François Géraud, plus connu sous le nom de The Coach est le coach mental de l’équipe esport Oserv. Il a accepté de nous parler de son parcours, de son rôle et de ses ambitions.

 

K : Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

F : Je m’appelle The Coach et je suis Coach Mental eSport chez Oserv Esport !

Je les salue au passage car c’est eux qui m’ont mis le pied à l’étrier, et c’est important de le préciser.

Mon parcours est assez atypique. Si on remonte quelques années en arrière, j’étais Gendarme Adjoint de Réserve. C’est quelque chose qui a été très important dans ma vie. Cela m’a donné des valeurs extrêmement importantes : l’esprit de corps, toujours bien faire les choses, le sens de la hiérarchie… Cela m’a bien formé.

Ensuite, je suis partie de la Gendarmerie pour diverses raisons avec une forte envie d’aider profondément les gens. Quand tu es gendarme, tu interviens pour régler des situations. Tu ne vas pas aider la personne en amont ni en aval. Et c’est de ça que j’avais envie. Je me suis donc tourné vers les thérapies brèves, dont l’hypnose (j’étais sceptique sur ces méthodes et voulais me faire une idée par moi-même).

Après beaucoup de lectures et pas mal de formations : j’aidais donc les gens dans leurs gestions de leur stress, de leurs phobies et de leurs addictions… Mais c’était un peu compliqué d’en vivre réellement. Je me suis donc dis : Ok François, tu as des capacités dans différents domaines, comment les mettre réellement à profit ?

C’est ainsi que je me suis tourné vers la formation professionnelle. En quelques mois, je formais à la communication les commerciaux de très grosses sociétés internationales. Mais c’est un métier très cadré, et ça ne fait pas forcément rêver de se lever le matin pour ça… Du coup, j’ai cherché un moyen de faire un métier similaire mais dans un domaine qui me plaisait plus.

Je me suis mis un temps dans le coaching mental pour accompagner des sportifs classiques…

Et sur GamingJob, un peu par hasard, je suis tombé sur une offre de Coach pour une équipe Rainbow 6. Certes, il est vrai que je n’y connaissais rien à l’esport à la base. Mais je me suis dit que ça pouvait être super intéressant et même si tu ne connais pas les jeux, un humain reste un humain. Je suis donc arrivé chez Oserv Esport comme ça, et c’est à la GA que je me suis intéressé aux différentes line-up. Et c’est suite à la victoire de l’équipe Fortnite de Maylie que je suis devenu le Coach Mental Officiel pour toutes les lines-ups de la Oserv Esport.

 

K : Mais donc à la base tu n’es pas du tout un gamer ?

F : Alors c’est très étrange mais non. J’ai toujours été intéressé par les jeux, mais je préfère regarder les autres jouer. Et puis, maintenant je coach des esportifs pour bien faire mon job, il me faut du temps pour continuer à lire, apprendre et me former…et jouer ça prend du temps.

 

K : Y-a-t-il pour toi une différence entre un esportif et un sportif traditionnel ?

F : OUI ! Surtout dans la mentalité. Un sportif, c’est un “combat” contre son corps et son esprit. Il va devoir pousser ses limites le plus loin possible. Mais il va avoir des réponses de son corps : courbatures, blessures … Il va très vite sentir que c’est dur. Alors qu’un esportif ne s’en rend pas forcément compte ! Il n’y a pas de douleurs physiques au départ ! Donc il peut y avoir un manque d’implication parfois. Mais c’est légitime c’est un milieu qui est différent.

Et la plus grosse différence pour moi c’est le turnover dans les équipes. Dans l’esport c’est incroyable. Les joueurs changent de team tellement souvent !

 

 

 

 K : Et toi, quand tu coach un sportif et un esportif, tu as une approche différente ?

F : L’objectif est le même : toujours donner le meilleur que ça soit en match ou à l’entraînement pour tirer le meilleur des joueurs. Et surtout à l’entraînement ! Les gens sous-évaluent beaucoup cet aspect-là. Et quand tu vois en bootcamp parfois l’attitude de certains joueurs … Ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont et de l’investissement qu’on met sur eux !

