAIS ALORS PAS DU TOUT avec les personnages... Lors d'une cutscene, il y a un vieux qui apparaît et qui a une ou deux lignes de texte, et lorsqu'il se met à parler, ça s'entend mais TELLEMENT que c'est la voix d'un des personnages principaux qui vieillit sa voix. L'un des gros fous rires que j'ai eu dans ce jeu.

Graphiquement j'ai trouvé ça très joli (à part les animations du courps et du visage horribles). Quel dommage qu'ils aient pas utilisé plus de plans larges pour nous montrer les superbes décors désertiques dans les cinématiques, puisque le champ de vision est tellement étriqué en jeu qu'on peut pas vraiment en profiter...

Mais le jeu en lui même, s'il est assez classique (c'est un FPS avec des niveaux plutôt ouverts à la Crysis ou Halo) est quand même très agréable, et a une utilisation très intéressante du zoom en jeu. Par exemple, il y a un système de couverture automatique assez agréable : on se met sur le côté d'un mur, et là la mise au point se fait sur ce qu'on vise, en plus d'une longue focale (un zoom quoi) qui rend vraiment les fusillades super intenses, pour la plupart. La gestion des armes est plutôt fidèle à l'époque, on a besoin de recharger très très souvent si on utilise deux pistolets, et ça rend le tout encore plus prenant.

Non vraiment, le mélange entre histoire tellement nulle que ça en est génial et phases de jeu ma foi très agréables m'ont fait passer un super moment. Je le conseille vraiment si vous le trouvez pas cher (il doit pas dépasser 5€ sur PC).

 

Deus Ex : Invisible War

J'ai commencé à y jouer vraiment juste parce qu'il était pas cher sur Steam, et au final j'ai passé un super moment. Il est souvent décrié par les fans du premier Deus Ex parce qu'il était trop accessible et trop simpliste par rapport à l'original, mais ça c'était à sa sortie. Parce qu'aujourd'hui, l'accessibilité est devenu une norme, et du coup Invisible War a super bien vieilli, bien bien mieux que l'original. J'ai beau avoir apprécié ce dernier, passer de longues minutes à tout fouiller pour trouver une clé m'a très rapidement gonflé, du coup le level design plus simple de IW a été rafraîchissant pour moi.

De plus, le scénario est vraiment intéressant (même si super compliqué quand on a pas le premier épisode en tête), et utilise à merveille les bases instaurées par DX pour aller encore plus loin, un peu à l'image de MGS2 qui ne peut exister sans le premier opus. Juste à signaler une fin totalement naze (en gros tu fais ton choix final, t'as une cinématique pourrie et bam, menu principal), des temps de chargement lourdingues, et pas de VF dans la version Steam. 

 

PlanetSide 2

J'ai longtemps cherché des FPS multijoueurs pouvant m'apporter la dose d'adrénaline que m'avait procuré Battlefield 2142. Des FPS qui vallaient pour quelques très rares moments super intenses qui resteront à vie dans ma mémoire de joueur, qui te donnent le sentiment que toi, simple petit soldat, tu as réussi à faire la différence dans une bataille qui fait rage.

Et bien je pense que Planetside 2 est le jeu parfait pour ça. Rien que son concept de base (une carte gigantesque, qui ne s'arrête jamais, dans laquelle il y a plein de petites batailles) est la façon parfaite pour faire vivre des moments d'anthologie. Ce qui est dingue, c'est que rien qu'en proposant ce concept, ainsi qu'une carte et un level design adaptés, des mini-scénarios se créent ce qui donne vraiment du cachet au jeu. Je crois que c'est le début de ce qu'on peut appeler un scénario émergent, qui à l'instar d'un Gameplay Emergent, donne toutes les cartes entre les mains des joueurs pour créer leur propre scénario du moment. Entre les batailles épiques à 300 contre 300 avec chars et avions de partout (et parfois entre trois factions), certaines plus intimes où on est juste 5 ou 6 dans chaque camp en train d'essayer de capturer ou défendre un tout petit bâtiment mais qui peut faire la différence dans une très grosse bataille, Planetside 2 est pour moi clairement le meilleur jeu multijoueurs depuis un bail. Et d'ailleurs, même pas besoin d'être très fort au jeu pour s'amuser, ou avoir le sentiment de compter dans la bataille. Il suffit de passer les 3 premières heures à ne rien comprendre au chaos général, et puis ensuite comprendre les bases du jeu et s'éclater avec des milliers d'autres soldats virtuels.