Mais donc, un sportif classique, comme son évolution est très facilement évaluables : il est généralement lui-même conscient de ses barrières mentales. Pour un Gamer, c’est beaucoup plus flou. La grosse partie de RNG fait vite sortir les joueurs de leur match et ça n’est qu’après un grand nombre d’heures de jeu qu’ils arrivent à concevoir qu’il ont (ou pas) de mauvaises façons de penser.

 

K : Et du coup, quelle est ton approche vis à vis des joueurs ?

F : Le Coach Mental s’occupe de A à Z des joueurs. En amont, tu donnes les bonnes mentalités, tu l’aide en termes de gestion d’image, de communication, de gestion des conflits, … Il faut que le joueur soit bien dans sa peau. Ensuite, tu as l’aspect préparation mentale avant la compétition et pendant la compétition ! Il faut les aider à gérer les défaites, mais aussi les victoires ! Certains joueurs ne savent pas gérer des victoires… Donc tu vois ce sont tous ces petits détails là.

 

 K : Et du coup en tournois, peux-tu nous en dire plus ? Vous êtes préparés, remontés à bloc … Quel est ton rôle sur place ?

F : Prenons la DreamHack Tours, on finit top 4 (sur Fortnite). Avec tous les bugs qu’il y a eu sur place, c’est une belle performance. En plus on a eu des joueurs qui se sont fait déconnecter directement en début de game. Et ça il faut savoir le gérer. A la moindre contrariété, il faut analyser pour voir si les joueurs sont capables de gérer seuls. Si ce n’est pas le cas, LÀ tu rentres dans la danse. Et là, en fonction de tes joueurs, tu utilises telle ou telle technique d’approche.

Là dans ce cas, j’ai pris le plus timide, tu vois comment il gère la situation, ce qui va, ce qui ne va pas. Tu fais pareil avec un autre membre de l’équipe. Et en fait au fur et à mesure tu vas voir que tu trouves la source du problème. Et mon but est, tout en gardant une cohésion d’équipe, de leurs expliquer comment passer au-dessus de cette situation. C’est vraiment de la gestion humaine.

 

 K : Et ce style de coaching mental, tu dirais qu’il est applicable à n’importe quel jeu ?

F : Oui tout à fait. Mais en France des coach mentaux nous ne sommes pas nombreux…

Les joueurs ne se rendent pas encore compte de l’importance que l’on a. On est capable de pousser les gens à aller de plus en plus haut. Exemple : il n’y a jamais eu autant de personne qui ont fait moins de 10 secondes au 100 mètres que depuis qu’Usain Bolt l’a fait. C’est la même chose ! On est là pour montrer que les limites c’est nous même qui nous les fixons.

 

 

 K : Et tu as aussi un site internet pour réserver des cours avec toi ! Tu peux nous en dire plus ?

F : Tout à fait ! Chaque type d’entraînement peut être donné à des particuliers ou à des structures. Il n’y a que la partie bootcamp qui est réservée aux équipes.

J’ai essayé de mettre les catégories qui me permettaient de toucher le plus de monde et remplir le plus d’objectifs possibles.

Et je précise encore : IL Y A EN POUR TOUT LE MONDE ET A TOUS LES PRIX !

 

 K : Et quels sont tes projets futurs ?

F : Je développe une application de coaching mental qui va sortir d’ici la fin de l’année.

Je vais aussi m’associer à Galibelum pour aider les structures et les streamers à trouver des financements et des sponsors : l’autre grand problème de l’esport. Ensuite je compte aider Reflex Esport Club dans leur projet de formation. Je suis également en discussion sérieuse avec WomenInGames pour aider à développer la mixité dans l’esport. Et beaucoup d’autres projets ! ?

 

K : Merci pour ton temps ! Et à bientôt j’espère !

 

Crédit : www.gokyklos.com

 

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