 

To The Moon

A l'instar de Journey, j'ai beaucoup de mal à décrire l'expérience que j'ai vécue avec ce jeu. Globalement, on va pas y aller par quatre chemins, c'est un film vaguement intéractif. Que ce soit au niveau du rythme, des dialogues, de l'évolution des personnages et de l'histoire, ça transpire le cinéma.

Je vais être bref : l'humour, le drame, l'émotion, tout est maîtrisé dans ce jeu. Il dure environs 4h, et c'est clairement une histoire qui doit être vécue. De plus, la traduction française (faite par des amateurs) et vraiment très bien fichue, avec des références à la culture française. Bizarrement, c'est un des jeux qui m'a le plus marqué cette année, mais j'ai très peu de choses à dire dessus. Juste : si vous aimez qu'on vous raconte de belles histoires, foncez dessus.

 

 

Playstation Portable

Final Fantasy 7

Alors oui, je n'attendais rien de ce jeu. Je n'avais jamais fini aucun FF avant de jouer à celui-ci, les seuls auxquels j'avais un peu joué étaient FF X et XII, et je les avais tous les deux trouvés chiants à mourrir. Ici le charme des personnages sans voix opère, le scénario est sympathique, et globalement j'ai vécu une belle aventure. Si vous voulez mon avis plus en détails, rendez-vous ici.

 

Pursuit Force : Extreme Justice

Plus de détails dans mon test.

 

Puzzle Quest

Alors ce jeu, il gagne la palme du jeu sur lequel j'ai passé le plus de temps cette année. Je suis un gros fan de Gyromancer (certainement le jeu de Square Enix qui a eu le plus gros bide), et vu qu'il n'existe pas sur PSP - alors que c'est un jeu fait pour les portables - j'ai décidé de prendre Puzzle Quest. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est en gros un RPG classique où on se ballade sur une map type Super Mario World, dans lesquels les combats ressemblent à Bejeweled, sous forme de Puzzle Game. Le système de jeu semble très simple au début : on explose les Gems en forme de tête de mort pour taper l'ennemi, puis c'est à son tour. Ensuite, quand on commence à avoir des pouvoirs, on adopte une stratégie très différetne selon votre façon de jouer, vos pouvoirs, et votre personnage.

C'est un jeu gratifiant, ultra ultra riche, pas frustrant malgré les quelques pointes de difficulté. Il y a tellement de choses à faire que ça en est renversant, et vu que les ennemis sont vraiment variés, on s'ennuie jamais.

Un "petit" jeu qui m'a fait perdre plus de temps que tous les jeux de cette génération réunis.

 

Silent Hill : Shattered Memories

Pour conclure cet article, je vais revenir sur Shattered Memories. Je l'ai fait sur PSP, mais il est à-priori identique sur PS2 et Wii. Je n'ai jamais fait aucun Silent Hill, mais malgré le fait qu'il fasse écho au premier épisode (je crois...), l'histoire vaut pour elle-même. J'adore particulièrement la narration "active", qui nous fait découvrir les lieux juste en regardant des posters, des objets, sans vraiment qu'une intéraction soit possible - mis à part la possibilité de composer les numéros qu'on voit un peu partout.

Le scénario est vraiment excellent, c'est globalement un gros puzzle qui prend tout son sens à la fin, sans spoiler, ça m'a fait un peu penser à Mulholland Drive, mais en plus compréhensible. De plus, les scènes chez le psychologue sont vraiment stressantes, alors qu'au final il ne se passe pas grand chose. J'aime aussi ne pas avoir à être stressé quand on explore les décors, les phases de fuite des monstres sont complètement séparées des autres scènes, du coup c'est moins effrayant et plus agréable, surtout que la maniabilité est vraiment bonne. Les personnages sont intriguants, l'ambiance angoissante, les situations pas si variées, mais pas ennuyeux pour autant, bref un très très bon jeu narratif à n'en pas douter !

 

 

Voilà pour mes suprises de cette année 2012, je ferai bientôt - enfin je pense - un autre article sur les jeux que je n'ai pas aimé, parce que dire trop de bien sur des jeux, ça me suffit pas.

C'est que j'ai besoin de troller moi, vous comprenez ?